Une histoire de deux familles. [Benji Skelton]

L’histoire de 2 Familles

Skelton/Lynch

Pendant un instant encore, mon coeur peinait à revenir à son rythme normal. Je sentais le sang battre à mes oreilles, et pris soin de calquer ma respiration sur celle de mon père.
ça m’avait toujours aidé auparavant d’utiliser cette technique. Je regardais les gens calmes et essayait de me mettre à leur position. Jusqu'à ce que je me rendre compte, que... imperceptiblement… Cette respiration, d’habitude si calculé, avait changé quand Benji s’était mis à parler. J’en fus déconcerté.
Je reportais alors mon attention sur ce jeune homme qui emplissait la pièce, par sa simple présence, et décidais de prendre exemple sur son rythme à lui.
Il ne pouvait pas savoir ce qui se passait chez pére. Il ne connaissait pas son flegme habituel, et n’avait pas conscience que le léger tressaillement dans les muscles de sa mâchoire était une faille dans sa façade habituel.
Non il ne saurait pas que le regard de père était plus tranchant que ce dont j’avais l’habitude. Et à un certain point cela me fit sourire.
Y aurait il quelque chose que tu nous cache père?
Question stupide.

Me relevant, finalement plus apaisé, me rappelant de mes devoirs d’hôtes, je me dirigeait vers la table des liqueurs, écoutant la conversation avec un détachement feint, quand mon invité continua :

- Je sais que ma mère et mon père ont vécu quelques mois ensemble à Toronto après ma naissance, mais que ma mère est ensuite partie en m'emmenant avec elle. Normalement, ça aurait été les dernières nouvelles qu'il aurait eu de nous deux. Mais, à ce qu'on m'a dit, ces derniers mois, il avait retrouver ma trace...

Oui… C'était moi qui lui avais rapporté ce dernier point. Ne disons rien voulez vous?
Laissons les icebergs parler ensemble.
Père repris de son scotch. Une technique que j’avais appris de sa personne pour éviter de répondre trop vite. Prendre son temps et préparer ce qu’on avait à dire

Oui J’ai connu ton père. J’ai étudié avec Frédérique Skelton à Harvard. Et plus tard j’étais devenu un de ses consultant financier.

Oui Papa. Pourquoi préciser que c’était ton meilleur ami ? ça ne fait que te rendre plus humain.
Élude la question…
C’est très bien comme ça…
Regardant dans ma direction, il vit le coup d’oeil interrogateur que je lui avais lancé. Une expression bien étudié qui signifiait pour lui : “Mais c’est ton meilleur ami papa?” et qui signifiait pour moi “J’ai encore de bonnes compétences en “acting”!”
Il reprit alors, les yeux posés sur le fils Skelton

J’ai gardé de bons contact avec lui et … malheureusement je n’ai pas revu ta mère après que vous ayez quitté Toronto. Toi et ta mère.

Il repris une gorgé de son scotch

Je ne savais pas qu’il … avait retrouvé ta trace…

Oui papa, toi aussi tu as un joli jeu d’acteur, mais la. On y croit moyen.
Revenant à ce que j’avais devant moi, tournant le dos au reste de la pièce, je souris un instant avant de demander

Benji, je te sers quelques chose? Scotch , bière , Citronnade?

La plupart des gens ne prenaient pas d’alcool dans l’après midi, mais un grand gaillard comme lui ? Je devais demander.
Et puis j’avais envie de casser le rythme, pour observer la réaction de Stephan Lynch, quand je lui donnais un pseudo temps de répis.
Qu’allait il faire ?

DEV NERD GIRL

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JONATHAN & BENJI

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Lynch VS Skelton

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Je ne suis pas le bienvenu. Ma présence entre ces quatres murs n'est plus au goût de Senior. Pas depuis qu'il sait qui je suis. Si la filière de documents l'inquiétait, ma présence l'emmerde. Je ne sais pas si c'est parce que je lui faire revoir un fantome ou n'importe, mais il n'apprécie pas que je sois là. Avec de possibles questions. Lesquels craint-il que je lui pose? Même si jusqu'à présent, j'ai essayer de jouer le petit mec qui veut pas trop fouiner et que je suis resté dans le vague pour ce qui est des informations que je détiens pour de vrai. J'ai pas précisé de source pour qui m'avait prévenu que mon père avait retrouvé ma trace. Et s'il demande, j'aurai aucune hésitation à lui dire que c'est l'avocat qui l'a laissé entendre. J'irai pas me bousiller mon meilleur allié dans cet histoire!

