AILUS (+) you can't fight fate.

Il est redevenu le même. Celui qu'il appréciait, celui qui ne réfléchissait pas à ce que les autres pensaient, cet innocent d'étudiant qui profitait de la vie. Cette danse endiablée à ses côtés lui avait fait du bien. Non seulement il s'était senti revivre mais il avait vibré. Elle était une dose de bonheur sans s'en rendre compte. Une fontaine de jouvence qu'il appréciait déjà bien trop. Ce genre de rencontre explosive était dangereuse. Gus se divertissait, elle était aussi allumée que lui et elle ne se prenait pas au sérieux, un bon point. Personne n'aurait deviné qu'ils étaient entrain de chialer il y a même pas cinq minutes. Ils reflétaient à présent la joie et la bonne humeur. Quand la musique cessa, Augustus traîna de nouveau la blonde au bar. Bien évidemment, il aurait pu danser encore de longues heures, collés à son physique de rêve mais était-ce raisonnable ? Gus restait un homme et quand on est enfermé pendant deux ans sans femme, les idées fusent dans tous les sens. Seulement, il n'avait pas envie, pas envie de se prendre un vent, pas envie de terroriser une jeune femme qui était sortie pour parler de sa soeur défunte. Non, c'était un package bien trop compliqué, si Gus avait des besoins, il les évacuerait tout seul pour l'instant. Il savait se censurer. Pourtant, elle ne le laissait pas indifférent. Le thérapeute avait un sourire collé au visage, la suivant en permanence du regard. " — Tu as des limites pour ce soir ? Je pourrais vraiment descendre des litres et des litres là. Par contre j'irais sûrement aux chiottes, glamour je sais " lui avoua-t-il tout en attrapant son nouveau verre. Il attrapa le shooter et l'enfila direct, laissant cependant Aileen profiter de son cocktail. " — Tu vas voter bientôt ? On dirait que je suis sorti au bon moment moi " confessa Gus maladroitement. Ouais, il venait juste de sous-entendre sa période en taule mais allait elle piger ? Vivement que l'alcool fasse son effet. Augustus s'était fait prendre à son propre jeu bravo. Lui qui voulait à tout prix cacher son passé.    

Tu t’es sentie vivante, vraiment, c’est assez étrange, enfin ce n’est pas comme si tu n’avais pas la joie de vivre, mais reparler de la perte de ta grande sœur, ça t’as tout de même retourné un peu le cœur. En général t’es le genre de fille qui ne se prend pas la tête, toujours motivée, le sourire aux lèvres, tout ça quoi, mais ce soir, c’est comme si tu étais une autre personne. Plus sage, enfin façon de parler, pas à bondir partout, ni même te faire remarquer, tu veux être appréciée par Gus, donc ne pas le faire fuir non plus. C’est vrai quoi, t’es quand même un peu fofolle sur les bords, et parfois ça peut déplaire aux gens qui t’entourent. Et lui…tu ne veux pas qu’il soit dégoûté par ton comportement d’étudiante fêtarde, pourquoi ? Ça tu n’en sais rien.

Gus…est plutôt bel homme, tu ne le caches pas, et puis sans sa capuche de faux voyou, il a tout de même du charme, même s’il te paraît quand même bien mystérieux. Tout ce que tu sais sur lui, c’est qu’il vit seul, cherche du travail, et qu’il te semble un peu plus âgé que toi, peut-être la trentaine, mais ce n’est pas ce genre de questions que l’on pose une première soirée avec un homme comme lui. Bien que ça ne ressemble en rien à un rencard, enfin tu ne sais pas trop, ce serait quand même un peu bizarre que ce soit le cas.

Tu ne veux pas penser à ça, écoutant sa question « Si j’ai des limites ? Absolument pas, je suis une ancienne bizut Mather, une des confréries d’Harvard, les plus fêtards, alors ne t’inquiète pas pour ça, j’arriverais à suivre ton rythme. » tu lui avoues, plus ou moins fière. Un sourire illumine ton visage, tu as envie de passer plus de temps avec lui, en savoir plus sur lui aussi par la même occasion. « Oui j’irais voter, même si je ne sais pas si c’est vraiment une bonne idée… » Sorti au bon moment ? Qu’est-ce qu’il veut dire par là ? Enfin, tu ne relèves pas, ne voulant pas paraître trop curieuse.

