Mishanna - We live together now.

• Je me suis levé tôt ce matin. J'étais à la fois pressé, anxieux, stressé, excité, tout un mélange de sentiment se mélangeait en moi. C'était la toute première fois de ma vie que je faisais ce genre de chose, du moins, seul je l'ai déjà fait, j'ai déjà emménagé dans une chambre à la Eliot, mais, prendre un appartement, avoir son appartement, et aller y vivre avec la personne que vous aimez, c'est assez excitant en fait. Je ne sais pas comment expliquer ce que je ressens, j'me dis qu'à partir d'aujourd'hui, on va pouvoir continuer de construire quelque chose, qu'aujourd'hui, cette relation devient encore plus sérieuse qu'elle ne l'était. Quand tu décides d'habiter, de vivre avec une personne, c'est qu'au final, t'es conscient que tu veux passer ta vie en sa compagnie non ? Que c'est elle et pas une autre ? Il était tôt. Mais je m'en moquais,, je voulais juste pouvoir emménager, qu'on puisse enfin avoir un chez nous, que me cacher la nuit pour m'infiltrer dans sa chambre ne soit plus une mission, j'voulais juste être le plus vite possible à la maison. J'avais loué un camion hier, on avait chargé toutes les affaires d'Oksanna, et aujourd'hui, c'était au tour des miennes, la jeune femme avait dormi une dernière fois dans sa chambre, tandis que j'avais fait de même, je ne sais pas si elle était réveillé, si elle était déjà prête, mais moi, je l'étais, moi, je voulais déjà être dans cet appartement, alors, j'avais chargé mes dernière affaire dans le camion, j'étais passé dans une boulangerie acheter quelques petites conneries et j'avais conduis avec mon gros camion bien dégueulasse jusqu'à chez la jeune femme. J'avais beau avoir de l'argent, j'avais voulu qu'on fasse ça tout seul, sans engager une société qui aurait tout fait pour nous sans qu'on ne bouge un pouce, j'voulais vraiment le faire en fait. J'avais ensuite envoyé un message à Oksanna, lui faisant savoir que j'étais devant chez elle, il était neuf heures, j'pense qu'elle devait être debout, on avait pas vraiment fixé d'heures en fait, je lui avais juste dit que je passerais en début de matinée pour qu'on puisse être installé le soir, tout ce qui lui restait à faire était de dire au revoir à sa chambre, monter dans le camion et décharger nos affaires. Ont avaient pas grand chose à installer vous savez, niveau meuble, ont avaient regardé avant d'y vivre pour que justement, tous les meubles soient installé une fois arrivé, et qu'on ai juste à ajouter nos affaires. Allez Oksanna dépêche toi. J'pense que j'devais surement être le plus excité, étrange en fait.

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oksanna & misha

Je suis encore en train de dormir dans mon lit quand j'entends mon téléphone sonner. Quelqu'un m'envoie un message. Si je suis pas éveillée, c'est que c'est pas l'heure de me contacter du coup je suis tentée de me retourner et d'ignorer ce message. Sauf que je me rappelle qu'avec Misha on avait prévu de terminer notre déménagement aujourd'hui, du coup je me dis que c'est peut-être lui, que c'est peut-être important et que je ferais mieux de sortir ma tête de sous l'oreiller pour voir de quoi il s'agit. En attrapant mon téléphone, je me rends vite compte que j'avais pensé juste. C'est Misha qui m'envoie un message, pour me dire qu'il arrive avec le camion pour terminer de bouger mes affaires. Hein ? Il arrive maintenant ? Je jure en sautant hors de mon lit, attrapant ma salopette spéciale déménagement - que j'ai bien entendu acheté en début de semaine car très franchement j'ai jamais fait de déménagement moi-même - et attacher mes cheveux dans un chignon approximatif. Punaise, si il voit que j'étais encore au lit quand il m'a envoyé ce message, il va encore dire qu'il prend ce déménagement plus à coeur que moi. En même temps c'est pas moi qui ai eu la merveilleuse idée de