Last goodbye w/ Elen

Juin 2011. Moi qui avait pensé qu'elle allait me mettre une gifle comme ma mère a fait avant elle, je fus soulagé d'échapper à la gifle mais triste à mon tour en la voyant pleurer, même si elle tentait de cacher ses larmes. Je la connais et j'aurais du m'en douter qu'elle allait pleurer, c'était évident. Alors je vins tenter de ne pas pleurer à mon tour car je déteste les adieux en larmes et que c'est une décision réfléchie afin de venir lui répondre. "El', s'il te plait, pleure pas", vins je lui dire tout en venant poser une main sur son visage pour essuyer ses larmes avant de reprendre. "Tu sais, c'est même pas sur que j'aille sur le terrain et je ressens le besoin de m'éloigner de cette ville, je peux pas te voir heureuse avec lui pendant que moi je ne suis que le meilleur ami à tes yeux, c'est trop dur pour moi", vins je lui confier, en espérant qu'elle comprenne ne serait ce qu'un peu.

Juin 2011. Je me suis mise à pleurer, comme la faible que je suis. Bon, je peux aussi mettre ça sur le dos des hormones. "Et pourquoi j'aurai pas le droit de pleurer ?" Ca me mettait hors de moi, mais j'étais incapable de lui en coller une. Je le laissais essuyer mes larmes avec son pouce. "Tu crois que je n'aurai pas besoin de mon meilleur ami ? Tu crois que je vais t'oublier pour un mec avec qui je ne serais peut être même plus dans un mois ? Pour moi, tu passes toujours premier Matty. Et ça ne changera jamais, même si je me marie avec Orlando Bloom." Il n'avait pas le droit de m'abandonner. Je ne comprends pas. Il est tout pour moi. Je lui ai tout offert. Mon premier baiser, ma virginité. Et même le droit d'être le père de mon premier enfant même si ça il n'est pas au courant. Mais je crois que maintenant, il ne faut pas que je lui dise.

Juin 2011. En la voyant pleurer, je compris que je lui faisais autant de peine qu'à ma mère, je le savais en prenant cette décision de partir à l'armée mais mon coeur saignait tous les jours en la voyant avec ce mec alors je pouvais pas lutter contre mes sentiments et rester juste son meilleur ami. Certes j'étais plus que ça dans un sens vu que je suis son premier baiser et sa première fois, ce que l'autre n'aura jamais. Mais voilà elle est avec lui pour encore un moment et moi j'allais être là à les regarder heureux alors je vins lui répondre. "Parce que tu vas me faire pleurer aussi El' si tu continues", vins je lui dire, tout en gardant ma main sur sa joue et reprenant. "Je sais pas quoi dire El' à part que je suis désolé", vins je lui dire, me rendant compte que j'avais sans doute fait l'erreur de ma vie en l'abandonnant ainsi mais je pouvais plus faire marche arrière, je m'étais déjà engagé, je partirais dès la fin du lycée. Je vins baisser la tête, ne pouvant la regarder tellement je me sentais mal de cette décision que je commençais à regretter mais il le fallait pour le bien de tous.

Juin 2011. Sa seule réponse sur le fait que je ne dois pas pleurer, c'est que lui aussi il va pleurer. Je rejettais sa main de ma joue avant de reculer pour me laisser tomber contre le mur. "Tant mieux si je te fais pleurer!" Je ne comprends pas. Il n'est pas heureux ici ? Avec tous ce que je lui ai offert ? "Ca sert à rien d'être désolé maintenant..." Et j'avais envie de lui hurler que je le déteste à ce moment là, mais j'étais incapable de le detester complètement. J'avais envie de lui faire mal comme il me fait, mais j'en suis aussi incapable. Je me retrouve dans une impasse. "Je comprends pas... Pourquoi ? Tu te rends comptes de ce que tu es pour moi ? Je t'ai donné tout de moi, et toi tu m'arraches le coeur, Matthew." Il y avait bien trop de sentiments mêlés à ce moment là. Je ne savais même quoi dire.

Juin 2011. Je pouvais comprendre parfaitement son but de me faire mal étant donné que je lui en faisais en partant mais comment pourrais je faire marche arrière maintenant ? A moins d'un miracle qui s'appellerait ma chère mère qui n'aurait pas signé les papiers étant encore mineur, je me suis engagé et je me vois mal renoncer à ce choix compliqué que j'ai fait. Alors quand elle vint me dire que c'était trop tard d'être désolé, je ne pus m'empêcher de me dire que ce devait être ainsi. Malgré tout, je ne suis pas encore parti, je ne pars qu'à la fin de l'année. Alors je vins lui répondre. "Parce que tu crois que ça m'arrache pas le coeur de te voir embrasser l'autre alors que comme tu dis on s'est donnés l'un à l'autre ?", vins je lui répondre avant de reprendre. "Je suppose que tu vas plus vouloir me voir jusque la fin d'année donc je ferais mieux d'y aller puisque c'est ça que tu sembles vouloir non ?", vins je lui répondre, espérant qu'elle me retienne car j'espérais passer les derniers moments avant mon départ le plus possible avec elle, même si elle doit me haïr comme ma mère me hait pour partir loin de la maison.

Juin 2011. Il essayait de retourner mes arguments contre moi, mais c'était lui le fautif. Alors ça ne marchait. Alors effectivement, on a couché ensemble, mais moi c'était ma première fois. Pas lui. "Contrairement à moi, tu l'avais déjà fait avec d'autres..." Je séchais mes larmes du revers de ma main avant de me relever et de m'approcher de lui. J'entourais sa taille de mes petits bras, respirant doucement pour calmer mes sanglots. "J'veux pas que tu meurs là-bas. Mais si ça doit arriver, j'veux être la dernière fille que t'as embrassé avant de mourir..." J'ai relevé la tête pour le regarder, souriant doucement. Je ne voulais pas qu'il garde pour souvenir de moi, la fille qui lui a balancé plein de méchanceté à la gueule avant qu'il parte. J'voulais qu'il garde le souvenir de la fille qu'il a toujours connu.

