You gave me all your love, and all I gave you was goodbye (ROYLIE)

Pas envie de lui ? C'est vraiment comme ça qu'il l'avait prit ? Je passais presque nerveusement une main dans mes cheveux, ne sachant pas trop comment lui expliquer que j'avais souvent penser franchir le pas avec lui, mais que ce n'était pas du tout de sa faute si j'avais pris autant de temps. C'était plus de ma faute en faite. J'avais toujours été assez complexée, encore plus avant d'ailleurs. Je n'étais pas bien du tout dans ma peau à l'époque, j'avais bien trop honte pour oser me déshabiller devant lui, ou même le laisser rentrer dans la salle de bain quand j'y étais. Alors forcément, être vraiment intime avec lui.... c'était au delà de mes forces. Aujourd'hui c'était différent, j'avais appris à m'accepter et presque à m'aimer, puis j'avais surtout appris que enfin de compte les garçons s'en foutent pas mal de mes complexes, surtout si le garçon en question  était amoureux de moi. J'essayais tout de même de lui rappeler que l'on avait eu de bons moment, mais visiblement ça ne suffisait pas, puisqu'il n'aimait pas se rappeler des bon moment passer avec moi. C'était un peu blessant d'entendre ça. Mais bon je poursuivais tout de même mon argumentation, lui arrachant plus ou moins un timide sourire.  « C'était pas que je n'voulais pas de toi. C'est juste que j'étais super mal dans ma peau. Trop mal dans ma peau pour imaginer me déshabiller devant toi. Maintenant avec du recule je me rend compte que c'est ridicule...  Mais à l'époque, c'était simplement au de là de mes forces. » La preuve avec ma première fois, qui c'était passé grâce à l'intervention de l'alcool. Sans quoi je n'aurais certainement pas oser le faire. Il avait simplement fallut que je me débarrasse de ce stresse de la première fois. J'aurai pu, et j'aurai du, le faire avec Royce, parce que ce que l'on avait à l'époque était vraiment spécial, mais il n'avait pas eu la patience. Ce qu'à l'époque je ne comprenais pas, mais que maintenant que j'avais goûter aux plaisirs charnels je comprenais sans problème. Il avait merdé, mais je l'y avais poussé. Surtout avec nos séances câlins, où des qu'il glissait une main sous mon t-shirt je paniquais et le laissais en plan. « Je suis assez d'accord. Si on en avait parlé avant on aurait pu surmonter ça, aller de l'avant...Peut-être même qu'on serait encore en couple aujourd'hui. » C'était un peu awkward comme situation. Et plus je repensais à ce que notre couple avait été et plus je me souvenais combien je l'avais aimé. Je n'allais tout de même pas retomber amoureuse de lui ? Maintenant ? Non, non, non. Les choses étaient déjà assez compliqués comme ça. Je secouais légèrement la tête avant de prendre quelques gorgées de mon latte. Puis après un court silence, plutôt pesant je reportais mon attention sur lui et ajoutais, comme pour mettre fin à cette étrange ambiguïté qui c’était installée : « Mais il n'est pas trop tard pour recoller les morceaux et être au moins amis. On s'entendait bien avant... » C'est vrai, d'ailleurs on avait été amis avant d'être vraiment amoureux.

Charlie ne m'avait pas expliqué qu'elle n'aimait pas son corps et qu'elle était mal dans sa peau par le passé. Du coup, je m'étais fait pleins de films et au final c'était moi qui me sentais mal dans ma peau, de peur de ne pas assez lui plaire... Je me suis remis en question pleins de fois et malgré cela, ça n'a pas changé. Elle me disait pas maintenant, plus tard. Pour finir, ça n'est jamais arrivé. J'en ai rêvé de son corps, de nos plaisirs charnels qu'on aurait pu avoir à deux, rien que nous deux. Encore après notre rupture, évidemment, c'était dur de l'effacer. Mais ce qui est fait est fait et tant mieux si elle voulait qu'on mette les choses à plat. Je préfère être proche de mes exs plutôt que de les voir proches des autres mecs sans avoir un oeil dessus. Ben quoi? Je suis toujours possessif avec les filles que j'ai aimé. « Oui peut-être. » répondis-je simplement. Mais si j'étais toujours avec, je n'aurais pas rencontré Leevy et je n'aurais jamais eu Oscar, la seule personne qui me donne envie de me battre sur terre. La seule personne qui a besoin de moi, qui me donne l'impression d'être essentiel à la vie de quelqu'un. Je faisais un simple sourire quand j'entendais le mot amis. C'est dur, c'est même impensable. Je peux pas rester amis avec une ex-copine sans ambiguïté. « T'as vraiment envie qu'on soit amis? C'est un peu tordu non? On peut reprendre contact petit à petit mais je ne sais pas si j'arriverai à être ton ami. » autant être sincère avec elle. Je veux pas me rattacher en fait. J'avais viré Charlie de ma vie et je trouve ça dangereux de lui laisser une place.

