Quelque part, elle osait espérer que ça ne soit pas tout. Qu'il ait autre chose à donner. Qu'il puisse être encore plus puéril et mesquin que ce qu'il avait déjà montré.
Come on Noah. Elle voulait croire que le jeu pourrait continuer à prendre toujours plus de proportions, toujours plus de significations. Rendre les choses encore plus intéressante. Repousser les limites toujours plus loin. Bien sûr qu'elle voulait croire à tout ça parce que trouver des victimes, ça la maintenait elle à flot. Et elle avait besoin de flotter un peu pour arrêter de se noyer à chaque respiration. Il comprendrait pas, personne ne comprenait. Personne ne comprenait qu'elle était morte depuis bien trop longtemps. Que y avait plus rien de vivant chez elle. Elle avançait chaque jour comme une poupée désarticulée, sans but précis, sans recherche particulière. Elle était juste Méline, la princesse amochée. Et des lambeaux d'elle, y en avait par millier. Un peu partout dans ses mots, beaucoup dans ses actions. Suffisait de savoir les interpréter. Et il attrape ses mains, ses poignets, la bloque une nouvelle fois supportant toujours aussi mal son contact. Elle sourit encore, c'est ce qu'elle fait de mieux. Sourire à tout le monde, ne jamais rien montrer.
« J’ai soif » Et elle s'en tape. Qu'est ce que ça peut bien lui faire ? C'est elle et son propre plaisir personnel. Princesse elle se fiche bien des états d'âmes et des sentiments des autres à moins de pouvoir les utiliser à son avantage. Elle voit pas venir la suite mais il regarde
son poignet. Le témoignage de ses douleurs. Cette fois, c'est lui qui sourit. Lui qui rit et elle blêmit princesse. Elle devient pâle, son sourire ne vient pas.
« Tu es démasquée. Où se cache donc ce joli petit cœur ? » Il pose sa main sur sa joue et princesse, elle recule. Elle tente de garder le dessus, de vêtir une nouvelle fois son masque de froideur, son sourire arrogant et.. Il parle une nouvelle fois.
« Je ne baise pas les lâches » -
La ferme qu'elle siffle entre ses dents. Elle serre les poings, ses yeux lances des éclairs. Il était pas supposé voir ça, encore moins en rire, encore moins en jouer.
Ne parle pas de ce que tu ne connais pas. Et la détresse qu'elle avait pu éprouver, celle qu'elle cachait si bien par habitude, il n'avait pas le droit de l'utiliser. Il met princesse en colère avec trop de facilité et elle lui assène un coup de pied dans la jambe. Pas pour faire mal, plus par rage. Et la force physique, c'est pas ce qui la caractérise.