Viens que je te léches la patte + catin

J'ai besoin de me changer les idées, j'sais plus où j'en suis, j'sais plus où je vais. Y a tout qu'est trop compliqué. Avec Alex c'est un pas en avant pour douze en arrières. J'supporte plus ça, j'ai envie de tout envoyer valser et à contrario, j'peux pas être sans lui. Alors je subis, je crise, je crie. Y a rien qui semble vraiment s'arranger, j'sais même pas si on sera à nouveau heureux un jour. Et là, j'étouffe. J'ai besoin de prendre l'air, d'être loin. Me changer les idées, boires peut être un peu. Récupérer cette pseudo jeunesse que j'ai perdu en tombant enceinte trop tôt. J'vais bientôt avoir vingt deux ans, je suis maman, mariée et pour parfaire le tout, j'ai stoppée mes études. Ouais c'est bien loin de la vie que j'avais rêvé. Et par moment, je regrette. Que tout ait été bien trop précipité, de pas avoir eu la chance d'accomplir mes objectifs et de me retrouver submerger par les aléas de la vie. J'aime pas quand j'fais ça, quand j'donne l'air d'être une dépressive de première comme ça. J'envoie un message à Rylie, j'souffle un coup et j'pousse les portes du bar. J'sais qu'elle viendra me rejoindre de toute façon. Maintenant ou dans quelques heures ça change pas grand chose. J'fais pâle figure du haut de ma petite taille à escalader à moitié le tabouret du bar pour prendre commande. J'fais pitié tout court en ce moment de toute façon.

Girl's night out - with a side of depression
— Starring la catin

Sortant tout juste de mon cours de cardio, je me dirigeais vers les vestiaires en jetant un coup d'œil à mon téléphone par habitude. Je passais ma serviette dans mon cou tandis que j'ouvrais le message que j'avais reçu d'Azraël une vingtaine de minutes plus tôt. « Ouh là, » ne puis-je m'empêcher de dire à voix haute en lisant le contenu. Visiblement elle voulait que je la rejoigne dans notre bar habituel, et jusque là il n'y avait rien d'inhabituel. Ce qui l'était, en revanche, c'était la façon de le dire. Le message était froid, contenait juste le nom du bar, pas de surnom, rien. Immédiatement, je me doutais que ça devait forcément avoir un rapport avec Alex. Bon. J'étais dégoulinante de sueur, dégueulasse, donc on allait dire que je passerais par la douche avant de me tirer de là. D'habitude je privilégiais la douche une fois rentrée chez moi mais là, je n'avais pas le temps d'y repasser. Tant pis. J'arrivai trois quarts d'heure plus tard au rendez-vous, filant immédiatement vers le bar, où je trouvai Az en train de s'envoyer un verre. Et vu le temps que j'avais mis à arriver, dieu sait au combien elle en était. « Wow, wow, on se calme ma belle. Sois pas déchirée avant que j'arrive quand même, ça se fait pas. » Je lui retirai le verre des mains pour l'avaler cul sec et je fis signe au barman d'attendre cinq minutes. « Allez, raconte-moi tout. » Ouais je voulais qu'elle soit quand même assez lucide pour me dire ce qui n'allait pas.

J'suis pas certaine qu'il puisse y avoir plus misérable que moi à cet instant précis. Non, j'crois pas que ça soit possible. Et je déteste me retrouver dans cette situation. Le problème ? C'est que j'y suis un peu trop souvent ces derniers temps. C'est frustrant, ça m'rend malade et j'en peux juste plus. J'étais le genre de nana avec les pieds sur terre alors au fond, j'savais très bien que la vie n'était pas toute rose et que parfois, les choses ne marchaient juste pas. Mais j'aurais vraiment voulu que ce soit différent pour Alexander et moi. Qu'on puisse être juste heureux sans être constament cernés par les ombres de nos vies. J'y peux rien si t'arrives tard moi. Faux. J'aurais pu la prévenir avant, convenir d'une heure, attendre une réponse de sa part. J'l'avais pas fais, j'avais commencé à boire toute seule. Shame on me. Alors j'fronçais les sourcils frustrée qu'elle me prenne mon verre levant le doigt pour interpeller le barman. Ouaaais, me regarde surtout pas, fais comme si j'étais pas là. P'tit con. Alex et moi, pour pas changer. On s'crie dessus, on s'lance des horreurs et on recommence. Tu devrais avoir l'habitude. Y avait déjà deux mois que ça fonctionnait comme ça, c'était limite la routine maintenant en fait. Mais j'pense qu'on devrait pas en parler, boire et répondre à des questions existentielle comme.. Pourquoi la vie ? Ouais tiens, réponds à ça.

