Journée au bénévolat /FT Carter E. Davis

Amélia a besoin de parler d'Henri-Charles, sans cela elle a la nette impression qu'il n'a jamais existé. Hormis elle, personne ne les a vu ensemble. Personne ne les a vu se tenir la main, s'embrasser, se prendre dans les bras de l'un et l'autre. Cela la peine énormément. Comment une relation peu survivre sans que personne ne sache quoi que ce soit ? Elle avait besoin d'Henri et il l'avait trahi. Il était sans doute passé à autre chose, avec une nouvelle fille dépendante de ses lèvres douces, de ses baisers sucrés. De ses bras réconfortants et contre son torse fait exprès pour elle. Amélia se souvient surtout de ses mains fortes, mais douces et de son souffle contre son oreille. Elle frémit en y repensant. Elle a vraiment l'impression que rien n'a été réel ... Comme si elle avait tout inventé ! Cela serait-il possible ? Amélia aurait pu tout imaginer pour se sentir moins seule ? Elle sent encore son coeur battre à la chamade rien qu'en pensant à lui. Non, tout a été réel et puis il l'a quitté sans un mot, sans un remord, sans un dernier regard. Alors, des larmes commencent à couler sur ses joues. "Je ne sais pas s'il a eu des sentiments pour moi tu sais." Elle se laisse aller dans les bras de Jaz, pleurant de plus belles. "Il est le premier avec qui j'ai ... Enfin, tu sais, avec qui j'ai fait l'amour." Elle essuie ses larmes maladroitement. "Je l'aimais ... je ... je crois que je l'aime encore." Elle pousse un long soupire. "Je paye un détective pour le retrouver, je dois devenir folle, ou je le suis déjà." Elle hausse les épaules, essayant de retrouver du réconfort dans le regard de son amie. Quand elle lui apprend son secret à elle, Amélia ne peut qu'acquiescer. Elle bouge  la tête positivement, puis la prend à son tour dans ses bras. "OH ! Ma chérie. C'est merveilleux d'être amoureux, enfin quand s'est réciproque." Elle cale une mèche derrière son oreille. "Tu sais, je ne dirais rien. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer !" Elle rit après cette promesse et essuie définitivement ses larmes. "On va s'amuser au Summer Camp et on va oublier les mecs tu vas voir." Elle hausse les épaules : "Enfin on va essayer tout du moins !" Elle rit et elle sert Jaz une nouvelle fois dans ses bras. "Alors, dis-moi, il est comment ? Canon, j'en suis sûre, tu as toujours de très bon goût !" Elle rit. "Tu sais, ce sont ses yeux qui m'ont attirés tout de suite. Je suis tombée amoureuse en une seconde ... on appelle ça le coup de foudre apparemment." Elle sourit : "Et toi, c'est un coup de foudre ou ?" Elle attend sa réponse.

