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Sa garde ne débutait que dans deux heures mais Bonaventure avait ressenti le besoin de passer au Lord Hobo. De ceux qui le connaissaient bien, c’était quelque peu étrange car il n’était pas vraiment un inconditionnel des bars puisqu’il ne buvait pas d’alcool. La seule fois où il avait transgressé tout cela, c’était lors du Summer Camp. A présent rentré à Harvard, il avait repris ses bonnes vieilles habitudes et les principes de vie d’un bon musulman -excepté si on parlait de sa tendance récente à l’infidélité. Il ne s’en sentait pas le moins du monde coupable. Après tout, il trompait qui ? Sa femme ? Il n’aimait pas Suzanne, il ne l’avait embrassé qu’une seule fois, le jour de son mariage. D’ailleurs, cette dernière continuait à vouloir régenter sa vie. Sa dernière lubie : le faire venir à New York en lui envoyant des brochures de la section médicale comme si, médecin légiste n’était pas assez bien pour elle. Par moment, le Quincy se demandait si elle avait véritablement compris les enjeux de leur union.
Le pub était assez bondé mais deux places étaient encore libres au bar si bien qu’il s’y hâta. Elle était là, en train de discuter avec une serveuse et un client. Bonaventure la trouvait de plus en plus belle et surtout très sexy dans son boulot de barmaid. Mira. Sa Mira. Elle l’obsédait de plus en plus et il se demandait si tout cela ne cachait pas des sentiments bien plus profonds qu’il ne voulait l’admettre. « Salut toi » la salua-t-il quand elle s’approcha de lui pour prendre sa commande. « Tu me mets un coca s’il te plait… tu vas bien ? » lui demanda-t-il avec son sourire, ce sourire qu’il ne lui réservait qu’à elle. Une main se posa sur son épaule et il se retourna pour découvrir une grande brune aux yeux vert. C’était Jane, une de ses collègues à la morgue. « Bona ! Je m’attendais pas à te voir ici… » s’exclama-t-elle avant de déposer un baiser sur sa joue et de s’asseoir à ses côtés. « Une petite étape avant d’aller à la morgue » lui dit-il alors qu’elle posait sa main sur son bras. « Tu as bien raison surtout que je sens que la nuit va être très longue mais heureusement que tu es là… tu sais toujours comme me changer les idées » lui dit-elle en papillonnant des yeux. Jane ou sa tendance à lui envoyer des signaux peu discrets que même lui, savait lire entre les lignes. Elle avait vraiment mal choisi son endroit et encore moins son moment. Discrètement, il jeta un coup d’œil à sa petite-amie pour voir si elle avait remarqué le manège de la brune.
@Mira J. Hudson©TOWNTROTTER.
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