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Il n'était pas rare qu'Az m'appelle lorsqu'elle était en guerre avec Alexander, pour que je vienne l'aider à noyer la misère. Moi ça m'faisait une occasion de boire accompagnée, alors j'allais pas refuser. Et puis je l'aimais bien cette nana, j'aimais pas vraiment qu'elle soit dans un sale état comme ça. Mais ce couple était explosif et ça partait souvent en vrille. Ça devait ressembler à ça, l'amour passionnel. Qu'est-ce que j'en savais moi ? Rien du tout. Mais franchement, ça avait l'air carrément chiant à vivre. Trop de rollercoaster émotionnel, je savais pas comment elle supportait ça. La regardant là, dans ce bar, penchée sur un verre d'alcool, je finis par me dire que si, je savais comment elle supportait tout ça. « J'ai l'habitude, je voulais juste savoir quelle était la raison cette fois, histoire d'être à la page. » Elle avait pas l'air encline à m'en parler, mais bon, on savait jamais. Je voyais bien que tout ce qu'elle voulait là, c'était oublier un moment. Je pris place sur le tabouret et attrapai un verre que le barman me tendait, le portant à mes lèvres. Avant de boire, je la regardai en biais et lançai : « Pour les cheeseburgers. » C'était une bonne réponse à 'pourquoi la vie', non ? « Et le sexe. » Sur ces belles paroles, j'enfilai mon shot sans broncher.

Pourquoi la vie, pourquoi la mort ? Puis pourquoi tout était toujours aussi compliqué en fait. Parce que moi, ça me fatiguais de voir des embûches partout. De ne jamais pouvoir faire face à la facilité. J'veux dire.. Que putain, la vie faisait quand même en sorte qu'il y ait toujours quelque chose pour nous péter les ovaires, c'était dingue quoi. Il est con et égoïste, ça suffit amplement comme raison. Puis j'étais énervée alors pas forcément objective. Mais égoïste, il l'avait toujours été. Disons que c'était plus facile à supporter quand on était pas avec lui. Maintenant, on était mariés et on avait un gosse sur les bras. Forcément que tout les défauts étaient largement amplifiés et ça jouait pas du tout en notre faveur pour la peine. Entre l'incompréhension et les mots qu'on pouvait se balancer au visage j'avais parfois l'impression que l'un de nous allait finir par tuer l'autre. Ouais, pour les cheeseburges et le sexe. Mais j'trouvais pas non plus que ça soit une raison vraiment suffisante en fait. Tu comptes me laisser boire à nouveau ou tu préfères que je te regarde ? Non mais parce que ça c'était pas cool quoi. Moi aussi j'voulais me brûler la gorge à coup de shot, c'était chiant de la voir faire et d'avoir le droit à un barman qui me snobe à cause d'elle. J'te ferais remarquer que j'ai probablement bien plus besoin de boire que toi. Et dans tout les cas, ce sera probablement pas la première fois que tu me traîneras chez moi parce que j'suis trop bourrée pour faire deux pas pour avancer.

