Alors comme ça, t'as piqué de ton dard ?

« bon stop de te servir de mes pulsions sexuelles pour faire valoir les plus chaste des tiennes ! » m’exclamais-je en tentant d’effacer mon rougissement et reprendre une conversation sérieuse…bon pour le sérieux on repassera : j’arrive pas à m’arrêter de sourire, et les histoires de Bonaventure, ne se prête en rien à quelques chose de solennel ou grave ! Surtout quand je décide de comparer une soi-disant canne à ses attributs masculins « Je me méfie avec toi, Bona ! T’es déjà un peu borderline en allant dans un club échangiste ! » Le pauvre, il va avoir cette étiquette à vie maintenant avec moi ! Limite il va regretter de m’en avoir parler ! Mais le pire, c’est que tout en sachant ça, je ne change pas pour autant mon comportement et continue de le taquiner. Ce n’est pas tous les jours que son meilleur ami nous annoncer qu’il s’est tapée une cabot dans un club échangiste – soit disant pour les affaires – et qu’il se fait ignorer par la suite. Enfin, ignorer, c’est un bien grand-mot : Parce qu’apparemment , Athéna n’avait pas su l’éviter bien longtemps. Le problème, c’est qu’entre mon envie de faire chier mon pote, ma curiosité mal placé, et Pikachu qui réclamait des câlins avec ferveur, je commençais à avoir du mal à suivre : « Attends là, je comprend pas…tu avais rendez-vous avec un mec qui t’as posé un lapin et tu finis en speed dating avec Athéna…jusqu’au matin ? Et vous faites rien de plus, que déjeuner tranquillement après qu'Athéna - cabot de surcroît - t’ait ramener le petit déj au lit ? » Bon, je ment un peu, j’avoue : j’ai plus ou moins compris son histoire, et je fais quelque peu exprès de tourner ces paroles pour qu’elles prennent une autre connotation et que je puisse enfin lui dire « Et après ça, tu me dis que tu n’as pas de tendances homosexuelles ??! » Je finissais complètement hilare devant mon ami, alors que Pikachu retournait sur les jambes de son maitre en se demandant sans doute : « nan mais c’est quoi cette folle qui pête un câble et se marre comme une baleine ? »

Forcément, à force de se moquer il y a bien un moment, où la cible des moqueries n’avait plus du tout envie de rire. J’avais mérité la crise de Bona, et bien que je tentais de ne plus rire, j’avais encore un énorme sourire aux lèvres, l’oreiller balancé en pleine tête me rappelait à l’ordre immédiatement. Bona se laissa tomber sur le lit après ça, et je décidais de mettre fin à mes âneries en me penchant sur lui pour le consoler de mes idiotes méchancetés « Oh pardon mon ptit poussin, t’as raison, je suis la pire des meilleures amies » lui lançais-je tout en venant lui faire une multitude de bisous sur les joues et le front. « je recommencerais plus ! » promettais-je en plus pour me racheter avant de me venir jouer les glues avec mon meilleur ami en me collant à lui pour mieux le fixer et faire une moue implorante de petite fille qui cherche le pardon. Bona tenta de changer le sujet, mais je l’arrêtais net dans ses intentions : « C’est pas le sujet, on parlera d’Amanda tout à l’heure… » proposais-je tout en reprenant mon sérieux et intéresser à nouveau au cas de Bonaventure « Bon…tu l’aimes bien ou pas ?! » demandais-je en parlant d’Athéna « Nan parce que si tu t’inquiète de savoir si c’est bien ou pas d’avoir couché avec elle, je pourrais pas vraiment te donner de réponse : Il n’y a que toi qui sait ce que tu as ressenti à ce moment là. » déclarais-je avec le plus grand des sérieux. Encore fallait-il savoir qualifier le ressenti en question : « est-ce que tu as juste eu envie d’assouvir un désir ? est-ce que c’est parce que tu avais envie d’elle ? Est-ce que tu as ENCORE envie d’elle ?! Est-ce que tu veux te lancer dans une histoire amoureuse ?? …Elles sont là, les questions Bona.»