J'avais l'agréable sensation que mes arguments fonctionnaient, ne serait-ce qu'un peu. En faite j'avais le sentiment qu'il s'ouvrait un peu à moi, qu'il n'était plus autant sur la défensive. Je me rendis rapidement compte que ce sentiment, n'était en faite qu'une impression. Selon lui être ami était tordu. Il acceptait de reprendre contacte mais refusait catégoriquement d'être ami avec moi. J'échappais un court soupire, un peu agacée de voir que malgré tout mes efforts il se braquait encore. Je fis la moue, venant jouer avec la bague que je portais à mon index, avant de reprendre la parole.  « Y'a rien de tordu... » je marquais une pause réfléchissant un peu. Encore s'ils ont avait déjà couché ensemble, je comprendrais. Du fait que l'on se serait déjà vu nu et que l'on aurait déjà partagé un moment plus qu'intime, et par conséquent revenir à une simple amitié pourrait être vu comme tordu. Mais là... il n'y avait rien de tout ça. L'on avait toujours été amis, des amis qui se roule des pelles, mais des amis quand même.  « J'ai envie qu'on soit ami oui. Parce que tu me manques. » j'arrêtais de jouer nerveusement avec ma bague et poursuivais :  « Et puis parce que j'ai envie de mettre un peu d'ordre dans ma vie et de réparer les relations qui, comme la notre, ne sont plus ce qu'elles étaient. » En faite ça semblait impossible, mais j’essayais surtout de ne plus avoir aucun regret au cas où je devais mourir dans les jours à venir. Ne pas regretter d'avoir perdu Royce et ne pas regretter de n'avoir jamais essayé d'arranger les choses entre lui et moi.  « Après si vraiment, vraaaaiiiment, tu ne veux pas de moi du tout... bah j'arrêterais de t'embêter, et j'irais boire mon latte sous la pluie. » ça me ferais chier qu'il m'envoie balader mais bon, au moins j'aurais le mérite d'avoir essayé.

Okay, je veux bien être gentil car je vois que ça la touche et au fond je suis pas un méchant garçon. Vilain à mes heures perdues oui, mais pas horrible à ce point. Charlie elle a compté et elle comptera toujours quand même. Je peux pas l'effacer ça. Je trouve ça tordu mais en fait c'est moi qui suis tordu et fou de ne pas accepter sa demande. Peut-être qu'on pourrait vraiment redevenir amis puisqu'avant nous étions des amis. L'amour oui, ça a compté, ça a changé notre relation mais la rupture aussi. C'est éphémère, rien n'est éternel, surtout pas l'amour, ça j'y crois pas. Quand elle me dit que je lui manque, je faisais un faible sourire en coin et je détendais mon string. « Ah ouais? Genre, je te manque comment? » dis-je amusé, très attentif au moindre mot qu'elle allait me dire. Je prenais le melon mais c'pas grave, c'est pas tous les jours qu'on me dit ça. « Je devrais aussi remettre un peu d'ordre dans ma vie. » et mes relations surtout, ça ressemblait vraiment à du n'importe quoi. Il faut que je me pose, que je trouve une nana et que je fasse ma vie avec. Il est temps, à vingt-six ans. J'ai bien cru que Charlie allait prendre la fuite mais je la retenais en attrapant son poignet. « Non, désolé j'me comporte comme un con. Reste, je veux bien qu'on reparte à zéro, en essayant de ne pas rendre cette nouvelle amitié trop bizarre. » je rigolais et je buvais mon café qui était froid maintenant. Erk, écœurant. Moi j'ai bien trop peur de tout foutre en l'air car je suis très possessif avec mes amies et surtout si cette amie en question s'appelle Charlie. C'est étrange car entre elle et moi, j'ai l'impression qu'il y a un goût d'inachevé.

