I love you no matter what + Alezael

J'poussais un soupir pas certaine de comment cette soirée allait s'passer. Même si j'avais choisi de me remettre avec Alexander, c'était pas pour autant que je lui avais pardonné. Bien au contraire. Et même si je tentais de résister le plus possible, j'avais besoin d'être près de lui. C'était comme ça, c'était vital. Alors ouais, j'avais craqué, je lui avais envoyé des messages. Et même si j'étais restée assez froide pendant tout le long de notre échange, j'étais maintenant devant la porte de l'appartement qui avait été mien puis qu'on avait partagés pendant un court moment avant que je ne trouve refuge chez Maxine, ma meilleure amie. Inspirant profondément, je faisais glisser la clé dans la serrure ouvrant finalement la porte. J'voulais tellement que ça s'passe bien mais d'un autre côté.. J'avais tellement de rancoeur que j'étais pas certaine de me montrer particulièrement agréable. Et pourtant, quand je le voyais sur le canapé, j'pouvais pas m'empêcher d'aller vers lui avant qu'il se lève me glissant sur ses genoux. Mine de rien, ce genre de contact me manquait. Alex me manquait. Je le détestais et j'étais folle amoureuse de lui en maintenant. De quoi rendre les choses plutôt compliqué. J'vais pas revenir sur ma décision que je murmurais finalement donnant une réponse à son message que j'avais passé sous silence.

J'étais quand même stressé. Parce qu'Az ne me répondait pas et si j'avais la télévision face à moi qui diffusait un reportage sur les évasions fiscales, j'arrêtais pas de regarder mon téléphone en attente d'une réponse de la part de ma copine. Ouais, je sais pas ce qui se passait mais elle ne répondait pas et je ne savais pas si elle allait pointer le bout de son nez bientôt ou pas. J'avoue que j'aimerais bien savoir mais bon, j'allais pas insister, de peur de la braquer assez inutilement pour le coup. Stressé, j'avais la jambe qui faisait des siennes sur le sol, soupirant pour un oui et pour un non. Finalement, le bruit de la serrure se fit entendre et quand la porte s'ouvrait, je pouvais découvrir Az qui était là. Putain, elle était venue et le soulagement s'emparait de moi. Bon, elle avait pas toutes ses affaires mais c'était déjà ça. J'allais me lever pour l'accueillir comme il se doit, mais elle me prenait de court. Alors que j'étais simplement habillé d'un short et d'un t-shirt, elle venait s'installer sur moi, sur mes genoux, créant alors cette proximité qu'on avait perdu. « T'en sais rien.. » répondais-je simplement alors que je me retenais de faire le moindre mouvement qu'elle pourrait mal prendre ou mal interpréter. Et puis ouais, on n'en savait rien. Peut-être un jour elle en aurait marre de moi et elle décidera de rompre une nouvelle fois. Pour de bon. Et je ne le supporterai pas.

Non, j'allais pas revenir sur ma décision. Peut être que ça semblait gros et que dans mon dos, tout le monde pourrait chuchoter à quel point j'étais stupide mais.. J'avais choisi de passer au dessus de ça pour donner une nouvelle chance à Alex. Et bien sûr que ça serait dur. Bien sûr qu'on était pas au top tout les deux et que j'avais l'image de mon copain embrassant une autre en boucle dans ma tête mais, j'avais choisis d'être plus forte que ça. Je savais que j'étais pas capable d'avancer sans lui, que si j'avais préféré rester sur la rupture je serais probablement dans le salon de Maxine, avachit sur le canapé, à pleurer encore et encore. Alors entre deux sorte de douleur, je préférais celle qui arrivait à me faire sourire au moins un peu. J'avais pris place sur les genoux du Mather tentant de le rassurer au moins un peu mais comme toujours il partait défaitiste. Soupir. Tu sais que c'est techniquement pas à moi de te rassurer. Non. A la base, c'était moi qui avait besoin de promesse après ce qu'il avait fait. Je le regardais quelques secondes me mordant la lèvre avant de reprendre. On a vraaaiment beaucoup de chemin à faire mais si tu remets en doute mes choix ça va être compliqué. Puis merde, j'pouvais comprendre qu'il ait peur mais c'était de sa faute à lui. On en serait pas là s'il avait pas joué au con.

