ROYLITE • " Shut up and touch me again. "

Je voyais son visage se décomposer autant que le mien quelques minutes plus tôt quand il faisait savoir à tout l'ascenseur que je lui envoyé des photos cochonnes. Je déteste me faire remarquer, surtout sur ce genre de chose, j'avais une certaine réputation et notoriété à entretenir je pouvais pas marcher dessus et lui non plus. Alors la seule chose que j'ai pu faire c'est riposter via l'attaque, le seul moyen que je connaisse et que j'ai toujours connu. C'était déjà beaucoup de coucher avec lui, il fait pas partit de mon milieu, et là-dedans il n'aura jamais sa place, ni aux yeux de ma famille ni ceux de mes amis. Et pourtant.. J'étais encore là, je continue à rester, à m'enfermer dans un gouffre sans issu où tout risque de m'échapper. Perdre le contrôle me fait peur et malgré ça, j'avais besoin qu'il reste dans ma vie. Sans savoir pourquoi, ni comment l'expliquer, je voulais qu'il reste. Et il appuie sur le bouton, voulant s'enfuir, je ferme les yeux quand la porte s'ouvre, les deux jeunes descendent et j'empêche Royce de faire de même. Le retenant à l'aide de mon bras, je presse le bouton fermeture des portes. - Arrête de dire n'importe quoi ! Je lance sur les nerfs en me retournant pour lui faire face de nouveau. - Croit moi que si j'en avais rien à foutre je ne serais pas là à.. te retenir.. Je prononçais les derniers mots avec beaucoup de difficulté. - Alors, oui, je ne sais pas pourquoi mais ta petite personne compte à mes yeux. Les yeux dans les yeux, je n'arrivais pas à détourner le regard. À fuir malgré que l'envie y soit.

Je ne sais pas ce que je fous avec Hippolyte mais je ne peux pas m'enticher d'une fille comme elle. Vous savez à qui elle me fait penser? A Apple. Mon véritable premier amour. Une fille très populaire comme elle, très riche, aux airs de diva, qui intériorisait tout ce qu'elle ressentait, qui faisait attention à son image à cause de la pression familiale. Ça parait con mais je voyais en elles des similitudes. J'ai jamais accepté son monde de célébrité, j'ai toujours été de côté et notre amour n'a pas été assez solide. Elle m'en demandait trop. C'est peut-être pour ça aussi que je ne veux pas m'attacher à Hippolyte. Pour moi, c'est comme embrasser l'interdit, savoir d'avance que je vais me brûler les ailes. Mais qu'est-ce qu'elle m'attire. Elle me retenait dans l'ascenseur et j'étais assez surpris. J'ai cru rêvé quand elle m'annonça que je comptais à ses yeux. Je ne sais pas si je dois la croire, mais je lui laisse le bénéfice du doute. « Drôle de façon de me montrer que tu tiens à moi. » répondis-je mi-amusé en mettant mes mains dans mes poches. « Je ne suis pas comme les mecs que tu fréquentes. J'ai pas un rond, je galère à éduquer mon fils de dix mois, je suis obligé de travailler les week-ends pour lui payer des couches. Je ne sais même pas si je vais pouvoir payer mon année à Harvard l'année prochaine. Je vis constamment dans l'angoisse, sans savoir si je vais m'en sortir. En plus de ça je suis bipolaire ou maniaco-dépressif, prends le comme tu veux. Je suis sous médication, je dois voir un psychiatre tous les mois mais je n'ai pas le temps de m'occuper de moi. Je serai malade toute ma vie et crois-moi, tu n'as pas idée à quel point je suis insupportable quand je déraille. » dis-je le coeur serré tout en ne lâchant pas son regard. Là, elle savait à peu près toute ma vie, de quoi l'effrayer et la faire partir en courant. Je préférais la mettre en garde. Je ne suis pas quelqu'un de gentil. J'ai agressé une fille il y a trois ans, sous l'emprise de l'alcool lorsque je prenais un traitement trop fort. Leevy a déjà eu les marques de mes mains sur son cou. Et j'en passe... Je ne suis pas du tout un homme à marier. Faire l'amour c'est sans doute la chose que je sais le mieux faire. « On n'a pas la même vie Hippolyte. Alors tu ferais bien de ne pas tenir à moi. »

(Invité)