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Je te tue tout de suite, ou j'attend demain ?
La manière de réagir de Paris quand je lui demandais s’il voulait me frapper, était bon signe : lui-même reconnaissait que c’était naturellement impossible et c’était justement ce que je voulais qu’il fasse. Alors bien sûr, il ne pouvait pas s’empêcher d’évoquer un « ET SI ? ». Mais ce « et si » n’avait pour moi pas lieu d’être. « Avec des si, on en ferait des tas de choses...mais ce ne sont que des hypothèses. Si on fait preuve d’un tout petit peu plus de réalisme, on se rend très vite compte que c’est tout autre » lui faisais-je signaler avec un demi-sourire, tout en caressant son visage de mon pouce. « Mais je vais te poser la question autrement alors…quand tu me vois ? Qu’est-ce que tu ressens ? Si tu n’as pas envie de me frapper, qu’est-ce que tu ressens à la place ?! » Ne pouvait-il pas, au lieu de croire qu’il pouvait passer sa colère sur moi, imaginer un instant qu’au contraire, sa colère pouvait être apaisé s’il me faisait face ? Ou face aux enfants ? « Ce sentiment ne pourrait pas justement apaiser ta douleur, ta colère ? Tu penses au pire à chaque fois, mais…Paris, ça fait 5 mois qu’on est ensemble, d’accord ?! Et est-ce qu’une seule fois tu t’es montré violent à mon égard ?! NAN. Avec les enfants ? Encore moins… »C’est après cela que je cherchais à lui faire ouvrir les yeux sur l’importance qu’avait sa vie à nos yeux. J’ai bien compris dans le fond ce que Paris cherchait à faire : il se faisait du mal à lui, en se disant qu’il avait au moins la garantie de ne faire de mal à personne qui lui est cher…le problème – et c’est qu’il n’avait sans doute pas compris jusqu’ici – c’est qu’en se faisant du mal à lui-même, les enfants ou moi, on en était touché. Et on serait plus que dévasté s’il arrivait malheur au Dunster. Je veux bien croire que Paris essaye tant bien que mal de s’arrêter. Mon dieu, oui je le crois ! Et chaque effort qu’il fait me remplit de fierté, y’a pas de doute la dessus. Mais le voir ainsi fragile, et apeuré par sa propre image, sa propre nature, me rendait complètement impuissante. Qu’est-ce que je pouvais faire pour lui ? Pour l’aider ? Cette question me hantait l’esprit au moment où il me faisait me relever pour venir m’installer sur ses cuisses. Il s’engouffrait alors dans mes bras et je l’entourais de ses derniers en le serrant contre moi, tentant au mieux de créer une bulle de protection pour lui, pour qu’il sache que je ferais n’importe quoi – N’importe quoi, vraiment – pour chasser sa peine, sa colère, et le rendre heureux.
Je restais un instant silencieux, berçant presque imperceptiblement Paris, en déposant des baisers sur le haut de sa tête avant d’y reposer ma tête par-dessus, collant ma joue à son crâne. Un de mes mains lui caressait tendrement les petits cheveux à la naissance de sa nuque, tandis que l’autre le tenait fermement enlacé contre moi. Il me posait alors une question qui méritait réflexion. Pour moi la réponse était simple : « Si tu penses que ça peut te faire du bien, et t’aider, alors je te dirais que oui, tu pourrais t’inscrire » avant d’inspirer profondément sans lâcher mon étreinte et mes caresses, pour mieux reprendre « Et je peux même venir à avec toi si tu veux ?...Je ferais n’importe quoi pour que tu puisses trouver la paix, Paris. Tu le sais… Et si tu as envie d’autre chose, on fera en sorte que tu fasses cette autre chose…Tout ce que je te demande c’est de ne plus intenter à ta vie de quelques manière que ce soit. Les enfants ont besoin de toi…J’ai besoin de toi. » Concluais-je avant de venir pencher ma tête à côte de la sienne pour déposer un baiser sur le haut de sa tempe et de cacher son visage entre mes bras pour le serrer contre mon cœur….là où il y avait sa place, à jamais !
Paris s’excusait ensuite pour ses paroles de tout à l’heure, et je souriais en reconnaissance. Mais au lieu de faire comme j’aurais fait avant, de tout lui pardonner trop facilement comme si de rien n’était, et pire de lui dire que c’était oublié, je le laissais finalement s’excuser comme il le voulait sans rien ajouter de plus. Je devais juste accepter, point barre. Gros effort pour moi, mais dans un sens, c’est parole avaient été assez peu agréables que je voulais bien reconnaître que je ne pouvais pas vraiment les oublier. Juste accepter de croire qu’il les avait dits en signe d’auto-défense. « Le principal Paris, c’est que tu ne crois pas à ce que tu as avancé ! Que tu les as dites par automatisme, je peux le comprendre…j’en fais, moi aussi, des choses sous le coup de la colère. Mais…tant que tu ne te mets pas ce genre d’idée en tête, c’est tout ce qui compte : Je ne cherche pas à te transformer en je ne sais quel prince charmant, ou avoir une réplique de Bonaventure. Je suis tombée amoureuse de toi, pour ce que tu es ! Et pas pour ce que tu POURRAIS être dans le meilleur des contes de fées. MAIS, je suis aussi tombée amoureuse pour ce que tu es au fond de toi, et que tu ignores être. » Je retirais alors mes bras d’autour de ses épaules et de son cou, pour venir prendre son visage en coupe et de le forcer à me regarder. Son visage tuméfié me montait les larmes aux yeux, mais malgré tout, j’arrivais à le trouver beau. Il était beau quand il était à ce point HUMAIN….J’approchais alors mon visage du sien et timidement, venais déposer mes lèvres sur les siennes, le plus délicatement du monde pour ne pas lui faire de mal. « Je suis contente que tu sois rentré…en vie. Demain, tu restes au lit pour la journée. Je veux pas te voir jouer les durs qui n’a pas mal ou quoi que ce soit. Parce que je te jure que c’est moi qui vais venir t’achever… Je suis déjà sûre qu’on t’a diagnostiqué une commotion cérébrale, n’est-ce pas ? Et que tu n’as pas dû leur dire que tu en avais déjà eu une trois quatre mois plus tôt, parce qu’au quel cas, il t’aurait gardé. Donc…Pas d’effort inutile et du repos, je me fais bien comprendre ?? » Lui lançais à demi comme une menace en arquant un sourcil. Mais cela ne m’empêchait pourtant pas de le garder contre moi et de tenir son visage avec tendresse.
AVENGEDINCHAINS
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