ANDREA ❣ La belle et le clochard. Nouvelle version ?

Parce que je n'y arrivais toujours pas, ce soir, j'avais encore bu. C'était plutôt modéré, je riais facilement, je faisais des gages complètement débiles de la même façon. Mais le principal, c'était que j'étais bien. Entourés par quelques nouveaux amis, on s'amusait à se donner des bêtises à faire. On était pas très fin, mais on rigolait bien et on était pas très bruyant, on pouvait s'amuser ainsi pendant des heures. D'ailleurs, des heures pendant lesquelles je m'amusais à faire des choses bêtes, mais ce fut pire encore lorsque je reçus le "défi". Bon... Damian, je suis cool avec toi ce soir. Je ris. Azzyyy ! J'ai pas peur ! dis-je en riant de plus belle. J'avais vraiment peur de rien. Tu vas... nous faire quelques mètres dans la rue principal... pour l'instant, ça me semblait facile, à ce que je croyais. mais ça en caleçon! Et je suis cool, d'hab... je demande à ce que la personne soit nue. ah ah... L'un d'eux me tapota le dos en rigolant, c'était vraiment un défi assez corsé mais vu l'état actuel, il m'aurait dit nu, je l'aurai fais pareil. Sans un mot, j'enlevais mon short, ma chemise et je me baladais en boxer dans la grande rue. Je faisais mon fier, j'avais la chance d'être quelqu'un de plutôt sportif, donc bien bâtit. Des filles me regardent, très intéressée, elles laissèrent leur numéro de téléphone sur mes avant-bras étant donné que je n'avais pas la possibilité de garder un papier. Je faisais un signe d'adieu à l'une des filles que je croisais et c'est alors qu'en reprenant mon chemin, mon rire s'effaça soudainement. Je pouvais me faire décapiter rien que pour la tenue que j'arborais devant elle, mais elle risquait de se charger de ça seule... Cette fille, c'était une princesse... c'était... Andrea... tu... Quelle surprise. Je devrais fuir, mais j'étais trop heureux, trop..."gai" pour penser au moment où elle me tirerait possiblement les oreilles. J'essayais de faire un sourire charmeur, mais c'était pas facile... Tu es resplendissante ce soir! dis-je spontanément.

« Elle est là ! Princesse Andrea ! » Eh zut, pensais-je intérieurement en reculant aussi vite que j'étais rentrée dans ce pub, alors que je voyais deux journalistes qui me reconnurent aussitôt. Bien entendu, ils savaient que j'étais là, puisqu'ils surveillaient India aussi. Quelle galère, de ne pas pouvoir être incognito même lorsque je me trouve aux Etats Unis. Certes, à Londres, ce n'étaient pas deux, mais vingt paparazzis qui me couraient après, et en courant bien, je parvins sans mal à semer les deux trouble fête. Je n'avais vraiment, vraiment pas envie d'avoir à répondre à leurs questions débiles qui tournaient toujours au même d'ailleurs. Les amours, les études, l'avenir, mon futur rôle de reine, blabla.. J'avais l'impression de me répéter et c'en était insupportable. Au bout d'un moment, je m'arrêtais de courir, épuisée. Courir sur des talons aiguille est tout un art que j'ai appris à maîtriser, non sans y prendre du temps. Alors que je traversais la rue principale de Jay pour retourner vers le Summer Camp, je m'arrêtais net au tournant de la rue en me retrouvant en face de ... Damian Kovalevski en caleçon ? J'en entrouvris légèrement les lèvres de surprise, avant de froncer les sourcils en voyant des tonnes de numéros de téléphone sur ses bras. Monsieur faisait le paon en caleçon, sympathique ! Je jetais un coup d'oeil rapide derrière moi, au cas ou les deux boulets m'auraient suivis. Pitié, pas de photo intimidante. Andrea... tu... Je ..? J'attendais une réponse, posant une main sur ma hanche, mais il était visiblement complètement ivre, et avait bu bien plus de verres que j'en avais bu dans ce pub dont je sortais. Tu es resplendissante ce soir! Me balança-t-il d'un air charmeur presque grotesque vu combien il semblait bourré. « Damian Kovalevski, qu'est ce que tu fais au milieu de la rue dans cet accoutrement ? Tu es saoul ma parole ! » Je m'approchais de lui d'un pas décidé pour l'attraper par le bras et le tirer dans une ruelle annexe de la rue principale, histoire que des passants outrés n'appellent pas la police. « Dam tu veux te faire arrêter par la police ou quoi ? T'es dingue ? » J'attendais des explications, même si je savais qu'aucune explication ne serait valable à mes yeux.