Je l'écoute parler et je m'exaspère mentalement, même si je ne veux encore rien lui montrer. Ton détaché, mots choisis avec soin pour ne pas se compromettre en aucun cas et... Il ne savait pas? Mon cul, oui! Je suis certain qu'il était au courant! Il vient de dire qu'il avait déjà vu ma mère. Jonathan m'a affirmé qu'il était très proches tous les deux et le gratte-papier aussi. Alors c'est assez facile de penser que mon père lui avait présenté ma mère, moi possiblement aussi quand je suis né, et qu'il aurait été LA personne à qui Frederick serait venu annoncer que je ressortais de la brume après plus de vingt ans. J'achète pas ses paroles. Que dalle. Je suis certain qu'il me compte des conneries.

- Un verre d'eau seulement s'il-te-plaît, Jonathan, répondis-je sans quitter le père des yeux.

J'ai l'impression que Junior agit comme si on se connaissait depuis des années, alors je profite de faire la même chose pour emmerder le paternel. Je suis certain que ça le fatigue. Reste à savoir lequel de nous deux se détournera le premier. J'ai pas l'intention de flancher. Il m'impressionne pas. Et je veux savoir ce qu'il me cache.

- Edouard devait s'être trompé sur votre type de relation alors, finis-je par lâcher après un temps. Il m'avait répeind votre amitié comme immuable. À croire qu'il ne connaissait pas mon père...

"Edouard", communément appeler "gratte-papier", m'étripperait s'il m'entendait parler de lui de la sorte. Il me lancerait un regard au dessus de ses petites lunettes griffées avec un air de "Apprenez la politesse et à vous adresser correctement à vos ainés." Puis une tête de découragement signifiant "Je ne peux pas croire que ce soit véritablement le fils de Frederick." Apparemment, il avait mon père en haute estime et son père avant lui était placé encore plus haut. Moi? Je n'en ferai jamais parti. Et c'est exactement la même chose que me signifie le regarde d' "Oncle Stephan".

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L’histoire de 2 Familles

Skelton/Lynch

Voilà que je m’appelais Edouard maintenant.
Je ne sais vraiment pas pourquoi, cependant je laisse faire, et je me met à servir de l’eau dans un verre avec des glaçons.
Attendant la réponse de mon père qui semblait moins… comment dire… rigide?
retournant brusquement la tête vers Lynch Senior je vit que ce que j’avais soupçonné arrivait. Père souriait.

Metcalfe…

Avait il commencé par dire.

L’avocat de ton père avait beau passer la plus part de son temp avec lui, on ne peut pas dire qu’il le connaissait. Comme moi je l’ai connu.”

Ah voilà, il se laisse aller…
voulait il être sure que son interlocuteur était vraiment le fils d’oncle Fred, avant de se mettre à l’aise et commencer à parler de leurs relations? Avait il eu la confirmation de cette information quand ce dernier avait parlé d’Edouard?
Pourquoi a t il changé de comportement?
Je détestais ne pas comprendre, mais je suivait de près l’histoire en m'avançant pour donner le verre d’eau à Benji. Faisant trés trés attention à ne pas faire tomber le verre.
Mon manque de concentration, qui menait à des accidents avec objets inanimé, ou avec moi même, était la chose qui mettait le plus en rogne mon paternel, et je le voulais décontracté comme il l’était en cet instant pour le bien de mon invité.

Assied toi Benji

Avait il dit.
l’invitation ne m’était pas destiné, pourtant je fis de même. Regardant mon père déboutonner l’un des boutons de sa veste avant de s'asseoir devant son ordinateur. Une sonnerie de Skype se fit entendre, il regarda l'écran puis referma l’ordinateur.
Oh waw. C’était du serieu donc?