Comment il me manque ? Je restais muette un instant, un peu prise de court par cette question.  « Bah.... » lâchais-je sans trop savoir quoi répondre.  « Tu me manques, c'est tout. » pourquoi il me demandait ça ? Maintenant je me surprenais à réfléchir à cette question. Est ce qu'il me manquait comme un ami, est ce qu'il me manquait comme un petit-ami ? Et puis qu'est ce qui me manquait ? Lui ? Son humour ? Ses câlins ?  Je secouais discrètement la tête avant de reprendre la parole. Je noyais le poisson en continuant à m'expliquer avant de m'apprêter à partir, voyant que quoi que je dise il ne semblait pas vouloir changer d'avis. Je n'allais pas le forcer à être mon amis, ce n'était pas mon intention. Mais il m'attrapa aussitôt le poignet, alors je restais à ma place, plantant mes yeux dans les siens, alors qu'il relâchait mon poignet pour prendre un gorgé de son café. Je souris machinalement en l'entendant accepter de reprendre tout à zéro. Ça me faisait du bien d'entendre ça et de me dire que quelques part, je lui manquais un peu aussi.  « Merci. » dis-je simplement.  « ça me fait vraiment plaisir que t'accepte. Vraiment. » Je venais machinalement  poser ma main sur la sienne, avant de rapidement la retirer.  « Pardon. C'est moi qui vais rendre ça bizarre. » dis-je en pouffant de rire avant de poser mes deux mains autour du gobelet dans lequel il me restait un fond de latte.  « Bon... du coup, comment ça va ? Depuis le temps qu'on il a dut se passer tout un tas de truc dans ta vie. » Ouais, autant commencer par le début et rattraper le temps perdu.

Woaw, attention les gars je m'impressionne ! Recoller les morceaux avec mon ex, check. Enfin, on va essayer. Rien n'est joué. Puis ce n'est pas n'importe quelle ex. C'est Charlie, elle a autant compté que toutes les autres. Je peux bien faire cet effort là et au fond je sais que je vais réaliser que j'ai bien fait le choix et qu'elle me manquait aussi. C'est encore trop tôt pour l'avouer. Je la trouvais tout à coup assez tactile lorsqu'elle posa ma main sur la mienne. Mais je ne l'ai pas chassée, elle l'a fait toute seule. « T'inquiètes, tu m'as juste touché la main. » t'as bien fait pire comme briser mon coeur mais ça, je suis encore trop fier que pour lui répéter. Je faisais un petit sourire histoire de la mettre à l'aise parce que, je suis à l'aise pour l'instant. Plus de pression, on papote calmement et j'ai l'impression d'avoir récupérer quelque chose, un truc qui me rend vraiment heureux. C'est ma Charlie ça. Parler de moi, pouah j'aime pas trop ça. « Et bien, je suis papa d'un petit garçon, il a eu un an il y a deux mois et... je suis toujours seul. Sa mère est en voyage pour ... travailler. » ouais Leevy, et putain ça me fait chier qu'elle soit plus là. Tout ça pour la mafia ou je sais pas trop quoi. Oscar n'est pas prêt de revoir sa mère avant longtemps, ça c'est sur. « Je pense qu'elle ne reviendra pas, ce qui fait de moi un super papa poule ! » peut-être que Charlie savait que j'avais un fils, peut-être pas. Je ne sais pas si elle est du genre à suivre la vie de ses exs. Pour ma part, je ne sais pas ce qu'elle devient. « Ça t'étonne hein? » lançai-je en haussant les sourcils. Moi aussi ça m'étonne que je sois comme ci dans ma vie.

Royce ? Papa ? C'était assez étrange. En faite j'avais un peu de mal à y croire. Il s'en était passé des choses depuis notre rupture. Il m'expliqua ensuite que la mère de son fils était partie en voyage et que selon lui elle ne reviendrait pas. Je grimaçais un peu malgré moi en entendant ça. Le pauvre était seul avec un enfant de 1 an sur les bras, ça ne devait pas être évident à gérer avec ses études. « Oui, oui ça m'étonne. Je savais pas du tout que t'avais un fils. »  avouai-je avant d'ajouter : « Puis je me dis que ça doit pas être évident de s'en occuper tout en poursuivant ses études. » c'est sur que j'avais du mal à m'imaginer, moi, avec un enfant et en stage à l'hôpital. J'avais beaucoup de respect pour ceux qui arrivaient à joindre les deux : étude et famille. Et c'était sans grande surprise que Royce, lui, y arrivait. « Je sais pas pourquoi mais j'ai pas trop de mal à t'imaginer papa poule. » ajoutais-je en pouffant de rire.


HJ : super court, désolée.  

