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Il y a quelques jours déjà que le sujet avait été abordé entre Clay et moi. Des suites à un message de mon père, forcément, le seul qu'il a bien voulu m'accorder depuis deux mois. Soixante jours sans entendre sa voix, sans nouvelle si ce n'est par son avocat. Et il s'est contenté d'un texto, pour m'annoncer, qu'il allait se débarrasser de Serenity dans le mois. Il n'a même pas cherché un prétexte, ni même encore justifié quoi que ce soit, et directement, je me suis revue enfant le jour où je l'avais sauvée une première fois. Certains diraient que ce n'est qu'un cheval, qu'il ne se laisse pas monter, qu'il a déjà de l'âge. Mais voilà, le fait est qu'elle m'appartient, que cette sauvage a été durant des années de solitude ma plus grand alliée. Alors Clay m'a conseillé un de ses amis, quelqu'un qui pourrait m'aider à sauver sa vie.
Après un coup de téléphone, le jeune homme a accepté, j'avoue pourtant ne pas être entré dans les détails de ce que je venais lui proposer. Officiellement donc, aujourd'hui, nous allons déplacer mon cheval, pour qu'il puisse résider dans un centre équestre plus proche de moi. Mais de façon officieuse, nous allons … voler mon père. Et malgré les résistances que mon amant a pu relever, du fait que je suis enceinte de sept mois, que ce n'était pas forcément à moi de faire ça, j'ai fini par le convaincre, par l'amadouer, gagner une guerre pour laquelle je me devais d'être présente. Lui et Serenity n'ayant pas de bons contacts, et ce parce que le canasson n'écoute que moi. Et puis, dans la balance a penché, le fait que le véhicule afin de le transporter ne comporte que deux places à l'avant pour laisser celle de l'animal à l'arrière. Donc ce serait juste moi et ce jeune homme duquel il m'avait dressé un amical portrait.
A l'heure à laquelle il doit venir me chercher, je me sépare de Clay, déjà lui en train de se préparer afin d'aller bosser. Ses journées de travail ont, à la vérité, un autre goût depuis qu'il est revenu avec un balle dans le bras, où j'ai cru le perdre, qu'on me l'arrachait à moi. Cependant ce n'est pas comme si, je pouvais l'empêcher de faire ce pourquoi il s'est battu dans sa vie. Son boulot, c'est toute une histoire, c'est son adolescence, son passé, c'est deux ans à New-York, c'est un tout, et ça définit une importante part de lui. Et même si je hais son travail plus que de raison à présent, je ne peux pas vraiment faire autrement. En une caresse je le laisse finalement, un baiser, parce que je n'aime plus l'idée de le laisser sur une querelle faussement jouée. Passe la porte et descends les escaliers, le jeune homme qui doit m'accompagner n'est pas difficile à trouver, peu de personnes se déplacent avec ce genre de locomotion dans le quartier, et lorsque je m'approche, je me présente, tendue tout de même, quand je peine à penser à ce que mon père va dire s'il décide de se pointer au moment de notre kidnapping improvisé. « Annalynne, et tu es Isaiha, c'est ça ? »
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