J'avais simplement l'air d'un gros nigaud dans cette tenue, mais l'alcool me faisait oublier le ridicule de la scène. Mais Andrea me le rappela bien vite. J'étais grotesque, je le savais mais de toute manière, je n'étais pas tombé plus bas. Mon sourire charmeur ? Aucun effet. Mais vraiment, aucun. « Damian Kovalevski, qu'est ce que tu fais au milieu de la rue dans cet accoutrement ? Tu es saoul ma parole ! » Et bêtement, mes rires étaient revenus comme par enchantement. J'étais à la ramasse, je ne pouvais rien faire face à Andrea. Elle me désarmait trop facilement à chaque fois. Ce n'était pas d'un coup de baguette depuis qu'elle était revenue que j'allais changer si vite, même si au fond, je ne voulais pas de la vie que je menais. Et, je savais qu'Andrea ne la voulait pas pour moi. La preuve, je n'avais pas eu le temps de faire autre chose qu'elle me tira dans une ruelle. N'importe qui de bourré prendrait ça pour une invitation, mais je n'avais bu que quelques verres pour être joyeux, mais pas plus, et Andrea... c'était pas n'importe qui pour moi. C'était mon amie d'enfance, une princesse, rien à avoir avec les filles que je traitais sans cérémonies à chaque fois. « Dam tu veux te faire arrêter par la police ou quoi ? T'es dingue ? » J'étais vraiment "out". Nah mais... ça risque pas! De un parce que tu es la police à toi toute seule, et de deux... parce que je suis trop beau pour me faire embarquer... sauf par des jolies filles... Je ris bêtement avant de perdre mon sourire. Je le savais que je le regrettais ce que je venais de faire, juste parce qu'elle m'avait vu comme ça. Je me comportais pas comme un ami de la princesse mais comme un clodo dont la princesse avait pitié. J'entourais les épaules d'Andrea pour la serrer doucement contre moi. Heee ... je suis content de te voir, Andy-ché-rie... Etreinte qui ne dura pas longtemps car je vis un de mes potes qui me fit signe. Je descendais ma main pour prendre la sienne. Allez, viens, on va s'amuser! Je crois qu'il reste encore... euh... des bières! J'étais pas moi-même, j'étais dans un autre monde, et j'y invitais Andrea, en la tirant légèrement vers l'autre coté de la rue pour rejoindre mes "potes", bien que je les connaissais presque pas. L'alcool rendait idiot toute manière.

