Be my friend. Hold me, wrap me up (jusia)

Prendre une douche me faisait le plus grand bien. Cela me permettait d'effacer les traces de passage invisibles qu'avait laissé mon agresseur. J'avais envie de pleurer rien qu'en pensant à ce qui m'était arrivé, mais je m'interdisais de craquer plus longtemps. J'avais réussi à me calmer en présence de Jules, désormais, je devais penser à autre chose et me dire que ce n'était pas si pire, que  j'avais eu beaucoup de chance. Alors je prenais le temps qu'il fallait pour passer correctement le gel douche sur mon corps, j'étais certaine que Jules n'allait pas s'endormir avant que je sorte de sa petite salle de bain. Je vins m'enrouler dans la serviette aussitôt après avoir coupé l'eau. Je me séchais rapidement, faisant de mon mieux pour ce qui était de mes cheveux. Je passais enfin le t-shirt du jeune homme, il était beaucoup trop grand, mais c'était confortable. J'allais pouvoir dormir au calme et en sécurité, le lendemain, j'allais pouvoir repartir en me disant que la veille n'était plus qu'un cauchemar. Je sortais, faisant face à mon amant qui était en train de réviser sur son lit. Je tirais sur les pans du t-shirt comme pour couvrir un peu plus mes cuisses. C'était idiot, car j'étais certaine d'avoir des robes moulantes aussi courtes dans mon dressing. C'était surtout avec ce qui c'était passé, je crois que je n'étais pas d'humeur à me montrer exubérante. Je souriais simplement, faisant de mon mieux en une phrase pour détendre l'atmosphère, cependant, je ne bougeais pas d'un poil. « J'espère que tu me choisiras comme égérie... » lui glissais-je pour continuer dans notre petit délire. J'acceptais son compliment d'un sourire avant de lui avouer que je le trouvais mignon avec ses lunettes sur le nez. J'haussais mes sourcils à mon tour, il semblait si sûr de lui que je me demandais bien qu'est-ce qui pourrait le déstabiliser. Je vins le rejoindre quand il me le demanda, faisant le tour du lit et tirant sur la couverture avant de venir me faufiler dedans. « Je crois que c'est la première fois que l'on va dormir ensemble » Et je dis bien dormir. Il était tard et avec ce qui venait d'arriver, je n'avais aucune envie de coucher avec lui. Une autre fois, certainement. Je m’emmitouflais dans la couette une fois allongée et je le regardais simplement. « Tu révises quoi ? »

Qu'Ana veuille prendre une douche, c'était tout à fait compréhensible après ce qu'elle venait de vivre et une excellente idée visiblement. Une fois de retour dans la chambre, elle semblait déjà aller mieux, même si ça n'effaçait rien à ce qu'il s'était passé. Au moins, Ana ne pleurait plus et l'expression alarmante sur son visage avait disparu. L'ambiance s'était apaisée et cela se faisait ressentir. Ils pouvaient discuter en toute légèreté sans se prendre la tête sur des choses plus sérieuses, au plus grand bonheur de Jules. Avec un peu d'observation, il n'était pas difficile de constater que le mather passait son temps à fuir toute conversation le mettant sur un piédestal ou faisant appel à ses sentiments. Et ce, depuis toujours. Il réussissait à mettre fin à la conversation avant que celle-ci ne commence et sans trop de difficulté généralement, sûrement une question d'habitude. "J'y penserais." répondit-il, un petit sourire taquin aux coins des lèvres. Ouais c'était plus fort que lui, ça, qu'importe les circonstances, fallait toujours qu'il s'amuse un peu avec les autres, mais vraiment rien de méchant. Tournant la tête vers Ana, il la regarda s'installer dans le lit avant de sourire un peu à sa remarque. "Tu en as de la chance..." Parce que oui, non seulement c'était la première fois qu'ils allaient dormir ensemble - ou du moins juste dormir - mais en plus, la blonde devait bien être la seule depuis... très longtemps, à bénéficier de ce privilège - si ça en était un. Puisque se mettre en couple, ça n'était pas pour lui, les autres étaient juste de passage, mais certainement pas au point de s'en dormir et de se réveiller au petit matin à ses côtés. Oui Jules était difficile et ne le cachait pas. "Rien." dit-il en refermant son livre de cours qu'il posa sur la table de chevet. Puis il retira ses lunettes avant de faire de même avec son t-shirt et pantalon de jogging qu'il posa au bout du lit, sur le sol. Il rangerait ça plus tard, ça ne dérangeait personne de toute façon. "Juste un truc sur les maladies des chats." ajouta-t-il en se tournant vers Ana, récupérant au passage la paire de lunettes pour la lui enfiler. Juste pour voir si elle aussi était mignonne avec. Ce dont il ne doutait pas bien sûr.

