home is where you are (isaiha)

" Arrête de jouer la dessus pour me faire culpabiliser Isaiha ! " Il le sait, la famille est la chose la plus importante pour moi et je vivrais tellement mal d'être loin de ma mère s'il venait à lui arriver quelque chose. " Elle devrait venir ici se faire soigner... Ou même à Colombus, à Lima, plus près de la maison " Parce que je doute qu'elle puisse survivre à un tel voyage quand même.. Je sais que je viens de prendre une pente risquée, que mon frère va me demander si je ne suis pas complètement folle et visiblement, je suis complètement folle parce que je ne veux plus rentrer. Je veux rester ici, je veux m'amuser ici, prendre du temps pour moi, pour tout ça, pour tout ce que j'aime. Parce que j'aime vivre ici, j'aime être ici. Je le regarde et soupire. " Et nous sommes étrangers à la leur. Pourtant j'ai réussi à m'adapter et tu es là... " C'est surement pas l'envie de rencontrer d'autres personnes qui l'a motivé à venir ici mais bon, j'ai espoir de croire qu'il arrivera à se faire des amis, à aimer sa vie ici et à vouloir y rester. Il m'a fallu moins de six mois pour me sentir chez moi ici et pourtant je venais de loin, de très très loin. Je le regarde et déglutis difficilement. " Je suis déjà comme elle. Et toi aussi ! T'es parti pour être ici Isaiha ! Tu ne fais plus parti de la communauté " Soufflais-je désabusée, désolée, le coeur brisé. Oui, rien que ça. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'il n'était plus des leurs mais il me recadre rapidement, il est venu pour nous chercher. Je soupire fortement et tourne le visage, n'ayant aucune envie de le regarder et de voir son regard quand je souffle " C'est ce qui risque d'arriver " Qu'il choisisse entre eux et moi. " Anna et Ethan pourraient nous rejoindre s'ils le voulaient.. " Et je me dis même qu'ils pourraient se consoler ensemble et vivre ensemble. Ils ne seront pas malheureux sans nous. Au début si. Je le regarde avec de gros yeux quand il me dit qu'il habite avec quelqu'un. " Mon frère avec une étudiante, en colocation ? " Les yeux manquent de tomber de ma tête. " Mais qu'avez-vous fais à mon frère ?! " Demandais-je en souriant largement, sautillant sur place. " Tu as envie de rester ici ! Sinon tu te serais débrouillé autrement pour dormir le soir ! " Soufflais-je. Il aurait pas été avec une étudiante, clairement pas !

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« Excuse-moi… » soupira-t-il conscient que cela n’était pas fairplay de sa part d’être ainsi avec sa sœur jumelle. Le problème, c’est qu’Isaiha ne pouvait s’en empêcher. Il avait besoin de créer un électrochoc pour lui faire comprendre tout ce qu’elle perdrait à se complaire dans ce monde qui leur était hostile. « Tu sais très bien que nous sommes contre ce genre de choses. Mère n’acceptera jamais de se faire soigner en dehors de notre communauté » répliqua-t-il un peu plus durement qu’il le faudrait mais il avait l’impression que Casey n’était plus la même, qu’elle avait perdu tout ce qui faisait d’elle une amish et donc sa sœur. Comment avait-elle pu en si peu de temps oublier toutes leurs traditions et coutumes ?! « Je suis là pour une bonne raison, cesse d’imaginer que je vais rester, que je vais approuver ton nouveau mode de vie. Je suis un amish et je le resterai dans mon cœur… » soupira-t-il en secouant la tête de droite à gauche. Casey se trompait, il n’oublierait jamais d’où il venait. Il n’y avait rien dans ce monde qui l’intéressait. Tout n’était que violence, consommation et excès. « Alors c’est ainsi que tu vois les choses ? Que tout le monde devrait renoncer à ce qui fait de nous ce que nous sommes d’un claquement de doigts ? Anna et Ethan sont des amish tout comme nous le sommes. Je retournerai chez nous avec ou sans toi Casey même si cela me briserait le cœur de te faire mes adieux mais il n’y a rien pour moi ici » répondit-il en détournant le regard pour masquer une émotion de détresse. Dieu qu’Isaiha n’aimait pas faire preuve d’une telle faiblesse devant autrui. Sa sœur s’interrogea alors sur l’endroit où il vivait et malgré lui, il lui apprit qu’il avait accepté une colocation avec une jeune femme. « Cesse de sautiller comme une enfant Casey ! Je n’ai pas envie de rester dans ce monde alors cesse d’espérer inutilement. Cette colocation est temporaire. Ici, le prix des logements est exorbitant, je n’ai pas eu d’autres choix même si c’est inconvenant et que je saurais m’en repentir le moment venu » reprit-il en redressant le menton. « Où vis-tu ? »

