Alaska&Alek - Drink positive

• On m'a appris à ne rien abandonner, à ne rien lâcher. On m'a élevé et j'ai grandis pour être quelqu'un, pas pour être une petite victime qui se laissera faire toute sa vie. Non, je m'accrochais à mes rêves et à mes envies, les réalisant un à un, petit à petit. Abandonner ne faisait pas partie de mon vocabulaire, et c'est l'impression que j'avais lorsque j'entendais Alaska me parler du père de son fœtus. Je lui avais fait part d'une méthode que je connaissais pour retrouver quelqu'un, mais avant tout de chose, il fallait qu'il est le bon portable... "Si c'est possible ! Mais... Il a quoi comme téléphone en fait ?" Si il n'y a pas d'iphone, c'est foutu. Mais bon, tout le monde a un iphone, obligatoirement, il en a un, il va pas avoir un samsung ou je ne sais quelle autre marque étrange. •

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— with Alekoeur & Alaskat.

C'est clair que je n'étais pas le meilleur exemple en général. Pourtant, avec le temps je finissais par m'arranger. Ce n'était pas gagné quand on savait que je n'avais jamais eu de modèle et que j'avais dû grandir et apprendre seule. Je n'avais clairement pas pris les bons chemins, mais il était certain que j'allais finir par m'en sortir. Finalement, je n'étais pas si défaitiste que ça puisque j'étais encore en vie. Mais ce n'était pas facile de l'expliquer aux autres parce qu'il était hors de question que je parle de la vie que j'ai pu avoir jusqu'ici. Si j'étais comme ça, ce n'est pas parce que j'étais une attardée, c'est juste que je n'avais pas eu de parents et que j'avais toujours été livrée à moi-même. Je sentais bien qu'Alek faisait de son mieux, qu'il voulait m'aider. Mais, je sentais aussi qu'il ne me comprenait pas et qu'il me jugeait dans sa tête. Ça se voyait au regard qu'il portait sur moi, à la distance qu'il y avait dans cette relation amicale naissante. « J'ai déjà été enceinte... Il y a quelques mois et ça c'est mal terminé. Je n'ai pas envie que ça recommence... » lui avouais-je sans le regarder pour couper court à ce qu'il était en train d'essayer de faire -je n'avais pas tout suivi-. Je n'avais pas envie de lui dire que j'étais enceinte, à Osean, tout comme je n'étais pas encore prête à lui dire que je l'aimais malgré ce que je pouvais ressentir. Ce n'était pas une question de fuir, c'était juste une sorte de protection. J'avais déjà vécu tellement de truc atroce que là, je voulais juste être seule dans cette histoire, juste pour le moment, le temps qu'Osean réapparaisse de lui-même.

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• Et là, elle me lâche une bombe en pleine gueule. Elle a déjà été enceinte il y a quelques mois, sauf que y'a eu un problème et ça n'a pas marché. Et bah, elle a pas l'air comme ça, mais elle est fertile la petite ! Elle cherche quoi en me disant ça ? Réveiller mon côté paternelle et me faire avoir pitié, lui dire que je comprends sa peur et tout ça ? Ouais, je la comprends, mais... J'sais pas, j'aurais pas procédé comme ça moi. "Et par peur que ça recommence, tu vas rien dire tant qu'il reviendra pas ?" C'était ça son plan ? Attendre que le père de l'enfant débarque, attendre d'être sur que tout se passera bien pour pouvoir lui dire ? Moi je serais le père, je lui en voudrais, mais je m'en voudrais à moi aussi de ne pas avoir été présent. Putain, cette fille, elle a le don pour se foutre dans des histoires super chelou. Elle peu pas tout simplement vivre normalement non ? J'ai l'impression de me voir il y a quelques années en arrière pour le coup... •

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Je n'étais pas certaine de vouloir le localiser avec son smartphone ou de vouloir lui envoyer un "je suis enceinte" par sms. Ce n'était pas mon genre. J'avais envoyé des sms, j'avais essayé de l'appelé et je l'avais cherché en demandant à ses amis s'il l'avait vu et... pas d'Osean. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse de plus ? Mais je l'avoue, j'avais aussi très peur. J'avais déjà fait une fausse couche et là, j'avais peur qu'il me demande d'avorter. J'étais tétanisée, je n'avais aucune idée de comment gérer tout ça. J'écoutais la question d'Alek et je restais silencieuse. Oui ? Non ? « J'en sais rien... » lâchais-je dans un soupir. « Je ne sais pas ce que je dois faire d'accord, j'en sais rien. Mais je ne vais lui annoncer ça par sms, c'est certain ! » Je finissais par me laisser tomber en arrière pour me retrouver allonger, croisant mes bras sur mon ventre. « Ça va encore mal se terminer... » C'était obligé.