Je pouvais définitivement devenir son égérie. Vraiment. S'il faisait une marque de vêtements... Je le connaissais si bien que je pourrais être la bonne image. Puis, je suis une personne très féminine, j'adore la mode, j'ai un dressing de malade... Je m'y connais quoi. Mais bon, je vais un peu loin là, je ne crois pas qu'il soit réellement question de faire une marque de vêtements pour le jeune homme. Je venais enfin me réfugier dans le lit du jeune homme, m'emmitouflant dans la couverture et reprenant la discussion. Nous nous apprêtions à dormir ensemble. Juste dormir. Habituellement, nous étions surtout des amants qui profitait du corps de chacun. Bon... Avec le temps, je sentais que nous étions un peu plus que ça. Nous étions avant tout, des amis qui aimaient passer du bon temps ensemble. Ce n'était plus qu'une simple question de corps. Je sourirais à sa remarque. « C'est vrai... Toi aussi ! » m'exclamais-je en le regardant en retour. Je dormais rarement avec quelqu'un. Je vins ensuite à lui demander ce qu'il révisait, mais il referma le bouquin sans me dire quoi que ce soit. Rien. D'accord... Il retira ses lunettes et se leva pour enlever son t-shirt et son bas pour ne se retrouver qu'en caleçon. Je ne cachais pas mon regard... Je le regardais de haut en bas, un sourire aux lèvres sans aucune gêne. Nous avions l'habitude de toute façon. Je connaissais son corps mieux que personne. Puis, il revint à nouveau à mes côtés, attrapant ses lunettes pour me les mettre sur le nez. Je ne pue m'empêcher de rire un peu, les réajustant. « Alors ? » lui demandais-je en faisant mine de prendre la pose. « Je suis certaine d'être canon... » continuais-je avant même que le verdict tombe.

Jules sourit davantage à la réponse d'Ana qui ne l'étonnait pas vraiment pour tout dire. Lui aussi avait de la chance, c'est vrai. Aucun des deux n'était du genre sentimental, à vouloir se poser et rêver d'un avenir où enfants et petits-enfants ne faisaient pas exception. Et c'était d'ailleurs pourquoi ça marchait si bien entre eux, ils partageaient le même avis et se contentaient de l'instant présent. Pas de complication, pas de problème... enfin ça, c'était à la base. Parce que Jules avait l'impression qu'il n'allait plus être tranquille si longtemps que ça. Rien que ce qu'avait pu lui dire Sage au springbreak lui avait suffit à s'en rendre compte. Peut-être parce que c'était la colocataire d'Ana, allez savoir. Mais ça n'annonçait rien de bon. Enfin soit, ça ne l'empêchait pas de dormir, comme il s'apprêtait à le faire, une fois débarrassé de ses vêtements pour ne se retrouver qu'en caleçon. Ana le regardait en souriant, ce qui ne le dérangeait pas le moins du monde à vrai dire. Jules n'était pas pudique et puis... il s'agissait de la blonde donc il n'avait absolument aucune raison de l'être. Il lui lança donc un regard aguicheur avant de se rasseoir sur le lit et de lui passer ses lunettes. Sa question le fit doucement sourire. "T'es mignonne comme ça..." Oui, il lui ressortait exactement la même phrase qu'elle lui avait dit cinq minutes plus tôt, c'était fait exprès. Mais pourtant, il pensait ses paroles.  Et puis, comme elle venait de l'annoncer elle-même, madame était sûre d'elle alors sa réponse ne servait pas à grand chose, si ce n'est flatter son égo ou la rassurer. Et la blonde n'avait pas besoin d'être rassurée, pas sur son physique en tout cas, Jules le savait très bien. Il la regarda un instant avant de s'installer à son tour dans le lit, sous les draps. Il récupéra ensuite les lunettes qu'Ana lui tendait et les déposa sur la table de chevet avant de se tourner vers la blonde et de lui déposer un baiser sur le front. "Bonne nuit."