ne pas engager de société de déménagement pour nous aider. Monter et démonter les meubles, emballer les affaires et tout ça, ça fatigue l'air de rien. J'ai besoin de dormir moi, de récupérer, ce qui veut dire dormir un peu plus tard que neuf heures du matin. Mais bon, je peux pas lui en vouloir d'avoir hâte de vivre avec moi. Même si j'ai un peu la tête dans le derrière en ce moment, j'ai tout autant hâte que lui. Hâte qu'on puisse se retrouver tous les soirs pour se raconter notre journée, hâte que notre couple puisse évoluer et prendre une nouvelle tournure, hâte qu'on décore cet appartement à notre image. Du coup j'avale un jus d'orange histoire de me donner de l'énergie pour le reste de la journée et vais rapidement jeter un coup d'oeil par la fenêtre de la cuisine pour découvrir que Misha est déjà garé en bas. Je fais mine de sortir quelques cartons, les remplir vite fait puis me dirige jusqu'à la porte d'entrée pour lui ouvrir, genre je suis prête depuis une heure et je l'attends, alors qu'en réalité je viens juste de sortir du lit. Un dernier coup d'oeil dans le miroir afin de vérifier que j'ai pas la trace de l'oreiller sur la joue puis j'accueille Misha qui arrive dans le couloir avec un large sourire. « Prêt pour une dernière journée de déménagement ? » je lui demande, même si je connais déjà la réponse. Aujourd'hui, c'est notre dernière journée en tant que vie en célibataire.

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• Vivre avec quelqu'un, c'est quelque chose de nouveau pour moi, quelque chose que je n'ai jamais vraiment fait. Bien sûr, j'ai vécu avec mes parents et mon frère lorsque j'étais plus jeune, sauf qu'une fois arrivé à Harvard, j'étais seul. J'ai toujours habitué seul, préférant le calme et la solitude plutôt que de devoir gueuler après quelqu'un pour qu'il range ces putains de boxer qu'il laisse trainer partout. Vivre avec une fille ? J'aurais pu, mais à quoi bon ? J'me suis toujours dit que ça ne servait à rien d'emménager avec une fille alors que tu sais pertinemment que ça ne dura pas, que vous allez restez quoi, deux, trois semaines ensemble et puis tchao, y'a aucun bénéfice. Alors j'avais vécu seul, laissant mes amis me rendre visite de temps en temps, laissant quelques personnes pénétrer dans mon antre, jusqu'au aujourd'hui. Aujourd'hui, cette antre, je l'avais rendu, j'avais fermé une dernière fois la porte à clef et je lui avais dit au revoir, j'avais dit au revoir à quatre ans de ma vie, et je tendais les bras en direction d'autres choses, en direction d'un avenir encore plus beau, d'un avenir qui se dessinait petit à petit avec la seule personne que j'ai vraiment aimé dans ma vie. Je lui avais fait cette surprise, lors du Spring Break, pour le soir de son anniversaire, je lui avais demandé si elle acceptait ma demande, formuler comme une demande en mariage, je vous l'accorde, elle avait besoin de quelque chose de nouveau, et j'en avais autant besoin qu'elle, alors, je n'avais pas réfléchi, j'avais acheté cet appartement en le mettant à nos deux noms, et nous étions devenue des propriétaires, tout simplement. Dans le camion en bas de chez elle, j'attendis quelques minutes avant qu'elle ne ce décide à descendre. Je me doutais bien qu'elle ne serait pas prête tout de suite, je la connaissais, et, c'était pas choquant pour moi en fait, je l'attendrais et puis voilà, rien de grave. C'est donc après quelques minutes qu'elle fit son apparition, vêtu d'une... Salopette. Alors là, j'vous assure que j'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire. "Moi je m'habille en clodo, toi tu vas faire les magasins pour te trouver une salopette, j'ai jamais vu quelqu'un d'autant impliqué que toi !" Ouais, elle peu pas me faire croire qu'elle avait déjà ça dans sa garde robe, elle était neuve, limite elle brillait. C'est qu'elle faisait ça bien, elle allait acheter des vêtements pour le déménagement. Déposant un baisé sur ces lèvres, j’avançai dans l'appartement pour récupérer des cartons qui allait finir dans le camion. "J'te laisse finir de mettre les derniers trucs dans les cartons comme ça je descends tout dans le camion, okay ?" Comme ça, elle économisait ces bras et ces forces, car une fois arrivé, ça va être la merde. Bon après, on est pas obligé de tout déballer aujourd'hui, j'veux dire, on a quand même un peu de temps, tant que le lit est installé, si j'peux dormir moi ça me va. •