Amélia est malheureuse. Elle ne se remet pas de son histoire d'amour. Elle préférait tout oublier, seulement on ne peut pas effacer des instants de sa vie comme cela. Pourtant, Amélia ne montre pas ses sentiments, sauf à ses amis proches, et encore. Cela la surprend de parler ainsi librement à Jaz. En même temps elle a confiance en elle, Amélia ne sera jamais trahit par son amie, elle en est certaine. Elle se laisse pleurer dans ses bras alors qu'elle se remémore ses moments passés avec Henri. Il était si beau, si fort, si impressionnant. Elle l'a aimé à la première seconde. C'est sans doute cela qui lui fait le plus mal, elle l'a aimé comme jamais elle n'a aimé un homme. Il était celui avec qui elle désirait faire sa vie, celui qui la rendait heureuse et celui avec qui elle voulait avoir un foyer et des enfants. Elle se voyait finir ses jours à ses côtés, se tenant la main en étant âgé et en se rappelant de tous leurs moments ensemble. Elle rêvait de tout cela et puis un jour elle se réveille et prend son téléphone. Aucun message. Elle l'appelle et personne ne répond. Elle laisse un message sur son répondeur et attend. Une journée sans rien, ni e-mail, ni texto, ni appel. Elle se rend alors au bénévolat. Elle va forcément le voir, mais non, il n'est pas là, ni lui ni sa mère. Elle sent la peur grandir en elle, s'il lui était arrivé quelque chose ? S'il avait eu un accident ? Elle téléphone alors à l'hôpital, mais elle ne sait pas son nom de famille. Elle demande seulement un Henri-Charles, mais la femme de l'accueil lui dit que non, il n'y a personne de ce prénom actuellement. Elle raccroche et lui envoie de nouveaux textos. Elle lui laisse de nombreux messages sur son répondeur quand il lui dit que sa messagerie est saturée. Des jours passent, des mois, une année ... Elle ne compte plus. Il ne reviendra pas, elle le sait du plus profond de son être et elle souffre. Personne ne peut la comprendre, elle n'a parlé de lui à personne. Comment parler aux gens de se qui a existé qu'un laps de temps sans qu'ils ne le sachent ? Amélia se sent perdue et désemparer. Elle a besoin de réponses à ses nombreuses questions. L'a-t-il quitté pour une autre ? Ou parce qu'il avait honte de ne pas avoir d'argents comme elle ? Aujourd'hui encore elle cherche à savoir, même si cela doit lui faire mal. Elle veut des explications quoi qu'il arrive. "Oui, notre histoire a été belle, sauf que personne ne savait. Il ne voulait pas, il disait qu'ainsi il protégeait notre amour." Sa voix se casse, elle essuie quelques larmes. Jaz la conforte dans l'idée qu'un détective peut-être une bonne idée, Amélia acquiesce en silence, elle commence à se calmer. Quand elle en vient à Jaz et à son colocataire, elle se rend compte qu'elle aussi est triste dans le fond. Elle aime un homme qui apparemment ne donne pas son amour aussi facilement. "Tu devrais lui dire, que tu l'aimes je veux dire. Il peut avoir un accident, partir, il doit savoir que tu l'aimes, c'est peut-être réciproque. Ne gâche pas ta vie ainsi, fonce, dit le lui." Elle hausse les épaules puis continue : "Si c'est non tu ne perdras plus ton temps avec lui, tu trouveras quelqu'un qui te mérite. S'il y a bien quelqu'un qui doit être heureuse c'est bien toi, tu es tellement gentille et aimante."

Elle ne peut s'arrêter de pleurer. Chaque fois qu'elle ferme les yeux elle l'aperçoit. Elle est tellement amoureuse de lui qu'elle est prête à faire n'importe quoi pour le revoir. Henri. Son Henri. Alors, elle souffre, elle a le coeur brisé, elle se sent comme piégé. Jamais elle ne pourra l'oublier. Elle est bien trop amoureuse pour cela. Pourquoi est-il parti ? Elle se souvient de chaque geste qu'il a eu envers elle, de chaque baiser sur son corps, de chaque caresses sur sa peau. Elle peut le voir, le sentir encore lorsqu'elle ferme les yeux, comme si au fond il était là. Elle a besoin de sentir son souffle contre sa peau, elle a besoin de vibrer comme chaque fois lorsqu'ils étaient ensemble. Ses baisers