This side of paradise (sonan)

Soudainement tout s'estompe et fini par disparaître au loin dans les paysages les plus parfaits et imaginaires. Son corps enlacé au miens décide de prendre le large et de s'arrêter un peu plus loin, sur le dos, les bras croisés, un enfant en plein caprice. Tout d'abord frustré, je fini par être amusé et particulièrement attendri par son comportement plus immature qu'il ne le faut. Il faut avouer qu'il est totalement craquant quand il fait la gueule, j'ai presque envie de le laisser ainsi et de l'admirer. Je me tourne partiellement vers lui. « T'es irrésistible quand tu fais la gueule. » Un rire moqueur aux intonations légères se dégage de mes poumons aussitôt. Tout est dit, il sait maintenant ce que j'attends de lui et ainsi il est possible que dès demain, sur la route du retour, tous ces baisers, cette ambiguïté prennent fin. Je ne peux nier que j'espère le contraire. Tous ces baisers que j'ai partagé, toutes ces caresses que j'ai échangé, ils étaient au dessus de toutes attentes. Le paradis sur terre. Le contacte physique avec Ronan est plus agréable que tout au monde, c'est ainsi que je le vois. Je me rapproche hésitant du beau brun, conscient que je suis sur un champ de mine et que le moindre faux pas peut tout faire éclater. Toujours animé par cette même envie de contact, je décide de l'embêter. Il a accepté plus tôt, alors il doit terminer son boulot. Je m'appuie sur le lit, me tenant ainsi au dessus de lui, son regard toujours figé et l'embrasse tendrement une dernière fois. Si jamais monsieur décide de mettre fin à tout cela, il s'agit du dernier contact entre nos deux bouches. « Aller me fais pas la tête, j'ai envie de dormir avec toi, tu as dis oui et ton corps me manque déjà. » Je m'allonge, les fesses scotchées contre sa côte, attendant désespérément de sentir ses bras se renfermer autour de moi. « C'est le moment de me montrer que tu veux que je sois plus que simplement ton meilleur ami à présent. Tu sais déjà ce que je veux de toi pour ma part. » C'est le moment où Ronan me fais douter de moi, j'ai peur de réaliser qu'au fond je me fais des films. Il veut juste coucher, rien de plus et il ne compte peut-être en rien tenter une relation plus qu'amicale avec moi. La déception me pend au nez, je l'aime et j'attends impatient qu'il me montre à son tour ses sentiments.

Je ne vois pas ce qu'il y avait de drôle. J'étais frustré. J'avais envie de lui mais il voulait attendre alors j'avais fais la chose la plus raisonnable à faire bouder. J'agissais comme un véritable gamin de trois ans mais j'avais envie de lui et je n'aimais pas me priver. L'entendre se moquer de moi ne faisait que me faire bouder encore encore plus. J'étais irrésistible ! J'étais toujours irrésistible voyons. « En plus tu te moques de moi ! » -dis-je outré. Je me renfrognais un peu plus. Je n'aimais pas devoir m'arrêter comme ça et ne pas terminer ce que nous avions commencés. J'avais envie de lui. Je voulais lui arracher son boxer qui me faisait de l'oeil depuis tout à l'heure. Soren n'était pas comme ça, les coups d'un soir ce n'était as pour lui, du moins ce que je comprenais ce n'était pas spécialement ce qu'il recherchait, du moins avec moi. Je ne sais pas si j'étais réellement prêt pour ce genre de relation exclusive même si je ne savais pas spécialement où ça allait nous mener. J'étais incertain et je n'aimais pas ça. Il se mit encore une fois au dessus de moi avant de m'embrasser. God j'allais exploser ! Il ne pouvait pas faire ça continuellement ou bien j'allais le violer. « Hum.... » -dis-je en grommelant lorsqu'il se détacha de moi. « Tu ne peux pas continuer de faire ça, m'exciter et me demande de juste dormir. » J'avais très envie de lui et comme je tenais à lui j'avais envie de tenir cette promesse enfin ce qu'il m'avait demandé. Je voulais le tenir parce que c'était lui, si ça avait été quelqu'un d'autre je lui aurais dit d'aller se faire foutre. « Parce que c'es toi... » Je ne sais pas ce qui me poussait réellement à faire ça. Je devais avoir perdu la boule. « Très bien je reste juste pour dormir mais t'as pas intérêt de me chauffer sinon je te viole, consentement ou pas j'men fou ! »

Bien que tout espoir se soit évadé, Ronan fini par me céder. Ainsi sans perdre plus de temps, je me couche à moitié sur lui, la tête à son menton et une main caressant son torse, position idéale pour dormir, réconfortante. Je lui souffle quelques mots sur un ton amusé, assez fier de moi. « Je suis tellement beau que tu n'arrives pas à me résister. » Dans le fond, je crois que c'est ça, parce que Ronan je le connais, lui et les sentiments ça fait deux. Ce qui est bien mon problème du moment, je veux qu'il éprouve des sentiments, pour moi. Je marmonne déjà somnolant « Bonne nuit. » Je reste ainsi logé contre lui et m'endors avec sa douce odeur aux creux des narines.

