Go Pikachu Go !

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Bonaventure avait rigolé à sa question concernant le FBI. « En fait non. J’aimerai devenir agent enquêteur pour le compte du FBI mais pour avoir la chance d’entrer dans cette agence fédérale, c’est toujours mieux d’avoir une double casquette… J’ai choisi la médecine légale car en cursus mineur, j’étudie la criminologie » lui expliqua-t-il. Le Quincy savait que le chemin pour devenir agent du FBI serait très long car outre le fait qu’il y avait une sélection à l’entrée, il allait devoir passer par trois ans au sein d’une police criminelle pour se faire de l’expérience -sans compter qu’être reconnu officiellement américain était une condition obligatoire. En somme, il avait encore du travail devant lui mais cela ne lui faisait pas peur, loin de là. Il vivait, il respirait pour cet avenir.

« Je ne peux pas vous contredire sur ce point-là »répondit-il au sujet de son prénom sans révéler qu’il parlait arabe depuis qu’il s’était converti à l’islam le jour de ses quinze ans. En tous les cas, Khalilah était aussi belle que son prénom et cela, il ne le niait pas non plus. « Je suis Namibien de naissance en réalité. J’ai été adopté à l’âge de quatre mois par ma famille américaine. Ils ont voulu me donner un prénom qui me rappelle mes origines mais qui puisse passer partout » haussa-t-il des épaules. Son nom de naissance étant Salim, ses parents avaient craint que des portes ne se ferment à cause du racisme ambiant. La jolie doctoresse en vint à le qualifier de craquant et de très sexy et là… comme un crétin, il bomba légèrement le torse, gonflé à bloc par ses compliments. Pikachu en profita pour couiner comme pour lui rappeler que dans l’histoire, il était la victime et qu’il n’avait pas à fanfaronner. « Assez sexy pour avoir votre numéro ? » osa-t-il demander juste au cas où. « Je crois que j’ai raté la distribution de l’art de la séduction dans ce cas » rigola-t-il de bon cœur car faire preuve d’autodérision était par contre, tout à fait dans ses cordes. Khalilah lui apprit alors qu’elle venait d’Egypte et il hocha la tête. « Très beau pays ! Des paysages magnifiques… Qu’est-ce qui vous a poussé à venir à Harvard ? » lui demanda-t-il tout en continuant de surveiller ses gestes. D’ailleurs, il avait grimacé en voyant l’aiguille s’enfoncer. Par Allah qu’il détestait les aiguilles.