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Je ne pense pas vraiment qu'on puisse me qualifier de personne particulièrement superficielle. L'apparence n'est pas la seule chose qui compte à mes yeux, loin de là. Mais je dois admettre apprécier quand j'ai l'occasion de me faire belle ou de ne pas avoir l'air trop moche en tout cas. Donc oui, quand Misha m'a dit qu'on allait emménager ensemble et donc déménager les deux appartement où nous vivions jusqu'à présent, j'ai foncé jusqu'au quartier commercial de Boston pour me trouver une petite salopette bien sympa, histoire d'être un minimum présentable et dans l'ambiance pour les travaux qui nous attendaient. D'autant plus que Misha a préféré qu'on fasse tout nous même. Je fronce donc les sourcils alors que je l'entend se moquer de moi parce que j'ai fait les magasins pour me trouver une tenue spéciale déménagement. Les poings sur les hanches, je me regarde dans le miroir de l'entrée, pas peu fière du résultat. « Ben quoi ? Elle est sympa non cette salopette ? Excuse moi de pas vouloir ressembler à un clodo. » je lui lance, une pointe de fierté dans la voix. Car oui, je suis fière de moi, fière d'être fin prête pour ce déménagement. J'ai envie d'impressionner Misha quoi. Qu'il voie que je ne fais pas les choses à moitié. « Puis motiver les employés avec de chouettes tenues a toujours été une bonne façon pour augmenter la productivité. » je rajoute, un peu pour me trouver des excuses. Je souris alors qu'il me dépose un baiser sur la joue puis hoche la tête pour acquiescer. « D'accord chef, je m'occupe de ça ! » je lui lance en m'éloignant vers ma chambre pour emballer les derniers trucs. Il ne me reste plus qu'à vider ma table de nuit dans un carton et virer mes draps de lit et tout ce qui peut traîner sous mon lit. Du coup j'attrape le carton que j'avais laissé de côté spécialement à cet effet et m'attèle à ma tâche. Je vide d'abord tous mes tiroirs, mes chargeurs, mes bouquins, mes bijoux, bref tout ce qui traînait et une fois que c'est fait, je m'occupe de mon lit. Je vire toutes les couettes et draps et en relevant mon matelas, je tombe sur quelque chose que j'avais oublié d'enlever la vieille. Mon pistolet. Pistolet offert par Leevy pour que je puisse me défendre en cas de problème. Pistolet que je n'ai jamais mentionné à personne, pas même à Misha. Mince. Mon coeur commence à accélérer et je me mets à paniquer. Il peut pas voir ça, pas maintenant. Mais à quoi est-ce que j'ai pensé ? Quand j'ai accepté cette arme, quand j'ai accepté de vivre avec Misha. J'ai tout simplement oublié de penser à ça et maintenant je suis coincée. Je ne sais pas quoi en faire de cette arme du coup, je l'enroule dans ma taie d'oreiller en m'assurant bien qu'elle est déchargée, et je pose mon paquet improviser dans mon carton, en espérant de trouver une solution dans la journée pour la cacher autre part. Car j'aurais trop de mal à me résoudre à m'en débarrasser. Avec tout ce qui arrive à ma famille, c'est pas un choix envisageable. Je cherche du scotch pour fermer mon carton mais je n'en ai pas dans ma chambre, donc je sors quelques minutes pour voir s'il y en a pas dans un coin de l'ancien bureau de Moana. Juste le temps pour Misha d'aller dans ma chambre vérifier si j'y suis et si j'ai terminé.

