Une semaine de vacances. Une semaine de manque. (oska)

J'en venais à le fusiller du regard quand nous commencions à parler de son absence. Il avait invité Athéna, la fille qui lui avait fait un suçon dans le cou à son voyage juste pour rendre jaloux Tate. J'espérais que ce soit une mauvaise blague de sa part, mais non. J'étais terriblement déçu pour le coup. C'était vraiment le genre de comportement que je n'aimais pas. J'avais tellement peu confiance en moi, que de le savoir passer du temps avec ce genre de nana pouvait totalement me faire perdre pied. Je n'avais pas envie qu'une autre personne se mette entre nous, j'en avais déjà souffert dans le passé et je n'avais aucune envie de recommencer. Je me montrais un peu menaçante, mais en réalité, je prenais vraiment sur moi pour ne pas exploser. Il venait à baisser le regard quand je lui demandais de... penser à moi. C'était peut-être égoïste comme ça, mais je n'étais pas un tyran ou quoi. Je m'en fichais qu'il aille à un voyage avec quelqu'un, mais... la fille qui lui fait des suçons... non ! Fallait qu'il se mette à ma place et il allait comprendre. Puis finalement, je me redressais, tournant le regard pour lui sortir quelques petites pics et réflexions méchantes. J'étais une personne vraiment très rancunière et aussi, j'étais très possessive et jalouse. S'il voulait s'amuser avec une autre que moi, fallait qu'il change de petite amie. Bon ce n'était pas si méchant, je faisais juste de mon mieux pour qu'il se mette à ma place et ça fonctionnait. « C'était tout comme ! » m'exclamais-je aussitôt. En couple ou pas, c'était pareil. Ouais, là j'étais mauvaise joueuse, mais quand même quoi, faut pas abuser. Je laissais échapper un soupir, écoutant la suite. Osean posa un genou à terre et attrapait ma main. Je trouvais cette posture très gênante, tellement que je venais m'asseoir au bout du lit. La situation changeait encore une fois. J'étais faible, il le savait très bien. Je soupirais encore, retirant ma main histoire d'avoir un minimum de contrôle sur la situation. « T'es chiant putain ! Bien sûr que tu m'as manqué gros nul ! Tu as gagné, c'est bon ! Tu as eu ce que tu voulais... Mais sache que si jamais j'entends un truc à propos d'elle et toi, tu pourras tirer un trait sur ta descendance. » Ouais, il ne pourra plus faire d'enfants. « Et pour info, si un jour tu as envie de faire une demande en mariage en public... juste... non ! Tu te prends un râteau direct ! » J'suis super romantique, mais aussi très pudique. Et le voir mettre un genou à terre comme ça, ça m'a donné envie de préciser cette information. Puis, je connaissais l'animal, il était assez fou pour faire un truc du genre. C'était débile, il n'allait certainement jamais me demander de l'épouser, mais c'était dit, il était prévenu. Puis, c'était un bon moyen de détourner un peu la conversation et de rendre les choses plus légères.

Il avait juste à papillonner des cils pour que je rende les armes. Je le déteste, enfin non justement... Il m'agace disons. Je n'arrivais même pas à lui en vouloir réellement de ce qu'il avait fait, alors qu'en vrai, je bouillonnais intérieurement de le savoir parti avec une autre femme. Il aurait très bien pu la toucher ou elle, elle aurait pu toucher mon homme et rien que d'y penser, j'ai envie de tout retourner sur mon passage. Mais en même temps, je savais qu'Osean était une catastrophe ambulante et il y avait une chance sur deux pour qu'il ait fait vivre un enfer à cette jeune femme. C'était horrible de penser ça, mais bon, je le connaissais quand même assez pour pouvoir le dire. Je me trouvais assise au bout du lit à lutter contre lui et surtout moi-même pour ne pas lui pardonner trop vite, mais... C'était trop tard. D'accord, il m'avait manqué et je n'allais pas réussir à lui faire la tête plus d'une heure, mais j'allais quand même pas me laisser avoir si facilement. Je retirais ma main et j'essayais de lui faire peur comme je le pouvais. Il fait un faux pas et, soyons clair, je lui brise les couilles. Je ne vais pas me laisser emmerder, non mais oh ! Au moins, il avait l'air de comprendre et - c'était certainement ce que j'aimais le plus chez lui - il était d'une sincérité qui était impossible à remettre en question. Il ne mentait pas, de toute façon, il en était incapable. Je lui adressais un sourire, touchée par ce qu'il venait de dire, avant de me reprendre et de lui dire qu'il n'avait pas le droit de faire des démonstrations d'affection exubérante devant une salle entière. Vous savez, les demandes en mariage devant un stade entier... Je dis ça parce qu'il a un genou à terre et qu'il est assez fou pour avoir le cran de le faire. J'avais beau me montrer boudeuse, il m'offrait un large sourire avant de me sauter au cou pour m'embrasser, me faisant tomber à la renverse sur le lit. Me voilà rassurée, je devais l'avouer, ça faisait toujours du bien de recevoir autant de tendresse. Puis, restant au-dessus de moi, il vint caresser ma joue doucement, revenant à mes problèmes de drogue. « On ? » demandais-je en fronçant les sourcils. « Je. Je ne vais pas t'infliger ça, je prendrais rendez-vous avec mon médecin à la première heure et... je luterais... à nouveau. » Je n'avais pas d'autre choix de toute façon.