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Le monde de la police, ses différents secteurs et professions. Tout cela m'est totalement inconnu, d'où ma question qui peut paraître idiote . J'ignore vraiment tout de ce domaine, mais je ne me braque pas lorsque je l'entends rire ; après tout, j'imagine que j'aurai eu la même réaction s'il avait dit quelque chose de totalement stupide concernant les animaux ou même la photographie. « la criminologie ? C'est le fait de penser comme les sérials killer, essaie de comprendre leur fonctionnement, ou leur façon de tuer ? » essayer de comprendre le profil du tueur, quelque chose comme ça j'imagine... sinon je ne sais pas du tout de quoi ça pourrait parler. Mais je ne vais pas tarder à le savoir je pense « vous aimerez enquêter alors . Ça doit être assez glauque, mais tout de même passionnant j'imagine... » suivre une piste, trouver des indices, découvrir qui est le fou qui doit finir en prison, pour les crimes qu'il a commis. C'est participer à la justice de ce monde, mais parfois ce sont les lois qui sont mal faîtes… comme en Égypte, où les hommes ont tous les droits sur les femmes, ils peuvent en faire ce qu'ils peuvent, même sur le plan sexuel. La femme doit se soumettre à son homme, ce que je trouve abominable. Et c'est souvent le cas dans de nombreux pays du monde arabes. C'est une langue magnifique, mais où la justice ne l'est pas. « vous en connaissez d'autres . Des prénoms arabes? » demandai-je tout en m'occupant de son animal. J'essaie de ne pas l'effrayer avec mes gestes, mais l'habitude commence à e faire ressentir. Ce n'est pas le premier animal dont je m'occupe pour un vaccin « oui c'est une bonne idée, vous n'aurez pas de porte qui se ferme à cause du racisme, même si ça ne devrait plus exister… sous aucune forme. »j'essaie de lui adresser un sourire, avant de reposer mon intention sur le furet, riant légèrement lorsque je vois le maître tourner autour de moi, vérifiant chacun de mes gestes. Je ne peux m'empêcher de lui dire, que je préfère voir un homme comme ça, ce qui fait, qu'il prend un peu confiance en lui. « Oh je sais pas… je ne donne pas mon numéro aussi facilement. » dis-je avec un sourire en coin, même si ce n'est pas un mensonge. Il en faut tout de même un peu plus. Même s'il est mignon et oui, avec un côté assez sexy. « il n'est jamais trop tard pour se rattraper vous savez... il y a des livres, de bon site aussi j'imagine… Et je crois même qu'il existe des « coachs en séduction ! » » répondis-je en riant. Les métiers qu'on n'invente pas de nos jours. J'enfonce doucement l'aiguille dans la peau de la petite bête, injectant le vaccin, avant de la ressortir aussi rapidement. « mon frère . Il est venu étudier ici pour rencontrer sa « fiancée » … il me manquait, et je me suis dit que je serai plus utile ici, à faire des études qu'à traîner dans ma chambre en attendant qu'à mon tour on me trouve un mari dont je ne veux pas ! » dis-je avec un sourire avant de jeter la seringue que je viens d'utiliser à la poubelle, et d'attraper une linguette pour la passer à l'endroit où l'aiguille est rentrée. « et voilà fini! »

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Aussi jolie qu’intéressante, voilà comment il pouvait qualifier cette femme qui lui faisait face et avec qui, il conversait depuis quelques minutes. Khalilah lui posait toute sorte de question sur ses études et lui, ne se faisait pas prier pour y répondre. « Oui c’est ça ! En fait, on essaie de déterminer la nature, les causes d’un comportement criminel en mettant en exergue l’individu mais aussi tout l’environnement social qui s’y rapporte » lui expliqua-t-il. Bonaventure était réellement passionné parce qu’il étudiait. Ce n’était plus un boulot mais véritablement une vocation, née en fréquentant un homme comme Howard Mickaels. Cet homme était son mentor, celui qui l’avait toujours encouragé depuis qu’il était gosse. Howard était agent du FBI avant de se reconvertir en consultant pour une boite de sécurité. Il lui devait beaucoup de ses connaissances pratiques songea le Quincy. « Ce n’est pas si glauque que cela » grimaça-t-il un léger sourire. Certes, entrer dans la tête d’un tueur en série peut paraitre assez spécial mais ça… il avait encore des années et des années avant de pouvoir agir à ce niveau-là au FBI.

« Oh beaucoup… quand on fréquente assidument une mosquée, je peux vous dire, que c’est monnaie courante » haussa-t-il les épaules. Il était musulman et fier de l’être alors Bonaventure ne s’en cachait pas -du moins, quand il sentait qu’il n’y avait aucun danger à le faire ; Le jeune homme avait souvent eu à faire à la connerie des gens qui faisaient l’amalgame entre terrorisme et musulman mais il était certain que cette femme ne tomberait pas là-dedans. En parlant d’elle, Bonaventure avait essayé d’obtenir son numéro et il avait échoué. Prévisible ! « Mouais mais je préfère rester naturel avec les femmes et me prendre des râteaux que de devenir un bourreau des cœurs. Ce n’est pas amusant et puis, admettons que je tombe sur la femme de ma vie, elle pensera que je suis qu’un crétin de menteur » rigola-t-il en haussant les épaules. « Ah… mariage arrangé de prévu ? Je compatis » lâcha-t-il dans un soupire en oubliant son sourire pour une fois mais il se reprit bien vite en caressant Pikachu. « Vous avez été parfaite ! »