Bonaventure m’accueillait au creux de son bras, et je me savais maintenant toute pardonnée. C’est avec grand sourire que je me calais contre lui, tandis qu’il m’embrassait le front, et j’écoutais religieusement ses explications concernant cette soirée Speed-Dating. Je m’étais montrée plus que patiente, mais quand Bona fermait à nouveau la bouche, je réalisais avec exaspération qu’il avait soigneusement évité mes questions. Je levais alors la tête en sa direction et croisait son regard. « Bona…bon, j’ai bien mieux compris la situation je l’avoue mais…ce n’est pas ce que je voulais savoir moi. Tu n’as pas répondu au plus important. » Je quittais un instant les bras du Quincy pour lui faire face, et le plus gentiment du monde, j’ajoutais : « Ecoute, les relations « je t’aime- moi non plus », on les connait bien. Et je ne vais pas non plus t’apprendre l’habituel « qui aime bien châtie bien », n’est-ce pas ?! » Je penchais la tête tout en fixant mon meilleur ami avec un sourire entendu et continuais dans ma lancée : « Tu ne serais pas le premier à avoir tenté un one-shot un peu insolite et inattendu…ni le premier à entamer une relation sexfriend. C’est genre, le truc que n’importe qui sort pour ne pas s’encombrer avec les responsabilités qui vont avec les vraies relations amoureuses. » J’haussais les épaules et lui demandais une nouvelle fois plus clairement « Ce que je te demande moi, c’est…Est-ce que tu es vraiment d’accord pour que cela reste ainsi entre vous ?! Ou…est-ce que t’es plutôt en mode « C’est toujours mieux que rien : Je voulais plus, mais elle m’a proposé autre chose ? » ? »

J’écoutais avec attention Bona en comprenant la complexité de sa situation. A mesure qu’il s’expliquait, je ressentais un peu de peine pour lui. Dieu que j’aurais aimé qu’il trouve l’amour, qu’il puisse s’épanouir, qu’il puisse vivre ses sentiments sans être obligé de se cacher, de jouer un rôle pour ne pas retourner en Namibie. Je lui adressais une moue de compassion, et hochais la tête pour lui signifier que je comprenais qu’il ne puisse pas se positionner dans une relation amoureuse. Il dépréciait sa situation et se plaçait comme un goujat qui prenait femme pour maitresse et je secouais la tête en posant une main sur sa jambes « Hey, dis pas n’importe quoi ! Athéna est assez grande de toute façon pour savoir ce qu’elle veut, et la position de sexfriend est aussi bien son arrangement que le tien. Quant à Mira…tu ne lui a rien promis ? Donc ne te sens coupable de rien. » Je voyais bien que Bona commençait à souffrir de sa position et à sa place, il y’a longtemps que moi j’aurais craqué ! J’inspirais profondément, et adressais soudain un sourire chaleureux « Je sais ce qu’il te faut.. » il me questionnait du regard et mes yeux eux, trahissaient mon intention « Il te faut un Câlin-Summer !!! » J’ouvrais alors grand les bras et enlaçait Bona avant de me renverser sur le lit, l’emmenant avec moi. Ainsi allongés dans son lit l’un à côté de l’autre, j’enlaçais mon meilleur ami et embrassait sa joue avant de dire « On reste comme ça jusqu’à temps que ton ptit cœur saigne moins ! » J’embrassais à nouveau sa joue, et posait calait ma tête sur son épaule.

J’étais contente de moi ! Bona ne refusait pas mon câlin ; mieux encore il y participait activement en s’installant sur moi. Je souriais toute fière, avant de venir m’amuser avec les cheveux de mon meilleur ami sur le haut de son crâne, tentant d’enrouler une mèche sur mon doigt malgré la taille réduite de cette mèche « On reste le temps qu’il faut ! Si on s’endort, ce n’est pas grave : je ne dirais pas non à une sieste en plus… » Et alors que l’on partait chacun dans nos songes respectifs, Bona rouvrait la bouche pour me dire qu’il aurait dû m’épouser, proposant un ménage à trois qui aurait été plus qu’hallucinant ! Je me mettais à rire, avant de répondre avec légèreté tout en profitant du moment pour annoncer une nouvelle : « T’es dingue je te jure…et puis, je crois qu’il y en aurait un qui n’aurait pas été d’accord car : si on s’était mariés toi et moi, il n’aurait du coup pas pu me demander en mariage il y’a quelques semaines… » Je levais alors ma main pour la planter devant le regard de mon meilleur ami pour lui laisser entrevoir la bague.