Une semaine de vacances. Une semaine de manque. (oska)

« Et merde ! » grognais-je alors que j'étais à la fenêtre de mon petit appartement, en train de fumer mon joint tranquillement. Quelqu'un venait de frapper et je détestais ça. Je n'avais pas envie que l'on sache que je fume à nouveau, parce que rien que ça, je n'en étais vraiment pas fier et surtout, je n'avais clairement pas envie que l'on me pose des questions ou que l'on me cri dessus. Hardin était au courant étant donné que c'était lui qui m'avait retrouvé totalement défoncée après que quelqu'un ait mis de la drogue dans mon verre. Wade était au courant aussi, je lui avais dit avant l'anniversaire de ma sœur histoire de me sentir soutenue. Je n'avais aucune idée de si Osean m'avait grillé. Remarque, il m'avait bien aidé à m'en passer. Je n'avais pas besoin de drogue quand il était là, il savait combler tous mes manques. Sauf que... ça faisait une semaine que je n'avais plus de nouvelle. Il avait disparu du jour au lendemain sans rien me dire et étant donné que j'avais ma fierté moi aussi, hors de question que ce soit moi qui aille vers lui pour lui faire comprendre que je n'aimais pas ça et qu'il me manquait. Si au début, j'étais inquiète, j'avais ensuite capté qu'il ne manquait pas seulement Osean, mais toute la Dunster. Et leurs invités... Ouais, c'est le truc, quand tu pars en voyage, tu invites quelqu'un normalement. Enfin bref, pas question d'avoir le cafard, on verra ça s'il revient un jour. Je laissais le joint à la fenêtre et j'allais ouvrir finalement, espérant que la personne se soit impatientée et soit repartie. Mais non... Non. Je tombais nez à nez avec mon tenace de petit ami. J'haussais les sourcils en le regardant, lui et son sourire qu'il ferait mieux d'effacer. J'étais agacée en vérité. Pas forcément de la façon dont il avait agi - enfin pas pour le moment - mais surtout à cause de la façon dont moi je réagissais. Je n'avais pas envie d'être autant amourachée, et pourtant, la situation m'échapper des mains. « Tu veux quoi ? » lui demandais-je, une moue boudeuse sur les lèvres. La porte n'était pas grande ouverte, juste un écarte de mon épaisseur vue que j'étais accoudée contre l'encadrement. Fallait pas qu'il loupe sa réponse, sinon, il allait se retrouver face à une porte fermée. C'était excessif, mais généralement, quand je me comportais de cette manière, je me battais plus souvent contre moi-même que contre quelqu'un d'autre.

Je dois bien avouer que je n'avais pas pensé une seule seconde qu'Osean aurait pu se pointer aussi vite à ma porte. Il aurait pu envoyer un sms pour me dire qu'il était rentré, mais en même temps, j'avais vite compris que ce n'était pas son truc les sms. J'avais ouvert la porte, mais elle n'était pas ouverte en grand, on voyait juste moi finalement. J'étais contente de le voir, même si je ne le montrais pas. J'étais rassurée de savoir qu'il était sur le pas de ma porte, je m'étais tout de même demandé s'il m'avait trompé ou quoi... J'veux dire, je n'avais pas eu de nouvelle, il aurait pu s'être passé n'importe quoi. Bon, il pouvait venir jusqu'ici pour me larguer comme une merde, mais au moins, il était ici. J'avais sorti ma moue boudeuse du placard, hors de question que je lui dise qu'il m'avait manqué. C'était affreusement le cas et ça me faisait même peur. J'étais du genre à vite devenir accro alors, il fallait que je fasse attention à ne pas devenir folle quand il me fait des coups du genre. Sérieusement quoi... Partir une semaine du jour au lendemain en mode "silence radio" c'était assez étrange. Il avait vite enlevé le sourire qu'il avait aux lèvres quand je lui demandais simplement ce qu'il faisait ici. C'était donc bien le voyage Dunster et il avait raison, je m'en foutais royalement que celui-ci ait été organisé depuis un bail, il aurait pu au moins m'en parler, même s'il ne voulait pas que je l'accompagne, ça je pouvais le comprendre... Mais juste... Au moins me tenir au courant, ce n'était pas la mort. Pour ce qui était de la suite de ses propos. Je m'en voulais de mal réagir. C'était limite si un sourire était apparu sur mes lèvres. J'avais envie de l’embrasser et de me glisser dans ses bras. J'étais faible à ce point. Mais, je devais aussi prendre sur moi, en savoir plus. Je regardais derrière la porte, voyant la fenêtre et me rappelant du joint. Merde. Je laissais échapper un soupir avant de le regarder à nouveau. « Je ... » Je devais réfléchir rapidement. D'un coup sec, je lui claquais la porte au nez. Pourquoi ? Parce que j'étais sadique et que ça allait lui faire les pieds. Je voir patauger un peu... Je voulais voir à quel point il tenait à moi. Et aussi, parce que pour le coup, je suis une putain de fille à problèmes et que je ne veux pas les partager. Du coup, c'était un petit calcul très simple à faire : Osean n'allait pas s'arrêter là, ce n'était pas son genre. Il allait entrer dans l'appartement, je le sentais. Il est du genre tenace. Donc, entre le moment où je claque la porte et celui où il entre dans mon appartement comme une flèche... j'ai... quelques secondes pour agir. En gros, son temps de réaction. Je me précipitais vers la fenêtre, jetant le joint à l’extérieur, essayant d’aérer d'un mouvement de bras et refermant la fenêtre. Il n'est pas stupide, il allait sentir l'odeur. Mais moi, je suis du genre naïve et j'suis du genre à dire "ça paaaaaasse". Je me tournais vivement vers mon petit ami quand il entra dans le studio, haussant les sourcils en le regardant, légèrement essoufflée... Il allait peut-être se focaliser sur nous et non pas si mon comportement. Non ?

