Weakness have consequences [Camille]

You here, that's hell

Le bal avait été une horreur. Maly avait prit de la drogue, pour se sentir moins misérable, et remonter son moral, soit disant que c'était "euphorisant", ouais, si on avait pas bu avant. Au lieu de ça, il avait finit par se retrouver à l'hôpital, il ne sait comment d'ailleurs,  quand il avait ouvert les yeux, on l'avait gentiment informé que ça faisait presque trois semaines qu'il été dans le coma, à cause de ce qu'il avait prit. Il ne se souvenait pas vraiment de la soirée, du moins pas de comment elle avait tournée. Il se souvenait, de Camille et de son cavalier mannequin ou presque, de Shun, un passage qu'il aurait adoré oublié, et pire, des mots échangés avec Camille qui avait finit de rendre sa soirée pire que misérable. Et puis voilà, trois semaine de perdu dans sa vie. Il n'avait pas grand chose à faire en ce moment, a part attendre que les medecins le laissent partir. Alors Maly dormait sagement dans son lit. Quand il ouvrit les yeux, il vit un petit brun dans la pièce. Il ne prononça pas un seul mot. Les médecins lui avaient dit qu'il devait se reposer, et laisser le temps au temps pour que son esprit soit moins confus, et qu'il puisse remarcher normalement, sans canne. Alors il ne voulait pas dire quoi que ce soit, de peur que Camille et lui se disputent à nouveau. Il se contenta de le regarder, et ce type était vraiment beau, ça devrait être interdit. C'est tout ce à quoi il arrivait à penser, le reste lui passait au dessus.

«.»

Lorsqu’il avait franchi la porte de sa chambre, son cœur s’était serré en voyant le corps du blond allongé sur son lit. Il ne savait pas ce qui avait bien pu arriver pour qu’il se retrouve  ici, du moins il voulait continuer à le nier. Il ne voulait pas y penser. Quand il avait appris que Malachy était dans le coma, il avait bien eu du mal à rester impassible. Même s’il était en colère contre lui après ses révélations, jamais Camille ne lui aurait souhaité une chose pareille. Pendant trois semaines, il avait fait de son mieux pour lui rendre visite, la plupart du temps lorsqu’il n’y avait personne. Un léger soupire franchit ses lèvres alors qu’il s’était enfin installé sur une des chaises espérant que le blond se réveillerait. Qui sait, peut-être qu’il l’enverrait sur les roses et lui dirait de se tirer de sa chambre. Et Camille pouvait parfaitement le comprendre, leur dernière conversation avait été houleuse. Ce serait mentir de dire que le jeune brun n’avait pas réfléchi à cette question mais il avait arrêté de s’en préoccuper au moment pile où il avait su où se trouvait le plus vieux. Il n’aimait pas forcément les hôpitaux et il prenait son courage à deux mains pour y rester le plus longtemps possible. Même lorsque la personne que l’ont souhaité voir dormait. Plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas de suite que l’autre garçon était réveillé et il eut un léger sursaut quand il croisa son regard. Un sourire peu sur de lui franchit alors les lèvres, il était heureux de le voir et en même temps angoissé par l’idée de prendre la parole. « Hey.. » Super introduction, vraiment, il se félicitait pour tant d’éloquence de sa part. « Comment tu te sens ? » dit-il en se mordillant la lèvre, attristé. Il ne savait pas comment réagir, lui voulait juste se lever de cette fichue chaise et le serrer fort dans ses bras.

