Hazel & Fidji ❛be happy and smile❜
J’avais réellement l’envie – que dis-je, le besoin – de voir un sourire continu sur son visage. Et j’étais prête à tout, absolument tout, pour que ce soit le cas. Alors je débitais des idioties les unes après les autres, sans trop réfléchir, parce que si ça n’était pas naturel, tout le charme disparaîtrait. « On l’est, mais je ne te l’avais pas dit avant. On se ressemble comme deux gouttes d’eau après tout ! Tu trouves pas ? » lançais-je en glissant mon bras contre le sien pour comparer nos couleurs de peau. « Exactement pareilles, nous sommes, chère Miss Pennington ! » Un sourire amusé vînt s’inscrire sur mon visage. Et mes conneries allaient de bon train. Si jamais je ratais ma carrière de politicienne, je ferais en sorte de devenir comédienne. Parfait, ce nouveau plan de carrière. Je souriais alors qu’elle me rappelait ses origines sud-africaines ; « Ben, t’es pas encore au point de sentir les fortes épices d’Afrique, donc tu sens pas si mauvais que ça. Ca pourrait être encore pire que ce que tu crois, vraiment ! Si tu veux, je te ferai le même coup, et tu verras si je sens simplement l’anchois » rigolais-je. Mais en réalité, j’étais sérieuse ; si elle voulait jouer au jeu de la qui-pue le plus sans se laver plusieurs jours, j’étais prête à la détrôner et prendre la place en-haut du podium ! N’est-ce pas beau d’être une vraie compétitrice ? Parce que oui, quand on aime la compétition, on les aime toutes. Même les plus nulles ou les pires d’entre toutes. Genre, celle-là, quoi. Je me calmais alors qu’elle me fit un câlin lorsque je bloquais la porte de sa chambre, car visiblement, elle était enfin décidée à m’ouvrir son cœur pour en sortir le plus lourd. Et j’étais prête à l’écouter du plus profond de mon âme, même si je pouvais ne pas être forcément d’une grande aide à ses maux – encore fallait-il que je les sache. Je hochais la tête lorsqu’elle m’expliqua le souci masculin qui s’était posé à elle, et je comprenais parfaitement sa position. « Je te comprends totalement bichette. Ca m’aurait rendue dingue à un niveau inimaginable, à ta place, je pense bien ! Malheureusement, même si tous les mecs ne sont pas cons, certains le sont plus que d’autres et ne se rendent même pas compte de ce qu’ils font subir aux autres. Je suis vraiment triste d’apprendre que c’est ton cas, mais dis-toi qu’il ne te mérite pas ! Ne te mets pas dans un tel état pour quelqu’un qui ne ferait pas de même de son côté s’il vivait la même chose qu’il te fait vivre… Tu crois pas ? » Sa situation m’attristait réellement, et je ne pus que la serrer dans mes bras pour pouvoir véritablement la réconforter. Parce que les mots ne sont que des mots et qu’ils ne peuvent pas forcément aider lorsque plus rien ne va.