Rdv au tribunal.

Paris paniquait à juste titre car non seulement, il avait la pression de cette rencontre mais en prime, il allait devoir faire accepter sa fille qu’il venait de se découvrir. L’un dans l’autre, ça faisait beaucoup pour le même homme. Est-ce qu’il se défilait ? Pas le moins du monde. Le Dunster était prêt à se battre pour obtenir le droit d’aimer et d’épouser cette femme. Summer n’était pas une conquête comme les autres, de celle qu’il se lève et qu’il oublie aussitôt. Non, elle était celle qu’il souhaitait du plus profond de son cœur et il emmerdait tous ceux que ça dérangeait. « Je me demande finalement si c’est pas ton père qui sera le plus dur à convaincre » se demanda-t-il en posant sa main libre sur la main qu’elle avait déposé sur sa cuisse afin de la serrer brièvement. « Je crois que je me mets trop la pression… Tu sais, cette rencontre… C’est comme un dépucelage ! Tu crains d’avoir mal mais au final, ça peut être un bide comme la meilleure partie de jambe en l’air de ta vie… quoique… J’ai toujours trouvé ça con ! Comment ça peut être la meilleure alors que c’est ta première ?! Bref ! J’ai juste envie que ça se passe bien » confessa le Dunster tandis qu’elle repartait sur sa tablette pour lui proposer un voyage dans cinq jours ou deux semaines. « Va pour dans cinq jours enfin… il faudrait peut-être appeler tes parents avant histoire de pas débarquer comme un cheveux sur la soupe ! Et puis, il faudrait peut-être qu’on s’équipe pour Ash’ non ? On a pas de lit parapluie pour elle » commença-t-il avant qu’Haagen ne vienne se coucher à leurs pieds. « Et on fait quoi de la chienne ? Elle est encore trop jeune pour rester toute seule à l’appartement et puis, je n’ai pas envie qu’elle s’imagine qu’on l’abandonne ! On pourrait peut-être voir avec le véto si elle peut voyager et dans quelles conditions ? » lui proposa-t-il tandis qu’elle devait très certainement regarder les tarifs pour transporter un animal en soute. « Tu voudrais qu’on reste chez tes parents combien de temps ? » lui demanda-t-il peu après. Paris était ainsi : il pouvait partir à l’arrache avec son meilleur ami mais quand il stressait, il lui fallait organiser tous les détails de son expédition -sûrement le seul moyen de calmer ses angoisses.

AVENGEDINCHAINS

Je pouffais gentiment de rire en entendant Paris comparer la rencontre avec mes parents à un dépucelage. Je secouais gentiment la tête et pressais un peu sa main avant de dire « T’en fais pas ! Ca va bien se passer…Et si ça se passe mal de toute façon, on dégage tout aussitôt » lui assurais-je bien que dans le fond, je ne voulais pas admettre que moi-même je stressais pas mal ! Mais l’air inquiet de Paris – à croquer soit dit en passant – me forçait à rester calme et détendue pour deux sur ce point.
Je revenais sur la réservation des billets, proposant les deux tarifs les moins chers. « Bah… » Je relevais brièvement la tête pour constater l’heure qu’il était « On peut encore prendre le temps d’aller faire les magasins de puériculture aujourd’hui » suggérais-je pour nous avancer dans la préparation au voyage. « On prend le strict nécessaire pour le séjour et lui racheter quelques vêtements parce qu’elle a encore grandi et que les vêtements qu’on a gardé du mois dernier ne doivent plus lui aller… » Je jetais ensuite un œil sur les tarifs des soutes en souriant au propos de Paris sur Haagen « T’inquiète, je suis justement en train de voir pour un voyage en soute » un air espiègle sur le visage, je me permis même de rajouter en plaisantant « Je lis juste les conditions avant …savoir si y’a du surplus dans le tarif quand on a une chienne pisseuse compulsive ! » Je riais légèrement à mes propos avant de m’affaler sur le canapé prenant l’ordinateur avec moi. « Hmmm…pas une éternité, c’est sûr » répondais-je quand Paris me demandait combien de temps on allait rester. Je soupirais ensuite en tentant de réfléchir au temps idéal à consacrer à ce séjour : « Alors euhmmmm…..Déjà le premier jour, je pense qu’on aura pas le temps de faire grand-chose parce que le temps qu’on s’installe, et qu’on se remette du voyage et de la préparation de fou au départ…autant dire qu’on aura pas le temps d’en profiter une fois sur place. Le lendemain, je pense que ma mère aura eu le temps d’ameuter tout le quartier pour dire que sa fille a enfin daigné rendre visite à ses parents. Et aura sans doute imposé un déjeuner ou un dîner obligatoire en famille ! Le surlendemain, ce serait bien qu’on en profite pour se balader un peu sur la côte, rien que nous quatre….tu peux compter un jour supplémentaire pour la forme. Je dirais 4 jours. 5 pas plus. Qu’est-ce que t’en dis ? »

