Rdv au tribunal.

« Si elle revenait et bien elle irait se faire…téter les yeux par les poissons rouges ! Sont très voraces ! » rétorqua-t-il en prenant les mains de sa fiancée dans les siennes pour les porter à ses lèvres. Summer était perdue et surtout se posait-elle un millier de question. Il pouvait voir combien cette nouvelle la faisait souffrir si bien qu’il préférait mettre de côté ses propres doutes pour lui venir en aide. Aujourd’hui, c’était à lui d’assurer, de lui montrer le chemin à suivre, d’être le roc tout simplement. « Bébé, regarde moi » lui demanda-t-il en gardant le silence jusqu’à être certain d’avoir toute son attention. Il était important qu’il brise la glace, qu’il lui fasse comprendre certaine chose. « D’accord je suis père et ce n’est pas un petit chiot que je te demande d’adopter. Je sais à quoi tu penses lorsque tu la regardes : elle n’est pas biologiquement à toi, tu dois certainement te dire qu’une autre femme m’a donné tout ce dont j’ai rêvé » commença-t-il en liant ses doigts aux siens. « Mais tu te trompes sur toute la ligne. Ashlynn est mon enfant, je ne peux pas le nier et je n’ai pas envie de le nier… Biologiquement nous sommes liés mais je vais devoir apprendre à l’aimer en tant que père et non en tant que frère qui se donne un rôle de père pour pallier à la défaillance de sa mère » continua-t-il avant de s’asseoir sur la table basse et de la laisser prendre pleinement conscience du sens de ses paroles. « Cette femme n’a pas fait de moi un père dans le sens où je l’ai toujours souhaité. Je n’ai pris qu’un plaisir physique à la conception, je n’ai pas pu sauter de joie à l’annonce de sa grossesse et encore moins suivre toutes les étapes qui font d’un homme, un père. Elle ne m’a donné rien de tout cela… Il y a juste cet enfant qui n’a rien demandé à personne et qui souhaite simplement être aimée par un père et une mère. Par toi et moi. Je ne serais réellement un père que si et seulement si, tu acceptes d’être la mère d’Ashlynn car c’est avec toi que je veux l’élever… Bébé, il n’y a que toi qui pourra réellement m’offrir les joies de la paternité car c’est ton ventre que je veux voir grossir au point que je pourrais poser mon verre de bière et qu’il tiendra tout seul dessus ! C’est ta grossesse qui me fera réellement vibrer ! Merde, j’ai envie de pouvoir te dire : je vais sauver Willy ; quand tu ne pourras plus te lever toute seule du lit car tu auras un ventre énorme »

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Je savais qu’il allait falloir passer par là. Cette conversation gênante où je devrais me sentir disséquée dans mes émotions par Paris. Enfin non rectification : cette conversation assez hallucinante où Paris aurait eu en moi comme dans un livre ouvert. Je m’y attendais un peu…ce qui fait que j’avais l’impression d’être chiante au possible parce que trop prévisible ! Enfin bref, je savais que ça allait arriver et du coup, quand Paris me demandait de le regarder, j’avais mis un petit moment avant de m’exécuter ; le temps pour moi d’accepter l’idée que j’allais être mise à nue par mon irrésistible petit-ami. Et quand je décidais enfin à le regarder et à porter mon attention sur lui, je compris tout de suite son point de vue. C’est dingue, il réussissait en quelques mots à me faire croire que le fait de ne pas être la mère biologique d’Ashlynn n’avait pas d’importance. Quelque part, ça tombait sous le sens effectivement : il n’avait pas pu apprendre la nouvelle de sa paternité, vivre les joies de la grossesse, et connaitre toutes les étapes liées à la parentalité. Il marquait un point, c’était incontestable. Si bien que j’avais réussi à esquisser un sourire…qui se transformait bien vite en grimaces au moment où il évoquait mon ventre rond comme sous verre à bière et qu’il me comparait à une futur baleine, ou orque. Là tout de suite, c’était moins fun. « compare moi encore une fois à une baleine, et tu ne verras jamais ce jour arriver Paris » le menacais-je faussement avant de pouffer de rire. Quelques secondes plus tard, liant mes doigts à ceux de Paris, je me redressais un peu de mon assise et fixais mon regard dans le bleu de ses yeux. « J’ai compris ce que tu voulais dire. Et je veux bien admettre que tu as raison : être père ne se résume pas au fait d’avoir un enfant. Il y a tout un tas de choses autour…Mais…faut aussi que tu comprennes mon point de vue » Je ramenais nos mains près de mon visage pour venir embrasser le bout des doigts de Paris avant de poursuivre : « Depuis le jour où… où j’ai cru être enceinte, et que les choses ne se sont pas faites, je me suis mise en tête de tout mettre en œuvre pour qu’un jour, je puisse t’offrir ce que tu as toujours rêvé. Encore plus, au moment où tu m’as parlé de Maxym…je me suis mise en tête que JE serais celle qui t’offrirais un descendance. C’est idiot je sais…surtout que c’est pas le genre de projet qu’on a le droit de s’inventer sans réfléchir. Mais, tu vois, dans ma tête, c’était comme ça et pas autrement : t’étais LE bon, et je devrais tout faire pour être la mère de tes enfants…alors, apprendre qu’une autre l’a fait avant moi, c’est un peu dur à digérer….J’ai…j’ai juste besoin de temps pour l’admettre et aller de l’avant. » et à nouveau, je déposais un baiser sur les doigts du Dunster avant de venir poser ma joue sur nos mains jointes en fermant les yeux.

