baby, tonight is your party (sage)

- Pour un d'mes bizuts qui m'pense naïve et qui veut vite boucler son bizutage ? Lançais-je sur un ton moqueur, le regard de biais avant de le prendre au mot et de me lancer dans un presque strip tease au milieu d'inconnus. Je n'avais jamais fait ça d'ma vie, jamais j'pensais pouvoir mais paraît-il que j'suis une mauvaise perdante et mon ego en aurait prit un mauvais coup si je n'avais pas relevé le défi. Prenant sa main dans la mienne, le cerveau déjà bien amoché par la drogue et l'alcool en ce début de soirée qui allait sûrement être longue, la présence d'Aaron m'déplaisait pas, un petit jeu de séduction vient se mettre en place, là, dans ces chiottes crades que j'connais que trop bien, là où j'me tape bien trop souvent mes rails. Je souris doucement à sa réflexion, un sourire nostalgique au coin des lèvres, me souvenant mon histoire avec Noah.. Tout avait commencé dans un endroit comme celui-là, dans les toilettes de l'université.. - Y'a pas d'mauvaise endroit.. C'est à nous d'le rendre meilleur et inoubliable.. Que je murmure la voix cassée, buvant une gorgée dans la bouteille qu'il récupère à son tour, trempant ses lèvres à l'intérieur, je le regarde faire silencieuse. Je passe ma main dans mes cheveux, me laissant tomber sur le mur tout près de lui, riant bêtement. - Tu penses pouvoir m'suivre ? Demandais-je, arquant un sourcil provocateur en tournant la tête vers lui.

- P'têtre bien.. J'haussais les épaules, j'connaissais encore rien d'Aaron sauf l'peu qu'il me montre en ce moment et bizarrement.. J'aime c'que j'vois sous les yeux, j'aime son regard, j'aime son petit sourire en coin quand il me parle, reflétant probablement ses arrières pensées dangereuses. À croire que le danger ne me fait plus peur depuis longtemps, que plus rien ne me fait peur depuis que j'ai perdu la chair de ma chair, l'amour de ma vie, que j'me suis perdue moi-même. Je regarde autour d'moi, me rappelant la scène avec Noah, le regard triste, j'hoche la tête doucement en prenant la bouteille de sa main. - Même dans pire endroit qu'ici.. Je levais les yeux vers lui, buvant de nouveau dans la bouteille, noyant mon chagrin. J'voulais que tout cesse, que tout s'arrête de me hanter, que le visage de Noah s'efface de ma tête. Et Aaron face à moi, se rapprochant un peu plus, les battements de mon cœur s'accélèrent, je ne quitte pas son regard. Je veux l'oublier, je veux tout oublier, de cette histoire merdique à ce bébé que j'aimais déjà et qui ont disparus. Un coup d'œil vers la porte, je l'attire vers moi par son haut. Mes mains glissent sur son torse jusqu'à sa nuque, je viens appuyer dessus pour rapprocher son visage du mien. - J'vais finir par devenir ton obsession.. Tu prends l'risque ? Soufflais-je, le regard tombant sur ses lèvres. Je ne lui laisse pas l'temps de répondre que j'viens l'embrasser avec fougue, pivotant sur nous même, inversant les rôles, le plaquant à son tour sur ce même mur.

Un jeu.. Rien n'reste bien longtemps un jeu, rien n'est jamais aussi facile qu'un "jeu", c'est le terme qu'on prend tous au début pour cacher la détresse, pour cacher la faiblesse et le faible qu'est l'être humain. L'euphorie des débuts de rencontres ne reste jamais bien longtemps, elle est vite rattrapé par la jalousie, les papillons dans le ventre, les frissons et le tourbillon de sentiment qui dévaste tout sur son passage. Aujourd'hui, j'ai plus rien à perdre, j'ai déjà plus rien, j'ai plus peur de rien, ni de perdre, ni de me perdre, tout est déjà arrivé bien trop vite. Et ce soir encore, je poursuis ma chute dans les bras d'Aaron. Je continue de dégringoler jusqu'au jour où il ne restera plus qu'un corps démembrer. Plus que des os, plus rien de Sage, absolument plus rien et j'ai hâte que ce jour arrive, hâte que ce jour pointe le bout de son nez pour ne plus rien ressentir. Ni la douleur, ni la tristesse, ni la haine, qu'il ne reste plus que poussière d'un être déjà trop détruit par la vie. Son corps contre le mien, me brisant un peu plus sous son étreinte. Ses lèvres bien trop près des miennes que je cherche, que j'effleure pour finalement les lui voler. Éteindre tout ce qu'il reste de moi dans le vacarme de cette boîte, dans ce baiser insensé. Ses mains qui tombent sur mes hanches, l'une d'elle qui se faufile sous mon haut et nos langues qui se mélangent plus rapidement. Le souffle saccadé, je l'entraîne jusqu'à l'une des cabines, nous enfermant à l'intérieur. - Non.. Tu ne l'as pas.. Murmurais-je entre deux baisers, la respiration accentuée. Je retire mon haut, le laissant s'écraser au sol, mon regard se pose quelques secondes sur Aaron, silencieuse. Je viens lui retirer à son tour le petit bout de tissus lentement, mon regard toujours accroché au sien. - T'as pas peur toi ? Que je demande, faisant passer sa tête hors de son haut pour le jeter près du mien. Je reviens me coller contre lui, comme Si mon corps recherché en vain la chaleur du sien. Impossible à dénouer. Mes lèvres sur la peau de son épaules, se frayant un chemin jusqu'à son cou, sa joue puis ses lèvres à nouveau. Un baiser plus franc, plus torride.