You here, that's hell

Maly avait l'habitude des hopitaux. Pas parce qu'il avait souvent des problèmes, d'ailleurs il n'était jamais venu pour lui. Non il venait souvent pour les autres, pour les occupés, les faire sourire et penser à autre chose pendant quelques temps. Et aujourd'hui mieux que n'importe quand, il comprenait d'autant plus l'intérêt de ce qu'il faisait. Il s'ennuyait à longueur de temps quand personne n'était là. Son esprit était trop perturbé pour réussir à se concentré et lire quoi que ce soit, et à part vagabonder dans le couloir, chose qu'il ne pouvait pas vraiment faire en ce moment non plus, les options étaient très limités. Les infirmières n'étaient pas sexy, les infirmiers non plus, ça tenait plus de la prison morne et morose que d'autre chose. Alors il était content quand ses yeux se sont ouvert sur un petit brun qu'il connaissait bien. Il n'avait rien dit, attendant de voir comment les choses tourneraient, incapable d’émettre une pensée cohérente. D'ailleurs il s'entendit répété bêtement « hey» Déjà qu'il avait pas beaucoup de neurones, il devait avoir grillé les seuls qui lui restaient. Décision stupide. « Tu es vraiment beau. » Malheureuse phrase qui était sortie toute seule, foutu cerveau incapable de penser autre chose, et foutue bouche qui semblait marcher toute seule. La question mit quelques temps à trouver une réponse, Maly semblait vraiment au ralentit la brume et le ce réveil n'aidaient en rien. Il avait du mal à trouver quelque chose pour répondre à la question de Camille, et il lâcha pour toute réponse. « Abruti. » Magnifique qualificatif qui marchait aussi bien pour son état mental, que pour le sentiment qu'il ressentait de s'être mit dans cette situation. Il soupira, rageant contre lui-même, cherchant un autre mot qui lui irait bien. « Dans le brouillard» Il se félicitait lui-même de cette trouvaille. On ne lui donnait rien, encore heureux, mais apparemment le coma laissait souvent un état confus, et ça Maly détestait vraiment ça. Il ne pouvait pas penser clairement, ni marcher simplement. Et tout ce qu'il arrivait à faire en voyant Camille, c'était penser à quel point il était beau. Alors soit, il allait rester là, à regarder Camille comme un gamin regarde une glace en pleine été, toute façon il avait sûrement la même tête affreuse et louche que d'habitude.

«.»

La dernière fois qu’il avait mis les pieds dans un hôpital avait lors de sa tentative de suicide et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il avait horreur de ce bâtiment blanc. Et pourtant, c’était bien lui qui était assis sur une chaise à attendre qu’un certain blond veuille bien se réveiller. Peut-être qu’il était venu pour rien. Il n’allait sûrement pas ouvrir les yeux et Camille repartira, les mains dans les poches sans avoir eu l’occasion de parler. Le jeune homme se passa une main dans les cheveux, lui qui pensait pouvoir passer des vacances tranquille et bien, il s’était trompé. A l’heure qu’il est, il aurait dû déjà être arrivé à Paris et être entrain de profiter de sa famille maternelle mais c’était loin d’être le cas. Il ne regrettait pas son geste, il n’aurait guère pu prendre l’avion en sachant dans quel état se trouvait Malachy.  Plongé dans ses pensées, il n’avait même pas remarqué que l’autre personne présente dans la chambre avait enfin décidé d’ouvrir les yeux et lorsque cela fut le cas, un sourire apparut sur ses lèvres.  Il ne put s’empêcher de froncer les sourcils face à son compliment. « … Merci ? Mais je crois que tes cachets font encore effet, je dois avoir une tête horrible. » dit-il ne pouvant gâcher non plus son amusement. Certes, c’était étrange d’entendre ça de la bouche de quelqu’un qui venait à peine de se réveiller. Son froncement de sourcils fut accentué lorsqu’il l’insulta d’abruti, du moins il prit comme une insulte pour lui. « Je vois que même à l’hôpital, tu restes aimable, ça fait plaisir de voir que les choses n’ont pas changé.. » Même s’il était un peu vexé de s’être fait insulté alors qu’il venait de lui rendre visite, il était tout de même soulagé de le voir les yeux ouverts. « Ce n’est pas étonnant, tu n’as pas arrêté de dormir monsieur le dormeur. » Surement du aux médicaments ou au contrecoup. Camille essayait de garder son sourire mais il ne pouvait s’empêcher d’être inquiet. Un coma, ce n’était pas rien. Il se leva de son siège, un peu les jambes engourdies et vint s’installer au bord du lit, faisait attention à être assis sur le lit et non pas d’écraser les jambes de Maly. « Tu m’as fait peur.. » murmura-t-il en soupirant doucement.