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Paris espérait réussir à se faire comprendre car il sentait que son couple était en jeu non pas que Summer allait le quitter mais il ne voulait pas non plus la sentir s’éloigner. Cette situation ne ferait que le bouffer de l’intérieur et tout le monde savait ce qui se passait dans ce genre de moment. « Mais tu seras toujours la plus sexy même en baleine » plaida-t-il sa cause auprès de son ange. Le Dunster se voyait très bien mettre un saladier de popcorn sur le bidon de sa fiancée pour regarder un film. Ce serait une petite table portative -ouais, en fait, il allait garder cette pensée pour lui car junior tenait à sa visite quotidienne. « Dis moi tout » l’invita-t-il à lui livrer son point de vue. Il comprenait parfaitement ce qu’elle cherchait à lui faire comprendre et si Ashlynn n’était pas aussi mignonne, sûrement aurait-il aimé que les choses se passent autrement. « Bébé… je me sens pas vraiment père tu sais… J’arrive à peine à me dire qu’elle biologiquement ma fille alors nous sommes deux à avoir besoin d’admettre les choses » lui dit-il avant de s’asseoir sur le canapé pour mieux l’attirer au creux de son épaule, ses jambes, en travers des siennes. « Rien ne nous empêche d’avoir des enfants tous les deux… J’ai envie d’avoir des enfants avec toi quand nous serons prêts tous les deux. Comme je te l’ai dit, tu es la seule à pouvoir faire de moi véritablement un père même pour Ashlynn. Regarde là… Quand je l’observe, ce n’est pas à sa génitrice que je pense même maintenant que je sais ce secret de famille » commença-t-il en caressant sa cuisse. « Lorsque je la vois, c’est notre rencontre que je vois, c’est ton sourire, ta crise de jalousie à la patinoire, notre premier baiser… ta première gifle… Je vois tout ce qui a fait de nous un couple. Quand elle nous sourit, c’est nos instants en famille que je revois, que je me remémore. Ce sont tes yeux bleus que je vois dans les siens, ta crinière blonde… Plus je regarde cette enfant et plus c’est à toi que je pense car elle nous a lié ! Alors oui, cette petite ne sort pas de ton ventre mais si elle est heureuse, c’est bien parce que nous nous aimons tous les deux alors j’ai pas honte de dire qu’elle est le fruit de notre amour bébé »

