Don't be heartless • Adriel

Don't be heartless
— Adriel

Ça venait de me frapper, comme quand on fonce directement dans un mur. Je voyais une fissure se former sur ma porcelaine.  Est-ce que j’avais vraiment besoin d’un rejet de plus. Ce qui était dur à attendre c’est que je n’étais pas spécial, mais si je le voulais je pouvais agir comme si ça ne me faisait rien.  Je n’allais certainement pas verser une larme, ça faisait longtemps que j’avais arrêté de le faire.  Tu es un sale connard, un sale connard trop attachant. Pourquoi je n’arrive tout simplement pas à me détacher de toi.  Au dirait que c’est quand j’ai mal que j’ai l’impression que c’est magique. Je fermais les paupières un instant pour prendre une grand respiration. Au final c’est toujours la même chose. «Va chier  ! » Moi aussi je pouvais être froide, j’étais peut-être  douce et c’est pour ça qu’on n’osait jamais me toucher, mais il y avait une certaine limite et depuis que j’étais revenu j’avais le vase trop plein. Je n’avais pas l’intention de partir j’étais arrivé là la première. Je cherchais mon cahier pour plonger mon regard à l’intérieur. On ne cherche pas l’ange , on peut prendre cher au final.   

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— veïa

Et voilà. L'Adriel qui était un connard faisait surface de nouveau. J'étais redevenu celui que j'étais, j'allais la faire souffrir comme je faisais toujours souffrir les gens. J'étais un professionnel pour ça, alors je n'allais pas changer maintenant. C'était une habitude, je fonctionnerais sûrement toujours de cette façon malheureusement. J'arquais un sourcil après ses paroles. Réellement ? C'était tout ce qu'elle avait à me dire ? « Cela ne te va pas de parler de cette façon, tu sais ? » disais-je sur un ton plus calme. C'était comme si j'étais plus calme et détendu maintenant qu'elle avait l'air de ne plus tellement m'apprécier. L'ange était en train de se transformer en démon ? Ou disons qu'il ne fallait pas vraiment toucher à cet ange, je ne savais pas trop. Elle attrapait son cahier et je l'observais quelques minutes. Elle était belle. Même énervée elle restait toujours aussi belle. Putain stop Adriel, je ne devais pas penser ça, je devais absolument arrêter de penser comme ça et tout de suite. « Tu veux que je te laisse peut-être ? » demandais-je avec un léger sourire. Pourquoi fallait-il que je me comporte comme cela.

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— Adriel

C’est dur de devoir retenir une émotion qui ne demande qu’à exploser, un petit démon intérieur qui vous ronge et qui fait de vous la personne que vous n’êtes pas. À quoi bon que ça ne va pas me parler comme ça parfois on ne sait pas quoi dire et c’est la frustration qui prend le dessus. Je fuyais son regard à présent pour le poser sur mes écrits, mes lignes tordues et mon écriture peu compréhensible. Je sentais ton regard sur moi et il me faisait de l’effet alors que je ne le croisais même pas. J’entendais sa voix de nouveau et malheureusement je vis ce petit sourire en coin. «Tu te moque de moi en plus ? » C’est bon, je le sais qui tu es, tu n’as pas besoin de te comporter de la sorte. As-tu pensé une seule seconde que j’étais toujours là même quand tu étais cette statue de glace qui m’était presque interdit d’approcher , quand tu étais cette mauvaise influence à qui je ne pouvais dire non. Tu voulais sans doute que je te déteste, mais je n’y arrivais pas. «Je le sais que t’es un connard , c’est pas la première fois que je te vois agir de la sorte. » Tu n’as rien à me prouver. Je le regarde, mais moi je ne sourie pas, j’ai déjà une blessure à panser.Retire moi ce petit sourire j’en peux plus de chavirer de la sorte. 

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— veïa

Je ne savais pas pourquoi je me comportais comme cela. Je ne pouvais pas m'en empêcher et Veïa en faisait les frais. C'était comme ça, je n'allais pas changer maintenant. Mais elle avait l'air de.. s'énerver ? Je devais avouer que je trouvais cela étrange, mais intriguant et mignon aussi. Elle était mignonne à faire sa petite tête de fille énervée et je ne pouvais pas m'empêcher de sourire. Ouais, j'étais en train de faire le connard avec elle, je lui faisais sûrement du mal, mais je souriais. « Moi ? Me moquer ? Jamais je n'oserais. » rétorquais-je en continuant de sourire. J'essayais clairement de la pousser à bout, je voulais qu'elle me déteste, je voulais qu'elle me haïsse. Je ne savais pas vraiment si ma technique allait marcher, je ne savais pas réellement comment elle allait le prendre et réagir. Mais j'essayais, autant que je le pouvais. Evidemment, elle savait celui que j'étais, elle savait que j'étais un connard, ce n'était pas une première. « Je sais. Mais c'est la première fois depuis notre dernière nuit, si tu vois ce que je veux dire. » lâchais-je en gardant mon sourire aux lèvres, sourire qui devait être absolument insupportable. Là, j'abusais peut-être un peu, mais au moins, là, elle était obligé de me détester. Non ?