You here, that's hell

Les choses étaient compliquées entre eux. Normal, ça faisait souvent pas vraiment plaisir aux gens de découvrir que l'autre était une pute. Et puis là avec ça, Maly s'en serait bien passé. Il avait l'air de quoi? D'un pauvre débile qui avait essayé de mourir? Ou un débile drogué qui savait plus où il en était dans ses doses? Ou d'un pauvre type qui était pas foutu de se supporter tout seul. Aucune de ses propositions n'étaient joyeuses, heureusement qu'il avait pas vraiment réfléchit à tout ça, sinon il se serait pas mieux sentit que pendant le bal. « t'es toujours beau. » Décidément, fichu cerveau qui pensait pas à autre chose qu'à ça. Vous me direz au moins il a de quoi s'occuper les yeux, c'est au moins ça, et pis Cam était toujours agréable à regarder, même avec sa "tête horrible". Maly soupira doucement, le brun prenait ça comme une insulte, fallait s'en douter. « Abruti. C'est mon sentiment. Pas une insulte.» Même si Maly ne voulait pas être à l'hôpital, il était quand même bien content de voir son beau Camille en ce jour. Il ne lui criait pas dessus, pour l'instant, et ne lui faisait pas spécialement de reproche, du moins, Maly le prit comme tel. Alors il en souriait. « Fallait m'embrasser pour que je me réveille. Tu connais pas tes classiques. » Faut croire que les conneries sortaient plus aisément que des phrases sensée. Mais tant pis, il était content que Camille soit là, même si, ça ne changeait rien? Au fond, il ne voulait pas savoir, il voulait juste profiter de sa présence, encore plus quand Cam s'approcha pour s'asseoir non loin de lui sur le lit. Maly était un peu gêné de ce que Camille venait de lui dire, il regarda ailleurs, soupirant simplement « désolé, c'était pas voulu. »

«.»

Camille n’arrêtait pas de jouer avec ses mains, il ne savait pas trop comment agir maintenant que le blond avait les yeux ouverts. Il appréhendait un peu sa réaction, soit il ne lui parlait pas et cela allait être encore plus gênant pour lui, soit il lui disait de partir. Après tout, il y aurait de quoi, la dernière fois, il avait été dur avec ses propos mais il ne les regrettait néanmoins pas. Il avait été pas mal chamboulé et il avait été franc, il aurait très bien pu cacher son ressenti et faire comme si ça ne l’avait pas affecté. Mais cela n’avait pas été le cas. C’était beaucoup trop d’un coup pour un jeune homme comme lui. Sauf que Maly étant Maly, il ne réagissait pas de la façon dont s’attendait le brun. Un petit rire s’échappa de ses lèvres face à ce compliment et il se retint de rouler des yeux, devant ce genre de bêtises qui pouvaient sortir de sa bouche. « Et toi, tu as toujours besoin de lunettes à ce que je vois. » Un sourire apparut sur ses lèvres même si celui-ci avait disparu face à cette insulte. C’était toujours agréable de se faire traiter d’abruti sans en connaître la raison. « Ne dis pas ça, tu es loin d’être un abruti ! » Il ne supportait pas qu’il se dénigre de cette façon. Il pouffa en écoutant ses paroles. « Bien sûr que je les connais mais cela ne marche qu’avec les princesses et à ce que je sache, tu ne l’es pas. Ou alors tu m’as caché des choses mais cela ne m’aurait pas dérangé de le faire… » dit-il avec un petit sourire, secouant légèrement les épaules. Si tout se passait comme dans les classiques, la vie serait beaucoup plus simple. Quoi que cela deviendrait ennuyeux à force sûrement, genre tu rencontres quelqu’un dont tu tombes amoureux et voilà qu’une semaine après tu es marié et tu vécus heureux pour le restant de ta vie. Tellement pas crédible. Il n’y avait que les enfants pour y croire. Camille se décida de le rejoindre au bord du lit avant de prendre la parole. « C’est pour me rassurer que tu dis ça ou c’est la vérité ? » dit-il d’une petite voix.