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J’hochais la tête simplement par accord quand Paris me signifiais que pour lui aussi, il allait falloir admettre cette nouvelle paternité. Ça coulait de source, c’est sûr ! Le Dunster se relevait pour mieux me rejoindre sur le canapé, et à peine m’avait-il attiré dans ses bras que moi-même je ressentais le besoin de me caler contre son corps pour reformer cette bulle de confort et de sécurité qui avait éclaté quelques minutes plus tôt. C’était souvent comme ça que cela se passait : il me suffisait de ses bras pour retrouver ma place, et me sentir en sécurité. La tête posé entre son épaule et son torse, je passais un bras autour de lui, en me laissant bercer aveuglement par sa respiration et ses paroles pleine de sens….et tellement belles. Il semblait tellement sûr et convaincu de ce qu’il percevait en Ashlynn qu’il aurait presque pu me faire croire que cette petite était de NOTRE conception. Je souriais en coin en l’écoutant décrire la petite et j’ouvrais les yeux pour regarder Ashlynn tenter de changer la page de son livre : et si finalement, c’était aussi simple que cela ? C’est vrai jusqu’ici, quand je posais mes yeux sur la petite, je n’avais jamais éprouvé le besoin d’imaginer sa mère, que je pensais être celle de Paris avant. Il fallait juste que je continue de voir en Ashlynn, bah Ashlynn tout simplement ! et non pas celle qui l’avait enfanté avec Paris. Et puis, c’est vrai que ce dernier avait raison : Ashlynn avait bien plus de souvenir partager avec nous, si bien qu’en la voyant il était difficile d’imaginer qu’elle appartenait à quelqu’un d’autre qu’à cette famille qu’on avait formé jusqu’ici. Mais une question persistait en moi : « Et le jour où elle sera en mesure de comprendre ? Qu’est-ce que tu lui diras à propos de sa mère ? Parce qu’il faudra bien qu’elle sache qui elle est, nan ? d’où elle vient, qui est sa mère ! » Ca Paris pouvait le comprendre mieux que personne. Lui-même venait d’apprendre seulement maintenant que l’homme qu’il pensait être son père ne l’était pas vraiment. Et dieu sait que lorsqu’on apprend ce genre de chose, on se sent en recherche d’une identité.

Au dela de ça, je voulais bien reconnaître que Paris avait trouvé les mots juste pour m’apaiser. Bien sûr, l’arrivée d’Ashlynn ne remettait pas en cause la possibilité qu’on ait des enfants à nous, mais…disons qu’il allait falloir que je me fasse à l’idée que ce serait notre première expérience en la matière serait mon premier enfant pour moi…mais pas pour lui. Quand il serait capable de réaliser qu’il est bel et bien père à part entière avec Ashlynn, il y aurait une grosse différence entre son rôle à lui dans la vie de la petite, et ma place à moi dans cette même vie.

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La question de Summer était légitime : qu’est-ce qu’il ferait le moment venu ?! Bonne question. D’un côté, l’expérience qu’il avait vécue récemment le poussait à avouer toute la vérité à Ashlynn le moment venu mais de l’autre, les circonstances étaient toutes autres : Summer serait une mère parfaite, douce, aimante ; aux antipodes de la brute qui lui avait servi de beau-père durant dix ans de sa vie.   « Lorsqu’elle sera en âge de comprendre, on lui dira simplement qu’une femme autre que toi l’a mise au monde mais que tu es sa maman. Les liens du sang sont peut-être importants mais ils ne font pas tout bébé. Je parle par expérience : que cet homme eut été mon père ou non, l’important est ce qu’il m’a fait subir. Il aurait pu être mon père biologique, cela n’aurait rien changé à la haine que je lui portais et que je continue de lui porter. Pour Ashlynn, il en sera de même… qu’importe les liens du sang, elle n’aura connu et vu que toi dans sa vie. Tu auras été celle qu’il lui aura appris à parler, à ne pas se viander la gueule en marchant, à faire ses lacets… Tu auras été là dans tous les moments importants de sa vie. Pour moi et pour elle, tu seras sa mère » lui dit-il. Le moment venu, ils lui diront la vérité mais Paris insisterait pour que Summer ne minimise pas son rôle auprès de cet enfant, de leur enfant. Ils ne l’avaient peut-être pas conçu ensemble mais ils l’auront élevé ensemble, main dans la main, avec LEUR amour.