Plus ivre, tu meurs. Damian empestait la bière, je le sentais presque à deux mètres de lui, et encore plus lorsque je l'ai attrapé par le poignet pour l'éloigner de la rue principale et ainsi éviter qu'il ne se ridiculise d'avantage ... Et moi avec. Si je terminais à la une d'un tabloïd avec un type a moitié nu, j'étais bonne à retourner à Londres enfermée dans ma chambre par mon père et ma grand mère illico presto. Alors que je lui demandais s'il voulait se faire arrêter par la police, tout ce qu'il trouva à me rétorquer, mort de rire, fut : Nah mais... ça risque pas! De un parce que tu es la police à toi toute seule, et de deux... parce que je suis trop beau pour me faire embarquer... sauf par des jolies filles... J'ouvris de grands yeux ronds en essayant d'assimiler ce qu'il venait de me dire. Il venait de me qualifier de police à moi toute seule ou je rêvais ? Je secouais la tête en tentant de faire comme si je n'avais rien entendu « T'es ridicule .. T'empestes la bière tu sais pas ce que tu dis .. » J'essayais de trouver une justification à ses actes, mais la seule conclusion était que je n'avais pas mon ami devant moi, mais plutôt son ombre dévastée par l'alcool. Avant que j'aie eu le temps d'ajouter quoi que ce soit, je sentis les bras de Damian autour de mes épaules, et je restais figée, écartant simplement les bras sans bouger d'un pouce. Heee ... je suis content de te voir, Andy-ché-rie... Je m'apprêtais à essayer de lui parler pour comprendre ce qui n'allait pas, quand j'entendis une voix masculine qui appelait Damian. Il se retourna vers un type, et m'attira vers l'extérieur de la ruelle en prenant ma main. Allez, viens, on va s'amuser! Je crois qu'il reste encore... euh... des bières! Je m'arrêtais de marcher d'un coup, serrant sa main pour qu'il comprenne que lui aussi devait s'immobiliser. « Quoi ? Non ! Tu les connais d'où ces types ? » Ils n'avaient pas vraiment la tête des amis habituels de Damian, non, vraiment pas. Et une princesse en colère, avec de l'alcool dans le sang, ça fait deux fois plus de dégâts. Je lâchais la main de Damian : « Tu bouges d'ici et j'appelle les flics pour tapage nocturne. Quand à vous ... » Je me tournais vers l'inconnu que je pointais du doigt d'un air farouchement énervé, et j'avançais jusqu'à pointer mon doigt sur son torse : « Disparaissez de ma vue, et retournez avec vos potes de beuverie faire les cons ailleurs. Damian ne retournera pas avec vous tant que je serais là. » J'avais dis ces derniers mots d'un ton ferme, ne laissant place à aucune négociation.

On montrerait une vidéo de la scène qui se présentait actuellement à " l'ancien Damian", il n'en croirait pas les yeux. Et en fait, je ne me rendais pas compte de ce que je faisais à l'instant même. Je m'embarquais dans un jeu dangereux, tel un aveugle sur une autoroute. Andrea était la seule lucide ce soir. J'étais devenu comme un petit chiot devant sa maitresse, un chien errant devant la fourrière, perdu dans ma fuite. J'y embarquais même la jolie "Lady" vers ses sales chiens qui m'accompagnaient. Je la sentais résister, je la regardais perplexe. « Quoi ? Non ! Tu les connais d'où ces types ? » Je pris mon temps pour réfléchir, même beaucoup de temps car quand j'eus enfin trouver ma réplique : "Je sais pas", Andrea prit les choses en main. Mais d'un style que je n'avais jamais connu de sa part, étant donné que les choses ont changés depuis le temps. Elle me surprit beaucoup. « Tu bouges d'ici et j'appelle les flics pour tapage nocturne. Quand à vous ... » Et le pire dans tout ça ? Je lui obéissais. hm...ok.. C'était comme une voix de raison, encore plus forte que l'alcool, je me dirigeais alors vers les gars pour reprendre mes affaires. Andrea entama de plus belle. Je venais à peine de remettre mon pantalon que je me tournais les yeux vers elle, face au mec qui m'avait appelé. « Disparaissez de ma vue, et retournez avec vos potes de beuverie faire les cons ailleurs. Damian ne retournera pas avec vous tant que je serais là. » Ce que je pouvais avouer, c'était qu'elle avait beaucoup de courage pour faire face à un mec bourré, plus grand qu'elle et aussi, la belle faisait preuve d'une grande loyauté envers moi. Je ne serais pas aussi ... bourré, je l'aurais surement admiré pendant de longues minutes face à cette scène. Je ne prenais pas le temps de reboutonner ma chemise, et je retournais vers eux. Puis finalement, je me souvenais qu'elle m'avait dit de partir... elle ne m'avait pas précisé avec elle, je devais peut-être lui faire trop honte vu ce qu'il venait de se passer. Je disais "Au Revoir" à ceux qui étaient encore assis, A bientôt. et je prenais la direction inverse. Seulement, après quelques pas, des mots suspects, des exclamations que j'avais l'impression de ne pas devoir aimer me firent retourner, pour voir la scène qui se passait devant moi. Je ne savais pas trop ce qui se passait, mais même saoul, mon instinct protecteur se réveilla. Hey! Qu'est ce qu'il se passe?! dis-je dans leur direction, en me rapprochant à grand pas. C'était une fille, une princesse, pas une fille de la rue qui savait faire face à un mec comme ça. J'étais vraiment idiot. Je n'étais plus qu'à quelques mètres, puis le néant... avant de le chopper par le col...