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• J'aimais bien la taquiner, et puis, il faut savoir qu'elle me le rendait bien. J'avais trouvé ça drôle qu'elle s’achète une salopette spéciale déménagement, salopette qui une fois le déménagement terminée finirait par mourir au fond d'un tiroir oublié. Mais, j'avais aimé en fait, j'avais aimé la voir autant investi, et ça, même si je savais très bien qu'elle venait juste de se réveillé, elle pouvait pas me faire croire que non, elle était debout depuis pas mal de temps et qu'elle préparait des cartons. Faire se lever Oksanna tôt le matin, c'est une mission, faut être là, à ces côtés pour avoir une chance de la faire sortir de son lit, alors toute seule, c'est mission impossible. Sauf que je n'avais rien dit, je pouvais bien la laisser profiter d'un lit ou elle dormait seule quelques minutes de plus, car à partir de ce soir, les fois où elle dormira seule seront rare. Elle avait du répondant, et elle me faisait rire. "Ah mais j'ai pas dit que c'était moche ! Elle est... Cool ouais ! [...] Mais le seul employé que tu as à motivé, c'est moi, donc ça va c'est pas difficile déjà de base !" Elle aurait pu s'habiller en clodo, elle aurait été belle, elle aurait toujours eu le même visage, ce visage si parfait à mes yeux. Alors la motivation, elle aurai été présente dans tous les cas. Je finis donc par aller déposer les cartons dans le camion, la laissant préparer ces derniers cartons. Je rangeais tout à l'arrière, et petit à petit, je commençais à devenir bon dans le Tetris de taille réel. C'est après quelques minutes que je retourna dans sa chambre pour récupérer les derniers cartons, sauf qu'elle n'y ai pas, et que le carton n'est pas fermé, du coup j'me pose devant, elle a surement été cherché du scotch, et je l'attends, du moins, je l'attends tranquillement jusqu'au moment ou cette tait d'oreiller m'interpelle. J'trouve ça étrange, la forme est étrange, du coup, je touche du bout es doigts, et la matière m'interpelle encore plus. J'sais pas trop quoi faire. C'est mal de fouiller dans les affaires de sa copine, c'est mal de fouiller dans des affaires qui ne sont pas à toi tout cours. Mais j'sais pas, j'trouve ce petit truc vachement suspect, du coup, nique sa mère, j'vais regarder ce que c'est, je l'attrape, et je regarde à l'intérieur... Il n'y a plus de doutes possibles, c'est bien un arme. "Heu... Tu peux venir s'teuplait ?" Ouais, c'était assez étrange qu'elle garde une arme chez elle et qu'elle ne m'en ai jamais parlé... J'étais pas flic, que l'arme soit en règle ou non, je m'en moquais, j'voulais juste savoir pourquoi elle avait ça en fait, et surtout, si c'était bien à elle. •

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Même quand tout va bien, j'ai l'impression de faire n'importe quoi, de faire un truc qui va tout gâcher et me donner le sentiment que je ne suis finalement bonne à rien. En tout cas c'est ce que je ressens en ce moment, alors que j'essaye de trouver un rouleau de scotch dans cet appartement presque vide. Je repasse dans les chambres qui ont appartenu à mes anciens colocataires, dont Moana. Je me revois il y a un an, visiter ces mêmes pièces parce que cela faisait deux semaines que je vivais à l'hôtel. Je ne connaissais rien des Etats Unis, d'Harvard, et aujourd'hui j'ai l'impression que tout ça a toujours fait partie de ma vie. Que Misha et moi avons toujours été ensemble. C'est fou comme il est facile de s'habituer à une situation quand elle nous convient. Et maintenant je m'apprête à la changer, ou plutôt à la faire évoluer. Je laisse ma colocation de jeune adulte pour aller vivre avec la personne avec qui je vais certainement passer le reste de ma vie. C'est pas rien alors forcément, ça m'a un peu fait stresser. Forcément, j'ai eu la tête dans les nuages, dans les préparatifs et j'ai négligé certaines choses à côté de ça. J'ai oublié de cacher l'arme qui était dans ma chambre par exemple. Avec