étaient brûlants, fiévreux, parfaits. Elle donnerait n'importe quoi pour revivre chaque instant qu'elle a passé avec lui, en sachant qu'il s'en irait un jour. Même si elle doit souffrir de nouveau, elle préfère vivre à fond avec lui. Amélia serait prête à tout revivre sans le regretter. C'est vrai qu'ils ont eu une très belle histoire tous les deux même si personne n'étaient au courant. Le secret, le mystère, le mythe. Elle se demande si tout a été réel, s'il l'aimait ou s'il voulait simplement jouer avec elle. Elle lui a offert son corps, ses baisers, son être, son âme. Elle est tel le papillon volant trop prêt du soleil. Amélia c'est brûler et voilà dans quel état elle se trouve à présent, en train de pleurer dans les bras de son amie Jaz. Elle aimerait pouvoir tout lui raconter à propos d'Henri, mais elle a l'impression que si elle le fait toute leur histoire aussi belle soit elle, doit rester cacher. Comme s'ils partageaient encore quelque chose rien que tous les deux. "Tu as raison. Je suis heureuse de l'avoir connu. J'aimerais seulement le retrouver pour ..." Sa voix se brise et de nouvelles larmes roulent sur ses joues. "Je veux seulement savoir pourquoi." Elle ne veut pas d'un rendez-vous avec une foule autour d'eux, Amélia désire simplement qu'ils se retrouvent dans un endroit caché de tous pour qu'il lui dise pourquoi elle mérite d'être effacé de sa vie. Elle a simplement le désir de savoir pourquoi il ne veut plus gouter à la saveur de sa peau, pourquoi il ne veut plus que leurs baisers se cèlent et s'enflamment. Pourquoi il ne veut plus que leur corps fusionnent pour ne faire qu'un. Amélia a le droit de savoir, mais il faudrait déjà que le détective qu'elle a engagé le retrouve. Elle ressent encore des frissons quand elle songe au contact de leurs peaux. Alors, quand Jaz lui dit qu'elle a peur de le perdre elle la comprend. Si Amélia l'avait su elle aurait profité plus longuement de son corps, de ses baisers, de leur amour qui s'est consumé. "Je comprends, c'est vrai que tu risques de le perdre. Tu as une chance sur deux." Elle essuie ses larmes et pousse un long soupire. Henri hante ses songes, il faut que cela cesse d'une manière ou d'une autre. "Je confirme, ça risque d'être compliqué s'il te dit non, en plus vous êtes coloc' alors il y aurait un malaise je pense."

Oublier. Pourquoi est-ce si facile pour certaines personnes ? Amélia ne fait pas partie des personnes qui arrivent à occulter sans difficulté. Est-ce qu'il existe une personne qui arrive si facilement à tourner la page sans se poser la moindre question ? Est-ce réalisable ? Si oui, la belle brunette aimerait savoir comment faire. Elle donnerait tout pour l'oublier. Henri. Son cher Henri. Elle ferme alors les yeux, ses larmes roulant sur ses joues. Elle aimerait cesser de souffrir, mais au fond est-ce réalisable ? Elle n'en a aucune idée. Elle continue de vivre sa vie, se demandant en parallèle si cela a été de sa faute. Pourquoi serait-il parti si elle n'avait rien fait ? Pourquoi l'a t-il quitté ? Pour une autre ? Si tel est le cas Amélia souhaiterait le savoir. S'il y en avait une autre elle pourrait passer à autre chose. Cela lui ferait mal évidement, mais elle serait la vérité. Pour le moment elle ne fait que de baigner en eau trouble sans savoir où chercher et qui chercher. Elle ne doute pas qu'il y est une femme mieux qu'elle, peut-être plus belle, plus intelligente, évidement qu'il y en a des tas. Elle pousse alors un long soupire. Elle aimerait tant connaître la vérité simplement pour passer à autre chose, tourner la page, voilà ce qu'elle désire au plus profond d'elle. Quand Jazou lui dit qu'il doit regretter d'être parti, une petite voix dans la tête de la jolie brune acquiesce elle aussi. "Il doit s'en vouloir." Ses crises de larmes cessent et elle essuie alors son visage de poupon. "Henri", pense t-elle. "Je voudrais tellement t'oublier, mais je t'aime trop pour cela", continue t-elle à penser. Le retrouver, voilà son ultime but. Il