J'étais folle de rage, à l'idée que Damian puisse même envisager l'idée d'aller rejoindre ces sales types totalement ivre. Je m'étais dirigée d'un coup vers le type qui était venu chercher Damian pour le menacer comme je le pouvais du haut de ma petite taille. Même perchée sur mes talons, le type me dépassait d'une bonne tête, et j'étais sûre que d'un bras il pouvait me porter pour me dégager hors de sa vue. « Ca va on rigolait juste .. » Se défendit le type avec une moue boudeuse. Il sentait deux fois plus la bière que Damian, et je n'avais rien à faire de ses justifications. Il me répugnait simplement. De son côté, Damian était en train d'enfiler son pantalon et sa chemise, et je surveillais du coin de l'oeil qu'aucun de ses "potes" ne le tente encore avec une quelconque bouteille de je ne sais quoi. Je n'aimais pas du tout cet environnement, moi qui ai toujours baigné dans le luxe et la bonne conduite, je devais même avouer que sous mes airs autoritaires, la situation me faisait un peu peur. Je ne quittais pas du regard le type qui reculait avec un air faussement coupable lorsque la voix de Damian parvint à mes oreilles A bientôt. Je tournais la tête dans la direction du jeune homme qui s'éloignait de nous, et je tournais totalement mon corps dans sa direction, prête à lui emboîter le pas. « Attends Dam.. » Je m'arrêtais en plein milieu de ma phrase quand je sentis des mains posées de chaque côté de ma taille, me tirant en arrière. « T'es pas obligée de nous laisser toi ..» Je fis volte face pour pousser comme je pouvais le type « Non mais ça va pas la tête ? » M'écriais-je d'un coup, outrée, mais le type tenait plutôt bien mes hanches, et ça ne me plaisait vraiment, vraiment pas. Je continuais d'insister pour qu'il me lâche, jusqu'à ce que j'entende encore une voix : Hey! Qu'est ce qu'il se passe?! En moins de deux, le type me lâchait, et la large silhouette de Damian se posait devant moi, alors qu'il empoignait le type qui faisait son malin deux secondes plus tôt. Paniquée, je tirais sur sa chemise. Même ivre, il venait me sauver. « Dam .. Damian, viens, on s'en va .. Il faisait juste son malin, on s'en va s'il te plait ! » Je reculais en le tirant, je ne voulais pas qu'il se fasse du mal, surtout sachant qu'il n'était pas dans son état normal.