Il n'a plus la notion du temps, sérieux, il était rentré à la réunion, il devait être dix neuf heure mais depuis... depuis il n'avait pas eu l'envie de se représenter le temps. Elle l'avait transporté dans une nouvelle dimension. Il voyageait au bout de la nuit à ses côtés sans se soucier du lendemain, c'était puissant. Elle lui faisait vivre un moment mémorable. Il se coucherait ivre mais il aurait la tête rempli d'étoiles. Lorsque Gus lui avait demandé si elle avait des limites, il apprit ainsi qu'elle était une ancienne Mather, un point commun tiens. " Super ! J'étais aussi un Mather et j'ai viré Dunster après, tu as abandonné les confréries du coup ? " l'interrogea-t-il curieux d'en apprendre plus sur elle. De fil en aiguille, Augustus avait changé de sujet, les élections. Mais au détour, il avait commis une sacré gaffe. Heureusement pour lui, elle ne l'avait pas souligné. Gus l'écoutait sérieusement, essayant de ne pas se montrer perturbé. Sa langue avait simplement pu fourché, son cerveau aurait également pu subir un bug à cause de l'alcool. Gus se sentait tout de même soulagé, il pouvait poursuivre comme si de rien n'était. " On a le droit de faire entendre notre opinion, c'est cool. Bon, après je pense aller mettre un vote blanc, les deux ne me disent rien du tout " balança-t-il sans grande conviction. Il commanda ensuite plusieurs shooters, il redeviendrait raisonnable ensuite, promis. Après que le barman les ait servi, Gus sépara en deux parties égales les petits verres répartis devant eux. " À la tienne Leen, je suis content d'avoir fait ta connaissance, ma vie est moins pourrie d'un coup " exposa-t-il en empoignant un shot. Il avait ensuite relevé la tête et s'était enfilé la substance amer. " Tu n'as pas cours demain j'espère ? Je peux te raccompagner si tu veux " souffla-t-il dans un élan de prévoyance.

Jamais tu n’aurais pensé pouvoir t’entendre aussi bien avec Gus, c’est seulement maintenant que tu regrettes de l’avoir agressé au tout début de la réunion, mais c’était sa façon qu’il avait de te fixer qui t’avais surtout surprise. D’ailleurs tu ne lui as pas encore demandé pourquoi il t’avait observé de la sorte et que tu pensais qu’il avait vu un fantôme… Mais avec tout l’alcool que tu as ingurgité ainsi que lui, tu ne sais pas si c’est aussi un bon moment pour le lui demander.
« T’étais à la MH, sérieusement ? Cool, ça nous fait un point en commun aussi, enfin c’était un peu court pour moi, j’ai seulement été une bizut… Si j’en suis partie c’est parce que la gueguerre entre la Eliot et la Mather me donnait la nausée… » Et puis tu n’aimes pas les conflits, pas que tu les fuis, mais tu trouves ça ennuyant, vous êtes censés être des adultes, pas des gamins irresponsables et immatures…