Il avait raison. Edouard comme tu dis, Metcalfe comme je l’ai tout le temps appelé, t’as bien informé. J’étais très proche de ton défunt père, pendant plus que la moitié de notre vie. Nous nous sommes connus à Harvard. Nous avons tout deux été Eliot.

Regarde la montre que Benji avait au poignet. Me faisant, par réflexe, toucher la mienne.

Nous avons partagé de bons comme de mauvais souvenirs.

Il prit une lampé de son verre avant de continuer, la voix quelque peu enroué. Il était imperceptiblement affecté.

Comme… quand ta mère l’a quitté…

Mon père regarda Benji dans les yeux.

Il vous a cherché. Pendant quelque temps… Jusqu'à ce que ta mère… Christine... lui envoie un certificat de décès. Contenant ton nom.

Père s'arrêta de parler. Sans boir cette fois, sa main trembla un instant avant qu’il ne reprenne contenance, et ne remettre le verre sur la table basse.

Il n’a plus été comme avant. Fred avait changé… après cet incident.

Je n’ai jamais vu mon père chercher autant des fois des mots pendant ses phrases. Il avait l’habitude d’être un trés beau parleur. Concis. Clair. Il aimait montrer qu’il maîtrisait son sujet. La par contre…

Et moi dans mon coins, je regardais.
J'analysais.

DEV NERD GIRL

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JONATHAN & BENJI

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Lynch VS Skelton

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Le gratte-papier m'aurait étriper de l'avoir entendu le citer par son prénom, c'est écrit dans la pierre qu'il m'aurait claquer un sermon alors que lui m'appelle "Benjamin" la moitié du temps encore. Et il est incapable de dire M. Skelton quand il me parle! C'est pas plus mal ça part contre, mais je sais que c'est parce que ça l'emmerde que les tests biologiques aient démontrer que j'étais bien un descendant. La réaction que je n'avais absolument pas calculé par contre, c'est celle de Lynch Senior. Alors quand il finit par sourire, j'en reste assez étonné. Cependant, entendant le deuxième prénom et la vision des choses du point de vue de Lynch, j'hoche vaguement la tête. De ce que je peux en définir, à sa manière de m'en parler, "Edouard" ne voyait mon père que comme une série de chiffres qui rapporte énormément.

Je récupére le verre d'eau que Jonathan me tends, décrochant enfin mon regard de celui de mon vis-à-vis pour le poser sur le plus jeune des deux. Un nouveau signe de tête pour le remercier. On a pas fait une super entrée en matière, mais ça aura été une bonne chose de le rencontrer en venant porter les papiers.

Stephan me lance une invitation à m'asseoir qui sonne un peu comme un ordre, mais... ok ma gueule. Je veux savoir. Alors je laisse passer et prends place à côté du brun pour faire face au paternel qui la fait boucler à son ordinateur qui s'est remis à sonner. Alors qu'il parle, je suis son regard jusqu'à mon poignet droit, pensant par réflexe à mes cicatrices avant de réaliser que placé ainsi, il ne les voit probablement pas. La montre de mon père, par contre, si. Il l'a reconnu? Un mouvement de Jonathan fait dévier ma concentration et je réalise finalement qu'on porte le même bijou. Héritage du paternel? Ça expliquerait que Stephan connaisse, s'il en a donné une à son fils. La différence, c'est que mon père n'a pas conscience que je la porte.

Je me reconcentre sur ce que dit Stephan, prenant une gorgée en même temps que lui. Le début ne m'apprends pas grand chose, mais je calle sur la suite.

Un certificat...
De décès...
À mon nom.

Instinctivement, je serre les poings et ma mâchoire se crispe. Elle a pas sérieusement fait ça? Elle...