You here, that's hell

La dernière conversation avec Camille avait été très loin d'être la plus sympathique. Et pourtant avec leurs passé, ils avaient déjà eut des conversations horribles, mais faut croire qu'ils étaient capable d'atteindre des sommets tout les deux, et il y avait beaucoup de matières avec un type comme Maly. Il sourit doucement, haussant les épaules. « Les lunettes sur moi c'est très laid. »Il y a des gens ils ont une tête à lunette, lui non, et pis fallait pas chercher à comprendre, le cerveau du blond semblait avoir du mal à être bien branché en ce moment. Il lâcha un soupire, décidément Camille avait du mal quand il lui parlait. Il prit quelques secondes avant de lui répondre, pour essayer de trouver une phrase qui dissiperait ce foutu malentendu. « Abruti, dans le brouillard, c'est pareil. J'ai du mal Cam'. » Il lui aurait bien dit de faire un effort pour comprendre ce qu'il disait. Mais Maly n'avait aucune envie de se lancer sur ce terrain, il ne voulait pas de dispute, toute façon il aurait pas les ressources pour se disputer. Maly l'écouta parler, et il se contenta de hocher bêtement la tête, feintant un sourire, à vrai dire il n'était pas sûr d'avoir tout suivit. Des fois il se détestait, c'était si enrageant cet état de merde, mais c'était de sa faute, alors il ne pouvait pas faire grand chose à part attendre sagement que ça revienne dans la normal. Et la question de Camille, l'attrista un peu plus. Est-ce qu'il avait fait exprès? Pour le peiner? Maly ne se souvenait pas vraiment de tout ça, mais il se voyait mal prendre de la drogue, juste pour enquiquiner Camille, et encore moins frôler la mort pour jouer les intéressant. Il le regarda dans les yeux, avant de répondre.« Le suicide n'est pas, et n'a jamais été une option. Cela va à l'encontre de tout ce en quoi je crois. » Du moins tout ce qu'on lui avait apprit, et tout ce à quoi Maly se raccrochait bêtement depuis des années. Il baissa le regard néanmoins avant d'ajouter. « La drogue c'est mal. » Et lui mieux que n'importe qui le savait très bien. Il en avait vu des gens se détruire à petit feu avec cette merde au centre de détox, et il avait encore bien du mal à comprendre pourquoi il en avait prit. Une question le taraudait, entre deux émerveillement sur la beauté de Camille. « Tu m'en veux, pour tout? »

«.»

Il fallait vraiment qu’un drame arrive pour que Camille prenne le temps de réfléchir à tout ce qui s’était déroulé pour y voir plus clair. Avant, il n’y avait que la rancœur et la colère qui régnaient en lui. Puis lorsqu’il avait appris pour son accident, il avait perdu pied. Il ne préférait même pas imaginer s’il ne s’était pas réveillé de son coma. Après tout, ce genre de cas pouvait soit durer quelques jours comme quelques années. Maly aurait très bien pu ne jamais se réveiller ou même mourir. Non, ses pensées ne devaient guère aller sur ce terrain. Maintenant qu’il l’avait devant les yeux, il était soulagé de le voir en pleine santé, du moins les yeux ouverts. Parce qu’il n’était pas sûr que son cerveau soit tout à fait en marche face à ses compliments. Il roula des yeux avant de rétorquer. « Tu n’es pas objectif ! Je veux te voir avec des lunettes pour pouvoir le juger par moi-même. » dit-il avec un petit sourire. Décidément entre un qui était dans le brouillard et l’autre dont le cerveau ne fonctionnait qu’à moitié, cela risquait d’être difficile à se comprendre. « Désolé, je joue avec les mots. C’est juste que je ne sais pas trop quoi dire… Je suis simplement heureux de te voir les yeux ouverts. »