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— Adriel

J’essayais de me rappeler que ce n’était pas la première fois qu’on me mettait à rude épreuve de la même façon. Le meilleur moyen c’est de l’ignorer, mais avec ce sourire je n’y arrivais pas. Aller Veïa ce n’est pas la première fois que tu te retrouve dans ce genre de situations, il t’en faut bien plus pour t’énerver. Malheureusement, mes traits n’étaient plus aussi doux quand je suis sereine, non il reflétait un certain mal et un énervement que je devais me débarrasser aussitôt.  Je n’avais plus la patience pour ce genre de situation, peut-être que quelques mois plutôt je serais partie sans dire un mot.  Il venait de dire la phrase de trop. Je me rendais compte à quel point j’avais fais une erreur, juste pour avoir envie de cet élan d’affection. Peut-être même qu’en fait les mots doux et que je lui avais peut-être manqué n’était que des mensonges pour me faire tomber dans le piège.  Je ne voulais pas qu’il est ce qu’il voulait tant avoir, cette haine je ne la voulais pas en moi et de toute façon j’en étais incapable.  «Ouais et je devais m’y attendre je suppose. » Mon cahier se resserrait dans mes mains prêtes à partir au vol pour la prochaine phrase.  «Je le sais que t’es pas juste un connard et ça doit pas te plaire. À ce que je sache je connais Adriel qui c’est ennuyé de moi et ça malheureusement je l’ai pas oublié. La prochaine fois tu tourneras ta langue trois fois avant de parler.  » Moi aussi je peux jouer à ce jeu là. Le pire dans tout ça c'est que je n'étais même pas sec , ma voix restait aussi douce qu'à mon habitude.

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— veïa

Au fond, je devais avouer que ça m'amusait. Je m'amusais toujours dans ces circonstances, quand je cherchais la merde, quand je faisais chier les gens. C'était sans aucun doute l'une de mes passions. Et quoi de mieux que de faire chier un petit ange ? Enfin, l'ange avait beau rester plutôt calme et doux, elle n'avait pas l'air bien pour autant. Et c'était clairement ce que je recherchais aujourd'hui. Parce que notre relation était trop difficile, elle était trop complexe. C'était déjà compliqué avec Leevy, fallait-il vraiment que je me rajoute une dose de complication ? Il fallait croire que oui, j'étais bien trop attiré par Veïa, c'était comme si j'avais besoin de la voir, besoin de lui parler. Même là, j'étais content d'être avec elle. Même si ça ne se voyait pas le moins du monde, évidemment. Mais les paroles de Veîa m'énervait. Pourquoi elle me détestait pas ? Pourquoi elle me sortait ce genre de trucs ? « Oui, tu m'avais manqué. Ce n'était pas un mensonge. » disais-je en haussant les épaules. Je ne pouvais pas nier, pour le coup. « Mais ça change rien au fait que je vais continuer d'être un connard avec toi. J'ai bien le droit de me distraire de temps en temps avec de jolies filles comme toi, non ? Il y a rien de mal à ça. » rajoutais-je accompagné d'un clin d'oeil et d'un léger sourire. Allez petit ange, craque, déteste-moi, haïs-moi.

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— Adriel

On dit de moi que je suis une acharnée, quelqu’un qui ne lâche pas le morceau quand je crois en quelque chose. Il n’y a pas de plus grande preuve si on parle de jumeau que j’essaie encore d’intégrer dans ma vie. Tu t’es jamais dit que si j’aurais voulu te détester se serait déjà fait ? Rappelle toi toutes ses conneries dans lesquels tu m’as emporté, c’est drôle je suis encore là alors que peut-être je me mets en péril. Et puis en même temps je te détestais d’être ce connard sans cœur et le pire dans tout ça c’est que j’étais ridiculement attaché à toi. Il ne faut vraiment pas être bien, pour être encore là. Dit moi qu’est-ce qui cloche avec moi. ? «Ça fait longtemps que je suis ta distraction. » Tu as toujours eu l’aire de trouver ça drôle de me voir toujours plus proche de l’enfer. Tu as bien envie que je brule mes ailes. «Il a quand même certaines choses qui ne s’explique pas , mais il a une chose que je suis certaine c’est que t’es ignoble quand tu t’y mets. » On se débarrasse pas de moi aussi facilement . On t’a jamais dit qu’on avait pas le droit d’abimer un ange ?