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Apprendre comment un homme peut devenir un tueur, un criminel sans l'ombre d'une âme, pour oser saccager une vie et priver une personne de cette dernière . Certains crimes sont passionnels mais d'autres sont contre nature, je ne suis pas sûr d'avoir envie de savoir comment un homme arrive à se déshumaniser comme ça. « c'est assez spécial tout de même , de rentrer dans la tête d'un meurtrier... De toute façon, aucune raison n'est valable pour tuer quelqu'un selon moi ! » Que ce soit par amour, vengeance ou autres… C'est peut-être parce que j'ai encore l'esprit d'une petite-fille qui n'a rien vécu de la vie pour le moment, que je pense comme ça, je ne sais pas, peut-être que dans quelques années ma vision des choses changera. « Devoir examiner un corps, dont les membres sont tranchés, où la langue a disparu, ou je ne sais quoi d'autres… Si je crois que le mot qui convient le mieux est glauque. » dis-je avec un sourire, avant de l'interroger sur ses connaissances concernant les prénoms venant du monde Arabe, le plus beau selon moi. Je relève les yeux vers lui lorsqu'il me parle de moquer. « on ne peut plus vraiment dire que je suis pratiquante depuis que je suis ici » dis-je avec un sourire . Je bois, je fume occasionnellement, je laisse découvrir mes courbes féminines, et me laisser aller aux plaisirs charnels avec des hommes ; mais … cela ne me pose pas vraiment de problème. Je ne vois pas pourquoi je devrai subir ces interdictions sous prétexte que je crois en Allah. Ma vision de la vie a véritablement changé lorsque j'ai posé les pieds dans cette ville, découvrant la liberté : la « folie américaine » comme aime le dire Nekho. Mais au moins, ce dernier à l'art de savoir charmer et séduire les demoiselles, ce qui n'est pas le cas de Bonaventure, et malgré que ses phrases me font rire… je ne suis pas sûr que ce soit le cas de tout le monde. « Draguer ce n'est pas dire n'importe quoi ou mentir non plus.. au contraire, c'est savoir charmer la personne en face de vous, lui faire comprendre que vous vous intéressez à elle sans paraître « bourru »… mettre vos qualités en avant...sans trop en faire » finis-je par dire, c'est loin d'être quelque chose de compliqué. « je peux vous apprendre si vous voulez... » je serai certainement plus utile que ses coach qui racontent n'importe quoi. Certes, je n'ai pas beaucoup d'expérience, seulement quelques mois de libertés… mais pour le moment aucune de mes techniques de séduction n'a échoué. Profiter avant le mariage, si un jour il a lieu bien-sûr. « Ouais… du moins, je pense que ma famille pense encore qu'ils réussiront à me faire dire « oui » à un inconnu. » dis-je en haussant les épaules. Mon père ne doit pas être encore au courant de comment je tourne depuis que je suis en Amérique, sinon il serait déjà là pour me ramener en Egypte. Mon frère doit tenir sa langue. Je les aime. J'aime mon pays, ma famille, mais si seulement il acceptait la liberté ce serait tellement plus simple. « Ce n'est rien vous savez, une petite piqûre, tout le monde est capable de la faire. »

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« C’est justement parce qu’il faut que ces personnes soient conduites devant la justice que je souhaite faire mon métier. On ne peut pas se contenter de condamner leurs actes en parole, il faut que les actes suivent et qu’on les traduise en justice mais surtout, qu’on ne se trompe pas de personne » dit-il avec un semblant de tristesse sur la fin de ses paroles. Bonaventure était rongé par une vieille culpabilité qui l’empêchait d’être complétement heureux. Une décision, une erreur et un homme était mort par sa faute. Il n’était qu’un gamin et pourtant, sa parole avait servi pour commettre une injustice. Cela faisait des années qu’il vivait avec ce poids sur ses épaules, avec la haine également de la mère de cet homme. Une femme à qui, il écrivait chaque mois et qui lui renvoyait ses lettres sans les avoir ouverte. Alors, tous les ans, il se rendait chez elle pour demander pardon et chaque année, elle lui claquait la porte en le traitant d’assassin et de menteur. Il savait que tant qu’il n’aurait pas lavé l’honneur de cet homme, jamais le pardon ne lui serait accordé alors il cherchait le coupable, se servant de ses études pour entreprendre de nouvelles recherches, pour voir les choses sous un nouvel angle. Fatalement, cette quête de justice l’empêchait de mener à bien ses relations. La seule qui l’avait supporté était son ex fiancée et encore, leurs disputes avaient été si nombreuses. « La religion ne se mesure pas au nombre de prières que nous faisons » répliqua-t-il en revenant sur Terre et surtout à la belle Khalilah.