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Je le regarde et je soupire. Je sais bien que notre mère ne voudra jamais se faire soigner en dehors de la communauté mais est-ce qu'ils la soignent réellement chez nous ? On a accès à pas grand chose pour ne pas dire à rien. Et je peux dire ce que je veux, ça nous a toujours suffit. Mais je crois que maintenant, ce n'est plus assez. " Elle va souffrir, on a pas de quoi soulager " Soupirais-je fortement. On a pas de quoi soigner, tout simplement et je sais bien qu'Isaiha n'est pas assez bête pour le nier. Quoi que... Il n'a pas vu ce que les docteurs sont capables de faire ici, les maladies qu'ils soignent en un claquement de doigts et tout ce qui va avec. Je l'écoute et mes épaules s'affaissent un peu. " Parce que tu crois que j'ai oublié qui je suis et d'où je viens Isaiha ? Tu crois ça ? " Demandais-je légèrement choquée. Je sais très bien qui je suis, d'où je viens et quelles sont mes valeurs. Mais j'ai de la place dans ma vie et dans mon coeur pour un peu plus de cultures, pour des choses que je ne connais pas, je ne suis pas étriquée d'esprit comme il l'est. Je soupire. C'est dur, j'ai envie de pleurer mais rien ne sort parce que je suis en colère, chose que je ne connaissais pas vraiment, je dois bien l'admettre. " Le passé est ce qui fait de nous ce que nous sommes mais sérieusement Isaiha ? Je n'ai jamais dis qu'ils devraient renoncer à ceux qu'ils sont, c'est leur choix " Soufflais-je en baissant les yeux. " Il n'y a rien pour toi ici ? Tes soeurs, ce n'est rien ? " Je le regarde, les yeux plein de larmes mais il tourne le visage et ça m'arrache le coeur. Mais c'est pour ça qu'il est venu en premier lieu non ? Pour nous, pour moi. Et visiblement, il pouvait dire ce dont il avait envie mais ses actions allaient contre ses paroles tellement sûres de lui. Oh Isaiha, tu te fissures comme un vieux vase de porcelaine. " Je n'espère pas inutilement ! Tu vas apprécier ce mode de vie encore plus vite que moi et tu ne vas rien comprendre " Soufflais-je en souriant légèrement. Je m'approche de lui et pointe une épicerie du doigt, mon job. " J'habite au dessus de cette épicerie. Le propriétaire de l'épicerie me laisse habiter au dessus tant que je travaille pour lui quand il en a besoin, en dehors de mes horaires règlementaires, bien entendu " Soufflais-je avec un léger sourire. " C'est tout petit mais ça me suffit. Et je ne suis pas loin de l'université comme ça " Parce que l'année prochaine, je débarque ici.

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Qu’était-elle devenue ? Quelques mois dans ce monde et voilà qu’elle remettait tout en cause : leur médecine, leurs principes, leur mode de vie. Casey semblait ne plus rien trouver à son goût, comme si elle reniait tout ce qui avait fait qu’elle était devenue la femme qu’il voyait devant ses yeux. Cela l’agaçait autant que cela l’effrayait. « Mère a pris sa décision, respecte-là » rétorqua-t-il en fronçant les sourcils. Il avait l’impression de s’engager dans un dialogue de sourd, d’être en face d’une English et non de sa propre jumelle. « Oui c’est ce que je crois. Nous venons à peine de nous retrouver et tu critiques déjà notre communauté. Elle n’est plus suffisante à tes yeux, tu as totalement abandonné les nôtres pour… ce monde, ces inconnus, des étrangers ! » répondit un Isaiha plus dépassé par les événements qu’en colère. Il avait compris qu’il était en train de la perdre si ce n’est pas déjà fait. « Mes sœurs ? Je ne suis pas certains de les reconnaitre aujourd’hui…Ma propre jumelle qui m’avait promis que jamais, elle ne quitterait notre communauté, est juste en train de me dire combien elle s’amuse, combien elle est heureuse dans ce monde moderne. Je ne te reconnais plus…Comment peux-tu imaginer que je puisse être heureux ici ? » lui demanda-t-il car honnêtement, il ne voyait absolument pas comment une telle chose pourrait être possible. Toute cette histoire n’était que pure folie, comme un cauchemar éveillé. Casey profita de sa question et surtout de son silence pour lui indiquer où elle vivait actuellement. « Notre oncle m’a dit que tu avais dans l’intention de faire des études à Harvard » soupira-t-il en se disant que les six mois qu’il s’était donné allaient être longs.

