you're my yesterday's mistake (carmingham)

C'est vrai que dans la famille, on est pas toute franchement saine d'esprit. Mais c'est la vie qui nous a rendu comme ça. On se déteste, on se tire dans les pattes et quand l'une ne va pas bien, on la défend et tue tout ce qui se trouve sur notre passage. " Elle s'est fait son avis toute seule... C'est une grande amie de ta fiancée alors forcément... " Et puis vu que ma soeur lit en moi comme dans un livre ouvert, elle a très vite compris que j'étais déjà bien attachée au bel anglais alors, forcément, elle a fait le lien. Elle est pas bête ma frangine quand elle s'y met. On pourrait penser que Leevy lui a lobotomisé le cerveau quand elle l'a tabassé l'année dernière mais non... Je le regarde et secoue la tête de droite à gauche quand il me demande d'arrêter mes questions. Non, hors de question. Pour une fois, c'est moi qui ai droit à un petit caprice. Parce qu'il en avait fait et j'ai toujours cédé, la colère de mon colocataire en était la preuve vivante. Sauf que lorsqu'il me donne la raison de ce pacte à la noix, j'en perds les mots et même le fil de mes pensées. J'ouvre la bouche et rien ne sort. C'est ce que je voulais entendre, vraiment, mais face à ces aveux, je ne sais pas quoi faire, quoi dire. Moi aussi ? Mais y a sa connasse de fiancée dans le coin et je suis sûre qu'il ne se gêne pas pour s'envoyer en l'air avec ses voisines de paliers ou même les femmes de la maison de l'autre bout du campus. Je ne sais pas quoi lui répondre, vraiment pas et quand il me demande de partir, je démarre au quart de tour. Je lève les yeux au ciel quand il me dit que c'est ça, Ombeline va arriver. Je m'en fiche, ça lui donnera une occasion de voir le personnage auquel elle aura à faire dans peu de temps. " Et pourquoi j'ai débarqué au juste ? On se demande qui fait des pactes bidons, qui va tout balancer à mon coloc... On se demande ! " Soufflais-je énervée en le voyant ouvrir la porte. Je ne bougerai pas d'ici. Hippolyte doit encore être dans le salon commun en bas et elle va me voir partir d'ici encore plus énervée que lorsque je suis arrivée, j'aimerai éviter. " T'es sur de ça ? Pourtant, tu ne supportes pas me savoir avec quelqu'un d'autre " Je reprenais ses propres mots pour montrer que tout ce qu'il disait n'avait aucun sens. " Je dois être ton pantin, ton objet, ta propriété mais tu ne veux rien avoir à faire avec moi ? " J'étais vexée. Je pince les lèvres et me redresse. " C'est donc ce que tu veux ? Que je disparaisse de ta vue ? " Demandais-je en faisant un pas vers lui. " C'est bien, tout ce que tu m'as dis au Chili n'était qu'un ramassis de conneries. J'ai bien fais de ne pas chercher de solution pour te sortir de ta merde avec Ombeline, tu mérites ce qui t'arrive, un mariage malheur avec une femme qui sera incapable de t'offrir ce que tu veux, de te comprendre et de te faire du bien comme j'ai pu le faire " Crachais-je, haineuse.

« J’ai cru comprendre ça… » grimaçai-je quand Kyla évoqua l’amitié entre Delilah et Ombeline. Sa sœur avait en effet promis de tout faire pour empêcher ce mariage… Ce qui en soit pourrait bien m’arranger, sauf qu’il y avait des façons de faire, que de crier au scandale et de me montrer du doigts ne m’aiderait qu’à obtenir un aller simple pour Londres illico. Alors que subtilement, et avec un bon plan, j’étais persuadé de pouvoir annuler mes futures noces sans m’attirer les foudres maternelles. Bref, pour l’heure, Ombeline n’avait pas prévu de venir me voir, même si c’était ce que je prétendais pour faire fuir Kyla qui ne semblait pas vouloir bouger. Je lui reprochai d’être celle qui avait débarqué ici, elle répliqua que c’était ma faute, pacte bidon et révélation outrageuse à son coloc pour cause. Je levai les yeux au ciel, affichant un air blasé, allant lui ouvrir escomptant bien ainsi la mettre vraiment à la porte. Je ne voulais rien avoir à faire avec elle. Sauf que forcément, après mon début d’aveu, ça ne collait pas. Kyla était loin de se laisser berner par ce dernier bobard, c’est d’ailleurs mes propres mots qu’elle reprit pour mettre à jour le mensonge que je venais de proférer. Elle se redressa, s’approchant et je serrais les dents, sentant déjà mon cœur s’emballer, tous les warnings en moi s’allumaient, sentant le moment clé arriver. Celui où il ne voudrait pas flancher, celui où il ne faudrait pas lui donner de nouveaux signaux d’attachement car elle en avait déjà bien trop en sa possession. J’hochai donc simplement la tête quand elle me demanda si c’était vraiment ce que je voulais, conscient qu’un mot, un seul pouvait me faire déraper, acquiesçant par des gestes plutôt que par la parole, c’était moins risqué. Mais c’était quasiment impossible de rester de marbre devant ses accusations suivantes, celle où elle remit le chili sur le tapis, soulignant que je méritais le merdier dans lequel je me trouvais. « Du bien comme tu as pu le faire ? Tu as vu un peu le résultat à la soirée de donations ? » Oui centrons nous sur ça, sur cette rancœur vis à vis du déroulement de cette fameuse soirée. « Oui, c’est ce que je veux Kyla. Je veux que tu partes, que tu t’en ailles, que tu sortes de ma chambre, de ma vie, de ma tête, de mon… » De mon putain de cœur… « Casse toi. »

(Invité)