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Il ne me parle pas des confréries. C'est étrange qu'il me pose la question mais qu'il ne me donne pas son avis derrière. Est-ce qu'il a le même avis que moi ? Est-ce qu'il est complètement à l'opposé du mien ? J'ai l'impression qu'il n'est pas d'accord avec moi, que c'est l'un de ses tarés à se masturber devant les autres en racontant ses coucheries. Cela me refroidit un peu, de me dire qu'il peut aimer ce genre de société secrète, alors que franchement, c'est bien trop flippant pour moi. Et pourtant, je sais que mon père a fait parti d'une confrérie lorsqu'il était à l'université. C'est à dire qu'il en fait toujours parti, parce qu'on ne quitte pas ce genre de société sans en perdre la vie, sa popularité ou sa dignité. Je n'en ai jamais su plus, c'est un sujet tabou à la maison, même maman n'en parle jamais. Mais je reste persuadée que si Dylan a pu rencontrer l’entraîneur de l'équipe nationale de football américain, c'est bien grâce aux connaissances de mon père.
Lano dit : « C'est une invitation officielle ça Noah ! J'offrirai le thé à ta maman, et elle me racontera des anecdotes sur toi petit. Tu m'offriras une tulipe j'espère ?!"
En fait, j'ai envie de le rencontrer lui, ses frères et les femmes de sa famille. D'ailleurs, il ne me parle pas de ses parents. Je suis certaine que pour avoir donné un prénom aussi doux à sa seule fille, leur maman doit être une femme merveilleuse. De toute façon, les mamans sont forcément des femmes magiques. La mienne est une déesse, la douceur incarnée. Et ses grands gestes lents m'ont toujours impressionnée. Même sa façon de me gronder, de me faire la morale, c'est toujours comme un pansement posé sur mon genou blessé.
Lano dit : « C'est bien d'être romantique. »
Juste quelques mots. Parce que c'est vrai, on rêve toutes aux princes charmants mais il est malheureusement bien trop dure à dénicher ce con ! C'est sûrement celui qui gagne tout le temps à cache-cache, le squelette au fond du placard ou au fond du jardin. Donc quand on trouve quelqu'un entre temps, pourquoi ne pas en profiter, de cette petite victoire personnelle ? Même si parfois on pense que c'est une erreur, que l'on aurait pas du... Mais c'est arrivé, c'est trop tard. Comme cette fois avec le prof de sport... Je rougis et secoue la tête pour faire fuir ces images.
Lano dit : « Je ne parlais pas de câlins coquins, tu déformes tout ! »
Et puis tout dérape, tout devient glaciale et brûlant. Comme si je passais de la Laponie à la forêt amazonienne, les os glacés et cette humide chaleur. Je lis et lis encore. Je me laisse emporter par ses mots, par ses phrases. Je crois que je l'ai un peu vexé en lui demandant de prendre son temps. Il m'explique sa vision des choses, avant de repartir sur les descriptions de ce qu'il pourrait me faire.
Lana dit : « Et je te laisserai t'allonger sur moi et frôler mes lèvres des tiennes, de souffler dans mon cou, de parcourir ma clavicule. Je pourrais juste tendre mon corps vers le tien, les muscles tendus, les pointes de pieds étirées. Et je caresserai de nouveau tes cheveux, en pensant à Radiohead, en les empoignant de temps en temps quand la tentation sera trop forte, quand tu me chatouilleras trop au passage de tes lèvres. »
Lana dit : « Toi, tu me tortures... »
La suite de ses mots me font comprendre que nous sommes dans le même état tous les deux. Et c'est affreusement difficile de supporter cette envie que je ne vais pas pouvoir combler. Ressentir ses picotements dans le ventre qui ne vont pas disparaître avant que je ne m'endorme totalement. Et encore, si j'arrive à m'endormir après cette conversation. J'ai même pensé à aller chez mon ex, m'abandonner dans ses bras en pensant à Noah. Mais franchement, suis-je aussi faible ? Je n'ai jamais été aussi frustrée de toute ma vie. Et d'un côté, je me dis que je suis complètement folle que cela se passe avec quelqu'un que je ne connais pas. Mais en fait, c'est peut-être pour ça que c'est encore plus excitant.
Lana dit : « Plus tu m'ordonnes de ne pas le faire, plus je l'imagine. Et ton souffle, tes lèvres, ta peau, ton cœur contre ma poitrine, ton épiderme contre le mien. Je pourrais t'observer pendant des heures, juste là, au dessus de moi. Les muscles de tes bras faibliront avant que je m'en lasse. Et tu tomberas sur moi, avec ou sans douceur. J'en rirais sûrement, et je poserai un baiser sur ton épaule, la plus proche de ma bouche. »
Je le déteste, je suis en colère autant que j'ai envie de lui. J'ai envie de fermer le PC, de fermer l'écran si rapidement que je pourrais le casser. C'est une torture d'être là, dans ma chambre, complètement seule. Et imaginer. Imaginer des choses aussi bouleversante avec un inconnu. Je me redresse d'un seul coup en utilisant le peu de force qu'il me reste tant je suis pétrifiée par le désir du corps de mon inconnu tatoué. Je balance l'ordinateur sur le lit avant de m'allonger sur le côté, face à l'écran. Ce satané écran que je déteste encore plus que Noah.
Lana dit : « Ce sera toujours de ta faute, quoique tu fasses. J'ai toujours raison. »
Lana dit : « Et puis, c'est toi qui a commencé à m'embrasser. »
Lana dit : « Et je peux faire encore bien plus que cette myriade de baisers. Tu veux encore que je te fasse imaginer ? »
Est-ce que j'aurais été capable de lui dire tout cela en face à face ? Je n'en suis vraiment pas sûre. Je ne suis pas la fille coincée, mais de là à demander à un inconnu d'imaginer le début de quelque chose qui pourrait se terminer en mélangeant nos deux corps, c'est vraiment autre chose.
Lana dit : « J'espère que la douche est grande chez toi aux Pays-bas. »
Sous entendu : on pourrait faire des trucs sympas tous les deux... Je le cherche encore, joue avec son imagination en installant des endroits bien réels, surtout pour lui. Suis-je vraiment le bourreau ? J'avoue être joueuse, surtout là, surtout ce soir, surtout avec lui.
Lana dit : « Ne me fait pas croire que tu seras ma victime Noah... »