Au final tu te rends compte que tu as beaucoup de questions à lui poser, mais pas ce soir, ce soir vos deux âmes meurtries ont besoin d’un peu de repos et surtout de beaucoup d’alcool tant qu’à faire. Tu es étonnée de l’entendre dire qu’il a quitté la MH pour la DH, mais ça lui va bien, le genre studieux, même si tu as du mal à le voir en tant qu’étudiant d’Harvard. T’espères juste que vos deux mondes ne vous éloigneront pas, ou ne vous empêcheront pas de continuer à vous voir, à faire des sorties dans le même genre que celle de ce soir.
« Je vais sûrement voter blanc aussi, ou bien tout simplement ne pas y aller. Je verrais bien. Ah des shooters, on passe enfin aux choses sérieuses ! » tu lui sors amusée alors que tu attaques après avoir trinqué de nouveau avec lui. Tu rougis un peu lorsqu’il t’avoue être heureux d’avoir fait ta connaissance, tu dois avouer toi aussi que tu es dans le même état que lui « De même. Et à la notre alors Gus…tiens d’ailleurs j’y pense, Gus ce ne serait pas le prénom d’une des souris dans Cendrillon ? » tu retiens un rire, si, à bien y penser oui c’est bien une des souris de ce Disney, d’ailleurs c’est même ta souris préférée, alors a tombe plutôt bien. « Et non demain je n’ai pas cours, ou si mais en fin d’après-midi, ça devrait aller. » Tu te mords la lèvre inférieure, l’alcool qui fait rougir tes joues, et tu te penches vers lui, murmurant à son oreille « Gus est ma souris préférée dans Cendrillon…ptêt bien que tu seras mon préféré aussi… » L'alcool te fais vraiment dire des bêtises...

Les préjugés qu'Augustus avaient pu se fonder sur la jeune femme tombait l'un après l'autre. Son raisonnement était respectable, si seulement Gus avait pu avoir le même. Il était resté plus de trois ans avec les Mather, de quoi saboter sa vie. Il avait sombré dans l'alcool, dans la drogue, au point de ne plus savoir qu'elle était sa réelle identité. Heureusement, Juniper était apparu. Mais voilà le lien qu'il cherchait ! Tout comme Juniper, Aileen était apparu à un moment crucial. Non, non, Gus, ne t'embarques pas là-dedans. Le destin et compagnie cela n'existe pas. Regardes où cela t'a foutu il y a trois ans. " Tu es foutrement maline comparé à moi, j'y suis resté trop longtemps dans ce nid à embrouilles " compléta-t-il en levant les yeux au ciel. Au moins il admettait ses erreurs.

Quelques secondes plus tard, leur conversation changeait radicalement de tournure, ils parlaient de politique et bien évidemment, il fallait qu'elle partage son point de vue. Elle ne pouvait pas le dégoûter pour une fois ? Ça serait bien plus facile, il n'aurait pas tant de mal à ne plus jamais la contacter. Au lieu de ça, elle le charmait de minute en minute, son large sourire avait un effet dévastateur sur son comportement. Il n'était plus qu'un espèce de marshmallow fondu au soleil. " Hein ? Cendrillon ? J'ai une tête a connaître ces choses de nanas ? " répliqua-t-il avec son air outré. Il avait une idée arrêté de certaines choses, ce qui pouvait parfois le rendre rigide. Il était un peu de la vieille école effectivement. Après cette interaction amusante, Gus avait tenu a s'assurer qu'Aileen ne se mettait pas dans de sales draps pour ses conneries. La demoiselle semblait déroutée, elle n'avait plus exactement son emploi du temps en tête, ce qui fit pouffer de rire le brun. " Bon ça va alors, tu peux te saouler la gueule " lança-t-il vulgairement tout en reprenant à son tour un verre. Alors qu'il portait ce shooter à ses lèvres, déglutissant lentement, la blonde était venu chuchoter à son oreille une phrase ambiguë. Gus avala de travers et recracha dans son verre. " C'était ta préférée parce qu'il n'y avait qu'elle non ? Dès qu'on s'autorise à avoir le choix ça change " annonça-t-il en déposant son verre. Il devait partir, ça allait mal finir. Enfin, peut être bien mais il le regretterait après. Alors il fit mine que son téléphone avait vibré, le regarda avec surprise et raconta un bobard à la demoiselle. " Je dois y aller, j'ai un rendez-vous important demain, je perds la tête " Gus attrapa ensuite une serviette et chercha un stylo derrière le comptoir. Il dessina quelques chiffres (son numéro) et le tendit à la blonde. " Tu arriveras à rentrer ? Je peux t'appeler un taxi " lui proposa-t-il en se détachant du bar. Qu'elle comprenne ou non son changement de comportement, elle avait de la chance qu'il ne lui saute pas dessus. C'était un pauvre type avec peu d'économies, un prétendu tueur, un potentiel alcoolique&drogué, elle n'avait décidément rien à faire avec lui.