Le soleil se lève et transperce de ses rayons clairvoyants les vitres. L'un d'entre-eux me frappe en plein visage et me sors de mon rêve. Je m'écarte avec prudence de l'emprise du beau brun et pars dans la salle voisine pour récupérer de quoi le chouchouter. Il mérite bien que je prenne soin de lui après cette nuit. Jus d'orange, crêpes vegan, quelques pots de diverses confitures et pâtes à tartiner, le tout sur un plateau, je retourne me mettre au lit à ses côtés. Mes mains viennent caresser son visage, je dépose un baiser sur son front et lui susurre avec douceur. « Mon beau, il faut se réveiller c'est l'heure. » Je pose le plateau à sa gauche et installe ma tête sur son torse, me servant de lui comme support pour manger. J'attrape un croissant et commence à me goinfrer, tout en regardant le visage de l'homme au quel je succombe un peu plus chaque seconde. « Je veux des réveils comme celui-ci tous les jours. » Tous les jours, je veux le voir en ouvrant les yeux, tous les jours je le veux. Je me redresse, retirant le poids de ma tête de son corps que je désire par dessus tout. Ma main vient à nouveau caresser sa joue. « Tu as bien dormi ? » Un sourire angélique se dessine sur mon visage. Je décide de déplacer le plateau de l'autre côté de son corps et le prend dans mes bras. C'est le matin, je n'ai pas envie de me lever, j'ai envie de rester avec lui un peu plus longtemps encore.

Je devais avouer que j'étais bien là avec lui, il avait sa tête posée sur mon torse et me caressais avec sa main. Je n'avais jamais laissé quelqu'un me toucher de la sorte. Ces choses tendre ce n'était pas ma tasse de thé. Je n'étais pas spécialement fait pour ça, on ne m'avait pas élevé de cette façon. C'est pour cette raison que je n'avais jamais rien eu de trop sérieux. Je ne sais pas ce n'était pas mon truc. J'aimais m'amuser et profiter de la vie. Je n'avais jamais été confronté à une ration qui pourrait devenir disons stable ou du moins qui me donnerait envie de m'investir. Je n'étais jamais tombé amoureux, l'amour ce n'était pas pour moi, je n'étais pas fait pour ça. Néanmoins il y avait quelque chose d'étrange avec Soren, je ne sais pas je me sentais bien mais vraiment bien. Je n'avais jamais ressentit ce sentiment auparavant. « J'attend tout de même de voir si tout est beau chez toi. » -dis-je avec un sourire suggestif. J'étais un pervers et alors ? On m'aime comme ça non ? De toute façon tout le monde m'aime. Je le serais dans mes bras avant de m'endormir à mon tour.