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" Je la respecte ! Mais ça ne change pas le fait que je sois terrorisée à l'idée de la perdre ! " Et peut être que c'est pour ça que je ne veux pas rentrer/ Parce que si je ne rentre pas, si on ne rentre pas, elle va se battre encore et encore, elle va se surmener et peut être qu'elle réussira à survivre, à aller mieux. J'aurais tellement pu croire ce genre de choses à l'époque mais mes quelques aller-retours à l'hôpital et le fait d'avoir vu de quelles manières ils aidaient réellement les gens m'avait fait déchanter sur ce qu'on utilisait. Je ne perdais pas mes valeurs mais j'avais mis de l'eau dans mon vin. Je crois que c'est comme ça qu'ils disent pour mettre en avant le fait de tempérer ses actes, ses pensées et tout ça. " Je ne critique pas mais c'est juste que.. Je vois de quoi ils sont capables ici et ils sont bien plus compétents que nous, sur certains points " Pas sur tous, qu'on soit d'accord mais ils gèrent plutôt bien certains points comme la médecine, chose qui pourrait aider maman... Je le regarde, l'écoute et soupire. " Je n'étais pas heureuse au début et même jusqu'il y a peu mais... Isaiha, il y a des gens qui en valent la peine ici, comme mes amis Maxwell, Maxence, Simba... Tu devrais apprendre à les connaitre, leur parler, t'intéresser à eux comme ils s'intéressent à nous " Soufflais-je, les yeux lumineux. J'avais été réfractaire à tout ça au début et au final... Je ne pouvais plus m'en passer. Je déglutis. Merde, il est bavard cet oncle ! " Oui, j'aimerais bien... Mais je ne sais pas si je vais pouvoir. Ça coute très cher d'entrer ici et même d'être accepté mais je vais tout faire pour... " Lançais-je, tête baissée, fuyant son regard une fois de plus. " Je sais que la communauté m'acceptera quand ça sera le temps de rentrer mais je veux essayer avant, me donner les moyens de réussir ici " Complètement dingue hein ? Mais bon...

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Casey n’avait-elle pas conscience qu’en restant dans cette société, elle perdait le droit de revoir leur mère et leur père ? De ne plus pouvoir garder le moindre lien avec leur famille ainsi que leur communauté. Elle resterait à vie, une paria. Toutefois, il n’était pas assez idiot pour rester fermé à la question de la médecine. Les Amish avaient beau préféré la médecine traditionnelle, il arrivait que certain s’en remettent aux médecins de la ville pour des soins plus poussés. « Convaincre Mère de se faire soigner à la ville, ce sera aussi difficile que de lui demander de cuisiner une pizza comme nous lui avions demandé à notre retour du rumspringa » soupira-t-il. Le jeune homme était tombé littéralement amoureux de la pizza, c’était son pêché mignon et ce souvenir le poussa à revoir ses propos. Peut-être se montrait-il trop dur avec sa sœur car lui-même avait été séduit par certains côtés du monde moderne même s’il ne se voyait pas le moins du monde y faire sa vie. « Je n’ai pas envie de m’intéresser à eux Casey car je ne veux pas avoir de regret en repartant. Moins de personne s’attacheront à nous et plus nous serons libres de rentrer chez nous sans aucun regard en arrière » soupira-t-il partagé entre l’envie de la secouer et celle de simplement accepter le bonheur de sa sœur jumelle. Casey était toute sa vie, pouvait-il la condamner à une vie de regrets et de tristesse tout simplement pour la garder à ses côtés ? Elle semblait heureuse dans ce monde. « Notre oncle t’a proposé de financer tes études ainsi que les miennes… Casey, ne me donne pas de faux espoirs, ne me dis pas que tu reviendras en sachant que c’est faux. Plus tu resteras dans ce monde et plus tu oublieras le nôtre » dit-il en se détournant pour cacher son désespoir à sa sœur. « Tu m’as manqué durant ces derniers mois »