Spoiler:

Nous étions rapidement dans le lit, prêt à nous endormir. Mon agression était oubliée... en surface seulement. Je n'oubliais pas ce qui s'était passé tout à l'heure. J'évitais simplement d'y penser afin de ne pas angoisser et de ne pas me remettre à pleurer. Je n'en parlais pas non plus parce que ce n'était pas vraiment une habitude de partager ce que je pouvais ressentir. D'ailleurs, c'était pire depuis la dernière fois, avec mon ex-petit ami, quand j'avais ouvert un minimum mon cœur, le résultat avait été chaotique. Alors malgré le craquage après mon arrivée dans la chambre de Jules, depuis que j'avais pris une douche, je restais silencieuse quant à mes peurs. Je ne lui dirais pas non plus que j'étais rassurée et qu'il y avait quelque chose d'agréable à être entourée de son odeur. Je revins à l'instant présent quand le jeune homme vint glisser ses lunettes sur mon nez. Je riais en les replaçant et en lui demandant comment il me trouvait. « Attention, tu vas tomber amoureux ! » m'exclamais-je en riant, agitant mes sourcils dans un regard aguicheur, une telle tête pour qu'il comprenne que je disais cela pour plaisanter. Aucun de nous deux n'est capable de tomber amoureux de toute façon... Sauf peut-être lui du coup. Un regard et il s'installa confortablement dans le lit. Je retirais ses lunettes de vue pour les lui donner, comprenant qu'il était l'heure de dormir. Je fus surprise quand il vint poser un baiser sur mon front. Cette soirée sortait de nos habitudes et sans que je le veuille, elle donnait à réfléchir. « Bonne nuit » lui chuchotais-je avec un petit sourire. Une fois dans le noir, je restais allongée sur le dos, les yeux grands ouverts. J'avais du mal à m'endormir et je faisais de mon mieux pour rester calme, me concentrant sur la respiration de Jules.

Je me réveillais en hurlant, le souffle coupé, le corps fiévreux. J'avais chaud et j'étais désorientée.  Je n'avais aucune idée d'où je me trouvais jusqu'à ce que je rassemble mes idées. La chambre de Jules, son lit, nous dormons ensemble. L'agression. Voilà pourquoi je me réveillais en hurlant. Je me souvenais des mains du pervers sur mon corps, cette fois, je crois qu'il allait plus loin.

Un nouveau sourire amusé se dessina au coin des lèvres de Jules à la remarque de la blonde qui lui disait de faire attention s'il ne voulait pas tomber amoureux. Ce qui était, selon le mather, tout bonnement impossible. Enfin impossible... pour lui de l'admettre du moins ou d'accepter qu'il pouvait bel et bien ressentie des sentiments pour quelqu'un. Parce qu'amoureux, il l'avait déjà été. Une fois, rien qu'une fois. Il ne l'avait absolument pas vu venir et s'en était rendu compte trop tard, après avoir tout fait foirer. Ana ne savait rien de tout ça, pas des détails en tout cas, et il en était de même pour toutes les autres personnes que Jules côtoyait. Même Tommy ne devait pas le savoir, si c'est pour dire... Le De Lacroix avait cette image du mec insensible et je m'en foutiste, inaccessible et incompréhensible. Et ça lui convenait, parce qu'il s'y était fait, il s'y était habitué et au final, il l'aimait bien cette image qu'il renvoyait.  Alors il était absolument hors de question que quelqu'un ne puisse penser une seule seconde que Jules pouvait, miraculeusement, se montrer plus sensible qu'il le laissait croire. "N'importe quoi... Jamais." répondit-il en regardant la blonde avec amusement. Fallait pas qu'elle le prenne pour elle mais c'était juste inenvisageable pour le mather. En plus de cela, ça gâcherait sûrement leur petite "relation" si l'on pouvait appeler ça relation. Ils se l'étaient interdits, ou du moins Jules se l'était interdit et il savait très bien qu'il en était de même pour Ana. D'ailleurs, une chance pour elle qu'il ne se soit pas renfermé à ses paroles, parce que c'est ce qui arrivait, d'habitude, quand on essayait de le lancer sur le sujet. Enfin bref, il était temps de dormir, surtout pour la Reynolds qui devait en avoir grandement besoin après ce qu'il s'était passé. Lui ? Il ne se sentait pas particulièrement fatigué mais ce n'était pas une raison. Après le traditionnel "Bonne nuit", ils s'endormirent donc tous les deux, plus ou moins rapidement. Mais pourtant, après deux heures de sommeil, peut-être moins ou plus - il n'en savait rien en fait - Jules fut réveillé par un cri, celui d'Ana, qui se trouvait juste à côté de lui. Se redressant automatiquement, les sourcils froncés, ne sachant pas vraiment ce qui venait de se passer sur le coup avant de comprendre bien rapidement que la jeune femme venait, sans doute, de faire un cauchemar. "Hey, chuuut... ça va ?" dit-il en posant une main sur le visage de la blonde, une fois tourné vers celle-ci, pour tenter de la calmer et de la rassurer.