En temps normal, je devrais être furieuse. J'étais une véritable boule de nerfs impulsive, une tornade et quand on me faisait des coups bizarres, je répliquais. Sauf que là, c'était l'effet inverse. Osean était partie une semaine sans rien me dire avec la fille qui s'était jeté sur lui un jour après que nous soyons en couple et je me laissais faire alors qu'il m'embrassait comme si c'était la première fois. J'aurais pu le quitter. J'étais très douée pour ça. Quand je voyais rouge, je fuyais quitte à me séparer d'un homme que j'apprécie énormément. C'était comme ça, c'était ma façon de fonctionner. Et puis, il avait découvert que je fumais à nouveau et là, c'était apparemment le moment où je devais me faire remonter les bretelles. Il m'avait tellement manqué que je préférais l'embrasser encore et encore plutôt que de discuter de mes soucis qui finalement, me regardaient surtout moi. L'avoir au-dessus de moi, sentir son odeur, ses caresses... Je n'avais tellement pas envie de parler. Et peut-être bien que pour le coup, j'assumais totalement mon manque de lui. Je mettrais ma fierté de côté juste pour ne pas avoir à parler de drogue. Mais, vous connaissez l'oiseau... Il est bien plus tenace que moi et il avait décidé de s'en mêler. « Je veux bien que tu m'attaches au lit... » lui partageais-je doucement, le regardant dans les yeux et me mordant la lèvre. Tout était bon pour changer de conversation. J'étais têtue moi aussi et je ne comptais pas le mêler à mes histoires de drogue. J'aimais notre "nous", mais il n'avait pas à subir mes démons.

Mon premier sevrage avait été violent. J'avais été limite exécrable et mon corps avait changé lui aussi. Je ressemblais à un zombi à cette époque, jusqu'à ce que je sois enceinte. Physiquement, rien n'avait véritablement eu le temps de changer, mais psychologiquement, ça m'avait fait du bien. Puis, la rechute par la suite et mon nouveau sevrage avait été moins violent. En réalité, plus ça allait, plus j'arrivais à gérer de mieux en mieux mon corps et ses attentes. Puis, Osean était là et j'me sentais bien. Je n'avais pas besoin d'aide, j'étais seule depuis toujours et je n'avais pas besoin qu'il soit mon héros pour régler mes problèmes de drogue. Je voulais juste qu'il... m'aime. Ouais, c'était ça. Je voulais me sentir aimer. J'voulais qu'il me serre dans ses bras, qu'il me fasse des câlins, des caresses, qu'il m'embrasse, mais aussi qu'il me fasse rire, que l'on passe des bons moments. La drogue n'avait pas sa place dans ce bonheur, c'est pourquoi j'allais arrêter et que j'allais le faire seule. J'étais trop têtue, il n'arrivera pas à me faire plier de ce côté. D'ailleurs, pour éviter la discussion, je préférais me montrer aguicheuse en profitant de sa proposition à m'attacher au lit. Peut-être que l'on allait réussir à oublier le reste et à faire une overdose de câlin, non ? À ma plus grande satisfaction, ce fut le cas. Du moins, nous nous appétions à changer de sujet. Je lui rendais son baiser tout en me laissant faire. Osean vint attraper mes poignets, se mettant à califourchon sur moi. J'aimais la façon dont les événements étaient en train de tourner. Ça faisait quand même une semaine et pour une personne dans mon genre, ça faisait vraiment beaucoup. Il retirait sa ceinture et j'en rougissais presque d'apprécier de me sentir tant soumise. Je m’exécutais finalement quand il me demandait de lever les bras au-dessus de la tête. « J'aime quand tu prends ce genre d'initiative... » lui avouais-je en le regardant faire. Pas de réponse, simplement un baiser langoureux qui avait le don de m'exciter, surtout en imaginant ce qui allait arriver par la suite. Lui sur moi. Moi attachée au lit. Il fait chaud d'un coup, nan ? Sauf que ... Osean venait de faire redescendre la température à -20 degrés en une phrase. « T'es sérieux là ? » grognais-je en fronçant les sourcils alors qu'il venait à peine de libérer ma lèvre et de se lever. « Il n'y a pas que les joints que je ne vais plus toucher là... » continuais-je en tirant à plusieurs reprises sur la ceinture. Rien à faire, il avait bien accroché le bazar. Je soupirais pour montrer mon agacement et ma frustration. « T'es chiant comme mec, c'est pas possible... » Je tirais toujours en le fusillant du regard alors qu'il commençait à fouiner dans mon appartement. « Et d'abord qu'est-ce qui te fait dire que c'est de la drogue que j'ai cachée ? C'est peut-être un homme que j'ai planqué avant que tu entres ! Tu n'as pas regardé sous le lit ! » m'exclamais-je en haussant les sourcils. Je levais l'une de mes jambes pour le pointer du ... pied. « Fais attention Cobain, j'suis redoutable comme nana, tu pourrais vite le regretter ! ». Toute façon, c'est planqué dans une boîte métallique dans la table de chevet. En gros, il devra passer à côté de moi et j'suis une dingue, j’arriverais à l'intercepter quand même.