ça, je ne peux pas m'empêcher de regretter certaines de mes actions ou de mes décisions. De me dire que je ne me suis pas assez préparée, que j'aurais du en parler à Misha, gérer la situation autrement. Mais c'est trop tard maintenant, tout ce que je peux faire c'est essayer d'alléger la casse en trouvant un moyen pour cacher cette arme le temps de finir de déménager et de tout expliquer à Misha. Car après ce moment de frayeur, je sais que je ne pourrais plus lui cacher ce secret plus longtemps. Je n'ai toujours pas trouvé le rouleau de scotch lorsque j'entends Misha me demander de le rejoindre, d'une voix peu assurée. Je fronce les sourcils et vais dans le couloir pour le retrouver, mais je vois qu'il est dans la chambre. Mon coeur manque un battement. Je me fige sur place. Que fait-il dans ma chambre ? Je m'attends au pire et pourtant je m'avance vers lui, tentant de faire bonne figure. « Qu'est-ce qu'il y a ? » je lui demande, espérant que mon ton ne me trahisse pas trop. Sauf que quand j'arrive à sa hauteur, je vois par dessus son épaule qu'il tient mon arme entre ses mains. « Merde. » je laisse échapper. Je peux pas vraiment faire semblant là. Misha n'est pas stupide, il ne croirait pas un seul de mes mensonges. Et même si techniquement, il a fouillé dans mes affaires, je peux pas lui en vouloir et lui mentir droit dans les yeux. C'est moi qui suis en faute, j'ai merdé et je dois en assumer les conséquences. « C'est pas ce que tu crois ... » je dis tout de même, histoire de défendre un minimum ma cause. Je ne sais pas ce que Misha a en tête au juste, je ne sais pas ce qu'il s'imagine. Mais dans tous les cas, j'ai pas envie qu'il panique ou se fasse de fausses idées avant que je puisse tout lui expliquer.

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(Invité)

• Si un jour on m'aurait dit que je trouverais une arme dans les affaire d'Oksanna, je ne sais vraiment pas ce que j'aurais répondu. Je ne dis pas que ça me choque de voir une arme, non loin de là, c'est de la trouver caché dans ces affaires, caché dans une taie d'oreiller au beau milieu d'un carton. Je sais c'est quoi une arme, j'en ai déjà pris dans mes mains, j'ai déjà tiré dans la jambe d'un mec il y a un peu plus d'un an, je sais les dégâts que ça peu faire, j'vous rappel que je suis russe, et que là bas, accroché un gros fusil au dessus de la cheminée et avoir plusieurs armes cachés un peu partout dans ta maison, c'est normal, c'est la routine, c'est comme avoir une baguette de pain tous les midis chez un Français. Chacun sa culture quoi. Sauf que voilà, on était pas en Russie ici, on était dans un pays plutôt calme, bon, okay, c'est vraiment pas le plus calme au monde, mais voila... Alors, pourquoi est-ce qu'elle avait cette arme ? Qu'est-ce qu'elle comptait en faire ? Est-ce qu'elle l'avait déjà utilisé ? Qui lui avait donné ? Dans quel but ? Est-ce que c'était suite aux évènements qu'il y a eu dans sa famille ? Pour le coup, je n'avais plus aucune questions en rapport avec le déménagement, c'était finit ça. Alors, quand elle arriva dans la chambre et fit comme si de rien était au début, je la regarda blasé, jusqu'au moment où elle posa un "merde" et un "c'est pas ce que tu crois". C'est pas ce que je crois ? J'hausse un sourcil à cette réponse, bah si, c'est ce que je crois, c'est une arme. Je tourne l'arme dans tous les sens, je regarde quand même si elle n'est pas chargé, et je tourne le canon en ma direction pour lui tendre et qu'elle puisse la reprendre. "C'est une vrai arme, donc si, c'est ce que je crois..." Je restais assis là où j'étais. Je ne bougerais pas de cette pièce tant que j'aurais pas de vrais explications, tant qu'elle ne m'aura pas dit la vérité à propos de cette arme et de son utilisation, et me mentir servira à rien, parceque je le verrais. "Donc maintenant j'vais te demander de m'expliquer pourquoi tu caches ça chez toi, depuis quand tu l'as, qui te l'a donné, et dans quel but ?" Limite j'étais en train de jouer au daron là... Mais, même, c'était comme ça, elle a une arme et elle me le dit pas, pour moi, c'est le genre de truc que j'suis censé savoir en fait avant qu'on s'installe ensemble. C'est le genre de trucs dont on parle entre nous à la base ça, pas le genre de truc que tu caches en fait. Du coup, j'attends mes explications. •