Voilà. J'avais pris ma décision. Je lui avais claqué la porte au nez. Ça n'avait pas été un choix facile, c'était juste de la logique. Il ne devait pas voir ce joint posé dans le cendrier sur le rebord de la fenêtre. Alors voilà, je ferme la porte d'entrée violemment et je cours aussitôt en direction de la petite fenêtre du studio, essayant de ventiler du mieux que je le pouvais avec mes bras. J'entendais parler derrière la porte, je crois même qu'il m'appelait. Je fronçais les sourcils, mais je ne bougeais pas pour autant. Il est sérieux ? Il croit vraiment que je vais revenir ouvrir ? On ne revient jamais sur ce genre de décision mon grand. Et voilà qu'il se mettait à frapper. Au secours, mon mec est débile. Je refermais finalement la fenêtre quand il ouvrait la porte et je le regardais l'air de rien, juste un peu essoufflée. Un jeu de regard bizarre débuta alors, puis mon Osean commença à s'exciter dans le petit studio et au fur et à mesure qu'il parlait, l'incompréhension se lisait sur mon visage. What ? Il venait vraiment de me demander si je cachais quelqu'un ? Dans un si petit appartement ? « Je ne vois pas où je pourrais cacher quelqu'un... » m'exclamais-je surprise, les deux points posés sur mes hanches, restant dos à la fenêtre. Il allait dans la salle de bain et je fronçais les sourcils. « Sérieuuuusement ? » demandais-je agacée. C'est lui qui est partie pendant une semaine et c'est moi qui vais subir un interrogatoire ? Ce type est pas net, j'vous l'dis. « Tu devrais jeter un coup d’œil dans le placard sous le lavabo... » lui conseillais-je en pouffant de rire, croisant finalement les bras. Il était ridicule. Il revenait auprès de moi et il devint totalement différent, suspicieux, me parlant d'une drôle d'odeur. Ok les gars, je suis mal barrée là. Je ne bougeais plus, mon cœur commençait à s'emballer et mes joues devinrent rouges. Tout comme mes yeux peut-être... « Noooon... » dis-je d'une toute petite voix. Mais trop tard. Les rôles venaient d'être changés. Il me regardait comme si j'étais une petite fille qui venait de faire une bêtise. Est-ce que j'avais fumé ? Oui. Je n'avais pas envie de le décevoir et malheureusement, je crois bien que c'était déjà le cas. « Tu m'as manqué... » lui confiais-je doucement en le regardant. Je voulais juste qu'on reste calme au sujet de la drogue. Juste... Je ne voulais pas être énervée en parlant de ce sujet. Il m'avait terriblement manqué. J'avais recommencé quelques jours avant son départ, mais quand il était là, je n'en ressentais pas forcément le besoin. Mais il ne fallait pas non plus qu'il oublie qu'il revenait d'une semaine d'absence non justifiée. Si je pouvais me montrer douce à cause de mes bêtises, ça n'allait pas être le cas en abordant les siennes.