« Vous avez conscience que je suis un cas perdu même pour la science ? » rigola-t-il en retrouvant un peu de sa bonne humeur. Devait-il lui parler maintenant ou après qu’il était marié ? Bonaventure passa ses mains derrière son dos, l’air de rien et ôta son alliance pour mieux la glisser discrètement dans sa poche tandis qu’elle était concentrée sur Pikachu. Pour une fois, il pouvait redevenir réellement célibataire n’est-ce pas ?! « Je ne dirais pas non, cela m’évitera peut-être quelques râteaux » continua-t-il sur un ton amusé bien qu’ils abordèrent rapidement le sujet des mariages arrangés. « Oui, les familles s’imaginent toujours qu’elles peuvent nous mettre dans un moule bien trop étroit pour nous. Moi je dis, vive la liberté » s’exclama-t-il alors qu’elle venait de terminer le vaccin de son furet. « Capable oui mais avec la manière ? Pas toujours » dit-il avec sérieux en prenant son furet dans les bras pour le consoler, déposant des baisers sur sa fourrure. « Hein mon pote, la dame a été douce avec toi n’est-ce pas ? »

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Je regarde le jeune homme en face de moi d'un air quelque peu sceptique. Je ne lui reproche pas son choix d'orientation, loin de là. Il est normal de vouloir condamner un meurtrier, de ne pas vouloir le laisser dans la nature… quitte à lui en faire payer de sa vie, mais rentrer dans la tête du meurtrier pour comprendre... ça j'ai beaucoup plus de mal, mais soit, je ne vais pas critiquer son choix… il pourrait très bien critiquer le fait que j'ai préféré soigner des animaux plutôt que des êtres humains. Enfin entrer dans un débat ne m'intéresse pas, alors, je me contente de simplement lui adresser un sourire avant de me détourner quelque peu de lui tandis que nous venons à parler de religion. Je lève quelque peu les yeux au ciel. Si seulement il n'y avait que pour la prière que je n'étais plus pratiquante… Toutes nos interdictions n'existent plus pour moi . Le sexe, l'alcool, la drogue… j'ai laissé tomber tout ça. À quoi bon se priver de ces choses au nom d'un Dieu pour qui certains tuent ? Tout ça, ce ne sont que des idioties, jamais personne ne nous a demandés de tuer… et jamais personne n'est descendu du ciel pour me demander d'arrêter de faire tout ça. Enfin c'est surtout après mon pays que j'en ai plutôt qu'après ma religion. « oui libre à moi de la vivre comme je l'entends… » je relève mon regard vers lui avant de hausser les épaules.