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Des fois, en regardant les couples autour de moi, je me demandais pourquoi ils s'infligeaient ça. Sincèrement. Personnellement, j'avais essayé une pseudo histoire d'amour à quinze ans et ça m'avait menée au deal, aux malfaiteurs, à la cicatrice sur ma hanche et à la mort de ma sœur. Autant vous dire que j'en gardais pas vraiment un super souvenir. Et quand je voyais la brune aussi souvent penchée sur un verre d'alcool à cause de sa relation, je me posais encore plus de questions. « Ok, bon ben on va dire que je vais me contenter de cette réponse. » Az était déjà complètement raide. Ouais, sinon je voyais vraiment pas pourquoi elle me poserait des questions sur le sens de la vie. Surtout que j'étais pas le genre de personne à me poser ce genre de questions, donc je n'avais aucune réponse à apporter et elle le savait très bien. « Qu'est-ce que tu veux que je te réponde Az ? » Elle ronchonnait pour mon interdiction de boire alors je fis signe au barman de lui servir un verre, tout en secouant la tête. « J'essayais juste de te rattraper parce que j'vais pas encore être celle qui va te rouler jusque dans ton lit, on échange les rôles des fois. » Mais bon, elle avait raison, elle avait certainement plus besoin de boire que moi. « T'es sûre que c'est de boire que t'as besoin ? Sinon on peut aller sur la plage et faire un rituel vaudou en brûlant des photos de mec dans un feu. Ou aller faire une connerie quelque part, tu choisis. » Ouais parce que moi, se bourrer la gueule dans un bar si il y avait pas de sexe au bout, ça m'attirait moyen en ce moment.

J'crois qu'on a comme un rituel en fait. Je bois comme un trou, tu m'accompagnes et à cause de ma morphologie, je fini à l'envers bien plus vite que toi. Alors quand tu remarques que j'suis plus bonne à rien et qu'un autre verre me ferait sortir mes tripes, tu me traînes jusqu'à chez moi, chez toi, peu importe pour que je la ferme un peu en m'écroulant sur un matelas. T'es une vraie copine, tu l'sais ça ? J'me doute bien que si j'venais à gerber tu serais pas en train de me tenir les cheveux pour éviter que je m'en mette partout mais au moins, tu m'accompagnes dans chacune de mes descentes sans m'empêcher de faire quoi que ce soit. Maxine, elle tenterait plutôt de me raisonner tu vois ? Tu vas te contenter de cette réponse que je répond avec un air malicieux. Au final, si j'avais envie de tout raconter, de A à Z, c'est chez un psy que je serais allé. J'vais pas t'infliger ma peine, elle s'voit déjà assez sur mon visage.  J'sais pas.. J'te dis pourquoi la vie, tu pourrais me répondre parce que la mort. Et là, ça serait un truc super philosophique. Ou pas. M'enfin, j'haussais les épaules me concentrant sur le barman qui venait finalement remplir mon verre. Ah, là ça annonçait une bonne soirée. J'peux dormir avec toi ce soir ? J'voulais pas rentrer dans un sale état. J'voulais pas laisser l'occasion à Alex de me reprocher monts et merveilles quand c'était définitivement à lui de se remettre en question. Une connerie comme.. Crever les pneus de la voiture de la personne qu'on déteste ? En un peu plus originale peut être. Ouaaais, des conneries. Je m'étais assagis dans mon rôle de nouvelle maman, peut être que ça me libèrerait l'esprit d'agir comme une gamine écervelée. Allez, cul sec en souvenir du bon vieux temps.

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Avec Az, on était bien plus des compagnonnes de beuverie que des confidentes. Notre relation avait toujours été bizarre. Elle allait pas bien, elle m'appelait et on allait se déchirer la tronche au bar du coin sans vraiment chercher à comprendre. Je n'allais pas bien, je l'appelais pour qu'elle me rejoigne chez moi avec une bouteille de rhum ou de vodka, selon le degré d'énervement. On se disait vaguement le sujet avant de lancer les hostilités, mais la plupart du temps ça s'arrêtait là. Comme ce soir. « Un jour, j'te ferai cracher tout ce que t'as à dire, c'est mon défi perso. » lançai-je avec un sourire en coin avant de m'enfiler un autre verre. Elle me prenait la tête avec ses questions philosophiques et je fronçai les sourcils avant de répondre avec un demi sourire. « Avoue que les chesseburgers et le sexe c'est nettement plus intéressant comme réponse. » Je me tournai face à elle pour observer son comportement. Déformation professionnelle. Je posai un poing sur ma hanche et secouai la tête. « Je t'accepte dans mon pieu uniquement si t'arrêtes de philosopher. » Oui parce que les questions existentielles moi, je les laissais à la porte. Je me mis à rire en entendant sa suggestion, mais... non. « J'irai pas crever les pneus d'Alex. » Bah c'était quand même mon ami aussi, et j'serais obligée de lui repayer derrière, faut pas déconner. En plus elle le regretterait demain. « T'as rien d'un tout petit peu moins extrême ? » la sondai-je en la regardant s'enfiler un énième verre cul sec. Putain, j'allais encore devoir la rouler jusqu'à mon lit.