AVENGEDINCHAINS

« Non, on restera jusqu’au bout ! Bébé, il est hors de question que l’on reparte sans la bénédiction de tes parents. C’est important pour moi mais je suis certain que pour toi aussi. Je sais combien l’avis au moins de ton père compte alors je te promets que tout se passera bien ! » voulut-il la rassurer mais il était dans le fond, totalement flippé. Paris n’avait jamais rencontré les parents d’une petite-amie pour la simple raison qu’il n’en avait jamais réellement eu avant. Summer était la première et très certainement l’unique -il ne lui laissait pas voix au chapitre de tout de façon.

Sa jolie fiancée émit l’idée qu’ils avaient encore le temps d’aller dans un magasin faire des achats pour Ashlynn et il hoca la tête. « Tu as raison… Tin si elle tient de moi, elle va être grande à l’âge adulte » marmonna-t-il en regardant sa fille qui lui faisait des grands sourires comme si elle était réellement heureuse de les retrouver tous les deux. « En parlant d’achat… Maintenant que les petits ne seront plus avec nous… Tu ne trouves pas que c’est un trop grand appartement ? Je veux dire.. on galère financièrement tous les deux donc, on pourrait peut-être prendre une location plus petite ? Dans le fond, on a juste besoin de deux chambres » reprit-il en fronçant les sourcils. Paris ne voulait pas s’avouer que les souvenirs du duplex le rendaient à la fois triste et amer. Ils avaient vécu de belles choses mais il avait surtout loué cet appartement pour accueillir convenablement ses frères et sœurs. Maintenant qu’ils étaient partis, cet endroit lui paraissait trop grand.

« Hey Haagen n’est pas une pisseuse compulsive… elle est juste très émotive » marmonna-t-il. Bon, il se passerait bien de sa manie à pisser dans son casque de moto car merci bien mais il n’avait pas envie de reprendre une seconde douche de ce genre. Summer s’affala sur le canapé et il passa son bras autour de ses épaules afin de l’accueillir tout contre lui tandis qu’Ashlynn se laissait doucement vivre contre son torse. Elle était tellement occupée à regarder son livre de conte où elle pouvait gratter les différentes textures, qu’elle ne se préoccupait pas vraiment d’eux. « J’en pense que c’est une bonne idée. Par contre, va falloir qu’on se bouge si on veut faire tous les achats ! Au moins, ça passera sur le mois d’après… Je te laisse faire les réservations, tu me diras combien je dois virer sur le compte joint » répondit-il en déposant un baiser sur sa tempe. Il est vrai qu’il avait été bien plus pratique d’ouvrir un compte joint pour le loyer mais également les dépenses quotidiennes relatives à l’appartement comme les courses. Le couple pouvait par ce moyen conserver une certaine indépendance financière -chose vitale pour leur confort.

AVENGEDINCHAINS

Je savais que Paris avait raison ; il fallait affronter mes parents jusqu’au bout. C’est juste qu’au fond de moi, je n’étais pas vraiment sûr de pouvoir supporter des remarques trop longtemps…et de voir ma sœur plus de 5 jours. Bon tant que Paris et moi étions d’accord sur la finalité du séjour, le reste n’avait pas vraiment d’importance pour moi. Je serais au moins heureuse de voir mon père effectivement, et c’était surtout à lui que je voulais présenter Paris : assurer à mon père que j’avais trouvé le bonheur avec un mec extraordinaire, que j’aimais plus que tout au monde. « Ouais t’as raison, on fait ce qu’on a à faire, et au pire si ma mère me surine je ferais comme si je ne l’entendais pas. »