Les bras croisés, je me tenais dos à la fenêtre que j'avais refermé à toute vitesse. Je regardais Osean faire les cent pas sous mon nez, cherchant dans les moindres coins de mon petit appartement pour savoir ce que je cache ; un homme apparemment. Il est vrai que j'avais de l'imagination, mais de là à cacher un type dans un placard de salle de bain... Non. Juste non. Je riais doucement, me moquant de lui et en même temps, je me disais que mon petit ami était vraiment super parano, à la limite du psychopathe et que bien évidemment, il était mille fois pire que moi. Je me disais qu'il faisait diversion de lui-même et que certainement que le joint allait passer ni vu, ni connu. Mais ça, c'était avant qu'il ne revienne sur ses pas, auprès de moi. Bien sûr, j'avais fumé ! Il avait juste à voir ma tête toute moche, mes yeux défoncés et cette putain d'odeur juste méga reconnaissable. J'aurais aimé que ce ne soit pas le cas et pourtant, j'étais bel et bien retombé dans la drogue. Je me faisais toute petite et toute douce, c'était mieux ainsi. Je le regardais, pinçant mes lèvres et si j'avais pu disparaître sous le plancher, je l'aurais fait. Il m'avait terriblement manqué et je ne le lui cachais pas pour le coup et à sa tête, je comprenais que je n'aurais certainement pas dû le lui dire. J'avais envie de pleurer de le voir m’engueuler comme si j'étais une gamine. Bon, il n'y avait pas de colère, mais je voyais bien la déception. « Non, bien sûr que non, tu n'y es pour rien... » le rassurais-je aussitôt. Je lâchais un soupir avant de me reprendre, « Je sais que j'avais arrêté et je n'ai jamais eu envie de reprendre... Mais il m'est arrivé un problème un peu avant que tu partes... Quelqu'un.. Quelqu'un a mis de la drogue dans mon verre, enfin, je ne sais même pas comment c'est arrivé et du coup, mon corps réclame et ça fait tellement du mal que je n'ai pas réussi à résister... » Je ne pouvais pas l'expliquer plus simplement je crois. « Puis, tu as disparu ! » m'exclamais-je en haussant les sourcils. « Tu es partie sans rien me dire... Au début, j'ai cru que tu avais décidé de ne plus me voir, peut-être même que tu m'avais largué sans même me le dire. Puis, je me suis rendu compte qu'il manquait l'intégralité de la Dunster alors je n'ai pas cherché plus loin. Je m'en fous totalement de ne pas avoir été invité, mais tu aurais pu me le dire... Une semaine, c'est long ! Puis... On invite toujours quelqu'un dans ce genre d'événement, alors tu es partie avec qui ? » lui demandais-je agacée, avec une pointe de curiosité.

J'étais démasquée. Il avait mis du temps à comprendre, mais il avait tout de même trouvé tout seul, comme un grand. Et si j'avais fait la maligne jusqu'ici, je devais avouer que je la ramenais moins maintenant qu'il me mettait devant les faits accomplis. Il n'y était pour rien, c'était loin d'être de sa faute. Ce n'était pas lui qui m'avait drogué après tout. J'essayais de lui expliquer ce qui m'arrivait ces derniers temps, je le faisais du mieux que je le pouvais. Sa réaction ne m'étonnait pas vraiment, c'était la même réaction pour le peu de personnes qui pouvait être au courant. Je pinçais mes lèvres, j'avais bel et bien été drogué en soirée et ce contre mon gré. « Je ne sais pas... » lui confiais-je dans un petit mouvement d'épaule. Si je le savais, la personne serait certainement déjà morte. Je n'avais pas envie d'en parler pendant des heures. Du moins, il y avait d'autres sujets à aborder. Comme son silence radio par exemple. Au pire, si tout se passe bien nous reparlerons de mes problèmes de drogue par la suite, je lui dirais que je reprendrais mon traitement et que je retournerais voir mon médecin. Mais là, il fallait vraiment que l'on parle de son voyage avec les Dunsters. Je voulais surtout savoir qui il avait invité, j'étais beaucoup trop curieuse pour passer à côté de cette information. Et en même temps, quand je voyais sa tête, je me disais que la suite n'allait pas être des plus agréables à entendre. Et là, il se mit à parler, parler et encore parler. Je le regardais sans laisser passer la moindre émotion sur mon visage. Il va vraiment me faire le coup du téléphone en panne ? J'préférais même pas répondre à ce qu'il disait, puis de toute façon il continuait de parler et plus ça allait, plus je me disais que ça allait mal se terminer. Athena. Encore elle. Celle-là aussi elle commençait à me courir sur le haricot. Mon visage se tordait avant que mon regard devienne plus menaçant. Jalouse ? Pas du tout voyons... « Tu es en train de me dire, que tu as invité la meuf qui t'a fait un suçon dans le cou, alors que tu étais déjà en couple en voyage pendant une semaine juste pour rendre jaloux Tate ? » m'exclamais-je en m'avançant vers lui d'un air menaçant. « Tu ne t'es pas demandé deux secondes ce que ta petite amie pourrait en penser ? » lui demandais-je ensuite. Je me redresse d'un coup, tournant le regard. « Je suppose que Tate serait ravi que je lui fasse un suçon dans le cou et que je l'invite pour une semaine en vacances au soleil ! Tout cela bien sûr sans t'en parler parce qu'il n'y a aucune raison pour que je te tienne au courant... finalement, je me demande ce qu'on fiche ensemble puisque tu sembles vouloir t'amuser avec d'autres nanas ? » lui dis-je finalement d'un ton cassant en le regardant à nouveau. J'étais très douée pour briser mes couples, surtout quand je me sentais aussi peu en confiance.