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Quand j'étais gamine, je faisais relativement souvent des bêtises et d'aussi loin que je me souvienne, j'avais jamais vraiment peur de me faire attraper. Je savais que ça pourrait arriver, ça arrivait parfois, mais à ce moment là je restais courageuse, limite je m'en fichais. Je me fichais des punitions et des regards déçus de mes parents. J'avais toujours cette lueur de défis dans le regard, l'air de dire "je fais ce que je veux". L'air de dire "on me domptera pas". J'étais un peu la sauvage de la famille à l'époque. Sauf que voilà, j'ai changé, j'ai grandi. J'ai compris que j'avais des responsabilités dans la vie, qu'on peut pas toujours faire ce qu'on veut. Je me suis calmée, rangée, et j'ai arrêté de me faire réprimander par qui que ce soit. les punitions, c'était terminé, j'avais plus rien à me faire reprocher. Je suis devenue une adulte quoi. Du coup quand je me retrouve face à Misha, quand je vois qu'il a découvert l'arme que j'avais essayé de cacher quelques minutes plus tôt, j'ai comme l'impression de me retrouver à l'époque où j'étais gamine, que mes parents venaient de me trouver en train de jeter des cailloux sur les vitres des vieux voisins. La différence, hormis que je ne fais plus un mètre vingt et que je me retrouve face à Misha, c'est que j'ai plus cette lueur dans le regard. Je ne suis pas fière de moi et je compte pas défier Misha de me demander des explications. Je vais assumer, en tout cas du mieux que je peux. Puis je le vois jouer avec l'arme devant moi, et l'espace d'un instant je m'interroge. Est-ce que je l'ai bien déchargée ? Je me précipite vers lui pour essayer de la lui prendre des mains, jusqu'à ce qu'il me la tende. « Bordel Misha, c'est dangereux, fais pas ça ! » je m'exclame un peu énervée, en revérifiant que le chargeur est vide. Oui bon, pour assumer on fera mieux plus tard. Il me dit alors que c'est bien ce qu'il croit que c'est puisque c'est une vraie arme et j'ai presque envie de rire. Envie de rire parce que franchement, il devrait voir sa tête là. Je vois qu'il est pas forcément content ou fier de moi et qu'il se dit que je le prends un peu pour un con. Puis rire parce que je suis nerveuse. C'est limite vital pour moi de rire à ce moment parce que sinon ce serait juste trop déprimant et angoissant. Dans quoi est-ce que je me suis encore fichue ? Si j'avais été une gamine, j'aurais répondu un truc du genre "bien sûr que c'est une vraie arme, qu'est-ce que tu veux que je fasse avec une fausse ?". Sauf que je me tais. Je me tais parce que je sais que c'est franchement pas le truc le plus malin à faire là tout de suite. Misha a clairement pas l'air d'humeur à blaguer, surtout qu'il commence à me parler avec un ton qui m'aurait fait penser à mon père. Le plus bizarre là dedans, c'est que je sens que ça me fait du bien qu'il me parle comme ça. Qu'il ne se laisse pas faire et surtout qu'il ne me laisse pas faire n'importe quoi. Au moins j'ai le sentiment qu'il est là, qu'il prend soin de moi quand moi-même j'en suis pas capable. « Ca fait pas mal de questions ... » je ne peux pas m'empêcher de lâcher avec un petit sourire gêné. Mais je reprends vite mon sérieux car j'ai pas envie qu'il me balance un coussin ou quoi sur la tête. « Quelqu'un me l'a donné il y a trois mois pour que je puisse me défendre. » je finis par avouer. Enfin. "Avouer". Parce que là je crois que j'ai répondu qu'à moitié à ses questions. En même temps je vais pas lui donner le nom de la mafieuse et son adresse. Je pense que c'est déjà un bon début là. Non ?