« Tu sais bébé… dans le fond, si le juge m’avait accordé la garde de mes frères et sœurs, nous les aurions élevé ensemble plus comme un père et une mère que comme un grand-frère et une grande-sœur. Il en va de même pour Ashlynn. Elle est ma fille biologique oui mais pour avoir vécu une enfance difficile… Je peux t’assurer que le sang ne fait pas de toi un père ou une mère. Sa mère biologique l’a abandonné, elle n’a pas cherché à l’élever ni rien. Ce n’est pas elle qui s’est inquiétée quand Ash’ a fait ses premières dents ou quand il fallait passer des heures à la border parce qu’elle avait fait un cauchemar. Ce n’est pas elle qui a tremblé dans cette salle du tribunal en espérant la garder près de soi…. Tout cela, tu l’as fait toi. Cette enfant est la nôtre et j’aimerai beaucoup que légalement tu sois reconnue comme sa mère qu’on soit mariés ou non. Je ne plaisantais pas quand je t’ai demandé en mariage mais encore moins quand je t’ai demandé de nous adopter tous les deux. Je veux qu’elle soit ta fille aux yeux de la loi… OKay c’est peut-être trop rapide pour toi mais si j’avais eu la garde des enfants, je t’aurais fait la même demande afin que tu deviennes leur tutrice au même niveau que moi » termina-t-il par dire tandis que la petite se levait maladroitement pour prendre appui sur la table basse et s’écrier : « Papa…Mama »

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C’est marrant comme les choses pouvaient paraitre si simples dans la tête de Paris alors que lui-même se disait encore perdu dans la nouvelle de sa paternité. C’est à croire que tout était une évidence même pour lui, qu'il n’y avait pas d’autre solution que celle que je sois considérée comme la mère d’Ashlynn et rien d’autre. Cette révélation avait de quoi me rassurer quelque part : elle renforçait les convictions de Paris à me vouloir dans sa vie sans demi-mesure ! Une nouvelle preuve d’amour et d’éternité à ses côtés…et sa façon d’exposer les choses rendait effectivement ma place logique dans la vie de cette petite. Je levais alors la tête en direction de Paris et l’air inquiet, lui demandais « Et t’es sûr que ce sera la même chose pour elle dans quelques années ? Quand on lui aura dit la vérité ? Tu penses vraiment qu’elle continuera de me considérer comme sa mère ? ». Les choses pouvaient bien vite déraper dans ce domaine, et je crois que je passerais mon temps à avoir cet angoisse permanente de perdre Ashlynn tant mon rôle ne serait pas légitime aux yeux de quiconque si ce n’est peut-être que Paris.

Et encore une fois, Paris avait dû lire en moi comme dans un livre ouvert. J’étais en train de me demander si la seule force de mon amour pour cette enfant pourrait suffire à faire valoir mon rôle de mère à ses yeux, quand Paris se mit à évoquer les intentions qu’il avait eues en tête si la garde de tous les enfants lui avait été confié. Bien sûr, tant que Grace n’aurait pas renoncé à ses droits parentaux, Paris n’aurait jamais pu faire de moi une mère, mais je comprenais la symbolique dans ses paroles. On aurait été leurs parents dans le sens « responsables de leur éducation »…Or là, si je comprenais ce que Paris était en train de me dire, il ne parlait plus de symbolique. Je me relevais en m’aidant de mon bras qui était préalablement affalé sur Paris et le fixait du regard, cherchant un signe – une réponse – dans son regard. Finalement il était préférable de mettre des mots à mon questionnement : « Si j’ai bien compris ce que tu me dis : tu me demande d’adopter Ashlynn ? De devenir sa mère légalement ? » Alors après la demande du mariage, il me parlait d’adoption ? Deux engagements dans la même journée ? Mais qu’est-ce qu’il se passait exactement dans sa tête ? Était-il conscient de ce qu’il faisait ? Ce n’est pas le genre de chose ou l’on peut revenir en arrière facilement…surtout avec moi ! SI je disais oui, c’était certainement pour qu’il me la mette à l’envers après !