Camille jouait avec ses mains, comme si cela pouvait l’aider à se sentir à l’aise. Il n’avait pas envie de dire une bêtise et qu’une dispute en plein hôpital n’éclate. Le jeune homme baissa les yeux lorsqu’il mentionna le suicide, pour le coup cela le touchait plus ou moins étant donné que lui n’avait pas hésité à avoir recours à cette issue de lâcheté suite aux nombreuses disputes dont il avait été témoin. « Parfois, on peut aller à l’encontre de tout ce qu’on croit juste pour oublier, tu sais ? Mais, ça me rassure de savoir cela. On ne s’était pas quitté en bons termes la dernière fois…, alors j’ai pensé que c’était de ma faute. » Se sentir coupable ? Oh que oui et la douleur qui ressentait au creux de l’estomac le démontrait bien. Il ne put s’empêcher de pouffer face à ses paroles. « Je suis content de te l’entendre dire. » dit-il en hochant la tête avant qu’il ne se lève et aille le rejoindre au bord du lit, prenant soin de ne pas écraser ses jambes. « Je te mentirais si je te disais que non.. Je ne peux pas oublier si facilement ce qui a été dis mais j’ai compris que tu n’avais pas eu le choix et que j’aurais du faire un effort pour le comprendre. Après oui je t’en veux pour avoir pris ces cochonneries et si tu n’avais pas été à l’hôpital, je t’aurais surement giflé juste te remettre les idées en place. Et aussi pour me défouler parce que j’avais beau être en colère encore contre toi, ça ne changerait rien à ce que je ressens ni à la peur que j’ai eu quand j’ai appris la nouvelle.. »  

You here, that's hell

Maly avait un plus gros problème que le coma. Et il le savait très bien. Le problème? Camille. Camille qui ne voulait plus lui parler. Du moins c'est ce que se souvenait Malouche. La dernière conversation n'avait pas été joyeuse, et pour l'instant le blondinet était bien content de pouvoir avoir Camille dans cette pièce avec lui, et discuter calmement, même si il n'était pas sûr que ça change quoi que ce soit à leur relation maintenant. Il lui fit un vague sourire en lui disant doucement. « si tu veux. Un jour.» Mais Maly n'avait nullement l'intention d'en mettre tout court. Il avait une tête bizarre avec, et il détestait ça. Il sourit doucement à nouveau en entendant Cam' lui dire qu'il était content qu'il soit réveiller et Maly lui dit. « Je suis content de te voir. » Ce qui était vrai, même si il appréhendait toujours le moment où ils allaient finir par se disputer. La discussion prit un tournant que Maly n'aurait pas voulu engagé, mais c'était trop tard. Il eut une petite grimace. C'était de la faute de Camille, mais simplement parce que Maly lui avait tendu le bâton pour se faire battre, et il le savait. Il soupira doucement. « Je sais. J'ai pris de la drogue. Je hais ça. » Il n'avait pas envie de lui dire que c'était à cause de leurs conversation, il ne voulait pas qu'ils se disputent, mais cacher la vérité n'était jamais bon, il le savait très bien. « C'est un peu, de ta faute. Un peu. Je crois que je m'étais jamais sentit, aussi.. Insignifiant et minable de ma vie. Mais je suis le seul responsable, je sais. » Il fit une courte pause « J'ai juste oublié à quel point, la drogue et l'alcool ne font pas bon ménage. » Maly avait une curieuse façon de parler de ça. Comme si ce qu'il regrettait le plus c'était juste le coma, pas la drogue, pas son travail. Alors qu'en réalité, il s'en voulait terriblement, surtout parce qu'au fond il le savait très bien, si il s'était assumé, rien de tout ça ne serait jamais arrivé, et ça le bouffait de l'intérieur. Et la réponse à sa question, étant un peu longue, Maly eut du mal à tout comprendre, pour le moment, heureusement que ses oreilles fonctionnaient bien, il pourrait comprendre plus tard, si jamais son cerveau voulait bien faire une pause dans cet état merdique. Alors tout ce que Maly trouvait à répondre à Camille, ce fut un « D'accord » assez bas, puis rien. Après tout, Camille pouvait maintenant partir si il le voulait, Maly allait bien, alors autant ne pas faire traîner les choses. Il ajouta quand même. « Je.. Je vais bien maintenant.» Sous-entendu "si tu veux partir, fais-le". Maly n'avait toujours pas compris que Camille l'aimait et qu'il avait voulu être là ? Non. Mais déjà un Maly normal aurait pas vraiment compris, mais là, il passait complètement à côté des choses. D'ailleurs, il regardait plus Camille, s'attendant bêtement à ce qu'il s'en aille, essayant de se préparé à son départ. Maly est con.