Parler de magasins et d’achats à faire pour la petite, et sans vraiment que cela ne me vienne à l’idée, Paris se mit à parler de l’appartement et du côté maintenant trop grand de ce dernier. Je réfléchissais un instant à ce qu’il me disait, et j’avoue qu’il n’avait pas tort : Ne plus avoir les enfants avec nous mettait en avant le vide qu’ils laissaient dans le duplex. Et d’un point de vue financier, c’est clair que l’on ferait des dépenses pour pas grand-chose. Je me tournais alors vers Paris et déclarais en prenant compte de certains détails important : « C’est vrai que ça faire vide et inutile pour nous comme espace…par contre il faudrait qu’on s’y mette très vite pour envoyer le courrier de préavis au proprio. Et ça nous laisserai….quoi…le temps de la période des vacances pour visiter quelques apparts et trouver notre bonheur ? » Mais parler de tout ça avec naturel me frappait soudain, et je souriais spontanément en y pensant « C’est dingue quand même. Il suffit de pas grand-chose, d’une simple décision d’un juge, pour que toute une vie change. C’est vrai quoi, hier, jamais j’aurais pensé qu’on aurait cette conversation-là, tu vois ?....mais l’idée de prendre un appart, qu’on aurait choisi tous les deux ?! J’avoue que j’aime beaucoup l’idée ». Et comme si les choses n’arrivaient jamais seule, Paris parlait maintenant de notre compte joint pour y déposer l’argent nécessaire à notre réservation de billets : le fameux compte-joint. Celui que j’avais par mégarde évoqué un jour en discutant avec mon meilleur ami Bonaventure, qui s’était gentiment moqué de moi. Paris et moi y avions vu le côté pratique pour nos dépenses communes en déposant nos parts respectives sur ce compte. Mais Bona lui, m’avait souligné le côté « petit couple qui s’installe, et se comporte comme des jeunes mariés »…Ironie du sort ?! Paris et moi étions maintenant fiancés. On ne fait jamais les choses dans le bon sens lui et moi…et c’est ce qu’il y a de fun et de merveilleux entre nous. « Ouep, bah on fera les comptes tranquillement ce soir, un fois qu’on aura tout vu aussi pour la petite. Quand elle sera couchée, on en profitera pour réévaluer notre budget loyer pour le prochain appart si tu veux ? »

AVENGEDINCHAINS

Summer était courageuse, on ne pouvait pas le nier. Supporter les remarques continuelles de sa mère, une sœur nymphomane qui avait tendance à vouloir jouer avec ses petits-amis… Ouais, il y avait de quoi péter un câble. Ces derniers temps, Paris avait eu quelques aperçus de famille dysfonctionnelles : entre celle de sa fiancée et cette fameuse Vega qui s’amusait à se faire passer pour sa jumelle rien que pour briser ses amitiés… Dans le fond, sa mère paraissait limite être la mère idéale -enfin peut-être pas mais ça l’aidait grandement à relativiser. Tout ça pour dire que quoiqu’il arrive, il serait là pour la soutenir et rendre ce séjour aussi agréable possible car c’était également une façon pour lui de se rassurer.

La conversation continuant sur les résas mais également sur les achats pour rendre ce voyage possible, Paris en vint à parler de l’appartement. Pour lui, il était devenu définitivement trop grand et surtout trop empreint de souvenirs. Il avait suffisamment assez avec sa mémoire pour en prime, vivre dans un appartement où tout lui rappelait les gosses. « Ouais… on fera ça demain puisque nous sommes d’accord… Mais ouais, tu as raison, c’est fou. Je n’arrive pas encore à croire que c’est fini, que la bataille s’arrête là. C’est peut-être méchant ce que je vais dire mais j’ai l’impression d’avoir eu Ashlynn comme lot de consolation. Du genre : tu ne peux pas les garder mais allez, fais pas la gueule, on te laisse être père avec cette petite. Un petit sourire, une signature et tout le monde est content »lâcha-t-il avec amertume. Il ne savait pas trop à qui, il devait réellement en vouloir : à sa mère, aux enfants, à la juge, au service sociaux, au destin ?! Il n’en savait rien. Au moins, l’optimisme de son ange lui permettait de garder le sourire et d’avancer sans quoi, il aurait déjà appelé une baby-sitter pour aller se murger dans son coin. « Oui, une nouvelle aventure qui commencera » dit-il-il avec un petit sourire. Ce voyage dans cinq jours lui ferait aussi le plus grand bien. « Cela marche ! Bon, je vais voir si elle a besoin d’être changée… Tu t’occupes de faire une liste de ce que l’on a besoin pour elle ? T’es beaucoup plus douée que moi dans ce domaine » avoua-t-il. « En échange, je te promets que je ferais la peinture dans notre futur appartement » rigola-t-il en s’échappant avec la petite vers la salle de bain. « OH DIEU ! Mais on lui a donné quoi à manger ?! C’est une infection » s’écria-t-il après avoir ouvert la couche de sa fille. Bordel, le cul de sa fille était une arme de destruction massive. « Bébééééééééé, joker ! Je m’occupe de la liste de course, tu viens la changer !! »