Soren me réveilla tôt le lendemain, trop tôt à mon gout. Il y avait une bonne odeur dans l'air mais je n'avais pas envie de me lever pour autant. « Hum... Laisses moi dormir. » -dis-je la voix encore ensoleillée. J'allais encore faire mon gamin mais je n'avais pas envie de me réveiller j'étais bien là. Il me réveillait en douceur mais là j'avais juste envie de dormir. Finalement il décida de s'allonger sur moi. Je crois que c'était clair je n'avais pas le choix.  « T'es méchant avec moi ! » -dis-je en boudant. Oui je voulais dormir et je boudais encore comme un gros gamin. Il avait préparé le petit déjeuner. J'appréciais cette attention. J'aime être traité comme un roi, même si j'en suis déjà un.  « J'aurais préféré dormir plus longtemps. » J'étais un vrai paresseux des fois.  « T'as préparé quoi de bon ? »

Pas même un remerciement. Si Ronan doit bien apprendre une chose avec moi, c'est qu'en réalité rien est gratuit. Monsieur le roi, ou plutôt celui qui s'y croit est sans doute loin d'imaginer que je ne suis pas l'une de ces groupies en manque et à ses pieds. Assez vexé de sa réaction après tant d'effort, je décide de m'écarter, coupant tout contacte physique. Ainsi, la colère me lacérant le cou comme une vulgaire écharpe, j'attrape un croissant du plateau et d'un geste moins doux que les précédents lui fourre dans la bouche. « Tais-toi et mange, ça vaut mieux. » Agacé au point de vouloir le voir disparaître de mon champ de vision, je m'assois au bord du lit, de l'autre côté, du bon côté. Les bras croisés, je laisse mes yeux s'échapper au loin dans les paysages paradisiaques du chili. « Tu es peut-être habitué aux personnes qui se plient à toi comme des boniches mais ça ne marche pas comme ça ici. » Remonté, j'insiste bien, montrant clairement que je prend assez mal son manque d'expression. Il est bien loin de me rendre la vie plus simple et agréable pour le moment. Il ne fait que régner le doute qui sommeil en moi profondément, tiraillé entre le désir, l'amour et une relation que pour rien au monde je ne veux voir cesser d'exister. Je fini par tenir mes genoux à mon torse et à me recroqueviller dans cette même position. « Je ne fais pas tout ça comme ces vulgaires personnes avec qui tu passes tes nuits Ronan, et il est hors de question que tu me prennes pour l'une d'elles en faisant comme si c'était normal que je te serve, parce que ça ne l'est pas. Je te sers car j'ai envie de te faire plaisir, et non car tu es le roi Ronan ou je ne sais quelle autre connerie. J'ai clairement l'impression de faire tous ces efforts pour toi dans le vent. » Je souffle, laissant dans une expiration se faufiler ma déception. L'heure tourne et mon temps se perd dans les couloirs d'un labyrinthe que rien ne peut quitter comme ce terrible idylle. Tournant le dos à l'homme qui vient de me sortir de ma bonne humeur auparavant, je retire le peu de tissus qu'il me reste sur le corps, lui dévoilant ainsi un peu de mon intimité, celle dont il parle sans arrêt à mon plus grand regret. Prudent, ne voulant absolument pas exposer le reste, lui exposer mon arrière n'étant pas le but premier de cette action d'ailleurs, j'enfile un boxer propre et remet à nouveau ce fameux peignoir qui durant la soirée m'a quitté. Je ne compte plus lui demander de me prendre dans ses bras et je compte bien moi aussi profiter encore un peu de mon lit, ainsi je rejoins les draps et lui tourne le dos. « Je ne t'embête plus, tu peux continuer à dormir si tu veux. » Maintenant, c'est moi qui boude comme un pauvre enfant capricieux qui n'a actuellement pas ce qu'il veut.

Je ne m'attendais pas du tout à ça. Je ne pensais pas qu'il allait s'énerver comme ça. Je n'avais rien fais de mal pourtant non ? Enfin j'avais été grincheux et certes je ne l'avais pas remercié mais j'allais le faire non ? J'aurais très bien put le faire depuis le début je le sais très bien mais j'étais Ronan, Ronan le conard. Je restais bouche ouverte ne comprenant pas trop pourquoi d'un seul coup il s'énervait cependant il en avait profité pour m'enfourner un croissant dans la bouche. J'aurais préféré que ce soit autre chose mais bon. Je recrachais le croissant aussi sec. Je voyais que je l'avais énervé et qu'il était mal à cause de moi. Je