Les jointures de ma main libres virent blanches à force de serrer lorsque Stephan précise que mon père a changer suite à cet épisode. Bah, je sais pas! RAAAH!! Elle et sa fichue paranoïa, bordel! Et ils auraient pu essayer de faire identifié le certificat autant qu'ils le voulaient, je suis certain qu'on leur aurait dit qu'il était véridique. Ma mère est douée à ce point en tant que faussaire. Je sais, elle me l'a démontrer souvent. Mais, de ma connaissance, à part ma vie et la sienne, elle avait jamais démoli la vie de personne avant. Elle pouvait pas se contenter de fuir comme elle le faisait toujours? Non. Trop risqué! Toujours trop risqué. Je sens que la prochaine fois qu'on va avoir une conversation, elle et moi, elle va pas aimer. Y'a des trucs qu'elle va devoir me dire. Quitte à ce que je débarque à Fairbanks pour avoir les réponses! Même si j'ai juré de plus y mettre les pieds.

Je ferme les yeux un instant, laissant filer un soupir pour me calmer. Relevant les paupières, je regarde à nouveau cet oncle que je me découvre. Et qui me fait découvrir ma famille.

- Je peux pas faire autrement que croire ce que ma mère a pu faire. ...Elle est comme ça. C'est son genre, admis-je avec un vague hochement de tête avant de prendre une gorgée. Il a réagit comment, quand il a su, plus de vingt ans plus tard ...que c'était que des conneries?

Il a voulu me chercher à nouveau. Oui. Cette partie-là, Jonathan m'a dit. Mais pourquoi j'ai pas entendu parler de lui avant l'appel de l'avocat? Je sais pas s'il a pas déjà reçu des lettres auparavant, de femmes qui auraient pu en vouloir à sa fortune ou si c'est le genre de trucs qui se passent que dans les films ou les romans comme machination bidons. Mais, n'empêche... c'est limite la crise de coeur, j'imagine.

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L’histoire de 2 Familles

Skelton/Lynch

Concentré que j’étais sur les réactions de père, je n’avais pas fait attention a ceux de Benji à mes côtés.
Ce ne fut que quand il se mit à parler que j’avais remarqué toute cette tension qu’il essayait de contenir. Il avait les jointures blanches, les muscles crispé, un ton sec… bon pour le dernier point on ne peut pas dire que c’était nouveau.
A bien y penser, j’avais tout le temps l’impression qu’il était énervé quand il parlait. Ou alors j'exagère peut être, parce que la tout de suite, il l’était tellement que ça aurait pu se répercuter sur le continuum espace temps pour que, pendant toutes nos rencontres, il ait l’air aussi contrarié.
J’allais poser la main sur son épaule quand mon père lui répondit, et que je rapportait toute mon attention sur ce dernier .
Stephen Lynch eut l’air un instant exaspéré, quand il répondit.

Christine n’a pas toujours été comme ça.

comme quoi ?

Quand elle a connu Fred il se sont aimé. Ou du moins ils ont eu leurs propre définition de l’amour, et se sont aimé.

Père se releva et s’approcha du plateau de liqueur, et j’avais relevé un sourcil, mais n’avait rien dit.

Et plus tard… Il a su pour toi.

Père nous avait tourné le dos et continuait à parler, se servant un nouveau verre.
Très subtil paps’. J’en aurais rit si le moment n’était pas tellement intense. Il nous avait prétexté de re-remplir son verre pour qu’on ne voit plus son expression. J’eu seulement un sourir que je réussi à cacher, et une envie de croiser les bras à laquelle je n’ai pas succombé.
Non je ne voulais pas bouger.
Je voulais me fondre dans le décor afin qu’aucun des deux ne remarque ma présence et que je continue à analyser cette situation déjà très difficile à comprendre.

Quand il a su que tu étais encore en vie, il n’y a pas cru au début. Il ne voulait pas croire que … Il ne voulais pas y croire

J’ajoutais silencieusement ce que je pensai : Il ne voulait pas croire que la maman Benji lui avait fait croire à sa mort.

Mais après quelques recherche, il s’est rendu compte de la véracité de l’information.

La lettre.

Il n’a juste pas voulu chambouler ta vie en reprenant contacte avec toi

C’est un peu léger père.