Je savais pas trop sur quel pied danser avec cette relation. Azraël et moi étions de nouveau ensemble, mais quoi ? On allait se parler comme on parle à un étranger ? J'osais espérer que les choses allaient s'améliorer assez rapidement. Je l'aimais, Az. Je l'aimais et ça me tuait de voir qu'on avait cette distance d'instaurée, principalement à cause de moi. Alors je devais faire en sorte qu'elle se sente bien, en confiance en ma présence. Mais c'était dur. Ouais, dur parce que c'était avec un con qu'elle sortait. Le genre de mec qui la repousse quand il va mal. Le genre de mec qui embrasse sa meilleure amie quand il est au plus mal. Le genre de mec qui se fait surprendre par sa copine quand justement il embrasse sa meilleure amie. Elle avait rompu. Et j'avais su trouver les mots pour la récupérer. C'était pas simple, et ça ne le serait toujours pas dans les jours et semaines à venir. Seulement, elle était suffisamment forte pour me redonner une chance et j'espérais que je ne la gâcherai pas. « Okay, okay.. J'arrête » Mais le doute subsistait. Après tout, si elle voulait, elle pouvait me quitter comme ça, en un rien de temps. Et elle serait tellement mieux. J'étais un boulet, j'étais affreux et elle m'aimait. Elle me donnait une nouvelle chance. « Hendrix se fait remarquer en ce moment ? » demandais-je, entamant alors la discussion sur un sujet qui était des plus légers entre nous.

Est ce que je serais capable de passer un jour au dessus de ça ? De vraiment tourner la page et de ne plus y penser ? Au fond, j'espérais. J'espérais réellement en être capable parce que j'savais que si je voulais que notre relation marche, on ne pouvait pas s'enfonçait dans de la haine et des piques mal placés. Le problème était que je n'étais pas certaine de pouvoir mettre ma rancoeur de côté. Alors ouais, valait mieux éviter qu'il se plaigne, qu'il remette tout et n'importe quoi en cause parce que c'était clair que ça n'allait absolument pas nous aider. Non, il est plutôt calme. Honnêtement, il était pas du genre à se manifester. Parfois c'était stressant et parfois, j'étais plutôt contente que le petit machin ne tente pas de me retourner totalement l'estomac à coup de pieds. Mais j'ai envie qu'il sorte. C'était beaucoup trop tôt mais j'en pouvais plus. Même si j'avais pas pris énormément de poids, j'avais quand même l'impression de ressembler à un tonneau et j'pouvais pas faire grand chose. Donc ouais, c'était vraiment chiant d'être enceinte. Je portais une nouvelle fois mon regard sur Alexander gardant le silence. Est ce qu'on allait réussir à surmonter tout ça ? Je le voulais mais je ne savais pas. Et puis je venais trouver ses lèvres, choses que je n'avais pas fais en arrivant. Putain, ça faisait du bien.

Pouvait-elle me pardonner ? J'espérais qu'elle ait en elle la force de le faire oui. Après tout, on allait avoir un enfant et je ne voulais pas qu'Hendrix grandisse entre deux parents qui se font la guerre, basé sur une rancoeur jamais évacuée et jamais pardonnée. Alors oui, quitte à ce qu'elle fasse la gueule un bon coup et que ça aille mieux ensuite, je pense que je le vivrai mieux que si c'était une guerre froide pendant des années et des années, notre enfant entre nous deux. D'ailleurs, c'était sur ce sujet que je préférais me concentrer, sachant que c'était grosso modo un des seuls sujets de non discorde entre nous. « J'imagine.. T'as fait le plus gros du chemin, ça devrait passer vite maintenant » En réalité, je n'en avais aucune idée. Robyn est née d'un déni de grossesse alors j'ai appris une semaine avant sa naissance son existence et ma paternité. Là, c'était différent. Même si j'ai appris assez tardivement que j'allais être père, j'ai quand même eu plusieurs mois. Et ouais, j'avais hâte moi aussi. Alors que mon regard était posé sur elle, je voyais son visage s'approcher du mien et ouais, ses lèvres se posaient sur les siennes. Elle m'embrassait, mon cœur s'affolait. Non, aucune crise, mais le bonheur à l'état pur. La dernière fois, c'était à l'hôpital, quand on s'est remis ensemble. Mais là c'était différent. Elle le faisait d'elle même. Az m'embrassait. Et forcément je le lui rendais. Je répondais à ce baiser, sans y mettre trop d'entrain, mais sans être passif non plus.