n'aimais pas ça. Je ne voulais pas le blesser. Il voulait visiblement plus mais je ne sais pas si j'étais capable de lui donner ce qu'il voulait. On venait de se retrouver et tout ça était trop soudain. Cette soudaine attirance était trop soudaine pour moi. Je ne sais pas si je pouvais être en couple, je n'avais jamais trop réfléchit à cette possibilité. J'aimais beaucoup Soren mais je ne connaissais que les coups d'un soir. Il n'avait pas tord, j'étais habitué à ce qu'on me donne ce que je veux mais je ne donnais pas en retour. C'était ma nature et je ne pouvais l'a changer. Je me sentais horriblement mal, je ne m'étais jamais senti aussi mal. Je l'avais blessé. J'étais vraiment trop con. Tout ça c'était assez nouveau, surtout ne pas coucher avec un gars, juste dormir avec. Je ne faisais jamais ça d'habitude. Je l'écoutais attentivement me sentais de pire en pire. Il se leva du lit. Il était dos à moi et là il fis ce que jamais au grand jamais je n'aurais pensé possible. J'écarquillais les yeux et ouvrais la bouche. God ses fesses ! Il était vraiment trop canon. Il remit un caleçon propre et enfila son peignoir d'hier avant de s'installer sur le lit et de faire comme moi. Copieur ! C'est moi le spécialiste de la bouderie. Je n'en revenais toujours pas qu'il m'ait montré ses fesses, j'avais envie d'y gouter maintenant. Pendant quelques instants je ne bougeais pas, trop choqué et je me sentais mal aussi car je l'avais blessé. Je me remettais de mon orgasme visuel et décidais d'agir. Je m'allongeais derrière lui. Je ne sais pas spécialement ce que j'étais censé faire, je n'étais pas doué pour faire des excuses. J'approchais mes lèvres de son cou avant d'y déposer quelques baisers. Mon bras vint l'enlacer doucement. « Excuses-moi. » Je continuais de l'embrasser doucement dans le cou, je ne sais pas d'où me venait soudainement toute cette tendresse. Mes lèvres vagabondaient de son épaule, à son cou puis son oreille créant des frissons sur sa peau nue. Je ne sais pas spécialement ce que j'étais censé dire, je ne voulais pas le vexer encore plus. « Je ne voulais pas paraitre impoli. » Je m'arrêtais dans mes caresses. J'étais vraiment trop nul pour ce genre de trucs. « Mais si tu veux dormir on peut... Enfin... Peut importe. » -dis-je avant d'enfouir ma tête dans son cou. Je ne sais pas ce qu'il m'arrivait. Pourquoi es-ce que soudainement j'étais si sou, si gentil ? Certes il s'agissait de Soren mais... Je ne sais pas tout ça était vraiment trop étrange. Ma main vint trouver la sienne et je les enlaçaient. J'étais vraiment bien. Soren me plaisait beaucoup mais es-ce que j'étais prêt pour plus, je ne sais pas. Je n'avais pas envie de le perdre cela dit et je doute qu'on puisse retourner à la case ami, non c'était impossible. Je n'avais pas envie qu'on en reste juste là. Je crois que j'allais vraiment.... Je ne sais pas si c'était sage mais j'en avais envie, du moins Soren en valait la peine et il me montrait bien qu'il n'était pas comme les autres, c'est que j'aimais et ce que j'avais toujours aimé chez lui, il était différent. Je ne sais pas si j'allais le regretter ni si j'étais prêt pour ça. Je relevais ma tête et le fis basculer dos au lit avant de me placer au dessus de lui. Il faisait toujours la tête, c'était compréhensible j'avais agit comme un con, comme toujours. Je déposais une trainée de baiser allant de son menton à son cou avant de m'arrêter brusquement. Es-ce que j'allais le faire ? Es-ce que j'étais prêt ? Es-ce que... Oh et puis merde. « J'acceptes ! » Je me raclais la gorge avant d'ajouter: « J'acceptes de... Enfin... » J'étais un véritable handicapé des sentiments. Pourquoi es-ce que ça ne sortait pas ! Je me raclais à nouveau la gorge avant de reprendre. « J'acceptes de... » Je prenais une grande inspiration avant de sortir ce que j'avais à dire. Je ne sais pas pourquoi c'était si difficile, je ne voulais pas être blessé je... Je devais prendre des risques. Je devais me lancer et si je ne le faisais pas j'allais sans doute le perdre et je tenais à lui. Je ne tenais à personne ! Mais Soren. Inspire. Expire. J'avais le ventre noué soudain. J'avais l'impression de jouer ma vie. Même lorsque je faisais des courses je n'étais pas tant stressé