Ashlynn me fit sursauter au moment même où elle prononçait ces deux mots….ceux dont elle nous avait déjà affublés il y a un peu plus d’un mois, et qui m’avait remué les tripes tant je les avais pris avec émotion. Et aujourd’hui, le ressenti n’avait pas changé. Si bien qu’instinctivement, je m’étais écarté de Paris pour venir prendre la petite et la porter pour la placer entre nous deux. Comme une sorte de besoin irrépressible de la sentir près de moi…près de nous. Réunis.

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Paris se voulait optimiste pour l’avenir. Ce n’était pas vraiment sa spécialité, on ne pouvait pas dire le contraire mais il voulait y croire car il en avait besoin tout simplement. Se raccrocher à Summer, à leur couple, c’était une façon pour lui de s’apaiser, de ne pas perdre la face devant une nouvelle difficulté, devant un énième mensonge. Bien sûr, il allait devoir s’expliquer avec sa mère mais pour une fois, il comprenait le geste de protection qu’elle avait eu envers lui et surtout il l’en remerciait car jamais il n’aurait pu être heureux sans Summer. Elle était celle qu’il avait toujours attendu et tous ces projets d’épouser une femme pour sa carrière lui paraissait dérisoires et franchement stupides. Comment aurait-il pu donner l’illusion d’un couple solide et heureux sans aimer son épouse ? On ne se mariait pas par intérêt, cela ne fonctionnait jamais mais ça, il l’avait compris en côtoyant cette femme. « J’en suis certain ! C’est une Maconahey alors forcément, elle ne peut que tomber sous ton charme… C’est étrange de le dire mais tel père, telle fille » lui dit-il avec tendresse avant de déposer un baiser sur son front.

Summer était angoissée par ce futur et il tenait à la rassurer. Oh, il aurait aimé prendre son temps, leur laissé le temps de se remettre de la nouvelle mais il comprenait l’urgence de la situation. S’il ne trouvait pas un moyen de calmer ses angoisses, elle allait se ronger les ongles jusqu’à craquer. Or, pour une fois, il ne voulait pas perdre de temps et désamorcer la bombe comme elle l’avait fiat un peu plus tôt dans la journée au tribunal. « Oui, c’est bien ce que je te demande et je suis on ne peut plus sérieux bébé. Lorsque je t’ai demandé de devenir ma fiancée, c’est parce que je voulais m’engager près de toi alors pour moi, il est naturel de fonder cette famille avec toi. Si cela ne l’était pas… à quoi bon t’offrir cette bague ? Je sais que l’engagement et moi, ça fait deux mais c’était avant de te rencontrer. Cela fait cinq mois que nous sommes ensemble dont quatre que nous vivons sous le même toit. Tu m’as montré ce qu’était qu’aimer quelqu’un, de l’accepter pour ce qu’il est… Tu m’as appris à aimer aussi… C’est toi que je veux à la fois pour Ashlynn mais également pour moi » lui dit-il avant que la petite ne vienne confirmer ses dires.

Paris fut heureux de la voir se tourner vers elle et la prendre dans ses bras pour mieux la placer entre eux. Ils étaient une famille à présent. « Par contre… j’ai le droit d’être moins sérieux maintenant ? Non parce que j’ai une réputation à tenir ! » lâcha-t-il avec un sourire en coin. « Bon toi par contre mon petit bébé… je te préviens, déjà en tant que sœur, tu avais pas le droit de sortir avec un garçon avant ta majorité mais maintenant que t’es ma fille… c’est mort avant tes trente ans ! »

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Paris semblait tellement sûr de lui, sûr des futures réactions d’Ashlynn me concernant que ça en devenait presque simple. Et peut-être que ça l’était finalement ? A défaut d’avoir sa vraie mère, elle m’aurait moi. Et elle n’aurait connu que ça…alors pourquoi chercher midi à quatorze heures ? Partir à la recherche de sa mère biologique pour quoi ? Pour confirmer l’abandon ?...pas sûr qu’Ashlynn grandisse dans cette optique de retrouver cette mère un jour. Alors oui, ça semblait simple…