faut qu'elle sache où il se trouve. Elle serait prête à lui donner de l'argent s'il ne s'agit que de cela. Après tout elle nourrit de nombreux affamer, elle donne de l'argent à des oeuvres de charités, elle se donne corps et âme dans le bénévolat. Elle n'est pas une personne méchante, elle est même plutôt gentille et serviable. Elle n'est pas non plus difficile. Elle aime donner sans recevoir en retour. Cela ne l'intéresse pas. Peut-être a-t-il trop honte d'être pauvre ? Il devrait alors lui dire la vérité. C'est tout ce qu'elle demande, il pourrait même partir après, elle ne le retiendrait pas. Alors, elle se redresse et plante son regard dans celui de son amie Jazou. "Je veux juste savoir, après il pourra aller où il désirera." Elles finissent par parler de Jazou, après tout les deux s'écoutent et cherchent du réconfort. Alors, le beau jeune homme dont elle est secrètement amoureuse se nomme Roman. Améiia ne connait personne répondant à ce nom. Elle essuie encore quelques larmes et surtout elle écoute son amie. "C'est toujours compliqué les histoires d'amour." Souffle t-elle à Jaz. "Je ne sais pas quoi te dire ... Je ne sais pas comment les hommes réagissent, regarde Henri. Il ne faut pas que tu souffres c'est tout." Un mince sourire s'esquisse sur son visage :"Tu pourras toujours venir vivre avec moi. Je ne suis pas embêtante puis cela me ferait de la compagnie." Elle dépose alors un baiser sur la joue de Jaz en lui susurrant un "merci".

Amélia doit cesser de penser à Henri. Il faut qu'elle aille de l'avant et qu'elle l'oublie. Elle aimerait rencontrer un autre homme pour totalement l'occulter de son esprit. Pour le moment, elle vit avec souffrance, se remémorant leurs moments passés ensemble. Ils se voyaient surtout en cachette de tous. La jolie brune s'est longtemps demandé s'il n'avait pas honte que l'on les voit ensemble. Peut-être parce qu'il était trop fier. Maintenant tout est fini, Amélia ne doit pas se raccrocher à son passé, il faut réellement qu'elle passe à autre chose. Déjà, il faut qu'elle cesse de pleurer, alors de ses mains elle balaye les larmes qui s'échappent de ses yeux. Elle se remet d'aplomb et puis elle se dit qu'il faut qu'elle se reprenne en main. Il n'est plus question d'Henri, tout est terminé avec lui, il a mis fin à leur idylle alors il doit en payer les conséquences. Amélia se dit alors qu'elle doit se concentrer sur le bénévolat et sur ses études. Elle n'a pas le temps pour s'amouracher de qui que ce soit et cela est mieux ainsi. "Henri et moi c'est fini", ce dit-elle à elle-même dans un quasi murmure. Carter ne peut l'entendre. Elle décide aussi de mettre fin aux recherches via un détective privé. Cela n'en vaut plus la peine. Elle lui passera un rapide coup de fil quand elle rentrera chez elle. Sa décision est prise : elle l'oublie et ses sentiments s'en iront avec. Henri a été le premier garçon qu'elle a embrassé, celui avec qui cela a été sa première fois, évidement qu'elle s'en souviendra toujours, mais sans souffrance. Ce sera simplement un moment de nostalgie quand plus vieille elle y repensera. "Je vais arrêter le détective privé." Elle dit alors à Carter. "Cela n'en vaut plus la peine, je dois l'oublier même si c'est dur je m'en remettrais, on s'en remet toujours tu ne crois pas ?" Elle pense alors à l'histoire d'amour de sa petite chérie. Cela fait écho dans son esprit. "Si tu l'aimes ça risque d'être difficile de ne pas succomber. Tu ne peux pas couper les ponts non plus ..." Elle se mordille la lèvre inférieure, réfléchissant à une solution pour Carter. "Je ne sais pas trop quoi te dire, je ne suis pas douée dans les histoires amoureuses, avec moi elles finissent toujours mal." Elle hausse alors les épaules et lui dis : "Tu viens chez moi quand tu veux tu sais. Je me sens seule parfois." De la tristesse s'empare de ses yeux. "Dis, tu fais aussi le service ce soir ? Parce que moi oui." Elle la gratifie d'un sourire immense alors que les autres bénévoles discutent entre eux.