CAÏN&SOANE | everything is fine

Mieux valait-il que jamais personne n’apprenne mon état de ce soir. J’assumerais, certes, mais ça foutrait une sale réputation à ma famille. Je me dénudais comme je le dénudais, en plein milieu de la rue, parce que dans ma tête, j’étais chez moi. Comme à la maison. Et personne ne pouvait rien en redire, dans ma tête. Mais si les flics passaient, aucun doute qu’ils nous embarqueraient tous les deux ; parce que même si c’est moi qui fous le bordel, il est complice, le grand. « Mais y a pas de vomiiiiii ! » lançai-je, balançant ma mauvaise haleine en plein dans son nez. Je l’écoutais en hochant la tête, perdant à demi l’équilibre parce qu’en réalité ma tête était trop lourde et que c’était dur de tenir droite en faisant ces gestes. « Là-bas ? » le questionnai-je en pointant une maison au pif du doigt. « Tu vas me violer je suis sûre ! T’as pas le droit ! » Le droit, c’est sûr qu’il ne l’avait pas mais quoiqu’il en était, s’il était un violeur en série, bah, il allait se le prendre le droit. Et moi, dans l’affaire, je pourrais rien y faire. « Si t’essayes de me violer je vais être obligée de te casser la gueule, ce serait dommage parce que je t’aime à la folie ! » A la folie, c’était le cas de le dire ! Et puis, violer, casser la gueule… J’étais peut-être très bonne en MMA, mais avec l’alcool, sûrement beaucoup moins.

• Il est certain que j'avais pas mal bu, comme à mon habitude, mais j'étais quand même conscient de ce que je faisais, de ce qui était en train de se passer, même si je n'étais pas surement en possession de tous mes moyens, je pouvais clairement voir qu'elle était en train de me foutre à poil en plein milieu de la rue, et, même si je n'étais pas tellement pudique, je ne tenais pas à terminé nu ici. Alors, je lui avais proposé d'aller chez moi, car ça aurait été mieux pour se montrer mutuellement nos tatouages, et là, sa réaction me fit éclater de rire. "Non mais t'as cru que j'avais une tête de violeur ?" Bon okay, j'ai peut-être pas la tête du mec le plus clean au monde, mais on a connu pire hein, j'ai pas une moustache étrange et de la bave sur la gueule. Quoi que, la bave c'est limite avec elle en fait. "C'est celle là bas, à droite ! Mais j'veux juste voir tes tatouages, t'auras pas à me casser la gueule !" Et en même temps, admirer un peu ce qu'elle a à me montrer, car pour le peu que j'avais vu, disons que j'avais quand même pas mal apprécier et qu'en voir plus ne me déplaisait pas... Quoi, j'suis un mec, commencez pas à dire je sais pas quoi. •

Sa proposition d’entrer chez lui était tellement louche, et moi tellement bourrée, que je m’étais limite écriée au viol. Et il était vrai que j’avais failli crier pour prévenir. Parce qu’il vaut mieux prévenir que guérir, non ? Ou pour le coup, se faire interner et consulter un psychiatre pendant dix ans. Dix ans, c’est trop long, je voulais pas les perdre à raconter mille et une fois la même histoire, à m’apitoyer sur mon sort parce que j’avais trop bu cette nuit-là et que j’avais suivi un inconnu. Mais en fait, j’aimais bien l’aventure qu’il me proposait. C’était trop tentant. Ca faisait de l’adrénaline en plus, limite. « Un peu quand même… T’es beau mais t’es bizarre. T’as trop de barbe, tu te caches je suis sûre. T’es un tueur en série ! » m’exclamai-je en le pointant du doigt comme une vulgaire écolière à qui on a chipé des bonbons. Tueur en série, violeur : il avait toutes les étiquettes cette nuit, le pauvre. J’avais montré une baraque du doigt juste après pour lui demander où il vivait, parce que malgré tous les risques, je comptais bien le suivre. A la manière d’une bonne idiote. J’avais attrapé sa main, comme si je le connaissais depuis toujours, et je l’avais tiré vers là où il m’avait indiqué. Ou à peu près en tout cas. Pour je ne sais quelle raison, je m’étais arrêtée devant une maison et j’avais frénétiquement tapé à la porte. A croire que quelqu’un devait nous ouvrir. Et si c’était pas chez lui ? « Tu veux pas ouvrir ? Y a personne qui vient on dirait. » Ok, suffisamment bourrée pour plus rien comprendre. « T’as à boire j’espère ? On pourrait faire un jeu, ce serait cool ! Je dors chez toi, je suis fatiguée. Puis je sais plus où j’habite, tu vas pas me laisser à la rue quand même, hein ? » lançai-je en lui faisant mes plus beaux yeux doux.