Encore plus quand Paris voulait officialiser le tout par une adoption. A mesure qu’il m’expliquait ses raisons, ses envies d’engagement, je sentais mon cœur grossir et se surcharger d’émotion, à tel point que pendant son discours j’avais éprouvé le besoin de venir embrasser la petite tête blonde entre nous deux, de la cajoler, en la serrant contre moi, avant de poser un regard aimant sur le Dunster. Je souriais. Timidement, certes, mais je souriais de reconnaissance pour toute ses belles paroles qu’il avait en parlant de moi et de ce que je lui apportais. Et moi tout ce que je faisais, c’était de prendre conscience de la chance que j’avais d’avoir un homme tel que lui dans ma vie. Sincèrement, il était impossible de prétendre que Paris Maconahey n’était pas un homme à marier quand ce dernier se montre à ce point si aimant, attentionné et engagé dans ses sentiments ? Quand on revient quelques mois en arrière, on pourrait presque rire du discours qu’il tenait en disant qu’il n’avait rien du gendre idéal, qu’il était pas doué avec les sentiments, et qu’il ne méritait pas d’être aimé. Bon sang, mais moi je pourrais l’aimer toute ma vie durant et ne faire uniquement ça s’il me le demandait ! Bon dans un sens, il me l’a demandé en me proposant de l’épouser…mais ce que je veux dire, c’est que je ne pouvais décemment pas rêver meilleur homme dans ma vie. J’ai passé mon temps à me sentir si peu confiante dans mes relations amoureuses, qu’au final je devenais bien souvent sans le vouloir la responsable de mes échecs. Du moins c’est comme ça que je le voyais…Mais avec Paris, les choses ont été bien différentes : il réussit à me faire croire en moi, à accepter mes défauts au même titre que mes qualités, à m’aimer sans demi-mesure. Il accepte mes débordements tactiles, n’a pas honte de moi et de mon côté un peu gamine…il ne me trouve pas ennuyeuse, et me pousse toujours à prendre mes décisions, à prendre ma vie, mon avenir…il me tire vers le haut et me rend…BELLE. Belle et Fière. Et n’importe quelle femme aime ressentir ses deux choses.

Pour toute première réponse quant à sa proposition d’adoption, je me penchais vers lui pour l’embrasser, traduisant en ce baiser tout l’amour que je lui portais. Mais, comme toute personne qui apprend tout juste à faire ses propres choix dans la vie, j’avais besoin d’un temps d’adaptation. De réflexion. Et j’espérais que Paris puisse comprendre cela « Est-ce que…est-ce que tu me permets de prendre le temps d’y réfléchir ? Ce n’est pas que je n’ai pas envie d’être la mère adoptive d’Ashlynn, mais…c’est juste que…trop d’émotion d’un coup, c’est parfois encore un peu dur pour moi à gérer. » Reconnaissais-je en me pinçant les lèvres un peu gênée. « Surtout que pour le moment, j’ai envie que ce jour soir le jour où tu m’as demandé d’être ta fiancée…et pas forcément le jour où on a pris pleins de décisions sur notre avenir parce que tu es devenu père par la force des choses… Je sais pas si je m’exprime bien dans ce que je dis là » je grimaçais un peu avant de me redresser et de tendre Ashlynn à Paris pour que je puisse me lever du canapé. « Avant que j’oublie… » Je partais en direction du bar là ou mon ordinateur portable avait été posé en dernier lieu. Je revenais ensuite vers le canapé et posait l’ordi sur la table basse. Après quelques clics, je me baladais sur le site de vente de billets d’avions. « On a un séjour en Floride à organiser. Avec chien et enfant dans nos bagages ! »

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Paris espérait grandement que Summer accepte sa demande. C’était important pour lui mais il comprenait également qu’elle avait besoin de temps. Il la prenait à brûle-pourpoint et même lui avait besoin de prendre du temps pour faire le point. « Ne t’inquiète pas bébé, je comprends tout à fait… Tu as tout le temps qu’il faut pour prendre une décision… Ash’ reste avec nous, personne ne viendra nous la reprendre et de tout de manière, je crois que là, il faudra me passer sur le corps » soupira-t-il mais on pouvait sentir sa détermination. Le Dunster s’était battu d’arrache-pied pour ses frères et sœurs mais cela ne serait rien en comparaison du combat qu’il mènerait pour garder sa fille. Ashlynn était son bébé, sa princesse… Il tuerait quiconque essaierait de lui faire le moindre mal car jamais ô grand jamais, sa fille ne subirait pas la même enfance que lui. Il était prêt à y laisser sa peau pour se faire tout comme il remuerait ciel et terre pour sa fiancée. Elles étaient les deux femmes de sa vie à présent.