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Je sais très bien qu'il a raison mais mince à la fin ! Ne veut-il pas me laisser rêver deux minutes ? Juste deux petites minutes ? Le bal est sensé être le moment où on peut tous rêver, prendre du bon temps et le mien est catastrophique. Et lui, il en rajoute une couche, sans vraiment le savoir. Je soupire et plonge mon visage dans mes mains. " Je sais Isaiha, je sais ! " Finis-je par lancer, le ton un peu plus sex et agressif que celui auquel il avait l'habitude en temps normal. Je n'étais plus joie et bonheur à ce moment précis. Oh non... J'avais mal au coeur, mal au corps. Coupée en deux, j'avais autant envie de retrouver ma mère, ses bras, son parfum frais, la fraîcheur tout simplement... Et j'avais envie de rester ici pour la reste de ma vie. Tout ce que j'avais découvert m'était déjà si indispensable... Je l'écoute et grimace. Il se retient, il se bride parce qu'il sait comment ça va se finir : il va apprécier cet endroit. " Je me suis déjà attachée à bien trop de personnes... Je n'ai pas su faire comme toi " Soufflais-je, légèrement désabusée, triste comme une pierre. J'étais déjà impliquée corps et âme dans cette vie alors que lui avait eu la jugeotte de dresser des barrières. Je m'en voulais tellement ! J'étais finie. Quoi que je fasse, quoi que je choisisse, j'allais être triste, malheureuse, coupée en deux, littéralement. Une partie de moi se battait pour me faire détester tout ce qui se trouvait ici mais à part les voitures, j'étais plutôt fan de ce que j'avais ici. Je déglutis difficilement en croisant son regard. " Ça sera difficile mais regarde... Rien n'est impossible. J'ai réussi à m'intégrer ici " Soufflais-je, des étoiles dans les yeux. Max&Max, les deux acolytes, Baptiste et ceux que j'avais rencontré ce soir. " Je sais pour notre oncle mais... Nous n'avons jamais été à l'école et c'est Harvard, pas la petite université du coin " Et j'en avais pris conscience. Université de l'Ivy League, c'est pas de la merde quoi... " Tu m'as tellement manqué aussi ... Et j'ai cru que tu ne voulais plus me parler quand je n'ai plus eu de nouvelles à mes lettres " Confiais-je. Je m'étais pré-habituée à l'absence de mon frère et le voir ici me remplissait de joie. " On prendra une décision ensemble ? " Soufflais-je en prenant la main de mon frère, croisant son regard, le suppliant.

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Le ton sec de Casey l’alerta : elle ne lui avait jamais parlé sur ce ton. Le jeune amish comprit qu’il avait dépassé les bornes et que d’une certaine manière, il l’avait blessée à son tour. La culpabilité vint le gangréner aussitôt comme si cela ne suffisait pas à son malheur. Le problème, c’est qu’il se sentait seul et perdu dans ce monde où rien ne l’intéressait. Casey avait des amis, une nouvelle vie dont visiblement, il ne faisait plus partie. Ce constat le rendait amer mais surtout faisait voler en éclat toutes ses illusions. Pourquoi avait-il bêtement pensé qu’elle serait heureuse et soulagée de le voir ? Qu’elle aurait décidé de le suivre et de rentrer en oubliant que leur sœur ainée avait depuis trop d’années, refait sa vie. En sept ans, elle était devenue une étrangère aux yeux d’Isaiha. Il ne connaissait plus que Kathleen car forcément, la vie nous change, ce monde aussi. « Je sais, je l’ai compris dès que tu as commencé à me vanter les qualités de tes amis » soupira-t-il en baissant la tête, par tristesse. Il avait l’impression d’avoir perdu leur lien si précieux à ses yeux. Casey n’était pas que sa sœur, elle était sa jumelle, l’autre moitié de son âme. Il ne pouvait pas vivre sans elle mais elle ? Visiblement, elle y arrivait et s’en accommoderait. Ses pensées étaient injustes, il le savait mais il souffrait bien trop à cet instant précis alors il cherchait un coupable. « Une jeune femme me donne des cours mais je suis encore un peu perdu. Tu as raison, le niveau est haut mais nous ne sommes pas aussi idiots que les gens le pensent. Nous y arriverons » l’encouragea-t-il à sa manière à réaliser son désir de faire des études car dans le fond, il n’avait pas son mot à dire sur la question même si cela le peinait. Elle lui avait manqué et une partie de lui fut satisfait quand elle lui avoua la même chose. « J’étais sur le chemin pour Boston…. On prendra une décision ensemble » accepta-t-il au final car il ne savait rien lui refuser. « Parle-moi de tes amis » lui demanda-t-il alors en la conduisant vers un banc.