J'crois qu'en fait, j'avais du grandir trop vite. Et forcément, maintenant que je le réalisais, c'était compliquée à gérer. J'allais avoir vingt deux ans dans pas longtemps, j'étais mariée, avec un enfant et avait abandonné mes études. J'crois que personne ne rêvait vraiment de cette vie là quand il avait eu la capacité d'entrer à Harvard. Tout mes rêves étaient partit à la poubelle, j'avais l'impression de ne plus avoir grand chose et même ma relation avec mon mari se dégradait de jour en jour pour probablement ne me laisser plus rien à la fin. C'était d'un pathétisme écoeurant. Crois moi, t'as pas envie de l'entendre. Et peut être que c'était plus facile au final. Avoir quelqu'un pour s'bourrer la gueule, pour s'changer les idées sans avoir à raconter quoi que ce soit. J'voulais pas me replonger dans ce qui me mettait dans cet état. Mh, allez je te l'accorde. C'était une réponse intéressante mais pas logique et surtout, pas vrai. Mais si ça pouvait lui faire plaisir, je le lui accordais. Après tout, j'allais pas me battre sur ça pendant des heures. C'dommage que j'sois prise, t'es carrément à mon goût. Parole sincère de bourrée. Mais j'avais toujours été portée sur les deux côtés et Rylie ça aurait carrément pu être un plan sexe du tonnerre en d'autre circonstance. On partage la voiture. Si tu crèves ses pneus, tu crèves les miens. Alors ouais, faire ça c'était pas judicieux surtout que je l'utilisais le plus souvent. On peut.. OOH. Tu veux pas être mon espionne ? Parait qu'Saglope lui tourne autour. Sage. Saglope. Mh, j'aimais bien. Et elle était à la mather Rylie non ? Elle pouvait m'aider sur c'coup là.

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Bon voilà, je sentais enfin que l'alcool commençait à avoir son effet sur moi. Il fallait dire que j'avais enfilé les verres depuis que j'étais arrivée. En même temps, Az n'avait qu'à pas commencer à boire sans moi. Super impoli. Quoi qu'il en soit, là je commençais à ressentir ces effets que je connaissais bien. Les tensions dans la nuque, les jambes qui se faisaient plus lourdes et mes yeux qui avaient du mal à rester focus sur un seul point. Ah, et le filtre verbal qui se retirait automatiquement aussi. Pas que j'en avais un énorme d'habitude, mais là c'était pire. « Oh si, j'aurais envie de l'entendre. Rien que pour vous foutre une bonne grosse beigne à tous les deux pour être aussi cons. » Bon ça, c'était dit. Non mais sérieusement, il fallait qu'ils arrêtent de se faire du mal inutilement comme ça. On dirait juste deux masochistes qui y prennent du plaisir à force. Az commence à me faire des avances et là, j'me mets juste à rigoler. « Tu sais que tu m'le dis à chaque fois que tu es déchirée ? J'vais finir par y croire à force. » Bah oui et puis, fallait pas trop me chercher parce que si j'avais mon compte de mecs en ce moment, les nanas manquaient un peu à l'appel alors il allait pas falloir qu'elle me pousse trop. « Ah, les gens fidèles ça m'choquera toujours. » dis-je en haussant les épaules, un grand sourire malicieux sur les lèvres avant de rejeter ma tête en arrière pour boire un nouveau shot. « Saglope, c'est Sage ? J'peux faire ça si ça t'amuses oui, j'aime bien jouer les espionnes en plus ! » De toutes façons, j'savais pertinemment que c'était faux. Mais si ça pouvait rassurer Azraël de me l'entendre dire, pourquoi pas.