Invité
est en ligne
Invité
L'évidence est telle que je ne vois aucune solution, je ne suis pas des moins reconnaissables, et ce sont des personnes que j'ai longtemps côtoyées, qui me connaissent mieux que mes propres parents, je le crois, bien que ce soit des plus idiots et merdiques de penser cela. Alors une seconde, oui, une infime seconde, je reste de marbre, sans savoir que faire. Lui, jeune étudiant que j'ai traîné dans cet endroit qui semble se présenter comme un piège à présent, elle, ma jument, que je veux sauver, parce que même si j’arbore les sentiments et tout ce qu'ils peuvent représenter, signifie à elle seule mon rattachement à la liberté que je pouvais obtenir ici. Et moi, pauvre Annalynne Malcolm déchue de son Olympe et surtout, pleine à craquer. La panique est un ressenti auquel je ne suis pas des plus habituées, bien trop parfaite lorsqu'il est question de maîtriser … Et là, j'ai bien du mal à prendre conscience que c'est vers elle que je suis en train de sombrer. « Il faut que tu t’en ailles avec ta jument. Je peux les retarder afin de te permettre de partir » Sa voix me tire de mes réflexions, délires mentaux que j'ai bien eu du mal à calmer. Alors mon regard se heurte au sien, et j'assimile ce qu'il vient de dire. Que je m'en aille et que je le laisse dans la fosse aux lions. L'idée, en bonne égoïste dans l'âme que je suis, n'est pas pour me déplaire, j'avoue même que je suis à deux doigts de l'accepter, et puis … Je pense à Clay, et je me dis que son ami n'a rien demandé. Bordel, cet homme, en moi, il a tout bouleversé. « Je n’aurais qu’à jouer au vagabond perdu » Et mon père te fera enfermer pour ton affront, parce que personne ne foule l'herbe qui appartient aux Malcolm sans y être invité. C'est du suicide, et je ne suis pas certaine qu'il est en train de réaliser. « Tu as les clés de la voiture et tout est prêt pour accueillir dans le box. Avec un peu de chance, ils ne feront que me mettre dehors et n’appelleront pas la police et s’ils le font… tant pis » A croire que si, finalement, il est conscient des risques. « Allez, il ne faut pas perdre de temps » Et presque le jeune homme me pousse à l'extérieur, j'ai la hanse en main, et mon visage jongle entre l'animal et lui, n'en revenant presque pas de ce qu'il est prêt à faire pour moi. Peu coutumière du fait que quelque chose soit fait sans rien attendre en retour, pour dire vrai. Alors je soupire avant de le jauger encore un peu, et de céder aux paroles qu'il vient de m'ordonner. J'avance en direction de la sortie, un pas à la fois. Essaie d'analyser au mieux cette solution de fortune, quand dans mon élan, je me stoppe. « Non. » Il en est hors de question, c'est simple. « Je ne partirai pas d'ici en te laissant. » Parce que c'est moi qui l'ait contraint à l'enfer, et qu'il ne le mérite pas. Que putain, je ne le connais pas, mais je sais que cette gentillesse affichée, elle le perdra. On sortira tous les trois ou bien on ne le fera pas. Et dans mon moment d'hésitation, je me heurte au fait que je nous fait perdre du temps, et me maudis d'être enceinte parce que sinon c'est sur le dos de la bête qu'on aurait fuit. « Vous êtes sur une propriété privée. » Que j'entends crier de l'autre côté. De toutes les façons, nous sommes foutus, et c'est ce que mon regard lui dit. C'est sans issu. Ce qu'il nous reste à faire ? « Viens. » Affronter l'adversité. Possible qu'après tout, ils nous prennent en pitié.©TOWNTROTTER.
(Invité)