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J’aurais pu oui, la laisser se brûler… J’aurais pu aussi ne même pas la suivre jusqu’ici, la laisser retourner dans sa cuisine enfumée et faire volte face pour quitter son immeuble… Pourtant j’étais là, j’étais entré chez elle, dans son appart et bizarrement, y’avait ce changement de ton, d’ambiance qui faisait m’y sentir bien… Dangereusement bien. Au point de trop en dire… Mon inquiétude et mon intérêt pour sa santé ne lui échappa pas, elle s’en amusa, soulignant que j’étais grillé avec un certain amusement et je levais les yeux au ciel en soupirant : « C’est toi qui va te griller le cerveau à prendre des cochonneries pareil… » Je voulais pas qu’elle fasse une overdose… Juste parce que je serais obligé de la réanimer et que je n’en avais pas les compétences hein, juste pour ça… Lucky n’était pas dupe, mais entra dans le jeu de ma justification bidon en soulignant que d’un baiser je pourrais la ramener à la vie… « Je crois que t’as trop regardé la –belle au bois dormant- quand t’étais môme toi… » répliquai-je, mon regard vrillant quand même et malgré moi vers ses lèvres. Peut être qu’en fait, j’avais envie qu’elle tombe dans les vapes en fait, juste pour le plaisir de tester sa théorie… Des warnings s’allumaient dans ma tête : il fallait que je m’en aille. Mais Lucky me retint, cours de cuisine en guise d’appât, j’avais connu mieux comme thème de soirée avec la brune. Elle s’avança alors, suggérant que ce moment allait peut être me faire aimer la cuisine. « Je demande à voir… » Parce que pour l’instant, c’était brulure et odeur de fumée, et farine dans les cheveux… Oui Farine, c’était toujours mieux que cocaïne car au sujet des drogues, j’étais intransigeant. Je répétais mes réticentes à la mather, qui compris, qui objecta néanmoins qu’elle ne pouvait pas arrêter comme ça, ajoutant qu’il faudrait sinon remplacer ça par autre chose, quelque chose de mieux, qui lui ferait passer tout envie d’y toucher… « Y’a surement des patchs comme pour la clope tu devrais essayer. » Tellement braqué par le sujet came que je n’en comprenais pas ses allusions… Ma rupture avec Kyla arriva à nouveau sur le tapis, je la confirmais et aussitôt, mon interlocutrice me questionna sur la cause. « On s’est disputés… » Je lui en disais plus ? Je me taisais ? « Kyla a lu nos SMS… Celui que tu m’as envoyé, et ceux de la soirée d’anniversaire d’Harvard… » Je ne voulais pas non plus que Lucky jubile davantage en se sachant en partie responsable de notre séparation alors je précisais ce qui m’avait poussé à quitter la jeune femme ensuite : « Elle était furieuse, elle m’a avoué qu’elle avait couché avec Wade l’an dernier. » De toute façon, Sage avait eu l’air au courant lors de l’altercation entre Darwin et Alex, alors Lucky serait surement au courant par sa meilleure amie. Kyla et Wade. La liaison avait beau remonter à l’an passé, avant que je ne connaisse et fréquente mon ex petite amie, ça n’en restait pas moins écoeurant. « Maintenant tu sais comment te débarrasser de moi… » Couche avec Wade et passe aux oubliettes. Le ton était donné. La sentence annoncée. Lucky m’exposa alors sa vision des choses, du célibat, des relations à deux, cette liberté qu’elle prônait pour éviter le genre de désagréments que je traversais actuellement. Cette politique de non engagement et d’épicurisme. Pas de couple. Pas d’exclusivité. Pas de sentiments. Mon sourire s’étira un peu, me reconnaissant tellement dans ses mots, quelques mois auparavant, quand encore je sautais tout ce qui bouge sans me préoccuper des conséquences sur mes fréquentations… Qu’en était-il aujourd’hui ? Est-ce que j’étais prêt à reprendre ce mode de vie ? J’étais VP, Oksanna ne laisserait jamais passer si mes frasques venaient à éclabousser l’image prestigieuse de notre confrérie… D’ailleurs, qu’est-ce que je foutais, les mains de la mather jouant avec les miennes dans la pâte à gâteau ? J’aurais pu me reprendre, ne pas me laisser enflammer, mais lorsqu’elle évoqua sa poitrine, je fis volte face vers elle, mes doigts menaçant fondant dans son décolleté en y laissant des traînées gluantes. Elle riposta, me plaqua contre le plan de travail, s’approchant dangereusement… Et un nuage de farine arrosa mes cheveux. Je ne la laissais pas de moquer davantage, même si ses moqueries avaient un petit côté flatteur, je la saisis par la taille pour l’attirer à nouveau contre moi, la retournant pour que ça soit elle qui se retrouve à ma place précédente, à ma merci. Mes mains s’ancrèrent sur ses hanches pour la soulever et venir la poser sur le plan de travail en annonçant : « J’ai plus envie de faire de gâteau. Je veux cuisiner mademoiselle Burberry, et la manger à la sauce Cole… » soufflai-je menaçant avant de venir écraser mes lèvres contre les siennes, incapable de résister plus longtemps ou de continuer ce petit cours de cuisine/combat de bouffe davantage…
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