Happy ► Where's the cat ?

En parlant d’esclave de nos amis les bêtes, j’ai nommé Happy… ce dernier sortait justement de sa propre chambre, le dernier biberon des chiots avalé. Une chance que Roman l’ait jusqu’ici aidé à garder le secret, sans quoi l’américain n’osait même pas imaginer ce qu’il adviendrait de ces petiots. C’est qu’il y tenait… tant qu’ils n’avaient pas l’âge, qui plus est, hors de question que de les confier à quelqu’un d’autre, le futur véto ne faisant confiance qu’à Roman ou à lui-même pour en prendre soin. Les chiots revenaient déjà de loin, avaient manqué de mourir, ce n’était donc pas pour en rajouter une couche. Une fois dans le couloir, il croisa celui ayant été le Président de la Winthrop House, qu’il connaissait uniquement de vue jusqu’ici mais qu’il salua avec un sourire aimable avant que ce dernier ne l’arrête avec une interrogation. « Ton chat heum… il est de quelle couleur ? » tenta-t-il au départ, sans vraiment avoir d’autre information que sa taille très approximative. « Il est de race ? Si tu me le décris mieux voire si tu me montres une photo je pourrais sûrement mieux t’aider… »

En vérité ? Happy avait déjà effectué des recherches d’animaux disparus pour le compte d’un cabinet vétérinaire. Très enrichissant comme boulot, et cela aidait à poser notamment les questions précises que l’américain venait de poser au Winthrop en face de lui. Ce dernier finit par lui donner une description plus précise du chat, offrant ainsi une image assez nette de ce à quoi il ressemblait exactement. Ce fut plus vrai encore alors que le beau brun obtint des photographies de l’animal en question, pris à maintes reprises par le téléphone de Jaysaël. Sans le savoir, puisqu’ils ne se connaissaient pas bien, Happy venait d’imprimer à vie les caractéristiques du chat, bénissant une fois encore sa mémoire hypermnésique. « J’avoue que non, je ne l’ai malheureusement pas croisé mais comme ce n’est pas une race extrêmement répandue et pas un chat de gouttière, il sera sûrement plus facile à repérer je pense. Tu veux que je t’aide à le trouver ? Est-ce qu’il aurait en prime un collier qui pourra nous assurer qu’il s’agit bien de lui ? Et son nom aussi… pouvoir l’appeler par son nom ou surnom c’est toujours mieux ! »

De toute évidence, Jaysaël connaissait bien mieux la Winthrop House qu’Happy, encore nouveau venu chez les rouges. S’il lui disait qu’il s’agissait là du seul chat, alors l’espoir de le retrouver restait encore possible. « Quelqu’un serait susceptible de le faire sortir ? A moins d’être crétin, normalement il devrait toujours être dans la confrérie, on va le chercher ! » s’exclama-t-il avant de demander effectivement le nom de l’animal, information pratique dont l’américain risquait d’avoir besoin, surtout s’ils se séparaient pour étendre davantage les recherches. « C’est joli Môo ! Perso j’ai un chien, un husky, mais il est dans la chambre que j’occupe avec Roman donc aucun risque qu’il n’effraie ton chat » fit-il valoir, passant sous silence le fait qu’ils soient complices de la garde de quatre autres chiots, des labradors d’à peine deux semaines. Ces derniers n’ayant pas encore ouvert les yeux et étant nourris au biberon par les deux Winthrops, aucun risque non plus qu’il ne soit capable de s’échapper de la chambre pour effrayer le chat de son interlocuteur… « T’en fais pas, j’avais rien de prévu, je voulais juste aller courir alors autant dire que ça peut attendre ! On va d’abord faire équipe et si on ne le trouve pas, on se séparera, d’accord ? »

« Pas étonnant, c’est toi son maître et les chats sont très exclusifs… » Plusieurs vétos ayant de la bouteille avaient tous un jour dit cela à Happy lorsque ce dernier se trouvait en stage dans leurs cabinets respectifs. Une vérité universelle. Autant un chien pouvait avoir deux maîtres s’il avait été éduqué avec un couple par exemple, mais un chat n’avait jamais qu’un maître. Se retrouver au milieu d’une colocation entre Dante, un autre Winthrop, et Jaysaël, avec qui il était proche, cela ne pouvait que donner matière à conflit. « Même si ledit chien est encore jeune et complètement foufou dès qu’il voit un nouvel être dans les parages ? » s’enquit-il tout de même pour son husky, certes assez bien éduqué et obéissant mais foufou quand même parce que content d’avoir de la compagnie en règle générale, qu’elle soit humaine ou animale. La question parut subitement dérisoire alors que l’ancien président - et sûrement à nouveau futur président - venait de se présenter officiellement au beau brun, qui lui adressa un grand sourire tout en lui tendant la main. « Moi c’est Happy Gainsborough, enchanté ! Je te connais de nom bien sûr, normal quand on s’intéresse aux élections… je n’ai pas pu me rendre à la première soirée, j’étais un peu dégoûté, mais je serai sûrement là à la prochaine ! J’ai eu un souci familial. Mais ça ne nous a pas empêché de nous rencontrer ! »

On pouvait tout à faire réfuter la thèse d’Happy, il n’était pas du genre à le prendre mal. Au contraire, un bon débat, ou tout du moins une bonne discussion sur un sujet le passionnant, à savoir les animaux, ne l’aurait pas dérangé une seconde. Mais Jaysaël demeura muet sur la question, se contentant de dire que Môo avait déjà vu des chiens dans son existence et qu’il n’aurait pas pu être apeuré par un membre de la race canine. C’était donc autre chose… sûrement quelqu’un de mal intentionné ayant ouvert la porte de la chambre du président Winthrop. L’américain ne pouvait pas être coupable, il ne savait même pas où ce dernier résidait. « Okay, ce n’est donc pas un chien qui a pu l’effrayer ! » nota-t-il en s’exprimant à voix haute, plus pour lui-même qu’autre chose. Une façon comme une autre de retenir sans oublier un détail, merci chère mémoire hypermnésique. Son interlocuteur eut la gentillesse de lui expliquer ce qui s’était passé en revanche pendant la première soirée des Winthrops, soirée à laquelle Happy n’avait malheureusement pas pu assister, bien qu’il se soit promis d’assister à toutes les autres. « Dante en a bavé ? Comment ça ? Si ce n’est pas indiscret, bien sûr… »