Je secoue quelque peu la tête à ses dires, certaine qu'il exagère, il n'est pas si lamentable que ça et ne semble pas timide c'est déjà un bout début . « j'ai toujours eu une âme de scientifique, je serai ravie de me pencher sur votre cas. » dis-je en lui adressant un sourire charmeur avec un clin d'oeil. « vous voyez, c'est loin d'être compliqué. » Peut-être cela réussira-t-il à le convaincre qu'il peut me faire confiance pour réussir à le coacher en matière de séduction. En tout cas il ne semble pas contre cette proposition. « parce que vous avez l'intention de beaucoup draguer durant cet été j'imagine ! » dis-je en riant. Plus de pression avec les cours, juste du temps pour la détente… je le comprends, je pense que je vis faire pareil de mon côté . Tout comme ce qui concerne les mariages arrangés . Ça ne m'intéresse pas d'être marié à tel héritier du trône ou de telle marque / entreprise. Je suis assez grande pour décider moi-même avec qui je souhaite me marier… enrichir les fonds de ma famille ne m'intéresse pas. « vous avez raison...vous aussi un mariage arrangé est prévu ? » ne puis-je m'empêcher de lui demander. Il semble comprendre, ce qui me fait penser qu'il doit être dans la même situation que moi . Je m'écarte de la table d'auscultation pour pouvoir le laisser récupérer son animal tandis que je jette la seringue à la poubelle en lui adressant un sourire. « Oh j'ai toujours eu ce tempérament à être ...Douce je dirai. » dis-je avec un sourire, déjà petite, jamais un mot plus haut que l'autre, toujours calme sereine. J'aurai été capable de régler n'importe quel conflit.

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La religion était quelque chose de personnel. Chacun l’interprétait à sa manière et surtout chacun la vivait comme bon lui semblait. Pour Bonaventure, longtemps, il s’était soumis au ramadan, aux cinq prières etc. C’était un fervent pratiquant mais ces derniers temps, il commençait non pas à se lasser mais plutôt à ne plus trouver le même réconfort. Le Quincy s’était retranché dans sa religion pour se remettre de la mort de son meilleur ami ainsi que de ses propres traumatismes. L’éloignement qui peu à peu le poussait à renier le ramadan n’était-il pas le signe qu’il allait un peu mieux ? Bonaventure n’en était pas moins musulman. Il croyait toujours aux fondements de l’islam… il voulait simplement s’affranchir de certaines choses.

Khalilah le faisait bien rire, ça, il ne pouvait pas le lui enlever. « Je vois ça… dans ce cas pourquoi pas mais à une condition : on pourrait peut-être arrêter de se vouvoyer ? » demanda-t-il avec un sourire qui se voulait adorable. Le vouvoiement lui donnait l’impression d’être aussi vieux que son père et ça, ce n’était pas très glamour dans sa tête. « Oula non ! Je suis pas un gros dragueur » rigola-t-il en secouant la tête. « Rencontrer quelqu’un serait déjà pas mal en soi… après, si une femme me plait, j’aimerai bien savoir comment l’aborder » reprit-il avec un sourire amusé. Qui sait, si cet été, il n’allait pas rencontrer l’amour de sa vie ?! Certes, il y avait toujours cette histoire de mariage mais Bonaventure ne voulait pas que cela définisse toute sa vie. S’il tombait amoureux, il pourrait toujours avouer la vérité à l’élue de son cœur… Si elle l’aimait en retour, ce serait pas un obstacle n’est-ce pas ? Bon sang, il voulait juste avoir une copine, ce n’était pas compliqué et pourtant, ça l’était car si son cœur disait oui, sa tête disait non. « En quelque sorte oui ! Disons que j’essaie de me sortir d’un truc dans ce goût-là » termina-t-il par répondre en optant pour un demi-mensonge. Khalilah n’accepterait jamais de l’aider en sachant qu’il était déjà marié mais en lui disant simplement qu’il cherchait à se sortir d’une union de ce genre, peut-être verrait-elle les choses sous un angle plus louable non ?

