[FLASHBACK] A&A ✽ Mongole et fier.

- Mmh. C'est quand même un peu plus sérieux comme histoire, ça aurait pas été pour déconner. J’hochai la tête, puisque j’étais d’accord. C’est le genre de sujet que je n’ose pas parler habituellement… et c’est toujours le cas. Je n’ai fait qu’une blague et il semble déjà plus… distant ? Après tout, il avait quand même presque vécu un mariage forcé… Le mariage, pour lui, ne devait pas valoir grand-chose alors que pour moi… j’ai vécu toute ma vie avec des parents qui se sont mariés par amour et qui souhaitait la même chose pour moi. Je me suis préservée longtemps pour ce moment-là alors que finalement… je ne tiendrai probablement aucune de mes promesses faites à Dieu et à moi-même. Mais ce n’est pas très grave, parfois on ne trouve pas ce que l’on veut… mais on trouve mieux.

- Désolé, j'ai encore faim. je me pinçais les lèvres et me retournai dans le lit tout en fermant les yeux. Je sentais que je l’avais bousculé et je n’osais pas dire un mot de plus de peur de le refaire.

A nouveau assis à la table avec les deux pizzas, je pus voir du coin de l’œil Apple se retourner dans le lit. J'étais mal à l'aise, et ma situation s'était sans doute étendue jusqu'à elle, peut-être regrettait-elle d'avoir abordé ce sujet-là. Je reportai mon attention sur ma pizza, tâchant de ne plus penser à cet incident et songeai que ce serait finalement mieux que je reste avec elle, plutôt que la laisser seule dans le lit et moi sur la table à côté en train de manger. Je pris donc quelques serviettes et le carton de pizza puis me re-dirigeai vers le lit, me glissant aux côtés de la jeune femme et déposant un léger baiser sur son épaule pour attirer son attention.

« Tu veux qu'on regarde un peu la télé avant de dormir ? Promis, pas une émission sur les voitures. »

Je souris, taquin, et attendis sa réponse patiemment.

Je réfléchissais… et plus j’y pensais, plus je me sentais mal. J’avais abandonnée pas mal de mes principes pour respecter les siens et j’étais prête à faire beaucoup, mais beaucoup de sacrifices pour lui. Alors nous voilà maintenant, assis chacun de notre côté avec ce froid étrange… Je regrettais oui, d’avoir amené le sujet. J’aurais dû me douter que ce soit une blague ou non ça refroidirait l’ambiance plus qu’elle ne l’était déjà. Je gardais les yeux fermés, prête à m’endormir alors qu’Andy était venu me rejoindre… Peut-être qu’il avait réfléchit lui aussi et que finalement, il ne voulait pas être trop loin. Tu veux qu'on regarde un peu la télé avant de dormir ? Promis, pas une émission sur les voitures. Je me redressai et m’assis sur le lit. La télécommande était de son côté, sur la table de chevet alors je lui pointai où elle était. Andy... Je me mordais la lèvre, incapable de m’enlever cette idée de la tête. Si t'as l'intention d'avoir un enfant avec moi... et de faire ta vie avec moi... J'ai du mal à comprendre pourquoi tu n'y songes pas... Je ne le regardais pas… à vrai dire, j’avais un peu peur de sa réaction.

Apple se redressa, m'indiquant de l'index où se trouvait la télécommande... soit sur la table de chevet à côté de moi. Je m'en emparai, mais la seconde d'après, Apple reprenait la parole pour réaborder le sujet. Et là, je commençais vraiment à être mal à l'aise, surtout avec sa question. Je baissai les yeux vers ma pizza, la fixant un moment en silence avant de refermer le carton en soupirant. Tout compte fait, ça m'avait coupé l'appétit. Je me relevai et reposai le carton avec la pizza et les serviettes sur la table avant de me rassoir sur le lit. Je cherchais mes mots. On avait déjà eu cette discussion une fois et ça m'embêtait qu'on ait à en reparler.