Quand je vous dis que ce n'est pas n'importe quelle princesse, c'est que c'est la vérité. Andrea était mon amie d'enfance, j'avais toujours été protecteur envers elle comme je l'avais été avec mes soeurs et...Charlotte. Mais l'idée de mon ex petite amie ne me vint pas à l'esprit, bien trop embrumé et aussi... bien trop en colère que l'on touche à l'une de mes amies, surtout une amie comme Andrea dont j'étais proche depuis très longtemps. J'avais entendu ses mots, il avait osé toucher et même il voulait la garder. J'étais peut-être ivre, mais à ce moment là, le véritable Damian était revenu. Je m'étais -très- vite interposé entre Andrea et le "mec", le tenant fermement par le col de la chemise. Que tu t'amuses avec des ringardes, des pétasses qui ne valent rien, je le conçois. Mais ne t'attaques pas à elle, tu la mérites pas du tout. Comment expliquer la tension? C'était une montée de testostérone pure et dure. Je sentais que l'anglaise était pas du tout rassurée, derrière moi. « Dam .. Damian, viens, on s'en va .. Il faisait juste son malin, on s'en va s'il te plait ! » Mais c'était un peu tard. Le visage de l'homme qui me faisait face commençait à changer d'expression, et soucieux de l'ambiance, les autres se relevaient au cas où il fallait nous séparer. Pas de ma faute si elle demande que ça... Pas le temps de dire plus que ça que mon front s'abbattit violemment sur son nez, je le lâchais par la même occasion pour qu'il tombe à terre. Les autres se rapprochaient soudainement, sans vraiment s'en prendre à moi, même saoules, ils savaient que c'était lui qui était en tort. Eh... confond pas les torchons et les serviettes, okay ?! dis-je en me tournant vers Andrea pour lui prendre la main et m'en aller avec elle. J'avais pas une allure tellement ... prestigieuse, la chemise ouverte sur mon torse, la gueule bien beurré par l'alcool que j'avais consommé, en plus de ça, je trainais avec force une jolie blonde derrière moi et surtout, connue du grand public, bien qu'elle était plus tranquille aux etats-unis, je ne devais pas faire long feu ici. Je marchais jusqu'au Summer Camp, sans écouter Andrea si elle me parlait. La respiration haletante, déterminé pour rentrer, la même colère, la même protection, la même peur de perdre un être cher... C'était pareil que lorsque je m'énervais pour protéger mes soeurs, ou même les personnes que j'aimais, c'était pareil que l'ancien Damian. Mais pour combien de temps encore ? A peine j'avais vu quelques personnes avec un appareil photo de profesionnel que je bifurquais sur une petite ruelle qui nous menait quand même au Summer Camp. D'ailleurs, ce ne fut pas long avant d'arriver devant les portes. Je lâchais sa main pour poser -violemment- mon dos contre un pilier qui tenait le portail. Je voulais me calmer. Elle savait me sortir de mes conneries, mais je faisais le con à chaque fois. Je ne la regardais même plus en face, j'osais pas.

La respiration courte, le coeur battant, j'étais juste morte de trouille. J'avais terriblement peur pour Damian, qui n'était pas dans son état habituel, et visiblement très en colère. Depuis notre enfance il s'était comporté ainsi avec moi, toujours particulièrement protecteur et attentionné, même en étant un peu plus jeune que moi. Et je savais que je ne serais pas d'une grande utilité si je voulais m'interposer entre Dam et ce type que je ne connaissais pas, et que, je venais clairement de le formuler, je ne voulais pas connaître, jamais. Quand, comme moi, on a été habitué à une vie ou tout vous était apporté sur un plateau d'argent, on est pas vraiment comme ces femmes habituées aux climats de rues et aux bagarres entre hommes. En moins de temps qu'il n'en fallait pour dire ouf, Damian s'est alors retrouvé entre moi et le type qu'il tenait fermement par le col de sa chemise. Moi, de mon côté, je m'agrippais de toutes mes forces à la sienne, tétanisée. Que tu t'amuses avec des ringardes, des pétasses qui ne valent rien, je le conçois. Mais ne t'attaques pas à elle, tu la mérites pas du tout. S'il avait pu grogner, j'étais certaine qu'il le ferait. La tension était palpable, et je savais que c'était le moment pour que je le pousse à partir. Mais il ne m'écoutait pas. Et je savais qu'il ne m'écouterait vraiment pas en entendant le type dire : Pas de ma faute si elle demande que ça... Damian fit un brusque mouvement en