DEV NERD GIRL

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Elle n'a pas toujours été comme ça? Oui, bon. Je peux que me fier sur les 27 dernières années que j'ai vécu avec elle, après tout. Un peu moins peut-être vu que j'ai plus trop de souvenirs de quand j'étais encore au stade de la couche, mais on se comprend. Ça fait plus de 20 ans que je parcours l'Amérique du Nord avec elle et sa paranoïa de se faire prendre pour ses conneries. Depuis que je suis gosse, j'ai une toxico et faussaire comme mère, je suis censé changer de point de vue parce qu'il me dit, maintenant, qu'elle n'a pas toujours été comme ça? Ça sort quand même pas de nul part. Y devait avoir un fond qui trainaît pour qu'elle soit rendue à se stade.

Lorsqu'il explique pour elle et mon père. Leur relation. Même s'il reste des plus vague, j'arrive à concevoir l'idée. Ma mère n'a jamais été capable – ou n'a jamais voulu vu ses relations, trouvez ce qui colle le mieux – garder un homme, mais ça fait quand même un peu 3 ans qu'elle est avec ce type en Alaska. Et j'ai découvert une autre personne en ma propre mère. Je ne m'étonnerai pas la journée où mon cellulaire sonnera d'un appel à l'aide de sa part pour que je vienne la sortie d'un quelconque guêpier où elle est pleinement capable de s'enfoncer toute seule, mais d'ici là... j'arrive à comprendre le genre de relation qu'a peut-être été Frederick et Christine. Ce qui ajoute une couche pour que l'histoire du certificat de décès me passe de travers dans la gorge. Je devais être bambin à l'époque où ça s'est passé, mais stupidement, je lui en veux. Ça m'énerve pour ce qu'elle a pu faire vivre à mon père. Pourtant, je l'ai jamais connu le mec. J'en apprends sur lui, là, présentement.

Silencieux, je suis des yeux les mouvements de mon interlocuteur alors qu'il se lève et va se resservir un verre. J'attends la suite. Je ne suis pas surpris qu'il m'informe que mon père ne croyait pas que je refasse surface. Qui pourrait le blâmer? Quand ça fait des années et des années qu'on croit une personne décédé, on gobera pas les premières paroles qui passent et qui disent le contraire! Parce que c'est aussi accepter le fait que quelqu'un qu'on a aimer nous aie menti à ce point. Ça m'était pas destiné et je la trouve vache d'avoir fait ce papier, alors lui...

- Retrouver où j'habitais, si on ne l'avait pas informé, ça aurait été difficile. J'ai beaucoup déménagé, expliquais-je simplement. Et probablement que je ne l'aurais pas cru s'il avait déboulé un beau matin, en cognant à ma porte...

Vous dites quoi à votre fils de 26 ans que vous n'avez pas vu depuis qu'il n'avait que quelques mois et que vous avez cru mort pour la majeure partie de sa vie? La même, vous répondez quoi à un mec qui sort de nul part après 26 ans pour vous annoncer qu'il est votre père?

- ...ça aurait été quand même été mieux que de l'apprendre par son avocat, suite à son décès, finis-je par ajouter en soupirant doucement.

Ça paraît con à dire peut-être, mais j'aurais aimer savoir. Le connaître. Quelque part, y'avait quelqu'un qui pensait à moi et s'était inquiété, pendant au moins un temps, de ce que je pouvais devenir. Je dis pas que j'aimerais changer de vie et avoir pu tout recommencer en étant officiellement son fils, grandir en suivant ses pas ou n'importe. Juste... j'en sais rien. Avoir quelqu'un d'autre aussi...

- Tu étais là, les dernières années de sa maladie? Demandais-je à Stephan. Edouard est incapable de me parler de lui autrement qu'en parlant de son état financier, alors je ne sais pas ce qu'il avait. Le mieux que j'ai pu tirer de lui c'est "Il était atteint d'une maladie grave et en est décédé.", fis-je en roulant les yeux.

Bravo pour la précision et les sentiments, n'est-ce pas? S'en est presque pitoyable. Ou il s'amuse volontairement à me faire chier en ne me disant rien. Ce qui est aussi une très grande probabilité. Parce que c'est certain que le gratte-papier connaît tous les fichus détails.