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• Je comprends mieux, maintenant, j'arrive à comprendre un peu mieux ce qui se passe dans sa tête, pourquoi elle flippe autant, pourquoi elle ne sait pas comment faire, pourquoi elle est si perdu. Elle a déjà fait une fausse couche, ça la fait stresser, elle a peur que ça recommence. Sauf que c'est en stressant qu'elle a plus de chance que ça recommence. "Mais tu sais que c'est en te posant plein de questions que tu vas stresser ? Quand t'es enceinte, t'es censé être apaisé..." Et apaisé ne correspondait pas à son état d'esprit. De toute façon, j'étais personne pour l'obliger à envoyer un message au mec qui l'avait mis enceinte, c'était à elle de choisir. "Au pire, inscrit toi à des trucs de mère célibataire en attendant, non ?" Je ne dis pas qu'elle allait finir sa vie seule avec son enfant, mais, si le père ne revenait pas, il fallait mieux prévoir ? Et si il revient, au moins, elle sera prête à s'occuper du gosse... •

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« Je sais... » lui confiais-je alors qu'il m'accusait de trop me stresser. Je sais que ce n'était pas bon. Enfin, je n'étais qu'au début de ma grossesse alors pour le moment, ça allait. Mais si je n'arrivais pas à gérer maintenant, ça allait devenir compliqué plus tard. « C'est pour ça que j'ai quitté mon équipe, j'ai arrêté les jeux pour certaine qu'il ne m'arrive rien physiquement et que je passe mes journées à dormir et à me baigner.. ». J'allais bien finir par y arriver de toute façon. Puis, le jeune homme eut une remarque plutôt intelligente. J'étais habituée à ce genre de réunions et rendez-vous finalement... J'allais déjà aux drogués anonymes et il m'était arrivée à plusieurs reprises d'aller chez le psychologue. « Oui, je vais essayer de regarder pour participer à ce genre de réunion. Mais, ça ne va pas être facile ici... Je me demande si je ne devrais pas rentrer à Boston. Enfin bon, si je rentre, je serais toute seule donc il vaut peut-être mieux pas. » Mais ce n'était pas facile d'avoir un rendez-vous médical en Nouvelle-Ecosse, aller à ce type de réunion, je ne savais même pas s'il y en avait dans le coin.

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• Lorsque Neva est tombé enceinte, je n'avais aucune idée de comment gérer la chose. Je ne pense pas que j'étais prêt, de toute façon, qui est prêt à avoir un premier enfant ? On est jamais préparé à ça, on ne sait pas si on va s'en sortir, si on va réussir à tenir ce rôle qui est celui de parent. Dans notre tête, nous sommes encore des enfants, de grand enfant, alors, gérer un enfant c'est quelque chose de nouveau, et j'arrive à comprendre qu'elle stress. J'étais aussi en stress qu'il n'arrive rien à Neva, à vouloir trop la protéger, mais, j'me suis rendu compte qu'il fallait juste la laisser vivre et continuer de faire comme avant, juste être un peu plus prudent. "Voilà, profites en pour passer des vacances pendant ces deux mois, prend du temps pour toi !" J'avais ensuite proposé qu'elle s'inscrive à des réunions de parents célibataires ou quelque chose du genre, mais, elle me fit remarquer qu'on était pas à Boston. J'avais oublié ce léger détail tient. "Ah ouais merde... Rentrer ça serait con... J'pense pas que tu dois être la seule mère parmi tous les étudiants, au pire, je te donnerais le numéro de Neva, peut-être qu'elle pourra t'aider à mieux gérer ça ?" Parceque bon, c'est pas trop à moi qu'il faut demander.