Juin 2011. Je tentais de me dédouaner et elle l'avait deviné, elle me connaissait mieux que personne en même temps et même si c'est vrai que j'ai déjà couché avec d'autres filles, ça ne veut pas dire pour autant que ces fois ci ont autant comptés qu'avec elle car dans le fond l'unique fois qui a réellement compté pour moi était avec elle et personne d'autre. En fait elle avait raison comme souvent d'ailleurs alors quand je la vis s'approcher de moi pour venir entourer ma taille avec ses bras et me dire qu'elle ne voulait pas que je meurs et qu'elle voulait être la dernière fille que j'aurais embrassé avant de mourir, je pouvais entendre des sanglots dans sa voix et cela me fit mal de la voir ainsi alors je vins resserrer son étreinte et venir lui chuchoter. "Je mourrais pas, je te le promets et tu seras toujours la seule et l'unique avec qui j'aurais couché, les autres n'ont jamais vraiment comptés. Mais promets moi qu'on passera les derniers jours avant mon départ ensemble parce que je veux encore voir ce sublime sourire qui fait que je t'aime avant de partir, tu me le promets El' ?", vins je lui murmurer avant de venir l'embrasser tendrement comme elle m'avait demandé et parce que j'en avais envie aussi, tout en attendant sa réponse et fermant les yeux pour profiter de ce moment avant qu'on se quitte pour un moment.

Juin 2011. J'avais beau avoir mal a coeur, finalement, je ne pouvais pas l'engueuler bien longtemps. Et encore moins quand il me dit que finalement, je suis la seule qui a vraiment compté à ses yeux. Et quand il me demande de lui promettre de passer les derniers jours avec lui avant de partir, je ne peux pas lui refuser. "Je te le promets Matt'. Je te promets de passer tes derniers jours ici avec toi." Il vient m'embrasser tendrement, et mes mains s'agrippèrent à lui comme si je m'agrippais à une bouée de sauvetage, comme si il était le seul capable de me sauver. Et je finis par me détacher de lui, doucement en souriant. C'était clairement malsain de faire ce qu'on faisait. J'avais un copain, il allait partir à l'armée. J'allais à Harvard, et j'étais enceinte de son enfant, mais complètement incapable de lui dire. C'était plus que malsain.

Juin 2011. Mon coeur saignait de rester à la regarder heureuse avec son petit ami actuel mais il saignait tout autant intérieurement de devoir la laisser alors quand elle vint me faire savoir qu'elle me promettait qu'on passe les derniers jours qui me restent à passer sur Cleveland avant l'armée et l'incertitude que je vais la revoir, je ne pus m'empêcher d'esquisser un léger sourire avant de venir l'embrasser tendrement. Et lors de ce baiser, je ne voulais pas qu'il s'arrête et je sentais qu'elle non plus et pourtant c'était clairement malsain ce qu'on était en train de faire car elle trompait en quelque sorte son petit ami actuel avec moi, même s'il ne saura jamais que j'ai été sa première fois et qu'elle restera la seule que j'aime pour toujours. Alors je vins lui murmurer entre deux baisers. "Et tu sais quoi, je te promets de rester en vie et qu'on se retrouvera un jour pour être heureux ensemble", vins je lui chuchoter avant de reprendre, voyant qu'elle voulait sans doute rentrer. "Tu veux que je te ramène, même si j'aime ces moments entre nous et tu sais quoi, avant mon départ, on fera une photo rien que tous les deux que je garderais précieusement sur moi quand je serais là bas comme ça tu seras toujours avec moi, ça te dit ?", vins je lui proposer car j'ai pas envie de l'oublier. Comment pourrais je l'oublier après tout ce qu'on a vécu ensemble et je sais qu'un jour on se retrouvera et on sera enfin heureux ensemble.

Juin 2011. Je ne savais même plus quoi penser. J'étais partagée. Une partie de moi voulait continuer de la garder contre moi et l'empêcher de partir, une autre voulait qu'il s'en aille loin et qu'il ne revienne plus jamais dans ma vie, parce qu'il m'abandonnait, une autre avait envie d'hurler sa peine contre vents et marée, d'hurler sa haine à toute personne pouvant l'écouter. Je ne savais même plus quoi penser. Un immense vide se creusait à l'intérieur de ma personne, un immense vide que je n'arriverais peut être jamais à combler. J'étais abandonnée, je me retrouvais seule. "Oui, prends une belle photo alors. Et oui s'il te plaît, ramènes moi chez moi." J'ai toujours cru, qu'une fois au fond du trou, le plus dure était de remonter. Non, en réalité, le plus dure, c'est qu'une fois remonté, il faut s'empêcher de retomber encore plus au fond. Un jour, je trouverai peut être du pétrole à ce train là. Et le pire dans tous ça, c'est que j'avais tellement de sentiments qui s'entremelaient en même temps, que je ne pouvais pas pleurer pour évacuer, pas hurler non plus finalement. J'avais envie de tout casser autour de moi, et juste partir loin, loin de toute cette peine qui me bouffait de l'intérieur. J'avais mal, j'avais très mal. Mais j'étais incapable de l'extérioriser autrement qu'en souriant. Et ça devait être sûrement ça le pire, ne pouvoir rien dire de ce que je ressentais, car moi même je ne savais pas si j'étais triste, en colère, si j'avais la haine ou si j'étais peinée. Je n'en savais rien.