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La religion reste quelque chose d'important dans ma famille, très croyante, mais… si l'on vit à fond une religion… il devint quasiment impossible de vivre a ^été, avec les nombreuses interdictions, les prières, les jours où nous devons aller à la mosquée . Ce pour quoi je ne me prends pas vraiment la tête avec cette histoire de religion respectée ou non… je pense que les traditions de mon pays sont bien plus importantes… mais même là, je ne les respecte plus vraiment en faisant des études dans un autre pays… Mais on n'a qu'une vie n'est ce pas . Alors je ne me gêne pas pour en profiter, à boire, fumer quelques cigarettes, et même profiter de la gent masculine, comme en draguant ce jeune homme devant moi, client à la clinique vétérinaire où je travaille. « je n'ai pas l'habitude de tutoyer les clients… mais je vais faire une exception avec toi ! » lui dis-je en lui adressant un clin d'oeil, mettant de suite en place ce tutoiement. C'est vrai que c'est beaucoup plus simple pour lui apprendre à draguer… cela retire une barrière supplémentaire entre nous. « Bon déjà c'est un bon point si tu n'es pas un gros dragueur. Avoir l'étiquette de coureur de Jupons, c'est un handicap selon moi. » Je sais que les coups d'un soir existent, mais la plupart des femmes recherchent tout de même l'amour avec un Grand A. Je passe une main dans mes cheveux, avant de le laisser récupérer son furet, jetant le matériel que j'ai utilisé dans la poubelle avant de me tourner de nouveau vers lui. « il y a différentes techniques, méthodes, pour aborder une femme… ça dépend quel type de femme par exemple… Les compliments dès la première phrase… ça fait lourd je trouve. » dis-je avec un petit sourire. A vrai dire, je ne suis pas vraiment une experte, mais je peux toujours lui dire mon ressenti face à la situation . Je grimace légèrement lorsqu'il me parle de sa situation, mais tout en restant assez floue... j’imagine que ça ne le met pas vraiment très à l'aise. Un mariage arrangé, on évite de le crier sur tous les toits, vu que les mariages forcés sots interdits à notre époque. « je comprends...enfin si j'arrive à vous faire avoir une jolie femme dans votre coeur, je le ferai avec plaisir. » je laisse mes épaules se hausser avant de le raccompagner vers la porte, pour ensuite nous diriger vers l'accueil pour lui faire payer le vaccin pour Pikachu.

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« Tu sais techniquement, une fois que je vais passer la porte de ce cabinet, je ne serais plus client » répliqua Bonaventure qui n’aimait franchement pas être vouvoyé surtout par une aussi jolie jeune femme. Il n’empêche qu’à la base, il ne s’attendait pas à tomber sur une jeune femme prête à lui donner des conseils en séduction. Il en aurait bien besoin ou plutôt… si elle pouvait lui dire comment garder une femme, ce serait encore bien plus utile car autant le dire : il assurait au lit… le problème c’est que le lendemain, la belle se faisait la malle et il restait ce merveilleux bon copain. Par moment, Bonaventure se demandait s’il ne tenait pas le rôle du meilleur ami gay sauf que lui, on couchait au moins une fois avec. Il était désespéré de voir ses amis se mettre en couple et lui… En même temps, pas facile d’avoir une copine quand vous étiez marié. « Mon handicap, c’est d’être surtout friendzoné au bout du compte à croire que je suis comme la citrouille de Cendrillon, dépassé minuit, adieu le beau carrosse » plaisanta-t-il sur sa malédiction personnelle.

Bonaventure récupéra son furet qu’il caressa et bisouta comme à son habitude. Il était un vrai papa poule avec cet animal, le seul qui lui donnait du réconfort quand il craquait à l’abri des regards indiscrets. Il faut dire que ces derniers temps, sa vie était merdique. « Okay pas de compliment… Je suis plutôt du genre à faire une remarque pourrie qui se veut humoristique. En fait, pour être honnête, je ne sais pas vraiment aborder les femmes. En règle générale, cela se fait tout seul ! Les femmes viennent me voir et pas trop pour me faire la causette » haussa-t-il les épaules. Dans le fond, cela l’arrangeait. Ce type était tout de même paradoxale : il souhaitait être avec quelqu’un tout en sachant qu’il n’était pas du genre à se livrer à quiconque. « Le plus simple serait que tu me dises ce qui te plait à toi non ? » demanda-t-il tandis que son furet venait limite s’enrouler comme une écharpe autour de son cou. La question des mariages arrangée le mettait tout de même mal à l’aise. « Tu recommences à me vouvoyer… Tu sais, pour être honnête, je crois que tu te lances dans une mission impossible car avoir une jolie femme dans mon cœur c’est facile… le problème c’est que comme je t’ai dit, on préfère souvent m’avoir comme un bon ami plutôt qu’un petit-ami potentiel » lui dit-il en la suivant vers l’accueil pour régler la consultation.