« Je te l'ai déjà dit... Les contrats... j'en ai vraiment par-dessus la tête. Je comprends pas non plus pourquoi c'est si important pour toi. J'veux dire... Si tu veux on fera une fête pour nos un ans ensemble, nos deux ans, toutes les années à suivre même si tu veux. J'ai pas besoin de signer sur un papier de la mairie pour dire que je t'aime. Et j'ai vraiment pas envie que les lois, la justice et autres viennent foutre leur nez dans notre couple au moindre problème. Le mariage c'est rien d'autre que des emmerdes en plus et des déclarations d'amour publiques qui peuvent se faire de mille autres façons... On est bien comme ça... t'es pas d'accord ? »

Je l’avais coupé de tout appétit… Et ça, je ne sais pas si c’était une bonne chose pour moi. Je sentais que sa réponse n’allait pas me plaire. Le châtain rangea sa pointe de pizza dans la boîte et se leva pour aller remettre le carton sur la table. Je déglutis, prête à me faire faire la morale ou peut-importe ce qu’il allait me dire… Je te l'ai déjà dit... Les contrats... j'en ai vraiment par-dessus la tête. Je ne comprends pas non plus pourquoi c'est si important pour toi. J'veux dire... Si tu veux on fera une fête pour nos un an ensemble, nos deux ans, toutes les années à suivre même si tu veux. Je n’ai pas besoin de signer sur un papier de la mairie pour dire que je t'aime. Et je n’ai vraiment pas envie que les lois, la justice et autres viennent foutre leur nez dans notre couple au moindre problème. Le mariage c'est rien d'autre que des emmerdes en plus et des déclarations d'amour publiques qui peuvent se faire de mille autres façons... On est bien comme ça... t'es pas d'accord ?

Je baissais la tête. On a parlé de mariage à plein d’autres occasions et ce soir, ce n’était que la millième fois où je me prenais un refus. J’hochai la tête… de toute façon je ne pouvais rien dire d’autre que d’approuver encore une fois. Peut-importe comment je lui demanderais, peut-importe comment j’essayerais de le convaincre, ce sera non. Je pensais à comment c’était injuste… comment tout le monde avait droit à une petite partie d’Andy McDougall et qu’une drôle de façon, je n’en avais pas autant. Ses parents avaient la certitude qu’il serait leur héritier, les Eliots avaient la certitude qu’il est des leurs, notre enfant pourra être sûre de toujours pouvoir compter sur lui coûte que coûte… Mais je n’étais pas encore certaine de comment je pouvais m’assurer qu’Andy tenait à moi, puisqu’il veut rester loin de l’engagement. Comme s'il se laissait une chance de pouvoir me larguer sans qu'il n'y ait de complications... ou de me tromper sans que sa maîtresse ait la notice qu'il porte une bague.

Je tournais la tête vers la télévision, en silence. Aller, on va manquer toutes les bonne séries.

Apple ne sembla absolument pas convaincue par mon petit discours... A vrai dire, elle ne prit même pas la peine d'y répondre et c'est ainsi que j'eus la certitude qu'elle avait mal pris mes paroles. Comme à chaque fois qu'on parlait du mariage de toute façon. Je rebaissai les yeux vers les draps, songeant qu'heureusement, la journée touchait à sa fin et cette discussion n'aurait pas gâché la journée entière. Je me laissai aller pour me coucher sans rien ajouter, me contentant de lui passer la télécommande, puisqu'elle m'avait dit qu'on allait rater les meilleures séries. Moi j'allais essayer de dormir, ce sujet ne me donnait pas envie de veiller, j'avais seulement envie de passer au jours suivant. Ça n'allait pas être une chose aisée puisque mes insomnies refaisaient doucement surface et que je n'étais pas fatigué mais bon... Je m'installai correctement sous les draps, glissant un bras sous mon oreiller et me tournant sur le côté pour essayer de m'endormir.

