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Tu brûles, ton corps se consume à petit feu sur cette même chaise où tu étais assise quelques minutes plus tôt.. Quelques minutes avant cette putain de rencontre, ce putain de chamboulement, cet ouragan dévastateur qui t'as tout prit en quelques minutes ne laissant que ton esprit, ton cerveau, tes pensées en ruinent après son passage. Tu aurais préféré rester là, cloîtrer entre ces quatre murs, écoutant qu'à demi les paroles d'une prof aigrie, inintéressante, avec ton mal de tête plutôt que de vivre ce qui s'est passé il y a si peu. Tu restes sur ta fin, tu restes sur cette dernière vision de toi, désemparé face à lui, face à son caractère merdique, silencieuse, ne te laissant pas l'occasion de parler.. Te repoussant comme si tu avais la galle, comme si tu le répugnait au plus haut point, tu as pourtant sentit cette tension entre vous, ce bonheur éphémère, court, volage passer entre vous, tu n'étais pas seule, vous étiez deux, l'un contre l'autre, malgré ses traits renforcés, son manque d'émotion, ses gestes étaient doux. T'as ressentit la douceur s'emparer de sa main, le contraire de ce qu'il montrait. Pourquoi se vouloir si blessant ? Pourquoi te rejeter aussi durement, pourquoi son cœur était-il si abîmé, si balafré ? Tu aurais pu te mettre à genoux pour soigner ses tourments, être le bouclier de toutes ses craintes s'il te l'aurait demandé tout à l'heure mais.. Mais ses derniers mots, son dernier geste te laisse un goût amer dans la bouche, tu ne cesses de bouger les jambes sous ta table, t'es anxieuse, tu as cette boule au ventre qui ne veut toujours pas disparaître. Les mains croisés, la gorge nouée, ses paroles t'ont fais l'effet d'un déluge, d'un séisme, chez toi, toi qui habituellement laisse tout glisser sur ta carapace de marbre, incassable. Il t'as percé au grand jour, il tape fort, là où ça fait mal, t'as jamais été sûre de toi, t'as jamais été apprêté, tu te sens mal dans ta peau, moche, repoussante et il venait de te confirmer ce que tu pensais, encore un, une fois de plus. Une marque de plus sur ton organe encore vivant, organe qui aurait dû te lâcher depuis un bon moment même. Tu veux le revoir. Tu veux encore avoir affaire à lui. Mauvaise idée, tu le sais au fond, tu sais que cette relation va te mener à ta perte, que c'est une cause perdue d'avance, qu'il ne posera jamais les yeux sur quelqu'un comme toi et, que même si ça venait à être le cas, ça ne volera jamais haut. Tu viens des rues, il vient des quartiers riches, là où tu passes, là où leurs regards sont remplis de jugement, de dégoût juste en croisant ton visage. Ils ne sont pas du genre à vouloir se salir les mains en creusant pour découvrir une personnalité, une histoire, nan, eux, ils se contentent de prendre ce que tu leur donne sans poser de question. Deux univers différents, deux vécues différents et, pourtant, pourtant tu ne cesses de regarder l'aiguille de l'horloge, impatiente d'entendre la sonnerie de la délivrance et d'aller retrouver cette bête sauvage, indomptable, féroce, celle qui ferait sûrement qu'une bouchée de toi mais, amoureuse du risque tu te précipites vers la porte en entendant le gong du début de la fin. Tu ne penses plus, seule son image danse dans ta tête en descendant les escaliers. Tu arrives dehors, tu cherches du regard sa silhouette, priant presque de ne pas le rater. Ton cœur s'emballe pour la deuxième fois aujourd'hui, T'aperçoit ton cauchemar si parfait marcher en direction du parking. Tu le suis avec entrain, ne déviant jamais ton regard de ta cible. Il s'arrête devant une caisse, sûrement la sienne, tu rejètes tes cheveux d'un geste nonchalant en arrière, tu les as libérés de l'emprise de ton élastique. Tu t'arrêtes une seconde, pesant le pour et le contre, prenant qu'une seconde pour réfléchir à la question avant que tes jambes ne t'y emmènes. Tu veux te laisser tomber dans la gueule du loup, tu veux ressentir encore et encore cette passion. Tu attrapes son bras avec une légère appréhension que tu dissimules parfaitement. - Comme on se retrouve ! Tu crois peut-être que tu vas filer comme ça ? Tu mâches vulgairement ton chewing-gum devant lui, lui montrant ton irrespect infondé, juste par simple vengeance. Tu ne le regardes même pas dans les yeux quand il te fait enfin face. Tu sens les pulsions revenir au galop. Tu te maîtrises du mieux que tu peux. - Tu roules sur l'or, moi pas au cas où tu l'aurais pas remarqué.. Alors tu vas m'rembourser mes affaires très vite. Tu lâches sans réelle émotion, juste une simple indifférence à son égard. Sur ce, tu passes de l'autre côté de sa voiture, te postant devant sa portière, tu affiches un large sourire quand tu vois que par chance ou malchance elle s'ouvre. - Et j'te laisse pas le choix enfoiré. Tu lui lances un regard de travers avant de grimper dans sa voiture, côté passager. T'attends de voir sa réaction, il était capable de te laisser là. Seule, seule avec son souvenir et son odeur présente partout et se barrer. Sans aucun scrupule.
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