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Un sourire amusé s'installe sur mes lèvres face à sa petite remarque. Il est toujours possible de passer entre les failles du filet, de modifier une phrase ou une situation en quelques secondes, tout comme il vient de le faire. Et je trouve ça assez drôle, cette façon de tout tourner pour avoir gain de cause. « Oui c'est certain, jusqu'à ce que tu reviennes ici pour un éventuel examen de Pikachu... » Enfin j'espère pour ce dernier que ce ne sera pas de sitôt. Malgré mes efforts et ma douceur, je pense qu'il continuera de détester les cabinets vétérinaires . C'est toujours pareil, même avec les enfants, la peur prend plus facilement le dessus, que le soulagement d'être guéri ou d'éviter une maladie . La peur est certainement l'émotion et le sentiment le plus difficile à comprendre, mais il faut continuer d'espérer qu'un jour, nous réussirons à l'enrailler pour des émotions beaucoup plus agréables. Je ne peux m'empêcher de grimacer face à ses dires, ne sachant pas trop quoi lui dire sur le coup. La Friendzone, c'est loin d'être quelque chose d'agréable, pour un homme, ou une femme, c'est la même chose. Être recalé en tant que simple ami… « Ne dis pas ça … c'est certainement parce que tu es tombé sur des femmes, n'ayant aucune envie de se lancer dans une relation sérieuse. » Le problème ne vient peut-être pas de lui, simplement des femmes sur lesquels il est tombé et qui avait tous envie d'une relation de liberté, juste un coup d'un soir ; Je ne cache pas que je fais la même chose, n'ayant pas vraiment l'envie de me caser avec un homme dont je suis simplement attiré physiquement . C'est certainement la même chose pour lui, il faut qu'il tombe sur la personne qui ne s'intéresse pas qu'à ses prouesses au lit.Je lui adresse un nouveau sourire, attendrie lorsque je le vois avec son furet, si simple si gentil avec lui, ne voyant pas pourquoi une femme ne voudrait pas de lui . Qu'il soit dans un mariage arrangé ou non… Les femmes sont vraiment aveugles par moments je pense, il est très sympathique et plutôt beau garçon. « Non les blagues pourries… ça nous fait sourire mais on rigole quand même un peu derrière, comme les phrases préconstruites . Il suffit simplement d'être naturel… tu peux offrir un verre, demander à une femme si elle a du feu, et ensuite dévier la conversation sur des sujets qui t'intéresse et qui pourraient t'intéresser... savoir si vous avez des points en commun. » je pense que c'est la meilleure méthode, la phase de drague n'apparaissant qu'au second plan, lorsque le feeling est présent ou non … Moi ce que j'aime… Je me mordille la lèvre, réfléchissant à cent à l'heure. « je ne suis pas sûr que j'agisse comme les autres filles aussi… » Je me sens différente, n'ayant jamais connu l'amour, ayant eu ma première expérience sexuelle il y a quelques mois, je ne suis peut-être pas la mieux placée pour l'aider au fond. « je ne sais pas trop… moi j'aime les histoires de princesse et de princes charmants… même si je sais que ce ne sont que des livres, que la réalité est bien différente, mais un homme qui me ferait rêver… ce serait un bon début. » Je le laisse me suivre le long du couloir menant au point d'accueil du centre vétérinaire pour lui faire payer la consultation, kui adressant un nouveau sourire lorsqu'il remarque que je le vouvoie de nouveau. Ce n'est pas ma faute, je ne fais pas exprès, j'ai toujours été apprise comme ça, difficile de se débarrasser des vieilles habitudes. « Aie juste confiance, je suis sûr que je peux réussir à faire des miracles. … Tu souhaites payer comment ? » demandai-je finalement.

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