Alors c’est comme ça… Je n’approuve pas nécessairement son avis, alors aucun avis n’est approuvé. C’est la sensation que j’avais… Si je ne faisais pas le pas, rien ne ferait. Dans notre couple, c’est moi qui fais les sacrifices, en quelques sortes. Je soupirai en regardant Andy me donner la télécommande et s’allonger, dos à moi. C’est bon… j’avais compris. Je ne pris pas la peine d’allumer la télévision ou quoi que ce soit, juste de poser la manette sur ma table de chevet avant de m’allonger à mon tour. Ouep… j’avais tout gâchée. Encore une fois. Je soupirai et fermai la lumière, puis les yeux. Avant même que j’ai le temps de lui dire bonne nuit, je me suis endormis.

J'avais les yeux fermés, mais le sommeil ne venait pas. Apple n'avait même pas pris la peine d'allumer la télévision, sans doute s'était-elle dit que ça n'en valait pas la peine quand elle m'avait vu me coucher. Les minutes défilées et je n'arrivais pas à m'endormir, contrairement à Apple qui à côté de moi, avait cessé de bouger et dont la respiration s'était faite plus régulièrement. J'ignorais si c'était seulement parce que je n'avais pas sommeil, ou parce que la culpabilité me rongeait ; quoiqu'il en soit j'ai fini par jeter un coup d’œil à mon téléphone pour constater qu'une heure et quart avait déjà passé. Je finis par me glisser hors du lit, attrapant le pass de la chambre laissé sur la table, mon paquet de cigarettes et mon briquet. J'enfilai un tee-shirt et sortis de la chambre, regagnant le rez-de-chaussée non sans avoir re-vérifié le numéro de la chambre, et quelques minutes après, me voilà à l'entrée de l'hôtel, m'asseyant dans un coin d'herbe et m'allumant une cigarette, pensif et fixant les étoiles. Quand le sommeil viendrait, je retournerais me coucher.

Je m’étais endormie. Rêvant de tout et de rien… La soirée s’était terminée d’un drôle de façon… Andy et moi n’avions pas parlé de mariage depuis notre petite visite chez mes parents, avec Damian, où nous avons discutés. La décision avait été plutôt clair… Peut-être que je devrais me la fermer, peut-être bien que cette discussion, au fil de temps, affectera notre couple.

Quelques heures plus tard je me réveillai par la soif et par un cauchemar. Je constatai aussitôt qu’Andy n’était plus à mes côtés et la chambre était trop silencieuse pour qu’il soit là tout court. Je me suis inquiétée et je lui ai envoyé un texto, mais il avait aussi laissé son téléphone ici… Tant mieux. Au moins j’avais la certitude qu’il reviendrait. Mais d’un autre côté je ne savais toujours pas où il était…

Je me levais du lit en me frottant les yeux, puis me dépêchai à me déshabiller et enfler un jean et un chandail. Au rez-de-chaussée, je remarquai à travers la vitrine qu’il était à l’extérieure la clope au bec. Je déglutis et ouvrit la porte pour aller le rejoindre. C'pas bien de laisser ta copine enceinte seule dans la chambre d'hôtel... Si elle se réveille, y'a forte chance qu'elle soit très inquiète...

Une première cigarette... une deuxième, puis quelques minutes après encore, une troisième. Je ne faisais pas attention, perdu dans mes pensées, j'avais fini par m'allonger dans l'herbe, un bras derrière la tête. Je ne voyais pas le temps passer, sans montre ni téléphone, je n'avais de toute manière aucun moyen de connaître l'heure. Puis la voix d'Apple s'éleva dans l'air, si bien que je me redressais, surpris par sa présence. J'esquissai un sourire et lui fis signe de me rejoindre, hochant la tête.

« Désolé... J'me suis dit que l'odeur pourrait te réveiller si je fumais à la fenêtre. »

Je montrai la cigarette d'un geste de la main, puis fronçai légèrement les sourcils.

« Je croyais que tu dormais ? »

Et quelle heure il était ? Comme elle le disait si bien, elle était enceinte et il était important qu'elle dorme sans avoir trop de trous dans ses heures de sommeil, ce serait mauvais pour le bébé.