• Je ne suis pas un violeur, jamais je n'ai eu besoin de violer une fille pour l'avoir dans mon lit en fait. J'vais pas non plus dire que je suis le mec le plus frais de la terre, ça serait mentir, mais disons que j'avais certaines facilités avec la gente féminine, alors, violeur ? C'est pas pour moi. J'pensais qu'elle allait s'arrêter là, mais non, elle était pleine de surprise en fait? Désormais, j'avais le droit à l'étiquette du tueur en série. "Sérieusement ? Tu me sors que j'suis un violeur ou un tueur en série, que tu m'aimes quand même et que t'es quand même en train de venir chez moi ? T'as peur de rien toi !" Moi j'trouve qu'une fille elle a la tête d'une meuf qui va me violer ou me butter, j'me barre, je cherche même pas à réfléchir en fait. A peine le temps de comprendre quoi que ça soit, surement l'alcool qui continuait de faire effet d'ailleurs, elle m'attrapa la main pour m'attirer avec elle jusque devant chez moi. Elle avait peut-être bu, mais niveau orientation ça va, elle se débrouillait. Sauf que là, elle toque... Sérieux ? J'éclate de rire. "J'ai pas de femme de ménage pour venir ouvrir en fait..." Ouvrant la porte, je l'invita à rentré. "Ouais, j'ai de l'alcool, mais j'sais pas si boire est bon pour toi, t'as quand même déjà pas mal bu... Et, heu... Ouais, tu peux dormir ici, je te laisse mon lit et j'irais sur le canapé !" Enlevant mes chaussures et refermant la porte derrière moi, je me rendis directement en direction de la salle de bain pour enlever mon t-shirt et me passer de l'eau sur le visage mais aussi sur le torse. J'ai pas envie de rester avec de la bave sur moi en fait. •

Je suis bizarre, c’est vrai. De base déjà mais l’alcool n’aide sûrement pas, et il en rajoute même une sacrée couche. C’est vrai que mon discours est totalement contradictoire mais je m’en rends pas vraiment compte au moment où je sors tout ça. Ni même après en y repensant. Sans doute que demain je finirai par le regretter, on verra bien ! « Nan j’ai pas peur, j’sais me battre ! » m’écriai-je en levant mes petits poings face à lui. Petits, certes, mais pleins de force. Enfin, peut-être pas à l’instant même, soyons réalistes. « Et puis je suis trop mignonne pour que tu me fasses quelque chose, non ? Alleeeez avouuuue ! » C’est un peu chercher la merde, c’est vrai. Parce qu’un violeur privilégie les proies canons, enfin les proies faciles aussi, mais canons surtout. C’est mieux, non ? Tant qu’à se faire plaisir… Enfin, c’est glauque, j’avoue. Ni une, ni deux, j’avais attrapé sa main et je l’avais tiré devant chez lui – ou tout du moins, ce que je pensais être chez lui. Et visiblement, j’avais eu raison. « Pourquoi tu ris ? Y a peut-être ta femme qui t’attend non ? Genre sur le canapé, à poil… » Bon, ok, s’il avait une femme, pourquoi me ramener chez lui ? Si ce n’est pour me mettre à l’abris en tout cas… En tout cas, on sait bien que la logique d’une personne alcoolisée n’est pas la même qu’une personne sobre ! « Allez ! Sois pas nul comme ça ! Tu sais, je tiens très bien l’alcool ! » C’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité, c’est vrai. Parce qu’au vu de mon état, on dirait pas du tout que c’est le cas. « Non j’ai peur moi toute seule ! Dors avec moi, alleeeez, me laisse pas seule ! T’imagine si on me tue pendant que je dors ? C’est toi qui seras responsable ! Promis je ronfle pas ! » Enfin visiblement, mon discours est pas totalement idiot même en étant alcoolisée, hein. C’est vrai, mais pourquoi quelqu’un viendrait me tuer au juste ? Aucune idée. J’avais voulu retirer mes chaussures, et ce fut le drame : pas de chaussures. Elles étaient où, elles, encore ? « Eh ! J’ai perdu mes chaussures ! Je suis sûre qu’elles sont dehors ! Tu veux pas me les chercher, dis ? » braillai-je en le suivant à la salle de bain, tout en lui secouant le bras comme une gamine. « S’il te plaît… » disais-je, accompagné d’une moue d’enfant, encore une fois.