Bien évidemment, jamais il ne pourrait tomber amoureux. Je laissais échapper un petit rire avant de retrouver mon calme pour dormir. Il était incapable de tomber amoureux d'une femme, mais il l'avait déjà fait. C'était déjà arrivé, mais ne connaissant pas l'histoire, je préférais éviter d'en parler. Pour ma part, je commençais à croire que ça ne m'arrivera jamais. Pour le coup, entre Jules et moi, c'était moi la personne qui n'avais pas de cœur... Disons que Jules avait une excuse pour ne pas vouloir tomber amoureux. Il pouvait simplement dire que c'était arrivé une fois dans le passé et que cela l'avait dégoûté. Pour ma part, je ne pouvais rien dire. Je n'avais jamais réussi à tomber amoureuse. Je n'avais même pas réussi à éprouver des sentiments amoureux. J'étais une handicapée sentimentale. Je m'allongeais confortablement et au moment où Jules éteignit la lumière, je restais les yeux grands ouverts, allongée sur le dos. Impossible de trouver le sommeil dans l'immédiat. J'essayais cependant de rester calme en me concentrer sur la respiration du jeune homme et puis, je m'endormais finalement avec quelque temps de retard. C'est bien plus tard que je me réveillais en sursaut, poussant un hurlement aigu dans la chambre. Mon corps était fiévreux et ma respiration haletante. Ce genre de chose ne m'arrivait jamais, mais avec les événements de la soirée, je venais de faire un cauchemar à propos de mon agression. Jules se redressa pratiquement aussitôt en faisant de son mieux pour me rassurer. « Il... Il avait.. Il avait ses mains sur moi... » lui confiais-je en m’efforçant de refouler ma tristesse et ma peur pour ne pas craquer. Il ne fallait surtout pas que je craque une nouvelle fois, Jules en avait assez vu pour aujourd'hui et même pour les mois à venir. « Tu crois qu'il va me retrouver ? » lui demandais-je néanmoins pour être rassurée. Je n'avais pas envie que ce fou m'en veuille et me traque. La main du mather vint se poser sur ma joue, délicatement, mais ne pouvant vraiment le voir, je l'obligeais plutôt à s'allonger à nouveau avec moi et je vins me blottir contre lui.

Oui, c'était ça, c'était un cauchemar, comme il s'en était douté. Un cauchemar sur ce qu'il s'était passé il y avait encore quelques heures seulement, son agression. Ça n'avait absolument rien d'étonnant et qu'Ana le veuille ou non, cela risquait probablement de se reproduire, pendant un bon moment du moins. Et un remède, Jules n'était pas sûr qu'il en existe. C'était pas le genre de choses que l'on pouvait contrôler, pas même un médecin, de ce qu'il en savait. Je sais Ana, mais c'est fini maintenant. Tu es là, avec moi..." Difficile d'être aussi convaincant dans le noir, sans pouvoir la regarder droit dans les yeux, mais c'était déjà ça non ? Elle n'avait plus à s'inquiéter maintenant, plus à avoir peur, tout ça c'était du passé. Très récent certes, mais c'était terminé, même s'il lui faudrait sûrement un bon bout de temps avant de l'accepter et de le comprendre réellement. Non, cet enfoiré ne la retrouverait pas, déjà parce qu'il ne la connaissait probablement pas et qu'il s'était jeté sur elle car elle était la première à passer par là... mais aussi parce qu'il n'avait pas intérêt. S'il le fallait, le mather était prêt à veiller à ce que cela ne se reproduise pas et à casser la gueule à ce connard s'il mettait la main dessus. Il n'était pas du genre à se battre ou à se mettre en colère, pas du tout même, mais il y avait des choses qui ne passaient pas, comme celle-ci. Alors Ana pouvait se rassurer, elle ne retomberait pas sur ce type une deuxième fois. "Non, aucune chance. Et si c'était le cas, crois-moi qu'il le regretterait." Fallait quand même lui montrer qu'elle pouvait se sentir en sécurité ici, même si c'était difficile pour elle de l'être totalement. Il s'allongea ensuite avec la jeune femme et passa son bras autour d'elle lorsqu'elle vint se blottir contre lui. "Et puis tu sais, ce maillot est spécial..." commença-t-il alors, un petit sourire se dessinant sur son visage, avant qu'il ne reprenne : "Avec lui, il ne peut rien t'arriver." Ça pouvait paraître stupide, gamin ou tout ce que vous voulez mais on s'en fout, si ça pouvait un peu lui remonter le moral, la rassurer et même la faire sourire, c'était déjà ça.

