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Alala, c'que je peux kiffer le monde de la nuit, parfois c'est fun, surtout quand on est en bonne compagnie.. Même si j'préfère encore passer ma fin de nuit à dégueuler jusqu'au petit matin comme il l'a dit plutôt que de lui avouer. Ça m'étonne d'ailleurs qu'on ne se soit jamais vraiment attardé l'un sur l'autre en sachant que c'était le petit ami d'Emma, l'ex maintenant je présume. J'pense qu'on a tous les deux besoin d'oublier ce soir, de changer de mélodie, de quitter le mélodrame parce que sinon on va finir par en crever. J'me demandais quand même comment il vivait le départ d'Emma, j'essaye d'me mettre à sa place et j'me dit que j'serais probablement dévasté si Noah venait à partir.. Partir loin et me laisser, j'serais au bout du rouleau, j'préfère largement qu'il m'aime à sa manière, en me détestant plutôt qu'il se barre du jour au lendemain. - Putain, j'passe ma soirée avec un pauvre en plus.. L'angoisse.. Je lance en faisant la meuf faussement déçue, froissant la bouche. Il met son chrono, m'arrachant à mes pensées morbides et je m'empresse d'enchaîner les verres un à un. - Quooooii ?! Nan, c'est pas possible, il a triché ! Je crois que j'ai jamais bu aussi vite de ma vie, c'est pas humain de faire plus rapide. La bouche légèrement ouverte, je la referme en fronçant les sourcils, grimaçant, déçue de ma performance. Il prend quand même la peine d'applaudir et ça m'écorche un sourire, retombant sur ma chaise juste derrière moi. - M'bon t'as de la chance, j'ai perdu, j'peux rien te demander de faire.. Et mon regard vient se poser sur ses quatre shots à lui. - À toi ! Dis/je en faisant un petit signe de tête vers ce qui lui attend. J'attrape mon portable et garde le doigt au-dessus du bouton de démarrage du chrono. - TOP !
Je ris à mon tour en entendant les éclats de rire d'Harlow pour ma remarque sur son compte en banque, tout ça n'était que sarcastique, j'suis loin d'être la meuf matérialiste qui a soif de quelques pesos.. J'ai pas grandit dans un foyer où l'argent coule à flot, j'avais pas non plus les dernières sappes à la mode et encore moins de l'argent de poche pour m'payer un ciné ! Alors j'pouvais clairement m'en passer, c'est juste une question d'habitude, si j'avais goûté à la richesse et aurait ensuite tout perdu, sûrement que ça me monterait à la tête. Mais là, pas vraiment. - Merde alors ! P'tain, dommage que les Eliots n'ont pas les mêmes goûts que nous pour c'genre d'soirées bien arrosées.. Soufflais-je ensuite sur le même ton dérisoire. Quoi que, mon petit Noah il aimait bien s'envoyer quelques verres parfois, y'avait qu'à voir la fois où il s'est prit pour Romeo le temps d'une nuit
sous mon balcon.. C'était pathétique et hilarant à souhait. - Oh il reste encore de l'alcool en stock ici, j'suis sûr qu'à la fin tu finiras à mes pieds à devoir dit oui à tout mes désirs ! Dis-je sur une voix mélodieuse, le narguant du regard en souriant. Ouais, j'comptais bien lui en faire baver pour le coup, un p'tit Harlow à mes ordres, j'dis pas non, moi. Ça peut que être bien fun cette histoire. Je le scrute enfiler ses verres un à un comme moi quelques minutes en arrière, le chrono tourne et je prie pour qu'il fasse plus que moi. - Non.. Je réponds en faisant la moue, dégoûté, il avait pas réussit le test mais il avait terminé juste un peu avant moi. - T'as fait quatre seconde et dix-huit dixième.. Ahhhh ! J'étais trop dégoûté et ça se voyait sur mon visage, j'voulais trop trafiquer le temps mais il avait son regard rivé sur moi, alors impossible. Sinon j'aurais pas hésité.
Je riais intérieurement de la gueule d'Harlow à ce moment-là, son visage prônant l'incohérence vis à vis de mes propos et de ma vision des choses. Et je lève les yeux au ciel avant de venir tapoter gentiment son épaule. - T'es naïf comme mec, j'ai une gueule à pactiser avec ces enfoirés de merdeux ? Ronchonnais-je en lui lançant un regard en biais. - Même si j'suis tombée amoureuse de l'un d'entre eux. Putain. J'venais de lancer ça normalement, comme si c'était tout à fait normal, sans faire gaffe à mes propos. Et ça me faisait trop bizarre, c'était la première fois que j'assumais ouvertement être amoureuse de Noah.. Que je le disais à voix haute devant quelqu'un ou même à voix haute tout court. Au fond, j'le savais bien mais j'assumais pas du tout de l'être ou d'en parler. Je préférais mettre ça sur le dos de l'attirance physique rien de plus ni de moins. L'alcool commence à trop me monter à la tête ou c'est comment ? Je cligne des yeux rapidement, me redressant sur ma chaise en cherchant des yeux le barman, honteuse. La voix d'Harlow attire une nouvelle fois mon regard sur lui, le moyen de faire comme si j'avais rien dit. - J'sais être très convaincante quand j'veux tu sais.. À toi de voir si tu veux être coopératif ! Insinuais-je, séductrice, une voix presque sensuelle. J'essayais d'étouffer mes aveux d'avant sûrement, j'en sais trop rien, ou juste l'effet de l'alcool qui joue avec mes hormones. Et je le voit se décomposer face à son score, j'arque un sourcil, amusé, on dirait un gosse et sa gueule me fait marrer. - T'abandonne déjà sur une si petite défaite ? J'dis en me moquant de sa réaction enfantine.