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— veïa

Elle n'était pas une distraction. Au début oui elle l'était. Au début je l'emmenais dans mes conneries juste car ça m'amusait. Malheureusement, ce n'était plus le cas maintenant. Encore moins après cette nuit qui m'avait clairement chamboulé. Je ne savais pas pourquoi j'étais aussi perturbé, pourquoi je me prenais autant la tête. Je savais juste que maintenant, je voulais qu'elle me déteste. Parce qu'en plus, je ne savais pas ce qu'elle avait pensé de tout ça, je ne savais pas ce qu'elle pensait réellement de moi et je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur. C'était une horreur, un cercle vicieux. « Tu l'es depuis le début, oui. » Mensonge. Sombre mensonge. Mais je n'avais pas le choix, j'étais obligé de faire ça. J'essayais autant de me protéger que de la protéger. Mais ça, j'étais certain qu'elle ne le comprendrait pas. Personne ne pouvait comprendre de toute façon. « Oh, ça je le sais oui. C'est l'une de mes nombreuses qualités, d'être ignoble. » rétorquais-je en haussant les épaules. Elle n'avait pas l'air d'en avoir marre. Je pensais qu'elle serait déjà partie, mais il fallait croire que l'ange s'accrochait à son démon.

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— Adriel

J’aurais préféré que ça se passe autrement, mais je ne pouvais pas m’attendre à quelque chose de beau et magnifique comme cette nuit, mais ce n’est pas interdit de rêver. J’avais pas trop envie de croire à ses paroles, mais plus il continuait plus la plaie s’agrandissait. Bientôt j’aurais du mal à la refermer et pour me protéger je devais m’en aller. C’est tout ce que je sais faire quand je ne suis plus quoi fuir avant de devoir tout ramasser mes morceaux et de devoir les recoller. Je devais lui poser une seule question même si je connaissais déjà la réponse. Si je voulais dormir ce soir je devais le faire. Je n’avais pas envie que ça se termine, une histoire trop courte, une simple au bord d’un lac qui m’avait fait tant de bien. Je ramenais mes jambes contre mon corps et je regardais ailleurs le temps d’un moment. J’allais me rendre au bar dans très peu de temps, j’en pouvais plus il fallait que je me noie jusqu’à la nuit. Je ne pouvais pas sortir aujourd’hui, il fallait que j’oublie un peu. «Soit honnête avec moi... » Je prenais une longue respiration. «Tu t’es toujours foutu de moi ? » Tu te fous de moi aussi à présent ? Est-ce que je compte pour toi , ne serait-ce qu’un petit peu pour me faire du bien.  

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— veïa

Je continuais d'être un connard, car j'étais doué pour ça. C'était sans aucun doute l'une des choses que je savais le mieux faire sur cette planète. Alors je continuais, sans m'arrêter, le sourire aux lèvres, pour la pousser à bout. Mais là, sa question.. Putain de merde. Est-ce que je devais mentir ? Est-ce que je devais lui dire la vérité ? Mais la vérité ne la ferait pas me détester. Parce que la vérité était que je ne me foutais pas d'elle, loin de là. Mais le mensonge me semblait être la meilleure réponse là. Il fallait qu'elle se détache de moi, qu'elle m'oublie, qu'elle me déteste. Mais comment j'allais le vivre ? Est-ce que j'allais tenir dans ces conditions ? Putain, trop de questions. Et trop de questions sans réponses, malheureusement. Je détournais le regard, je ne pouvais pas la regardais dans les yeux et lui mentir de la sorte. Alors je fixais l'ascenseur plus loin, soufflant légèrement avant de répondre. « Evidemment que oui. Tu es mon amusement, tu me sers bien de temps en temps, tout simplement. » lâchais-je comme si c'était normal, comme si c'était simple, comme si c'était sincère. Mais si tu savais petit ange, si tu savais la vérité, tu serais surprise. Mais tu ne l'as saura jamais, car je suis un connard. Car je suis le démon de tes nuits.