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(Invité)

• En soit, j'ai pas peur des armes, j'ai grandi dans une famille assez spéciale. Avoir un père politicien avec des contacts assez étrange, ça t'apprends que le monde n'est pas fait que de belles choses, que malheureusement, les armes peuvent parfois te sortir d'une situation à laquelle tu n'étais pas préparé. Je sais que penser comme ça c'est assez chaud, que pas tout le monde à cette vision, que pour certaines personnes, une arme est égale à la mort, et, j'suis un peu d'accord avec ça, j'arrive à comprendre ce point de vue, mais voilà, j'ai pas été éduqué de cette façon, j'ai pas été éduqué pour avoir peur du monde, pour avoir peur de ce qui m'entoure. J'ai toujours su que mon père baignait dans des affaires assez étranges sans pour autant chercher à les comprendre. J'ai toujours su qu'il y avait des armes qui trainaient chez moi, et pas seulement juste des petits pistolets, non, il y avait bien plus gros. J'ai déjà tenue des armes entre mes mains, aujourd'hui n'est pas la première fois. Je m'en suis déjà servi aussi, du moins... Mon père nous avais appris à tirer à mon frère et moi lorsqu'on était plus jeune, mais jamais avant l'année dernière je n'avais eu à m'en servir en fait, j'aurais pu, mais j'en avais jamais trouvé l'utilité, j'ai toujours réglé mes problèmes avec mes poings, et puis, quand c'était trop grave, avant de venir à Harvard, mon père s'occupait de les régler, j'avais pas besoin de faire grand chose, je savais juste que ce n'était pas légal. Alors, voir qu'Oksanna avait une arme, j'trouvais ça assez étrange en fait, j'me demandais pourquoi elle ne m'en avait pas parlé, si elle s'en était déjà servi, depuis combien de temps elle l'avait, comment elle l'avait eu, qu'est-ce qu'elle avait fait pour l'avoir, et le pire dans tout ça, c'est que ça en foutait un coup à ma virilité ! Non mais sérieusement, c'est moi le gars dans l'histoire non ? C'est moi qui est censé la protéger, pas une arme, j'étais si nul que ça ? Mes couilles ont disparu en fait, elle les tient dans sa main là, et elles sont chargé de balles qui peuvent tuer. Putain la merde pour moi. Alors je lui pose toutes ces questions, et, j'vois qu'elle est pas bien, qu'elle est stressé en fait, et qu'elle ne sait pas trop quoi dire. Ah bah ça tombe bien, on est deux. "Ça va je sais m'en servir quand même." J'allais pas lui tendre une arme chargée, j'veux pas mourir aujourd'hui, on a un déménagement à faire. Elle finit par me dire qu'on lui a donné pour qu'elle puisse se défendre. J'suis pas convaincu par sa réponse, alors je ne dis rien, je me lève et je reprends l'arme d'entre ces mains, la glissant entre mon jean et ma ceinture, comme dans les films un peu, avant de retourner m’asseoir. "Et c'est qui cette personne ? Si elle t'a donné ça, c'est qu'elle attends quelque chose en retour. [...] D'ailleurs maintenant, je la garde, elle est à moi, si t'en veux une autre, j'dois rencontrer la personne qui te l'a donné et avoir une discussion avec elle..." J'vois sa tête qui se décompose, elle a quand même pas cru qu'elle allait s'en tirer comme ça, avec ces maigres explications ? "Me regarde pas comme ça, j'suis sérieux. C'est pas une arme qui doit te défendre, dans la logique, c'est moi." J'allais pas l'engueuler, si elle avait prit cette décision, c'est qu'elle en avait ressenti le besoin. Sauf que moi, je prenais la décision de garder cette arme avec moi, et de lui rendre qu'une fois que j'aurais rencontré la personne qui lui a donné et quand j'en aurais appris plus sur ces intentions. On donne pas une arme à la femme que j'aime si facilement, vous avez cru quoi vous ? •