Quand mes lèvres touchaient les siennes, c'était le seul moment où la colère disparaissait. Comme si elle n'était plus d'actualité et que rien d'autre n'avait d'importance qu'Alex et moi. Peut être que c'était ça la solution. L'embrasser encore et encore plutôt que nourrir cette rancoeur. De toute façon, je prenais plaisir à le faire. Il était mien. Il était à moi et je refusais de le partager, je refusais qu'il se partage tout court, c'était juste pas possible en fait. Comment est ce qu'il avait pu me faire un truc pareil ? Y avait un truc qui m'échappait totalement dans tout ça. Pourquoi est ce qu'il avait choisit d'embrasser Briony si comme il le disait maintenant il était en réalité amoureux de moi ? Non, je ne comprenais vraiment pas et ça faisait mal. Ca faisait tellement mal de savoir qu'il pouvait me remplacer comme ça en un claquement de doigt alors que j'en étais tout simplement incapable. Et je pansais mes blessures en l'embrassant encore et encore mettant plus d'ardeur dans le baiser. Comme si le fait d'agir comme ça lui démontrait quelque chose. Je t'aime que je murmurais contre ses lèvres. Parce que oui, je l'aimais. Malgré tout, ça n'avait pas changé. Je l'aimais et probablement pour encore une éternité.

En fait, le monde s'arrêtait en ce moment précis. Elle m'embrassait et forcément, je ne pouvais pas la laisser sans réponse. J'y répondais, montrant bien à quel point j'aimais ça. A quel point j'étais friand de ses baisers. A quel point elle me faisait de l'effet. Ouais, notre relation était bizarre aux yeux des autres. Mais on s'aimait et c'était le principal. Notre bébé allait être dans une famille qui s'aime. Oui, elle se déchire et se fait mal, mais elle s'aime. La preuve en est, je l'avais blessée et maintenant, elle était quand même sur mes genoux et m'embrassait. Putain quoi, c'était bon, c'était revigorant. C'était une bouchée d'air frais quand on était en pleine noyade. « Je t'aime aussi » confiais-je en réponse à la jeune femme avant de me remettre à l'embrasser, glissant mes bras autour d'elle pour l'empêcher de s'en fuir. Non, il était hors de question qu'elle m'échappe. Azraël était mienne, et à personne d'autre. J'allais l'allonger sur le canapé, mais non, je m'étais ravisé au dernier moment. Non, j'avais pas envie de la mettre dans la même position où elle m'avait trouvé plusieurs jours auparavant. Non, je ne voulais pas lui infliger ça. Alors je me contentais de l'embrasser avec l'ardeur qu'elle me connaissait, sans rien faire d'autre.

Est ce que j'étais stupide ? Peut être un peu. Après tout, j'étais dans ses bras, à l'embrasser, une semaine après qu'il m'ait trompé. Ouais, j'étais stupide. Mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je ne pouvais pas rester loin de lui malgré tout les efforts que je pouvais faire. Et j'avais mon coeur qui ratait un battement quand il disait m'aimait aussi. J'avais encore un peu de mal à me dire que c'était réel. Ouais, vraiment. Entendre Alex me dire qu'il m'aimait c'était perturbant au fond, parce que je pensais pas que ça arriverait un jour. Et du coup, quand les mots sortaient de sa bouche, j'avais l'impression d'être un adolescente en total euphorie. J'peux pas rester longtemps par contre. J'avais quitté l'appartement de Maxine assez rapidement sans lui demander les clefs, alors si je ne voulais pas passer la nuit dehors j'avais plutôt pas intérêt à rentrer trop tard. J'esquissais un léger sourire quittant finalement ses genoux que je m'étais approprié avant de reprendre. Et entre nous tu devrais prendre une douche. J'disais pas qu'il sentait mauvais mais.. Presque.

Maintenant je pouvais lui répondre parce que oui, je l'aimais. J'étais amoureux d'elle et elle n'aurait plus la pression de me le dire sans l'avoir en retour. Je ne savais même pas comment elle se sentait en l'entendant puisque nous n'étions pas encore au point où tout allait bien entre nous. Certes, on s'embrassait mais ça ne voulait pas dire qu'on allait bien. Elle m'en voulait, je l'acceptais. Et puis j'allais faire en sorte que ouais, elle me pardonne et qu'on tourne la page sur cette partie de notre histoire qui faisait défaut. « Oh.. t'as des trucs à faire ? » Pour le coup, j'ai cru qu'elle allait rester une partie de la soirée ici. Mais visiblement, ce n'était pas le cas, ce qui me désolait un peu. J'aurais aimé la regarder, l'embrasser, la prendre dans mes bras. Ouais, je voulais tout ça avec elle mais elle y coupait court assez rapidement. « Tu veux la prendre avec moi ? » En réalité, je m'étais lavé le matin et je n'avais pas tellement fourni d'efforts durant la journée. Sûrement que le stress s'est avéré plus élevé que je le pensais.