avant, écrasant son front contre le nez de son adversaire qui partit brusquement en arrière. J'étouffais un cri paniqué, alors que les autres types se regroupaient tous vers l'homme à terre. Eh... confond pas les torchons et les serviettes, okay ?! bouche bée, je gardais le regard rivé sur Damian qui se tourna alors vers moi pour saisir ma main et m'entraîner loin de ces sales types. On aurait dit que l'adrénaline avait retiré la moindre goutte d'alcool de son sang. « Damian .. Damian ! » Rien à faire, je parlais à un mur qui m'entraînait rapidement en direction du Summer Camp. Je ne lâchais pas sa main, je resserrais même mes doigts autour des siens, jetant de rapides coups d'oeil derrière moi par peur que nous ne soyons suivis. Je m'arrêtais en voyant des photographes face à nous, mais le jeune homme m'entraina vite dans une ruelle adjacente pour nous en éloigner avant qu'ils ne nous remarquent. En quelques minutes, nous étions à l'entrée du Summer Camp, déserte, et Damian lâcha ma main pour s'appuyer contre un poteau avec violence. Les traits déformés par l'inquiétude, je me précipitais face à lui pour attraper son visage entre mes mains pour le forcer à me regarder : « Tu n'as rien ? Ma parole ils auraient pu te blesser ! Ta tête .. » Je passais mes doigts contre son front, sourcils froncés. « Je suis sure que tu vas avoir une bosse .. » Je passais nerveusement ma langue entre mes lèvres, avant de murmurer, me calmant légèrement : « Merci .. »

Parce que je ne supportais pas que l'on fasse du mal aux personnes que j'aime, et même le vouloir c'était déjà de trop pour moi, j'avais du mal à retrouver le calme dans ma tête. L'alcool n'y aidait pas du tout, et malgré ça, il fallait que je le reprenne, Andrea venait de me ramener à la réalité, et pour une fois, cette fameuse réalité qui me faisait si mal à chaque fois, c'était sans douleur, sans dépression. C'était d'ailleurs pour ça que je reprenais petit à petit mon calme, ainsi que mon self controle. Je venais à peine de comprendre que j'avais marché la moitié du village pour revenir au Summer Camp. La petite princesse s'inquiétait pour mon état, ça ne pouvait qu'attendrir mon petit coeur, j'étais content d'avoir une véritable amie à mes cotés. « Tu n'as rien ? Ma parole ils auraient pu te blesser ! Ta tête .. » Je souris, je les connaissais assez pour savoir que je n'avais rien risquer, on était trop saoule, les autres tenaient à peine debout. Et puis, ma tête allait bien! Ou peut-être était-ce parce que j'avais bu que j'avais rien mais pour l'instant, ça allait. T'inquiètes pas... murmurais-je en suivant le bout de son doigt sur mon front. « Je suis sure que tu vas avoir une bosse .. » Je ris, elle était adorable à jouer les mères poules, mais je m'inquiétais pas de mon état, si elle m'aurait vu au Spring Break, j'avais été pire que ça. Puis soudainement, un tout autre mot. « Merci .. » me disait-elle dans un murmure. Je levais les yeux vers elle, surpris par ce qu'elle venait de me dire. Je savais pourquoi elle me disait ça, et instinctivement, je posais mes mains sur ses hanches pour la rapprocher de moi, posant mon front contre le sien. Je la regardais droit dans les yeux. Hey... Tu as pas à me remercier, c'est normal que je te protège. Et... c'est moi qui t'a mis dans cette situation. C'est plutôt à moi de te remercier d'être là pour moi. J'aurais surement passer la soirée à boire, à faire des gages stupides, voir si ce n'est plus. J'ai... plutôt merci à toi, Andrea. Ma main remonta un peu plus sur son dos pour que cette fois, la jolie princesse soit entièrement contre moi, ma tête enfouit dans son cou, je la serrai fort contre moi. Avec la marche que je venais de faire, et le temps aussi, je sentais mon esprit devenir plus claire qu'il ne l'était pas depuis qu'elle m'avait remis en place. Je frictionnais alors son bras, essayant de me retenir de partir dans le sentimentalisme pour la remercier. Et alors que j'écartais mon visage, je posais ma main sur sa joue en souriant. Je pense qu'il soit mal venu de te proposer un verre. Mais je peux te raccompagner à ta chambre, si tu veux ? Tu pourras me dire ce que tu faisais toute seule, dans une rue peuplée alors que tu es une jolie princesse très importante pour l'Angleterre. Je la taquinai. Je m'en foutais de son statut, c'était du pareil au même pour moi, c'était mon amie, c'était Andrea.