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Misha et moi, ça va bientôt faire un an qu'on est ensemble, et jusqu'à ce jour j'ai toujours pu me vanter qu'entre lui et moi, c'était parfait, qu'on avait jamais eu de problèmes, jamais de disputes. C'est vrai, on a toujours filé le parfait amour, même à chaque fois qu'il m'a fait des blagues que j'appréciais pas trop. Je pense que j'ai jamais rien eu à lui reprocher, du coup j'ai eu un peu de mal à lui en vouloir parce qu'il avait fouillé dans mes affaires. Ce genre de choses n'est jamais arrivée, donc forcément je me suis blâmée moi-même, j'ai remis la faute sur moi parce que dans ma tête, il aurait pas eu a fouillé si j'avais pas caché quelque chose. En même temps, j'aime pas les confrontations. En tout cas pas avec les gens que j'aime. J'ai toujours peur de dire des choses que je pense pas et de les regretter. J'ai toujours peur de tout foutre en l'air pour une bêtise, donc en général je préfère ne rien dire, prendre sur moi ou attendre que ça passe. Plutôt logique je trouve. Du coup je suis restée calme quand j'ai vu que Misha avec trouvé mon pistolet. Je lui ai pas crié dessus, j'ai limite attendu ses reproches. Franchement, je suis cool comme copine. D'accord, j'ai peut-être pas été très très honnête mais bon, je pense qu'il y a largement pire. Quand j'en vois certaines qui trompent leur copain, qui les espionnent ou leur font vivre un enfer, c'est sûr que je suis un ange. Sauf que voilà, Misha il joue pas fair play. Misha il accepte pas mon explication, il se lève et me prend mon arme des mains. Euh, pardon ? J'écarquille les yeux, un air choqué sur le visage. Puis je le vois qui met l'arme dans sa ceinture puis part s'assoir plus loin. Non mais je rêve. « Hé mais qu'est-ce que tu fais là ? » je lui demande en le suivant au pas de course. Une fois arrivée à sa hauteur, je plante mes poings sur mes hanches, l'air de dire je suis pas d'accord. Mon oeil que je suis pas d'accord. Là il me pose encore plus de questions que tout à l'heure, j'ai presque l'impression de me faire interroger par la police. Il en vient même à dire qu'il va garder mon arme jusqu'à ce qu'il rencontre la personne qui me l'a donnée. « Sérieusement ? » je lâche. C'est bon, Misha se prend pour mon père. « C'est bon, arrête. Je peux me défendre toute seule Misha, j'ai pas besoin d'un chevalier en armure pour me protéger. » je rajoute. Parce que oui, je suis un peu féministe et surtout très têtue. L'entendre me dire que c'est à lui de me protéger, ça me vexe un peu et mon égo en prend un coup. Je suis pas un truc qu'on doit protéger et mettre dans une bulle ou une cage dorée. Moi aussi j'ai grandi en Russie je lui ferais dire. « De toute façon je peux pas te dire qui est cette personne. Je lui ai promis de pas divulguer son identité, ça la mettrait en danger. » je m'explique. J'espère qu'il comprendra un peu mieux comme ça. Sauf que je connais Misha, je sais qu'il peut être aussi borné que moi. « Allez, rends-moi ça maintenant. » je lui dis en tendant la main vers lui. C'est bon Misha, la blague a assez duré, tu as fait savoir ton point de vue, maintenant on peut en revenir au déménagement.
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