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Nowhere to run, nowhere to run from you
Romy & Tamsin
J'ai les sourcils froncés par la passion de nos baisers, le coeur affolé. J'ai l'impression de retrouver quelque chose d'étonnament familier et pourtant si lointain. Je l'embrasse comme si c'était la première fois, comme si j'étais simplement en train de la redécouvrir alors que les souvenirs de ce que nous avions il y a un an et demi ne cessent de me revenir à l'esprit. Comme des flashs, qui me reviennent chaque fois en pleine figure alors que j'avais réussi à oublier les précédents. Comme un pincement à la limite du désagréable qui vient me rappeler que j'ai tout fait foirer avec elle. Comme une petite voix qui vient me juger, qui m'accuse d'apprécier autant cet instant que nous partageons à nouveau, une petite voix qui me répète qu'elle sait comment tout cela va se terminer. J'ai pas envie de laisser Tamsin m'ignorer, je veux marquer son esprit égoïstement, avoir une place spéciale dans son coeur parce que c'est tout moi. Celle qui cherche à être le centre du monde, celle qui finit toujours par refaire surface dans vos vies. Je la bloque entre moi et le mur, je ne lui laisse pas d’échappatoire parce que c'est ce que je veux. Je suis mes envies sans avoir à rendre des comptes à qui que ce soit et ça Tamsin elle l'aura bien compris. On a été taillées dans le même bois elle et moi. Elle-même refuse d'écouter sa raison alors qu'elle m'attire toujours plus près d'elle, alors que ses lèvres s'écartent des miennes pour parcourir ma mâchoire. Les yeux clos, je soupire dans un sourire. Je m'enivre de son toucher, de son parfum. Si c'est ainsi qu'elle m'en veut, qu'elle me fait la gueule, alors je partirais plus souvent pour mieux la retrouver. Je peux pas alors m'empêcher de penser que j'ai gagné. Que j'ai à nouveau réussi à l'attirer dans mes bras malgré ce que j'ai pu lui faire. Que même si elle le nies, Tamsin m'appartiendra toujours un peu et c'est tout ce qui compte. En un sens, j'ai toujours considéré Tamsin comme mienne, peut-être est-ce pour ça que je me suis permise de la laisser derrière moi comme on laisserait un chien sur le bord de la route. Je prends ce que je désire dans ce bas monde et je sais à présent qu'elle ne m'a jamais été inaccessible. Pas même alors qu'elle a affirmé ne pas me connaître quelques minutes plus tôt sur ce même phare de Nouvelle-Ecosse. Un sourire carnassier sur les lèvres, je m'éloigne doucement d'elle. « Attention, on pourrait croire que tout cela signifie quelque chose ... » je dis, clairement amusée par la tournure qu'a pris notre conversation. Oui, je suis amusée, d'elle, de nous. Elle voulait jouer, elle voulait me faire ressentir des choses. Sauf que les sentiments, je les brûle jusqu'à la racine. Je les écrase entre mes doigts avant même qu'ils ne puissent éclore. Alors je recule de quelques pas, je m'éloigne de Tamsin et de ce qu'elle pourrait me faire ressentir. Je prends la fuite, je prends le contrôle. « Je voulais t'embrasser, c'est fait. » je lâche en haussant les épaules, satisfaite de moi-même. Je me crois maline, je me crois toute puissante. Comme si je voulais la faire enrager pour lui montrer que c'est moi qui mène la danse.CODES © LITTLE WOLF.
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