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Il était clair que je n'étais pas prête pour avoir un enfant. J'étais d'accord sur le fait que personne n'était prêt à avoir un bébé du jour au lendemain. Mais, j'étais certaine que j'allais être une bonne mère, que ça allait me grandir et que ce bébé n'allait manquer de rien, surtout pas d'amour. J'avais eu les pires parents du monde, alors je savais exactement ce qu'il ne fallait pas que je fasse. Finalement, avoir une personne avec moi pour m'aider - le père - c'était surtout pour avoir un équilibre pour que je ne surprotège pas mon bébé. Je crois que ça allait être mon défaut en tant que mère célibataire. « Ouais, c'est ce que je vais faire... Merci pour tes conseils » lui confiais-je dans un sourire. Puis, ça me faisait du bien d'en parler aussi. Pour les réunions de mère célibataire, c'était plutôt chouette comme idée, mais évidemment, je n'allais pas pouvoir y participer avant le mois de septembre. « J'ai déjà son numéro ! » Ouais, j'avais déjà le numéro de Nevada. On se connaissait un peu, mais pas super intimement non plus. « J'ose pas trop la déranger avec mes histoires... » Ce qui était stupide étant donné que je n'avais pas hésité une seule seconde pour emmerder Alek. « Puis, ça voudrait dire qu'il faut que j'en parle encore à une personne... » lui confiais-je finalement avec une grimace. « Ou alors, tu voudrais pas faire une fausse gaffe avec elle ? Genre, tu lui parles d'une amie qui est enceinte mais paumée, que tu n'as pas le droit de le dire mais que tu t’inquiètes pour elle ? Tu fais genre tu l'as dit et tu n'aurais pas dû tout en faisant en sorte que ça soit elle qui vienne vers moi ! » J'étais tordu comme nana, mais j'étais certaine qu'Alek était tordu lui aussi.

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• Après presque trois ans de paternité, je pense que je m'en étais bien sorti jusque-là. Sauf que ce n'était que le début. Quand t'as un enfant, c'est pas tu t'en occupe pendant deux semaines et après tchao il apprend à se débrouiller tout seul. Faut l'élever, faut faire son éducation, faut l'aider, faut lui apprendre la vie, faut l'aider à grandir, faut tout lui apprendre, c'est pas quelque chose qui se fait en une année, ça demande du temps, ça demande de longues années. Et, je suis prêt à relever tous ces défis. Je sortis de mes pensées quand elle me dit qu'elle avait déjà le numéro de Neva. "Hein ?" Ouais, j'étais pas au courant de ça. Pas que je connaisse toutes les amies de Neva, mais, j'étais assez surpris en fait. Elle me proposa ensuite un plan assez étrange, faire en sorte que je gaffe, que je lui dise que je connais une fille un peu perdu enceinte et tout le blabla. J'hausse un sourcil, elle vient vraiment de monter un plan foireux comme ça ? "C'est... Super étrange comme plan... Mais j'pense que ça doit être faisable, j'vais lui dire que je connais une fille enceinte, seule, je dirais ton nom et là elle va me dire "je la connais", c'est ça ton plan ?" Je demande, voir si j'ai bien compris... •

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Le quincy semblait surpris de savoir que je puisse avoir sa femme dans mes contacts. C'est vrai que je n'étais pas la plus proche des amies de la jeune femme, mais j'avais tout de même son numéro de téléphone. Fallait dire que mes contacts étaient plutôt fournis. Je souriais en voyant sa réaction. « Je le connais un peu... » mais clairement pas assez pour aller la voir en mode "hey, je suis enceinte, on en parle ?". Alors c'est ce qui m’amenait à inventer un petit plan. Genre, Alek pourrait faire une fausse gaffe qui amènerait Nevada à venir me parler. Ainsi, je pourrais être aidé sans avoir à dire plus tard à Osean que je l'avais dit à quatre personnes avant qu'il ne le sache. Trois personnes, c'était vraiment la limite. « Oui voilà » lui confiais-je en souriant. « Comme ça, elle se sait, mais je pourrais dire que c'est toi qui n'as pas su tenir ta langue » J'avais à ce moment même une auréole au-dessus de ma tête. Si si.

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