Summer lui tendit finalement Ashlynn qu’il prit sur ses genoux par la force de l’habitude. Il se demandait bien ce que trafiquait sa fiancée -et vous savez quoi, il adore l’appeler ainsi dans ses pensées ; mais il eut bien vite la réponse. « Ah ouais… merde, tes parents vont pas être du style à te déconseiller de te marier avec un père célibataire ? » stressa-t-il d’un coup car tout se compliquait à présent. Et si beau-papa et belle-maman préféraient un gendre sans histoire ? Pour le coup, c’était au Dunster de paniquer tout en jetant des coups d’œil à sa fille. Il n’allait tout de même pas la renier mais dans un sens, il ne voulait pas que Summer subisse les remarques de sa mère par sa faute. Le problème, c’est qu’il avait peur à présent de confier Ashlynn au vieux Bob à cause de ce qui s’était passé à son retour du Chili. Génial, comme s’il avait besoin d’un souci de plus dans sa tête. « Je suis désolé bébé, je t’avais promis d’être le meilleur des petits-amis devant eux et voilà que je vais passer pour le mec incapable de se protéger » marmonna-t-il en soupirant. Il s’en voulait d’avance de ne pas être à la hauteur de l’image qu’il voulait donner à ses beaux-parents. C’était sûr et certain, ils allaient le dézinguer sur place.

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Mes doigts glissant sur le pavé tactile de mon ordinateur, j’ouvrais le navigateur internet pour la réservation des billets, sans prendre conscience que derrière mon dos, j’avais un fiancé qui commençait à paniquer. Sur le coup, sa première parole ne m’inquiétait pas plus que cela, si bien que je n’avais fait qu’hausser les épaules en réponse. Si j’écoutais mes parents – enfin surtout ma mère – ils seraient du genre à me déconseiller de me marier tout court. Premièrement parce que j’en avais déjà fait les frais pour ma première expérience dans le domaine, et deuxièmement parce que selon eux toujours, j’étais encore trop jeune et insouciante pour comprendre ce qu’était l’amour, le vrai. Mon père, lui, je pense qu’il pourrait émettre des réticences pour une seule et unique raison : il allait devoir passer sa fille à un autre homme que lui…il m’appelait encore son petit rayon de soleil, ou sa petite fille, donc voir cette dernière se marier – cette fois pour de bon – ce serait sans doute dur à s’y faire.
Je cliquais un peu partout à la recherche du meilleur prix pour les billets en prenant des dates intéressantes, quand Paris rouvrit la bouche. Là, je m’inquiétais : il semblait si peu sûr tout d’un coup. Je retirais alors mes mains du PC et me redressais un peu pour me tourner vers Paris. « Mon cœur… » Je me penchais alors vers lui et posais une main réconfortante sur sa cuisse, là ou Ashlynn ne posait pas ses petites fesses. « T’as pas à t’inquiéter de l’image que tu donneras à mes parents. Si tu veux mon avis, ma mère sera bien trop occupé à s’occuper de MON image, et mon père…mon père je ne sais pas je l’avoue. Il n’a jamais été trop bavard concernant Tyler déjà. Il l’a même complètement ignoré. Mais peu importe de toute façon : moi je sais qui tu es et à quel point tu me combles. C’est tout ce qui compte » Et pour conclure à mes aveux, je déposais un tendre baiser sur ses lèvres avant de lui adresser un sourire chaleureux et se voulant rassurant, avant de reprendre ma recherches sur l’ordi. « Bon alors…j’ai…dans les meilleurs prix….hmmm….Dans deux semaines….ou….OH. Dans 5 jours » c’était court, mais c’était moins chers bizarrement »…enfin, je n’ai toujours pas vu comment ça se passait pour les animaux.

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