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L’histoire de 2 Familles

Skelton/Lynch

Le ton de Benji se faisait presque insolent quand il affirma que son père n’aurait pas pu le retrouver.
Puis, je me repris. Non ce n’était pas le ton, c’était les propos.
Père du le sentir aussi, puisqu’il eut un sourire condescendant, en lui jetant un coup d’oeil l’aire de dire :” c’est ce que tu crois. Avec toute sa fortune?”.
Sourire qui disparut vite quand le fils Skelton affirma que même s’il aurait pu ne pas croire à l'existence d’un père qui reprenait contacte avec lui, il aurait préféré le savoir d’une autre personne que de son avocat.

Et je commençais à me demander à quoi ressemblait cette homme.
Il était tellement revenu dans la conversation que je me senti dépassé… imaginant un avocat bedonnant, les cheveux manquant par endroit, et des dents jaunies… Ah non attendez avocat. Les dents blanches mais aussi nombreuses que celle d’un requin.
Oui cette représentation me convenait.
Encore une fois, une forte envie de passer ma main sur l’épaule de Benji me traversa l’esprit. Mais je devais résister.
Il. NE. FAUT. PAS. QUE. JE. BOUGE.
Je suis un fauteuil fleuri.
heu non beaucoup trop voyant …
Un Tabouret.
Mieux.

Je m’étais perdu dans mes pensé quelque secondes, quand Benji se remit à parler. Son père était atteint d’une maladie.
Ah ? Je le savais pas. Je ne l’avais pas demandé quand on m’a informé de sa mort. Quand Benji l’a fait. Et je n’y ai pas vraiment pensé… je ne m’étais pas demandé les causes de sa mort.
Pourtant il était encore jeune, il avait l'âge de père.
C’est à croire que je l’ai toujours su, qu’il était malade.

Mon père eut un haussement d’épaule, accompagné d’un son que je pus décrire comme… un rire?
Oui un seul rire. La phrase de Benji l’avait fait rire.

Metcalfe…

Encore cette appélation que Stephan Lynch donnait à l’avocat.

Il a autant de savoir vivre qu’un aspirateur.

jolie comparaison.

Il admirait Frederick plus que tout autre personne, et c’est certainement pour cette raison qu’il est encore à ton service. Ton père à dû lui demander de veiller sur toi. Parce qu’il … Quand il …

Père n'arrivait pas à finir sa phrase. Il dut, s'arrêter et reprendre sa respiration, pour continuer

Quand il a découvert que tu étais encore en vie, il était déjà bien avancé dans sa … maladie. Et ne voulait pas t’infliger ça. Il ne voulait pas que tu le rencontre, après plus de 25 ans, puis t’infliger le chagrin de le reprendre quelques années plus tard. Il a donc pensé a toi … d’une autre manière.

Il reprit une gorgé de son breuvage, cette fois non pas pour gagner du temps. Plutôt pour noyer un chagrin qu’il n’a pas encore tout à fait oublié.

Il a tout mis en ordre, pour tout te léguer. Il a surement demandé à Edouard de veiller sur toi. Et c’est pour ça, qu’il est dans ta vie… Il ne sait juste pas s’exprimer.

Ah ouai! quand même. Joli le spécimen que Fred a légué à son fils. On dirait toi, papa, avec moins de tchatche.

Et pourtant plus on avançait dans cette conversation, plus je voyais une nouvelle version de toi père.

DEV NERD GIRL

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JONATHAN & BENJI

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Lynch VS Skelton

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Lynch n'a pas l'air de me croire quand je lui dit que j'aurais été relativement introuvable. Qu'il me sorte une carte et un marqueur, s'il veut. On va s'amuser si je dois inscrire tous les endroits que j'ai habité! Juste ça, sans indiquer le temps que j'y ai passé, y'a de quoi donner le tourni. Vu ma mère, faut pas chercher une autre explication. Même si, lui et moi, on ne semble pas avoir connu la même version de celle-ci. Un peu étrange. Mais je l'ai vu mentir toute ma vie, alors je devrais pas être étonné de savoir que je la connais pas vraiment? Pas vraiment, non. Si elle est capable de mentir à tout le monde, alors pourquoi pas à sa propre progéniture? Avant, j'arrivais à savoir quand elle essayait de me passer un mensonge, mais là... elle a peut être juste évolué en ce sens avec les années. La quantité de trucs consommés, ça doit pas aider.