Charlie avait exactement la réaction que toutes les filles avaient quand elles apprenaient que j'étais père de famille. Et quelle famille, il n'y en a plus. Je suis lessivé, débordé, j'en ai marre. Je me sens seul. J'aimerais un deuxième parent pour m'épauler. J'aime mon fils mais parfois j'aimerais juste être normal, comme tout le monde. J'aurais aimé avoir des enfants plus tard, pas maintenant. Mais ainsi va la vie et je l'accepte, difficilement, mais je l'accepte. Y'a pire dans la vie. J'ai pas à me plaindre, pourtant je le fais quand même. Mais je ne savais pas trop quoi répondre à Charlie. Je déteste parler de moi, enfin si je suis un beau parleur mais disons que ma vie privée reste ma vie privée. « On fait comme on peut. » soupirais-je. Je souriais lorsqu'elle disait qu'elle me voyait papa poule et que ouais je l'étais. Bref, assez parlé de moi, qu'elle me parle plutôt d'elle. Je suis sûr que le sujet sera beaucoup plus intéressant. « Et toi? Je veux dire, quoi de neuf dans ta vie? » si elle me sort qu'elle est aussi mère célibataire, je l'épouse sur le champ. Mais ça m'étonnerait. Même si on était en froid tous les deux, il m'arrivait de la voir sans qu'elle me voit et j'ai jamais vu un ventre arrondi.

Il semblait presque couper court au sujet en m'expliquant simplement qu'il faisait comme il pouvait. C'est sur qu'il n'avait pas trop le choix, il avait un enfant, il fallait faire avec et s'en occuper du mieux possible. Puis rapidement il me retournait la question, pour savoir ce qu'il y avait de nouveau dans ma vie. Je ne savais honnêtement pas si je devais lui expliquer ce qui rythmait dernièrement mon quotidien ; si je devais lui avouer ce que je n'avais avouer qu'à peu de personne. Alors premièrement je comptais me lancer dans un mensonge :« Moi ? … Bah pas grand chose en faite... »  Mais ne sachant pas quoi ajouter comme mensonge pour paraître crédible j'abandonnais l'idée. Autant être sincère, quitte à rester un peu évasive. Je pris une nouvelle gorgée de mon café comme pour me donner un peu de courage avant de me lancer : « Je suis un peu malade depuis le mois de Juin. Je continue mes études de médecine. Je me suis réconcilié avec mon père avec qui j'étais en froid depuis plus d'un an... et voilà. »  lâchai-je enfin, d'un trait, résumant assez bien deux années de ma vie. « Puis côté cœur j’enchaîne les déceptions. » ajoutai-je en pouffant de rire. Ça aussi c'était un sujet un peu sensible, quand je repensais à mes dernières relations sérieuses, donc enfin de compte, quoi qu'il décide d'aborder j'allais certainement devoir adoucir le tout avec de petits mensonges, plus histoire de me mentir à moi que de lui mentir à lui. Il n'avait pas besoin de savoir tout mes petits secrets, et je n'avais pas besoin de me les remémorer non plus.

Moi aussi j'étais curieux et je voulais me poser mile questions sur elle. Maintenant que je ne lui en voulais plus et qu'on pouvait parler normalement, comme au bon vieux temps presque, je voulais qu'elle me dise à son tour ce que j'ai loupé. Je terminais ma boisson froide et je croisais les bras en l'écoutant attentivement. Quelque chose sur son visage la trahissait. Pourquoi est-ce qu'elle a besoin de dire très vite qu'elle est malade pour ensuite continuer à parler d'une façon plus calme? Je suis pas con, elle ne me dit pas tout. « Qu'est-ce que tu as? » et n'échappe pas à ma question. J'espère qu'elle n'a pas un truc grave. Regardez, moi aussi je suis malade mais ce n'est pas mortel pour autant, ça se soigne, j'en guéris pas mais ça se soigne. « Je suis content pour toi, tu y es enfin arrivée. » à se réconcilier avec son père. La preuve, quand j'étais avec, j'avais jamais vu la tête de son paternel, elle n'en parlait que très peu. Je faisais une grimace lorsqu'elle parla côté love. C'est étonnant. C'est à me demander si elle venait de passer à côté de la chance de sa vie en me larguant. « C'est parce que tu ne trouveras pas mieux que moi. » dis-je taquin, ne perdant pas ma répartie et mon sans de l'humour. Je suis beaucoup plus à l'aise si j'arrive à faire ce genre de blague.