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J’affirmais ma loyauté et mon attachement à ma nouvelle confrérie. Je n’étais mather que depuis septembre, et pourtant je m’y sentais déjà bien. J’avais rencontré des personnes géniales, des gens ouverts et sympas, et encore ce soir, là, quatre grammes dans chaque bras, à harceler l’ancienne présidente pour qu’elle joue les coachs en drague d’eliot, je ne pouvais m’empêcher que les verts étaient des gens super, parce que la brune avait la patience de m’écouter, de rire avec moi, de ne pas m’envoyer sur les roses. Je souris à la demoiselle avant de me lancer dans la suite de mon récit sentimental : les fiançailles de Gabrielle. Si au début, Alexys sembla outrée, lorsque je lui exposais ma vision des choses, et les magouilles de snobinards que je suspectais là dessous, elle comprit. Des fois ce n’était pas la confrérie, la couleur, bleu ou vert, l’appartenance à la eliot ou la mather, le problème, des fois c’était plutôt la famille des eliots le souci. Et la brune le saisit très bien. Elle me raconta alors ses propres déboires avec sa belle famille. « C’est fou les préjugés qu’ils ont sur nous sérieux ! » ronchonnai-je avant d’ajouter : « J’étais hébergé par une amie de mon frangin avant l’été, une eliot. Et quand elle a appris que j’entrais à la mather à la rentrée, elle m’a foutu à la porte. » En tout cas, je notais bien les conseils de la jeune femme. Raconter que j’étais riche. « Je dis quoi ? Que j’ai une augmentation de ma paie de mécano au garage ? » Ca allait pas franchement l’impressionner ça, les 10 dollars hebdomadaires de plus que j’allais encaisser chaque semaine. Enfin, le conseil final c’était surtout de ne pas lâcher si je pensais vraiment qu’elle était faite pour moi. « C’est elle… C’est certain. » assurai-je, sans hésiter. Et puis, j’étais curieux, est-ce que la mariage réussissait à mon interlocutrice ? Et sa réponse m’arracha un petit sourire attendri. Le garçon, malgré ses absences, la comblait et elle semblait bien accro. J’avais quand même un petit pincement au cœur quand je l’entendis parler du manque qu’elle ressentait : « Tu sais, si desfois t’as le cafard, envie de sortir, de boire un coup, de te changer les idées, tu m’appelles… » Parce que oui, ça devait être dur quand même la distance pour elle si son ruskov était souvent en affaire dans son pays. Je lui fis alors glisser mon numéro, inscrit sur une des serviettes en papier du bar. « Je suis pas juste un relou demandeur de conseil, j’suis un mather je sais aussi m’amuser… » assurai-je histoire qu’elle redoute pas les potentielles futures soirées en ma compagnie. Ca allait pas être courrier du cœur à chaque fois. D’ailleurs, histoire de le lui prouver, je finis mon verre, me levai et saisis sa main : « Allez viens, on va danser. » l’entrainai-je alors.(Invité)