Tu ne sais plus trop c’que tu racontes, l’avoir comparé à une des souris dans Cendrillon, ce n’était pas franchement malin de ta part, et surtout une comparaison un peu immature… C’est peut-être pour cette raison que son comportement a changé d’un seul coup, qu’il ait décidé qu’il devait y aller, prétextant avoir un rendez-vous important. Tu as du mal à y croire, alors forcément ça te vexe un peu, pensant que c’est de ta faute, alors tu perds peu à peu ton sourire de tout à l’heure fixant le brun qui se détache du comptoir.

Quelques shooters encore remplis, c’est du gâchis, mais tu ne vas tout de même pas boire toute seule, ça sera encore plus triste une fille qui boit seule pour noyer son chagrin. Tu ne vas pas le retenir, juste lui faire comprendre que tu es un peu déçue qu’il te lâche soudainement. « Oh…bon, je pense rentrer alors moi aussi, ne t’en fais pas je rentrerais à pieds, ça me permettra de faire passer un peu l’alcool que j’ai bu ce soir. » Tu as la gorge un peu serrée, mais tu essaies de retrouver le sourire, voulant rassurer le brun, lui montrer que ce n’est pas grave « Et puis de toute façon ma coloc va s’inquiéter, je la connais, si je ne rentre pas rapidement elle va m’harceler en m’appelant. » C’est complètement faux, mais c’est aussi une fausse excuse pour vite rentrer et repenser à cette drôle de soirée. Tu récupères ton sac à main, enfile ta veste te dirigeant vers la sortie après avoir récupéré le numéro de téléphone du jeune homme, attendant qu’il te suive jusqu’à l’extérieur du bar, pour ensuite lui dire au revoir. Tu ne sais pas encore si vous vous reverrez, mais secrètement tu espères bien que oui.

Qu'est-ce que tu as foutu Gus ? Tu as perdu la boule ? Elle s'intéressait à toi, enfin quelqu'un d'équilibré s'intéressait à toi pour ce que tu es et non ce que tu as été ! Je te félicite de la jeter comme une vieille chaussette.
Gus ne voulait simplement pas profiter de la gentillesse de cette jeune femme, en plus de ça, elle apprendrait bien trop tôt son histoire morbide et la souffrance serait pire. Autant coupé court, que rien ne s'installe. Il ressentait pourtant sa peine, quelque chose dans sa voix et le débit de sa parole avait changé. Elle n'était plus spontanée, elle lui répondait parce qu'il se montrait pressant, voilà tout. Il aurait tant voulu la raccompagner chez elle, histoire de se sentir vivant encore quelques minutes. Au lieu de ça, il acquiesçait stupidement à ses déclarations. " Ne l'inquiètes pas plus tu as raison, il manquerait plus que la police me prenne pour un kidnappeur maintenant " répondit-il inquiet. Après lui avoir glissé son numéro, ils avaient pris la direction de la sortie. Une fois dehors, un peu trop seul à son goût, Gus était resté planté comme un abruti, ne sachant pas comment la quitter. Il ne la connaissait que depuis quelques minutes et pourtant, il avait une envie de la serrer dans ses bras. Peut être parce que personne n'avait compris sa perte jusque là. Il mordilla sa lèvre inférieure tout en la fixant timidement. Puis il enroula un de ses bras autour de sa nuque et il la serra trois secondes, ouais il avait même compté dans sa tête pour pas que cela fasse trop louche.  " Rentres-bien, passes une bonne nuit " lui confia-t-il tout doucement en se décollant lentement d'elle. Il la scruta encore un peu, le temps d'imprégner ses jolis traits puis il s'était finalement retourné, fuyant comme un lâche. Allait-il la revoir ? Allait-il simplement réussir à fermer l'oeil après cette rencontre pour le moins étrange ?