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Texto à l’appui, je prouvais à mon interlocutrice qu’il y avait peut être moyen d’obtenir quelque chose de Baptiste et Nina. « Faut qu’on se trouve des amis pour de futurs dîners à quatre hein, parce que pour le moment on est un peu mal barrés… » plaisantai-je en rangeant mon téléphone alors qu’elle supposait que peut être le rouge allait s’assagir, comme il l’avait fait autrefois pour Naima. Petit sourire en coin en repensant à mon ancienne bizutrice. « Tu m’étonnes qu’il était sage avec Naima… » N’en dis pas plus Cole, si tu ne veux pas mourir tué par le regard perçant de Kyla. Et c’est là qu’ensuite, c’est avec le sujet Hippo que je ravivais ses envies de meurtre. Mais Kyla voulait clarifier les choses : ce n’était pas elle qui avait un truc contre Hippolyte mais bien l’inverse. Donc c’était à mon acolyte de faire des efforts. « Vous me fatiguez… Toutes les deux. » soupirai-je, lâchant quand même l’info au sujet des ambitions de mon amie. Cela sembla ne faire ni chaud ni froid à Kyla. Peut être qu’elle accorderait son soutien à Tate, qui je le savais serait également candidat. Et dire que je n’avais pas pris le temps de parler de sa potentielle candidature à ma propre sœur jumelle. J’ignorais donc ses projets à ce sujet… « Je lui parlerais… » promis-je un peu songeur alors qu’elle s’éloignait. Ouais, Cole, tu lui parleras… Quand on savait qu’après l’article sur ce blog de l’été, j’avais démenti en toute mauvaise foie, expliquant mon changement de billet comme un surbooking en classe affaire… Ouais, je lui parlerais. Il allait surement falloir un jour où l’autre de toute façon. Surtout vu la façon dont le sujet faisait toujours débat entre Kyla et moi et le froid que ça avait le don de jeter entre nous. Je m’énervais un peu à mon tour, pincé, piqué, vexé qu’elle parle ainsi avec légèreté d’un potentiel mariage arrangé avec Noah. « La Eliot c’est ça Kyla… Ca sera toujours ça : on accède pas au prestige sans casser quelques pots. » Sacrifier ses amitiés mather, faire du lèche botte aux personnes influentes même si on ne les supportait pas. Mais j’avais conscience qu’avec ces mots, pourtant vrais, je ne faisais pas une très bonne publicité à ma maison. Mais j’étais honnête. Si elle voulait faire mumuse et jouait à la barbie avec ses copines, c’était à la Cabot qu’il fallait aller. A la EH, on ne prenait pas de gants, c’était la cour des grands. Tourné vers la fenêtre, lui tournant le dos, je lui révélai ensuite mon envie d’investir dans l’immobilier bostonien. « Je garderais ma chambre… Mais… Puisque tu n’écoutes pas et n’en fais qu’à ta tête, que par malheur tu ne nous rejoins pas, j’aimerais pouvoir te voir ailleurs que dans ton appartement qui pue le rital. » Cela sentait très bon chez elle, et son coloc, je me surprenais même à l’apprécier parfois. Mais je voulais un endroit à nous, un endroit neutre en quelque sorte. « Mais bon si t’es mariée à d’Aremberg, tu éviteras de venir me voir, j’ai pas envie qu’on me colle l’étiquette d’amant, tu comprends… » Ouais elle comprenait, cette étiquette de maitresse illégitime, elle l’avait eu pendant toute ma mascarade de fiançailles avec Ombeline. J’entendis dans un murmure qu’elle envisageait de déménager et je n’eus pas le temps de la questionner qu’elle changeait déjà de sujet, sentant ses bras autour de moi. Ses mots dans mon dos, je les entendais bien, je les comprenais, je saisissais ce qu’elle voulait dire, ce qu’elle voulait s’éviter comme galères et jugements. « C’est mon monde Kyla… » Alors oui, on ne parlait que de confrérie, certes, mais ce que je voulais dire c’est que ça serait pareil après, une fois les études terminées. C’était ça les étiquettes, l’argent, le luxe, ce bal d’hypocrites qu’on jouait tous dans notre milieu. « En fait, tu me demandes si ça vaut le coup que tu rejoignes mon monde… Alors ça serait plutôt à moi de te le demander… » Je me retournai lentement pour lui faire face, plantant mon regard dans le sien pour reformuler : « Est-ce que tu penses que ça en vaut la peine ? »(Invité)