J'espérais que j'allais pouvoir gérer mes émotions au plus vite. Pleurer ne me ressemblait en rien, avoir peur non plus. Ce soir, Jules me voyait sous mon mauvais jour et je détestais ça autant que j'appréciais sa douceur. Il était si bon avec moi que ça en était presque déstabilisant. Nous dormions, jusqu'à ce que je le réveille d'un hurlement. Un cauchemar. Je venais de repenser aux mains de mon agresseur sur mon corps, je pensais aussi à ce qui serait arrivé si je n'avais pas réussi à extraire une bombe au poivre de mon sac à main. Comment j'aurais pu m'en sortir ? L'homme m'aurait certainement laissé pour morte au bord de la route, les vêtements arrachés. J'avais peur alors qu'habituellement, je me montrais invincible. Mon corps tremblait, il était recouvert par une fine pellicule de transpiration. Je faisais de mon mieux pour respirer tranquillement, mais rien n'y faisait. J'expliquais ce que je venais de voir et le jeune homme essayait de me rassurer. Il ne pouvait plus rien m'arriver. En réalité, je n'étais pas invincible quand j'étais seule, mais seulement quand j'étais aux côtés du De Lacroix. Un peu comme s'il était mon garde du corps, mon bouclier. C'était triste, je ne voulais pas dépendre de quelqu'un. En même temps, ça faisait de nous quelque chose de fort et plaisant. J'essayais de le regarder, mais rien à faire, nous étions dans le noir. Je ressentais tout de même ce courant électrique qui pouvait me traverser le corps en imaginant mon amant à mes côtés. Je ne répondais pas, j'écoutais simplement ce qu'il disait. Tu n'as rien à craindre Anastasia, tu es avec Jules, rien ne pourra t'arriver, il te défendra toujours. Je l'obligeais à s'allonger à nouveau et je vins me blottir contre lui, enveloppée par ses bras réconfortant. Je restais à l'écoute de ce qu'il me disait et ses derniers propos vinrent exciter mon cœur. « Je vais devoir le porter tous les jours ? Est-ce que tu me le donnes ? » C'était la seule chose que je trouvais à dire. Dans ma tête, c'était un autre refrain... Je me disais simplement que si je devais tomber amoureuse un jour, je voudrais que ce soit d'un homme comme lui, aussi doux.

C'était bête de penser qu'un t-shirt pourrait tout changer et suffire à vous protéger mais parfois, ça pouvait faire la différence et vous faire sentir mieux. Ça lui était venu soudainement à l'esprit et Jules se surprenait à dire ça à Anastasia, surtout que ce n'était pas une enfant et qu'elle savait très bien que ce n'était pas un simple maillot qui lui sauverait la vie, même s'il appartenait au De Lacroix avant. Donc ouais, c'était con, mais ça avait l'air de fonctionner pourtant. Puisqu'elle lui demanda ensuite à quelle fréquence elle devait le porter, ce qui le fit sourire de plus belle. "Je ne sais pas, est-ce que tu en veux ?" Si elle voulait le garder, elle le pouvait. Ce n'était qu'un t-shirt parmi tant d'autres pour lui, donc il s'en fichait pas mal de le lui donner. Puis si ça lui faisait plaisir de le garder, pourquoi pas. Ce n'était pas tous les jours après tout qu'il se montrait généreux et si... protecteur ? envers quelqu'un alors autant en profiter. Parce que ça ne risquait sûrement pas de se reproduire de si tôt, disons que ce soir, c'était différent. Et que, contrairement à ce qu'on avait déjà pu lui dire, Jules ne se considérait pas comme un monstre. Certes, il n'était pas le mec le plus amical et le plus sensible du monde mais quand quelqu'un qui comptait pour lui était mal, le mather ne pouvait pas ne rien faire et s'en foutre. C'est précisément pour cette raison qu'il n'était pas un monstre et ça, personne ne pourrait lui en faire douter. Pas après cette nuit étrange en compagnie d'Ana. Pas après tout ce qui était déjà arrivé depuis qu'il était Harvard.