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« Tu marques le point » Et pas qu'un peu, je suis même plus que douée dans l'art de gagner. A la joute verbale j'ai toujours été experte, et même si mon futur enfant a l'art et la manière d'adoucir celle que je suis, il n'aura jamais la force de totalement me changer. Mais alors que ma fierté m'intime de jubiler, je me contente de hausser les épaules, ce n'était qu'une phase comme ça, ce n'est pas à prendre au pied de la lettre, après tout, conduire n'est pas aussi important, marcher, c'est aussi bien, comme il doit sûrement le penser.
Les épines poussent au fur et à mesure de notre discussion, et bien que je sois au volant, concentrée sur la route, je vois bien, en biais, sur son visage, s’embrunir son expression. Je ne suis pas complètement ignorante au sujet des Amish, et bien qu'il n'en fasse plus parti de façon officielle, je crois ne pas me tromper sur le fait que son coeur et son âme y restent attaché. En ce fait, il est mon égal, je le comprends, plus qu'il ne peut l'imaginer. Parce que j'ai dit au revoir à mes privilèges, à une vie paramétrée, totalement gérée par une tierce personne pour l'amour de Clay, cependant je ne peux nier, jouer les aveugles sur le fait que mon ancien quotidien reste une part de ma vie qui m'a a jamais marqué. Comme un animal. Tatouée à l'encre des Malcolm, à la haine de leur amour. « D’accord. Je veux bien t’aider malgré tout » Je tique un peu sur le « malgré tout » en comprenant parfaitement la signification, il va m'aider malgré tout ce qui fait qu'il pourrait dire non. Son éthique, son éducation, et la pauvre fille enceinte et hystérique en train de le conduire dans l'antre du diable. « Nous allons secourir ta jument car je ne peux pas supporter qu’on puisse tuer un cheval simplement par esprit de vengeance » Au moins mon argumentation a fonctionné, sans trop que je n'ai à entrer dans des détails qui pourraient m'incommoder. Et l'esprit de mon père, il l'a plus que cerné, j'en incline le visage vers lui, je me fonds en un sourire, qui le remercie. « Parle-moi de Serenity… Est-ce qu’elle est docile ? » Le dernier mot m'arrache un rire succinct, que je ne me perds pas à cacher. Il a un côté railleur dont mon compagnon ne peut douter. « Docile ... » Je reprends en accélérant, visant à doubler un camion qui me tape légèrement sur le système, conduisant bien trop lentement, j'en avais juste oublié ce que j'étais en train de contrôler, et grimace face à mon allure qui engendre un bruit de moteur à l'agonie. « Elle aurait du l'être ... » Au vue de sa race de naissance, ses compères étant tous ou presque le genre de cheval que tout le monde voudrait, les gentils géants comme ils sont surnommés, et comme mon père le pensait, peut-être bien qu'elle possède une tare, puisqu'elle est le parfait inverse de ces « vérités ». « Mais Serenity est unique, elle ne suit aucun parcours typique. » Ca aurait été trop simple que mon animal rentre dans des codes bien définis. Non, elle est comme moi. C'est un électron libre. « Elle impressionne par son caractère, par sa taille. » Personne n'arrive à la toucher, et s'ils sont déjà venus la chercher je les imagine à plusieurs pour la torturer. « C'est une Shire, blanche. » Et je ne peux m'en séparer. Je me dis qu'Isaiha saura y faire aussi avec elle, qu'après tout, c'est son métier, et puis qu'il a baigné dans la nature depuis son plus jeune âge, il a su en tirer le meilleur, et c'est ce qu'il fera de ma bête, je le sais, parce que dans mon état, reste une vérité à énoncer. « Je ne peux pas le faire sans toi. » Sinon, je me serais rendue au manoir et c'est sur son dos que je serais partie, cependant j'ai apprit à mes dépends, que finalement, on n'a pas tout ce qu'on veut dans la vie.©TOWNTROTTER.
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