«.»

Se passant une main dans les cheveux, il émit un léger soupire. Camille ne savait pas comment réagir face à Maly parce que d’une minute à l’autre, l’ambiance entre eux pouvait changer. Il suffisait d’un mot prononcé qui était de trop pour que les choses s’enveniment. Et il n’avait guère envie d’une dispute aujourd’hui surtout pas dans un hôpital. Si jamais ils haussaient la voix, nul doute qu’une infirmière pourrait les entendre et le virerait sur le champ sous prétexte de déranger le malade. Le brun n’avait franchement pas envie de se faire virer alors il allait devoir tourner sept fois la langue dans sa bouche avant chaque prise de parole pour être sûr de ne pas créer de tension. « J’espère que tu tiendras parole sinon je te forcerais à les mettre, tu peux me croire. » dit-il avec un petit sourire avant qu’il ne lui avoue que cela lui faisait plaisir de le voir les yeux ouverts. Qui dirait le contraire en même temps ? Mais c’était la vérité puis s’il s’en moquait bien, il ne serait pas ici. Il serait sûrement retourné dans sa petite capitale française ne se souciant guère de lui mais c’était loin d’être le cas. Il finit doucement par soupirer. « Moi aussi, tu ne peux pas savoir à quel point. » Parce que oui, il s’était fait du souci le petit. Surtout qu’il devait sûrement avoir sa part de responsabilité dans ce geste si ce n’est plus. « Au moins, ça a eu le but de te dégouter encore plus.. »

Le nœud dans son estomac se serra douloureusement quand Maly lui avoua que c’était de sa faute. Non pas qu’il l’ignorait mais l’entendre de sa voix faisait encore plus mal. Il baissa les yeux, regardant le sol qui lui semblait si fascinant à cet instant. « Je suis désolé. J’aurais mieux fais de me taire ce jour-là. J’étais en colère contre toi mais cela ne me donnait pas le droit de te juger. Je suppose que je devais être un peu jaloux… Mais sache que tu es loin d’être insignifiant et encore moins minable ! » dit-il en jouant avec ses doigts. Seule activité qu’il avait trouvée alors qu’il était stressé. Qu’est ce qu’il fallait faire dans ce genre de cas ? Et comme à son habitude, Camille se mit à parler, parler sans doute un peu trop. Le monologue, c’était son truc. Pire qu’une fille par moment. « Tu es sûr, vraiment ? Ils t’ont donné une date de sortie ? » Ce n’était pas simple de trouver un sujet de conversation, dans un tel endroit et encore moins après ce qui venait d’être dis mais Camille n’avait pas envie de partir. Mais peut-être que Maly lui avait envie de le voir quitter sa chambre et être tranquille. « Tu n’es pas trop fatigué ? »