Je secoue la tête et craque un sourire en coin à l'affirmation de Stephan au sujet d'Edouard, ou Metcalfe, peut importe comment il veut l'appeler. Belle comparaison! Pour ma part, je l'ai souvent comparé à un concombre de mer niveau compassion. Il est intelligent le type, j'ai aucun problème à l'admettre. Il serait pas rendu où il est dans la vie s'il avait été un parfait imbécile. Il est très à cheval sur l'étiquette, les manières et le respect des traditions et des lignées. ...Alors on est condamné à se tomber sur les nerfs. Parce que j'ai rien de tout ça. Ou du moins, pas comme lui l'entend. Il essaie de me faire changer pour que je sois un peu plus "digne" de ma famille paternel, mais j'ai pas grandi dans le milieu et j'ai pas franchement l'intention de changer bout pour bout qui je suis. J'y tiens. Je sais qu'il avait beaucoup de respect pour mon père, ça parait dans sa façon de s'exprimer quand il devient un peu plus humain et moins ...avocat sans âme. Il en a encore plus pour mon grand-père. ...ah bordel, ça fait étrange à dire!

Les explications de Stephan découlent et je le fixe tout au long. Captant les mots pour analyser le fil des pensées de mon père tout au long de son histoire. Il aurait pu prendre le risque de "bousculer" ma vie. Je me serais probablement adapté. Et peut-être que ça lui aurait fait quelqu'un à lui aussi. Mais est-ce que je suis placé pour contester les choix d'un défunt? Non. Pas vraiment. Alors, j'essaie au moins de respecter ses volontés. Une marque de respect pour un homme que je n'ai, au final, jamais connu. Mais à qui je dois quand même mon existence. Et maintenant, une fortune impressionnante. Avec laquelle, je n'ai aucune idée quoi faire... mais ça c'est une autre histoire.

La voix de l'ami de mon père s'éteint et je reste un moment silencieux, passant une main dans mes cheveux, fixant le vide, tentant de reconstituer ce que je sais désormais. Distraitement, je prends quelques gorgées du verre d'eau. J'arrive pas à nager clairement dans toute cette histoire familiale, merde! Mais sinon, charmant le coup de "l'ange guardien" papa! Pas nécessairement le veilleur le plus charmant qui existe. Et je sais pas si la relation va faire long feu vu qu'on est pas capable de s'encadrer. Mais j'aurais été incapable de gérer tout son univers si ça m'était tombé sur la tête sans que le gratte-papier soit là. Chiant à reconnaître, mais je dois malheureusement me fier sur lui. Outre ça, en sortant d'ici, je dois parler à ma mère aussi. Savoir si elle pense que...

- Tu sais d'où venait l'information quand il a apprit que j'étais ...encore vivant? Questionnais-je, butant encore sur ce fichu certificat. Où il ne le savait pas?

J'avais sorti une théorie quand on en avait discuté avec Jonathan. Mais c'est le genre de truc que je trouve tiré par les cheveux. Les chances sont vachement faibles que ce soit véridique comme hypothèse! Ça peut être arrivé. C'est juste... j'ai de la difficulté à accordé une telle capacité à l'ex de ma mère pour être totalement franc. C'est lui accorder trop de mérite pour ses plans normalement fouareux.

- J'essaie de comprendre comment on aurait pu l'informer, expliquais-je. Parce que je croyais pas que ma mère aurait pu le faire ...et j'en ai encore la preuve avec cette discussion.

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L’histoire de 2 Familles

Skelton/Lynch

La nouvelle version de Stephan Lynch de déconcentrait.
Il était assis devant moi, légèrement penché en avant, regardant Benji, ayant une conversation de plus en plus … chaleureuse?
Ils partageaient quelque chose. Frederick.
Les deux l’aimaient et semblaient très avides de parler de lui. L’un, pour le connaître, l’autre pour se rappeler de sa vie.
Et moi je ne parlais pas, pas encore non. N’en avais bizarrement pas envie. Moi qui d’habitude débite un flot incessant de paroles, pour dire ce que j'aurais pu résumer en deux mots. Un peu plus et j’allais vraiment devenir la chaise sur laquelle j’étais assis.
A côté de moi, l'héritier Skelton continuait à poser des question, très pertinentes, à celui qui, devant moi, lui fournissait les réponses…
J’avais pourtant un doute : Un Lynch se révélais jamais tout ce qu'il savait. Il se devait de toujours cacher une partie de l’histoire, même petite, pour ne pas montrer toutes ses cartes en main…
Juste au cas ou.
Voila un autre cour que j’ai appris pendant le stage que j’avais passé chez père. 6 ans plus tôt . Cela m'étonnerait que ça ait changé.