T'inquiètes pas... Me disait Damian, alors que je m'étais rapprochée de lui, affolée, m'inquiétant de son état. Il venait clairement d'assommer un type juste avec un coup de tête, alors oui, j'avais peur qu'il ne se soit trop blessé, ou quelque chose dans le genre. Ce n'est qu'une fois que je me suis calmée, que j'ai songé plus sérieusement à ce qu'il venait de faire. Un peu plus et ce type que je ne connaissais absolument pas me traînait avec ses potes je ne sais ou pour me faire je ne sais quoi. Et ça m'avait réellement effrayé, parce qu'habituellement je ne côtoyais pas ce genre de personne, je ne savais pas comment agir dans ce genre de situation, et s'il avait fallu que j'utilise la force, jamais je n'aurais réussi à m'en sortir avec mes petits poings. Et Damian, même ivre, avait directement réagi pour me protéger. Alors je lui étais sincèrement reconnaissante. C'est vrai, ici, des amis je n'en avais pas à la pelle, sachant que j'étais "nouvelle", et si je n'avais pas mon ami d'enfance dans les alentours, dieu sait ce qui me serait arrivé. A peine eus-je dit merci que Damian me regardait visiblement surpris. J'esquissais un léger sourire en me pinçant la lèvre avant de me retrouver attirée dans ses bras, ses mains sur mes hanches, son front contre le mien. Je soutenais son regard clair alors qu'il me répondait : Hey... Tu as pas à me remercier, c'est normal que je te protège. Et... c'est moi qui t'a mis dans cette situation. C'est plutôt à moi de te remercier d'être là pour moi. J'aurais surement passer la soirée à boire, à faire des gages stupides, voir si ce n'est plus. J'ai... plutôt merci à toi, Andrea. Je sais que tout à l'heure j'avais un peu joué les mamans, mais j'étais obligée d'agir lorsque je l'avais vu ivre. Je savais que ce Damian que j'avais vu tout à l'heure n'était pas ce garçon que j'ai connu toute petite. Je fronçais légèrement les sourcils, et je ne parvint qu'à hocher la tête doucement, me logeant dans ses bras sans résister quand Dam fit pression dans mon dos pour me coller entièrement contre lui. Je restais comme ça quelques secondes, hissée sur la pointe des pieds, ma tête appuyée contre son épaule, jusqu'à ce que Damian recule son visage pour poser sa main sur ma joue avec un sourire que je lui rendit Je pense qu'il soit mal venu de te proposer un verre. Mais je peux te raccompagner à ta chambre, si tu veux ? Tu pourras me dire ce que tu faisais toute seule, dans une rue peuplée alors que tu es une jolie princesse très importante pour l'Angleterre. Je secouais la tête en riant légèrement, combien de fois m'a t'il taquiné en me parlant de protocole lorsque je faisais des choses pas très classes. Je hochais la tête et je reculais en attrapant sa main pour l'entraîner à l'intérieur du Summer Camp. « La jolie princesse avait envie de passer incognito en ville pour s'amuser ! J'étais dans un pub en train de boire quelques verres, mais des journalistes m'ont repérée, c'est en fuyant que je suis tombée sur toi. » Je jetais un regard autour de moi, les allées du Summer Camp étaient désertes, à croire que tout le monde ne sortait pas ces temps ci, à moins que les gens fassent la fête dans leurs chalets. « Comme quoi même ici c'est difficile de passer pour une jeune femme normale, à des milliers de kilomètres de Londres ... » Tout en marchant, je tournais la tête vers Damian, pour lui adresser un sourire en coin pour ponctuer ma phrase.