• Cette fille est super étrange. Elle me sort que je dois être un violeur ou un tueur en série, mais qu'elle va quand même me suivre car elle aime l'aventure, et puis qu'elle sait se défendre qu'elle ne risque rien, qu'elle est bien trop mignonne pour que je m'en prenne à elle. Mon dieu, l'alcool rend fou et fait tenir des propos complètements décalé par moment, et ça, c'est quelque chose que je savais très bien. "Dès le début je comptais rien te faire déjà !" une fois devant chez moi, elle continua de tenir des propos incohérent, comme quoi il y avait peut-être ma femme à l'intérieur qui m'attendait sur le canapé, complètement nue... Sérieusement ? Tu crois vraiment que si j'avais une femme, elle m'attendrais complètement nue sur le canapé à cette heure ci ? "Si tu veux que je reste dormir avec toi, tu vas prendre une douche alors, histoire d'enlever les odeurs de vomis que t'as sur toi, après, j'passe la nuit avec toi et j'te protège sans aucun problème !" Même si j'ai bien bu, dormir à côté d'une personne qui sent un peu le vomis c'est loin d'être agréable, imaginé mon visage au réveil, t'ouvres les yeux tu vomis direct. J'étais ensuite allé dans la salle de bain histoire de me nettoyer le visage et le torse, lorsqu'elle arriva vers moi, tirant sur mon bras en me demandant d'aller chercher ces chaussures qu'elle avait laissé dehors. "Tu soules... [...] J'vais te les chercher, mais pendant ce temps là, toi tu vas sous la douche, et c'est pas négociable !" Avais-je répondu en soupirant tout en plaçant mes bras sur ces épaules pour la pousser jusque vers la douche. •

J’étais déterminée à être bizarre toute la nuit. Ou toute la matinée, ça semblerait plus juste à dire. Le soleil se levait progressivement et je venais d’entrer chez un parfait inconnu qui me sauvait des griffes de vilains. S’il n’en était pas un. J’avais haussé les épaules alors qu’il disait que depuis le début, il avait prévu de me foutre la paix et de ne pas m’agresser. Et puis, il accepta finalement de dormir avec moi ; à quoi je ne pus que m’exciter de bonheur. « Ok ! Promis je vais me laver ! Mais je te promets pas de me laver au top… » Bah, soyons réalistes : quand on a trop bu, on a un peu de mal à prendre une douche quand même. Ou en tout cas, à bien frotter partout. « Faut que tu m’aides sinon ! » Est-ce que j’aurais demandé ça à un type en temps normal ? Sans doute pas, bien que je sois toujours prête pour l’aventure. Je l’avais suivi dans la salle de bain et je m’étais mise à lui tirer le bras alors que je m’étais rendue compte que j’avais dû laisser mes chaussures près de la poubelle où je m’étais en partie vidée… talons auxquels je tenais tout particulièrement. Parce qu’une fille tient toujours beaucoup à ses chaussures. « Meeeerci ! » m’eclamai-je en lui soufflant un bisou sous le nez, avec ma si bonne haleine. Sans attendre qu’il parte, je m’étais dépêchée de retirer ma jupe, dévoilant ainsi un simple string, que je lui avais déjà précédemment montré. « Attends, aide-moi ! » J’avais tendu mes bras en l’air pour qu’il m’aide à retirer mon haut, trop moulant pour que je m’en sorte toute seule dans mon état, et mieux valait-il que je ne me douche pas avec, évidemment.

• C'est pas dans mes habitudes de vouloir aider mon prochain. Je me moque bien de comment les gens sont, de ce qu'ils pensent de moi et toutes ces conneries là. Sauf que ce soir, j'sais pas, l'alcool surement, j'avais aidé cette jeune femme qui était complètement déchiré, à vomir. Peut-être que je m'étais vu en elle, car j'suis déjà passé par là, ce stade là, je le connais moi aussi. "Je t'aiderais alors..." A quoi ça sert de prendre une douche si c'est pour la prendre qu'à moitié ? Alors si il fallait l'aider, j'pouvais le faire, c'est pas ça qui allait me déranger hein, après tout, je ne suis qu'un homme. Elle avait donc accepté, sauf qu'elle voulait ces talons... Sérieusement ? Tu penses à tes talons maintenant ? Je soupire en lui faisant savoir que je vais aller les chercher, et, m'apprêtant à sortir de mon appartement pour partir à la recherche de ces chaussures, elle me demanda une fois de plus de l'aide. Me retournant, je la retrouva en string... Putain... Regarde la dans les yeux abrutis. "J'savais que tu voulas te mettre à poil devant moi !" Avais-je lâché en rigolant. "Faut bien que je puisse voir le corps de ma future femme !" Bah ouais, c'est elle qui avait dit m'aimer non ? Et ça à plusieurs reprises. Du coup, ces bras en l'air, je m'approcha d'elle pour attraper son haut et le remonter jusqu'à son visage pour terminer par lui enlever. Sauf que là... Une fois de plus, mes yeux furent attirer par autre chose que les siens... Elle est quand même vachement bien foutu, on va pas se mentir... •