Autant vous dire que ça calme. J'étais bien partie pour un marathon sexe. J'étais bien partie pour innover, essayer tout un tas de nouvelles choses avec lui. Sauf que non, il m'avait juste attaché au lit pour se débarrasser de moi. À cet instant précis, je lui en voulais à mort. C'est horrible de faire ça... De donner envie et de ne pas aller jusqu'au bout par la suite. Je me mettais à grogner en réalisant que se type pouvait faire ce qu'il voulait de moi, j'étais bien trop naïve pour le cramer. Le pire, c'est qu'après me faire le coup du "je t'attache et je te laisse en plan", il allait retourner mon appartement en balançant les affaires un peu partout. « OSEAN, CE N'EST PAS DRÔLE ! » criais-je alors qu'il était déjà rendu dans la salle de bain. Puis j'étais une nouille moi, plus j'allais m'exciter sur la ceinture et me rendre compte que j'étais prise au piège, plus j'allais paniquer. Il revenait finalement dans la même pièce que celle où j'étais et il n'avait pas l'air de s’inquiéter du retour qu'il pourrait avoir une fois que je serais de nouveau libre. Et puis, je décidais de le faire marcher en lui indiquant que c'était un homme que j'avais caché et qu'il se trouvait sous le lit. C'est exaspérée que je le regardais se jeter au sol pour vérifier. Sérieusement ? « Débile... » pestais-je en le regardant. « J'étais contente de te revoir, tu es en train de tout gâcher ! ». J'allais peut-être réussir à le faire culpabiliser. C'est vrai quoi, on aurait pu passer du bon temps, rattraper notre semaine... Au lieu de ça, j'étais attachée au lit pendant qu'il fouillait dans mes affaires. « Tu vas devoir te faire pardonner... » m'exclamais-je en haussant les sourcils. Je levais finalement mon pied dans sa direction pour le menacer une dernière fois, en vain. Putain, j'arriverai jamais à bout de ce mec et c'est frustrant. En même temps, ça sonnait comme un défi. Il en avait RIEN À BATTRE. Je bouillonnais et quand il allait me détacher, croyez-moi, il allait se manger une gifle. Puis, il s'arrêta pour regarder la table de chevet tandis que je laissais ma jambe retomber sur le lit. Et merde. Je ne savais pas comment, mais il avait compris. Je regardais la table de chevet à mon tour et dès qu'il commença à se diriger vers celle-ci, je me ruais - comme je pouvais - sur mon petit ami pour encercler sa taille avec mes jambes et l'attirer vers moi de toutes mes forces pour l'éloigner du "chaud bouillant". Ouais, en s'approchant de moi, il était chaud bouillant pour trouver de la drogue. Il y avait un peu de tout dans ma boîte et je ne voulais pas qu'il y touche, ça ne regardait que moi. « Arrête d'agir comme ça ! » lui hurlais-je dessus en espérant qu'il m'écoute. À ce rythme, j'allais finir bâillonnée.