Mon visage fond littéralement en entendant la remarque d'Harlow. J'lui lance un regard de dégoût, le toisant de bas en haut avant d'hausser les épaules. - Y'a des gens comme moi qui ont une dignité et puis y'a toi.. Dis-je avec ironie ou pas ! Même pour de l'argent j'pourrais pas copiner avec eux, ils sont exécrables, se pense au-dessus de tout et de tout l'monde, ça, c'était juste un coup à leur donner pour te faire rappeler à quel point ils te méprisent et valent mieux que toi. Never, jamais de la vie j'pourrais leur donner une raison de me marcher dessus. C'est mort. J'sentais le regard insistant et blindé d'incohérence quand j'parle de ma relation avec Noah. Je tourne la tête, tapant mes doigts sur le bois du comptoir et sa révélation me fait tout arrêter, je lève subitement les yeux vers lui et c'est comme si.. J'me sentait beaucoup moins seule soudainement. - Une Eliot ? Je demande curieusement. J'avoue que j'avais du mal à l'imaginer au bras d'une de ces pimbêches de merde. Il ne s'étale pas non plus sur le sujet et c'est tant mieux, franchement c'était pas le moment de plomber l'atmosphère en parlant de nos histoires de cœurs digne d'un film indou. Il m'arrache un sourire quand il rebondit sur mon sous-entendus, un clin d'œil au passage et je range une mèche de cheveux derrière l'oreille. J'suis pas la meilleure séductrice qui soit, j'ai jamais était de celles qui cherchent à tout prix à plaire.. À chaque fois ça c'est fait naturellement. - C'est bien, on a la même vision des choses alors ! Tu te considère donc comme un réel challenge ? Demandais-je en sautant de mon tabouret pour lui faire face. Un regard presque vicieux, un sourire narquois et j'hoche la tête à sa proposition. - On vient à peine de commencer, bien sûr que je m'en sens capable ! Puis.. Tu parles beaucoup, tu dois avoir soif ! Dis-je, moqueuse, sarcastique avant de taper sur le bois pour attirer l'attention du barman et de recommander des verres.
Mes sourcils se froncent d'exaspération quand je l'entend assumer le fait de vendre sa dignité à quelques bourges du coin. C'était.. Lamentable à mes yeux mais ça reste que mon point d'vue et franchement tout le monde s'en balance. J'avais un large panel de défaut mais la fierté c'est primordial chez moi, vraiment primordial, j'cracherais jamais sur mes convictions pour deux, trois billets. Je viens poser mes doigts sur le comptoir qui pegue avec les différentes boissons qui ont dû se renverser dessus, et j'haussais les épaules vulgairement. - Je m'en inquiète pas j'trouve juste ça un peu beaucoup pathétique sur les bords.. Mais c'est tout ! Dis-je d'un naturel accablant avec un large sourire aux lèvres. L'entendre zinzinuler d'être ce genre de mec, moi, ça me fait rire. C'est bien, c'est tout à son honneur, au moins, lui, il assume ! Puis quand la conversation dérive sur un sujet plus épineux, j'ai nommé : les amours. Le truc bien complexe, bien chiant, qui fait bien mal aussi, c'est que truisme de dire ça. On était en plus dans le même cas apparemment vu son hochement honteux de tête, c'est chelou cette façon d'être presque désolé d'aimer ou d'avoir éprouver des sentiments vis à vis de quelqu'un.. Normalement on devrait en être fière, normalement. Mais, non, on était là comme deux sac à vin, se noyant dans l'alcool jusqu'à avoir une haleine de chacal ou d'ornithorynque parce que c'est tellement plus simple quand on s'évade sous l'effet de la boisson. J'saute du haut de mon tabouret, je viens lui faire face, et mon regard sonne comme un air de défi. Je passe ma langue sur l'email de mes dents avant d'avaler quelques cacahuètes, cet agora de débauche nous faisaient perdre pieds j'ai l'impression. - J'suis capable de relever n'importe quel défi tu sais.. J'ai peur de rien ! Lançais-je sûre de moi en plissant légèrement les yeux. - Mais j'pense pas être ton style de meuf, j'ai pas un rond dans les poches. Soufflais-je sur un ton moqueur en levant les deux mains pour l'inciter à entamer une fouille. J'hoche la tête, il avait enfin une la première bonne idée depuis le début de la soirée. Il était temps! - J'dirais deux bouteilles même ! J'ai envie d'me tirer d'ici, c'est trop naze comme endroit. Dis-je en dévisageant les énergumènes présents, mon visage grimaçant.