J’étais bizarre au point où j’allais finir la soirée à poil devant ce type. Ce type que je disais aimer plus fort que tout alors que je connaissais même pas son nom. C’était triste, quand même, quand on y pense bien. En tout cas, au moins, on pouvait se marier tranquille vu l’état dans lequel il me voyait à l’heure actuelle ; ça aurait carrément pas pu être pire. Ou peut-être une bonne gastro, avec une bonne diarrhée ? Enfin bon ! J’avais commencé à me dessaper sans gêne devant lui mais j’avais galéré à retirer mon haut alors que ma jupe était déjà à terre. Bien évidemment, je m’étais pas plus gênée pour lui demander de me donner un coup de main pour me foutre à poil. Un appel au viol, limite. N’importe quel mec normalement constitué m’aurait sûrement déjà sauté dessus comme un lion sur sa faible proie. Il était vraiment parfait, ce gars. « C’était mon plus grand rêve de me foutre à poil devant l’homme de ma vie ! C’est le but non ? » le questionnai-je en gesticulant des bras de droite à gauche, à la limite de l’impatience tant je voulais me retrouver à poil pour prendre ma douche. Et qu’il récupère mes chaussures. Mes précieuses. « Future femme ? On va se marier ? COOOOOOL » J’avais braillé en sautillant sur place. Ok, j’étais vraiment atteinte par l’alcool, là. « Et on part où pour notre lune de miel ? Aux Seychelles ? A Hawaii ? Tahiti ? » Les questions fusaient tant il m’avait excitée d’un coup alors que mes bras étaient toujours en l’air. Heureusement, il avait fini par m’aider. Et visiblement, il appréciait le spectacle. « T’as jamais vu un canon comme ça, avoue ! » J’avais tenté de jouer des sourcils en vain, à vouloir faire la charmeuse j’en devenais bien dégueulasse. Mais dans ma tête, j’avais trop vite oublié qu’on se connaissait pas avant mes déboires. Magnifique. J’avais retiré mon soutif en me tournant dos à lui, lui offrant une vue pleine sur mon arrière-train tatoué. Et sur mes tatouages dans le dos, accessoirement. Mais ceux-là, il risquait pas de les voir. « Tu sors ou tu m’aides ? » J’avais filé dans la douche, retirant mon string au passage et le balançant un peu plus loin au sol, proche de ses pieds, tout en couvrant ma poitrine – ou tentant de la couvrir – avec l’un de mes bras, toujours dos à lui, en tentant de fermer la douche au mieux.

• J'ai aucune idée de comment la soirée va se terminer j'ai aucune putain d'idée de comment ça va se finir. J'avais rencontré cette jeune femme, elle était plus alcoolisé que moi, mais j'avais trouvé ça fun, sa façon d'être et de se comporter, ça m'avait fait rire, alors, elle m'avait suivi jusqu'à chez moi. Depuis le début, elle disait m'aimer, elle disait être amoureuse ou je ne sais quelle connerie du genre, c'était plutôt drôle comment l'alcool pouvait te rendre. "On ira ou tu voudras ! J'suis ouvert à toute proposition !" Avais-je lâché avec un large sourire en m'approchant d'elle pour l'aider à retirer son haut. "J'avoue que ça ne m'arrive pas souvent !" En vrai, une fille avec un corps comme le siens, ça devait être la première fois que j'en touchais une. Elle enleva par la suite son soutiens-gorge, laissant par la même occasion mes yeux se perdre sur ces fesses, jusqu'au moment où elle retira le dernier bout de tissu qu'elle portait, le jetant à mes pieds avant de rentrer sous la douche, me demandant si je sortais où si je l'aidais. C'est à ce moment précis que j'me suis rendu compte que j'étais quand même pas mal alcoolisé. J'ai réfléchis, j'ai réfléchis les gars, à la base tu réfléchis pas, mais là je l'ai fait. "J'pense que je peux t'aider..." Bon, j'ai pas réfléchis longtemps non plus hein, si je peux aider mon prochain je le fais ! J'avais donc retirer mon t-shirt, mon jean mais aussi mon boxer avant d'ouvrir doucement la porte de la douche... •