Fuyons cette passion funeste, qui ne laisse de choix qu'entre la honte et le malheur, et souvent même les réunis tous les deux, et qu'au moins la prudence remplace la vertu.
Le regard berçait par le jardin de la jeune femme, il ne prêtait pas trop attention à la maîtresse de maison. Détournant son regard sur l’élixir rouge bordeaux, il se dit que cette mixture était parfaite à l’heure actuelle. Il n’avait envie que d’une chose : c’était de se bourrer la gueule et de tout oublier. Cette situation était trop difficile à gérer autant pour l’un que pour l’autre. Dès son départ, il irait s’arrêter au bar près de chez lui pour se prendre quelques verres de son alcool favori : le scotch ! Il n’y avait rien de mieux pour oublier toute déception de cette situation. Prenant à nouveau une gorgée qui était plus longue que la première, il finit par entendre la douce mélodie de la voix de Gabrielle. Cette voix n’avait rien de charmant ou même d’agréable. Elle se montrait froide avec lui. Si bien, qu’il ne comprenait pas très bien la situation. Elle l’avait complètement abandonné, pour son bien-être, mais elle avait tout refusé de lui, mais elle trouvait le moyen de jouer la victime. Sur le moment, il ne réagissait pas très rapidement. Absorbé par ce verre de vin, il ne voulait pas répliquer face à la jeune femme. Mais il se rendit vite compte que son verre était encore vide. Il se tourna aussitôt pour saisir la bouteille de vin, et se remplir à nouveau son verre.
« Continue comme ça mon vieux et tu vas mal finir ce soir ! ». La jeune femme avait élevé la voix juste avant, il n’avait pas répliqué directement, mais cette fois-ci, lui aussi allait se faire attendre. Il tiquait, il ne pouvait plus rester en place. Posant délicatement la bouteille de vin sur la table, il recula de quelques pas, avant de regarder fièrement la jeune femme. Faisant tourner allègrement le verre de vin entre ses mains, il l’observa du coin de l’œil et finit par la regarder avec insistance.
« Voudrais-tu me le réexpliquer, voyons je suis si stupide ! » Un petit sourire narquois sur les lèvres, il regarda de nouveau la jeune femme pour la provoquer.
« Ton vin est excellent ma chère ! Tu ne pouvais pas plus me combler ! » . Le jeune prince n’était pas loin d’être un prince parfait, ou même charmant. Il était parfait en diplomatie, pour recevoir ses hôtes ou encore représenter la couronne d’Angleterre, mais c’était une catastrophe en sentiments ou envers les femmes. Il n’avait plus jamais été en couple depuis ses dix-huit quand sa sœur avait été enlevée. Il se donnait tellement envers les recherches pour retrouver sa sœur et la couronne qu’il négligeait les femmes. Il était incapable de continuer une relation sérieuse, ou de se poser, il n’avait pas le temps, mais il avait surtout peur. Il ne s’était jamais attaché à personne, sauf à ses sœurs mais il détruisait tout ce qu’il touchait. Son affection grandissante envers Gabrielle était un poison, il ne savait plus se contrôler. Bien sûr qu’il lui en voulait, il se sentait incapable de lui pardonner, elle avait blessé son égal d’homme, mais dieu sait qu’il avait envie d’elle, d’être dans ses bras, de pouvoir à nouveau l’embrasser, et de passer la nuit avec elle. Mais sa fierté lui empêchait de penser à toutes ces choses. Ces deux jeunes gens n’étaient que des orgueilleux qui ne pouvaient mettre leur fierté de côté pour se laisser aller.
« Quelle chance mademoiselle ! Vous me faites une faveur, un choix ! Quel homme chanceux suis-je ! ». Un autre petit sourire narquois ornait ses lèvres, sa carapace prenait le dessus, il de protégeait comme il le pouvait. Faisant une petite révérence envers la jeune femme, il leva son verre à son honneur avant d’en prendre une légère goutte tout en lui faisant un clin d’œil.
Le jeune homme se calma quelques secondes pour écouter la jeune femme. Il se sentit honteux d’être aussi dur envers elle, mais elle ne lui avait pas laissé la chance de l’aider ou de l’accompagner. Il aurait été près à tout renoncer pour elle, et même venir à Oxford avec elle. Mais elle n’avait rien voulu savoir, elle avait choisi pour elle, sans penser à lui. Bien sûr, ils n’étaient pas unis, il n’y avait aucun lien entre sauf cette attirance destructrice. Ils n’étaient pas en couple, et ne pouvaient rien se reprocher vis-à-vis de ça. Et pourtant, le jeune anglais ne pouvait pas supporter qu’un autre homme puisse mettre la main sur elle. Cela le dégoutait plus que tout. Il était peut-être trop dur envers elle, il pouvait lui en vouloir d’être partie, et de ne lui avoir donné aucune nouvelle, mais pas du fait qu’elle ait refusé son aide. Son visage se détendit, et il lui fit un petit sourire.
« Je ne dis pas que tu n’avais pas le droit de partir… » Cherchant ses mots pour éviter de trop se dévoiler, le jeune homme ne pouvait tout lui dire c’était impossible. Il l’écouta reprendre la parole d’un air pensif. La seule chose qu’il retenu ce fut ce « votre altesse ». Hors de lui, il l’avait prévenue. Il ne voulait pas qu’elle l’appelle ainsi, surtout après tout ce qu’il avait pour elle, ce n’était pas juste. La regardant d’un air sévère, et déçu de sa part, il la regarda gravement.
« Tu sais quoi Gabrielle ? Oublie-moi ! Ne m’adresse même plus la parole ! » Il finissa son verre et se rapprocha de la si jolie jeune femme.
« Tu pouvais tout me dire, tu pouvais me traiter de tous les noms, mais je t’avais interdit de m’appeler ne serait-ce qu’une fois de plus votre altesse ! Tu fais quoi ? Tu continues, mais tu cherches quoi à me déstabiliser, à me provoquer ? Tu sais quoi Madame a gagné ! J’me tire d’ici ! » Le jeune homme lui fit une référence et décida à grand pas de se diriger vers la porte.
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