AVENGEDINCHAINS

Je trouvais la réaction de Paris légitime quant au verdict du juge : Bon je savais aussi qu’il n’aurait ce ressenti que temporairement, mais c’est vrai que ce voir remercier de la sorte pour « bon et loyaux services » envers ses frères et sœurs avaient de quoi foutre un peu les boules. « Je sais mon cœur, c’est un peu rude je le conçois mais…on était d’accord sur un point : Le principal c’est qu’ils seraient à nouveau réunis, et qu’ils seraient heureux. » et je pense qu’ils le seraient...il y aurait certes un temps d’adaptation pour tout le monde, mais une fois les habitudes retrouvé, tout rentrerait dans l’ordre.

« Bon, dans ce cas je boucle les résa ! » annonçais-je en validant le panier sur le site, billets d’avion pour tout le monde avec animal en soute. Paris se levait alors du canapé avec la petite dans les bras, et proposait que je m’occupe de la liste des choses à prendre pour la petite. A peine me l’avait-il demandé que j’ouvrais déjà le bloc note sur l’ordinateur pour commencer la liste tout en lançant le paiement en ligne pour les billets ! Je me levais brièvement du canapé pour aller chercher mon sac et m’emparer de ma carte de crédit et en revenant devant mon PC pour taper les chiffres de ma carte et valider, j’entendis Paris se plaindre de l’odeur émanant de la couche d’Ashlynn. Forcément, sa remarque me fit légèrement rire, mais à croire que je connaissais Paris par cœur, j’anticipais déjà ce qu’il allait me demander en décomptant les presque 5 secondes qui lui faudrait avant de crier à l’aide : « ...4…3…2..1 » murmurais-je avant de lever un doigt en l’air pour annoncer le top départ ! BINGO !! Paris criait dans tout l’appart et moi je secouais la tête en rigolant avant de dire « J’aaaarrrriiiivvveee !!! »

Arrivé dans la salle de bain, je découvrais Paris en train de se boucher le nez et de se tenir écarté de sa fille le plus possible, tout en gardant un bras tendu vers elle pour la tenir afin qu’elle ne gigote pas sur la table à langer. « C’est bon je prends le relais » lui assurais-je alors que je passais derrière lui en caressant naturellement ses bras et ses épaules au passage, pour mieux prendre sa place ensuite. « J’ai ouvert le bloc note sur l’ordi, pense tout de suite à mettre des couches d’ailleurs, parce qu’elle a l’air d’être un peu juste celle qu’elle avait…Et là encore, on est en retard d’un mois sur sa croissance. » Un rapide baiser sur les lèvres du Dunster et je prenais mon rôle de changeuse de courses au sérieux en annonçant à Ashlynn « T’es pas cool avec ton père, princesse ! Il t’a pas vu depuis un mois, tu n’aurais dû autant chargée la mule avec ta couche ! »

AVENGEDINCHAINS

Paris savait très bien que l’important était que tout le monde soit réuni mais cela n’empêchait pas un arrière-gout amer ne s’empare de sa bouche. Il avait quelque part, espérer pouvoir montrer à sa mère qu’il était bien plus responsable qu’elle ne l’avait jamais été et qu’on lui dise non… Cela l’emmerdait profondément mais c’était surtout le gosse en pleine crise d’adolescence qui râlait plus que l’adulte en question. « Tu as raison.. Je devrais arrêter de me prendre la tête et me préoccuper plus de ce que j’ai maintenant » lui dit-il avant de se relever pour aller changer la petite dont il suspectait une odeur pas très « glamour ». Pour le coup, Ashlynn s’était lâchée dans tous les sens du terme dans sa couche et le Dunster n’avait franchement pas le cœur assez accroché pour s’en occuper. Aussi avait-il appelé sa fiancée à l’aide pour mieux se carapater dès son arrivée loin de la boule puante. « Je te jure, cette gamine n’est pas humaine… J’ai été enlevé par des extra-terrestres un soir et ils se sont accouplés avec moi à l’insu de mon plein grès » râla-t-il en reprenant le PC pour y ajouter les couche-culotte et un petit sapin désodorisant à accrocher à sa couche par mesure de précaution. Paris n’arrivait toujours pas à le croire : il était père et fiancé le même jour. Il se demandait bien ce qui pouvait encore lui tomber sur le coin de la gueule.

TOPIC CLOS.

AVENGEDINCHAINS