Aussi, quand Benji demanda si père savait qui aurait pu être l’auteur de la lettre. Je sus que ce dernier, secouant la tête en un non muet, en savait plus qu’il ne le disait.
Puisque ce n’était pas très subtil, de la part de Skelton Junior, qui, en disant que son père avait été “Informé” , alors que père avait utilisé le mot “découvert”, avouait presque qu'il savait pour la lettre.Père ne semblait pas s'en rendre compte.
Il devait préparer mentalement sa réponse, car elle fusa quelques secondes après que le jeune brun avait fini de parler...

Il avait reçu l’information d’une façon anonyme.

...Ou peut être … étais je tellement dans le rôle d’analyse que je faisais… que je m’imaginais des zones d’ombres partout. Je devrais penser de façon plus objective.

Fred en était tellement chamboulé qu’il n’a pas cherché d'où elle venait, concentrant ses effort sur … des recherches sur toi. Ton… passé.

Il se tut.
Rebut une gorgé.
Son passé?

DEV NERD GIRL

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Évidemment. Je la saurai jamais officiellement celle-là. J'aurais cru une trahison de ses traits en posant la question. S'il sait, ça n'a paru cependant. Je finirai bien par trouver. Je vais devoir passer du temps au manoir pour ça. Quand je serai de retour à Boston. Je trouverai bien quelque chose pour qu'Edouard me fiche la paix par rapport à mon soudain changement d'attitude si je m'y installe pour chercher dans les papiers de mon père et tous les trucs qui s'y trouvent. ...je prendrai des chiens en pension! Il a horreur de ça. Ça pourrait être marrant en fait! Deux grands cabots et l'excuse "J'essaie de faire comme mon père." Ça passera crème! Ou pas du tout. Mais il ne m'endure pas de base, alors ça changera plus grand chose!

Je tique lorsque mon vis-à-vis continue au sujet des recherches de Fred. Mon passé? Wooo! Minute, papillon! Il a trouvé quoi de mon passé? S'il a creusé pour savoir qui je suis et qui j'étais, je suis pas certain qu'il aie eu de bons résultats. Ou des résultats qui soient la vérité. ...à une certaine époque, il aurait probablement pas voulu croire ce qui était la réalité en fait. Machinalement, mon pouce gauche va frotter les cicatrices sous la montre et les bracelets à mon poignet droit, avant que le mouvement se répête à l'inverse pour glisser sur les empreintes miroirs. Non. Je pense pas qu'il aurait voulu apprendre ça. Y'a personne qui veut entendre parler de ça et moi, je veux pas m'en rappeler. Même si ça revient tout seul à tous moments et sans que je ne le contrôle réellement.

- Et qu'est-ce qu'il a su? Demandais-je. Je suis curieux.

Je ne sais pas si je démentirai tout ce qui pourrait être dit. Ça dépends. De ce qui est utile ou non. De ce que je veux ou non discuter. De ce qui vaut la peine ou non. Y'a peut-être des trucs qui serait à mon avantage. Mais est-ce que je risque d'entrer sur ce genre de terrain glissant qui peut me sortir des anneries que pour me piéger? Je verrai. S'improviser une vie, on finit par s'habituer de le faire. Ça coule facilement au bout d'un moment. Même si, ça fait un moment que j'ai plus fait. Et qu'avant je me contentais plutôt d'esquiver ou éluder les questions plutôt que de dire n'importe quoi. Je suis pas encore du genre à mentir comme je respire. Je le fais quand j'en ai besoin, c'est tout.

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FICHE BY LAVENDER J. TREVENA
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