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Je n'ai pas su faire comme lui et je m'en veux, vraiment. J'aurais tellement voulu être capable de ne pas m'attacher aux gens, de rester loin d'eux, de les maudire en silence, de les prendre pour des dingues avec leurs tenues à ras la salle de jeux, leurs habitudes à boire et fumer, à coucher à tout va... J'aurais du flipper, me renfermer sur moi même mais non. Je me suis confiée et attachée à une, deux, trois, douze personnes. Et puis le monde. Je ne sais pas comment le dire mais c'est comme ça, je me suis attachée à eux, à tout le monde et je ne pourrais pas partir comme ça, le coeur léger. J'ai le coeur lourd rien que d'y penser alors passer à l'acte. " Je suis désolée de faillir à ce point " Soufflais-je à mon frère. Il devait très bien se rendre compte de l'état dans lequel j'étais, de cette détresse dont je faisais preuve, que cet amour que je distribuais à qui voulait bien le voir, l'entendre, le recevoir. Trop douce, trop gentille, trop tout... En tout cas, je le regarde et fronce les sourcils. " Mais je... Je ne comprends pas. Pourquoi faire tout ça si tu veux partir ? " Isaiha, à quel moment comprendras donc tu que tu es déjà bien attaché à cette ville ? Je ne peux pas tout faire, je ne peux pas lui ouvrir les yeux à deux cent pour cent... Mais il prend des cours avec quelqu'un et ce n'est pas rien. On ne fait pas ça si on a pas envie de rester quelque part. Surtout que l'école, chez nous, c'est le dernier de nos soucis... Je souris quand il accepte de prendre une décision avec moi et le tire vers le banc le plus proche. " Alors il y a Simba qui est très gentil. C'est mon meilleur ami. C'est un peu le garçon parfait tu vois, il est toujours là pour m'écouter, pour me conseiller et tout. Et il vit avec une fille, Athena qui est très gentille aussi. Elle m'emmène faire du shopping des fois avec ses copines Emilia et Madisson et on rigole toujours... Puis il y a Maxence et Maxwell aussi. Maxwell venait souvent à l'épicerie où je travaille et il faisait que de me draguer mais ça me mettait très mal à l'aise alors je lui ai dis d'arrêter et on a discuté de tout et de rien et c'était vraiment trop cool avec lui. Il m'apprend pleins de choses. Et Maxence, c'est son meilleur ami et il est très gentil aussi. Puis il y a aussi les filles du club dont je fais partie... Feryel, Iris, Judith, Edelweiss... Et Baptiste... " Mon volume sonore baisse au point de frôler le zéro. " Baptiste, je l'ai pas du tout aimé quand je l'ai rencontré. Mais on s'est recroisé à la soupe populaire et on a discuté, il était très sympa et je me suis vite attachée à lui. Il me rappelle Ethan quand il sourit et rit... Mais Ethan est gentil alors que Baptiste ne pense qu'à... tu-sais-quoi " Soufflais-je, désemparée.

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Casey semblait s’en vouloir de l’avoir déçu mais savait-elle seulement qu’elle ne pourrait jamais le décevoir ? Qu’il l’aimait bien trop pour la juger sur le long terme ? Il s’était laissé emporter par ses craintes la concernant et avait tenu des propos indignes de leur relation, de leur lien. « Non, c’est moi qui suis désolé ma sœur. Je n’aurais jamais du te parler ainsi » soupira-t-il. Il s’en voulait même si dans le fond, il continuait à s’agacer du fait qu’elle ne veuille pas rentrer avec lui. « Tu ne comprends pas ? C’est pour toi que je le fais Casey. Je me fiche totalement de ce monde, je ne m’y intéresse pas mais je tiens à toi. Si tu es là alors je serais là, attendant simplement que tu acceptes de revenir à la maison, avec moi » répondit-il en songeant qu’il n’était pas encore prêt à faire le sacrifice de l’autre, qu’il ne pouvait pas faire le deuil d’une vie sans sa sœur jumelle. Casey y arriverait certainement car elle était bien plus sociable que lui. Elle arrivait toujours à se faire des amis, lui, ce n’était pas le cas. Toutefois, il était prêt à faire des concessions comme par exemple en lui demandant de lui parler de ses amis. Elle semblait vraiment être intégrée dans cette nouvelle vie et cela lui brisait le cœur. « Je n’aime pas ce Baptiste » marmonna-t-il en croisant les bras sur son large torse. Un homme qui ne pensait qu’à dévergonder une femme n’était pas une bonne fréquentation pour sa sœur. « En tout cas je vois que tu t’es fait beaucoup d’amis. Savent-ils que tu es une amish ? » lui demanda-t-il avec curiosité.

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