qu'est-ce qui m'arrivait ! Je me lance, quitte à me casser la gueule. « J'acceptes.... Putain ça fait trois fois que je le dis ! Je ne verrais personne d'autre. » Je l'avais lâché. Je n'étais pas rassuré pour autant. Il pouvait très bien m'envoyer bouler je comprendrais. J'avais joué au con aussi. « Je veux... Je veux tenter quelque chose avec toi. » Je déglutis difficilement. Mon aveu n'avait fait qu'accroître ma boule au ventre. J'avais peur du refus. Je ne voulais pas qu'il me rejette et me laisse tomber maintenant que j'avais fais le premier pas. Je devais peut-être... Tout était trop confus. Mon visage devait transpirer l'anxiété. « On sait tous les deux que je ne suis pas doué pour les relations de couple on le sait tous les deux, y a qu'à voir mes dernière relations et mes habitudes de coups d'un soir. » -dis-je en rigolant nerveusement. Qu'est-ce que je disais ? J'avais l'impression de sortir connerie sur connerie. Je sens qu'il allait me planter là comme la pauvre merde que j'étais. Il allait me laisser c'est certain. Finalement il allait se rendre compte que je n'étais pas assez bien pour lui et c'était vrai. La seule chose que je savais faire c'était baiser à tout va, jamais dans ma vie je n'aurais quelque chose de sérieux. Personne ne voulait de moi de toute façon. Enfin si certains voulaient mais honnêtement je pense que l'argent et mon nom de famille aidaient beaucoup. Je savais que Soren n'était pas intéressé par ça et je savais aussi que lui attendait beaucoup d'une relation et qu'il était sérieux. Moi ? J'avais foiré toutes mes relations, du moins celles qui commençaient à devenir sérieuses. J'avais l'impression que ça devenait trop réel, enfin je ne sais pas... J'avais l'habitude de tout foirer, la preuve j'avais même saboté ma relation avec mon père. Je ne voulais pas décevoir Soren et le rendre triste ou le blessé. Je savais que je n'étais pas digne de lui. « Je veux tenter quelque chose avec toi même si on sait que ce n'est pas mon truc mais pour toi et parce que... Et bien je.... » Je passais ma main dans mes cheveux. J'étais nerveux et gêné aussi. Pourquoi es-ce que j'étais gêné ? Je ne comprenais rien ! Es-ce que quelqu'un m'avait drogué ! L'anxiété me faisait dire n'importe quoi je crois. « Et bien je.... » Je me raclais la gorge avant de reprendre. « Je tiens à toi. » Je fermais les yeux quelques secondes avant de reprendre. J'étais lancé alors je n'allais pas m'arrêter. « Je ne veux pas te blesser, c'est bien la dernière chose que je veux mais parce que je... Tiens à toi et parce que oui tu me plais beaucoup je veux tenter quelque chose et rayer les coucheries sans lendemain. » Je le regardais anxieux. Maintenant que je m'étais ouvert j'espérais qu'il n'allait pas me repousser mais vu comment il était énervé à cause de moi ça ne m'étonnerait pas. Je le méritais, j'étais un connard de première. Je déglutis péniblement avant d'attendre le verdict. Allait-il me foutre dehors ? Probablement. Une profonde tristesse s'empara de moi. Je le méritais et c'est aussi pour cette raison que jamais je ne disais ce que je pensais. C'était préférable. Maintenant j'avais peur et je n'aimais pas ça. « Je comprendrais si tu... Enfin si tu préfères qu'on arrête là parce que t'as peur que je foute tout en l'air comme d'habitude mais... Je ne sais pas. Je veux être avec toi. Je ne suis pas très doué pour ce genre de relation mais je tiens assez à toi pour essayer de ne pas merder. Alors j'acceptes le fait qu'on ne couche peut-être pas tout de suite, qu'on avance pas à pas, comme tu veux parce que peut-être que c'est mieux... Peut-être que c'est mieux de ne pas aller trop vite. J'en reviens pas que je suis entrain de dire ça. » -dis-je en riant doucement. « Je vais faire des efforts pour être à la hauteur de tes attentes tout simplement parce que tu en vaux la peine, parce que je tiens à toi et que je veux être avec toi. »

Statue de ces temps modernes, je reste paralysé un court instant qui me semble être une éternité. La bouche entre-ouverte, mes pupilles bloquées sur ses iris, le souffle-coupé, je suffoque, étouffé par une pluie d'émotions. Tout se voue à être indescriptible, de ses baisers à ses paroles. Mon visage reste inexpressif, comme Ronan l'est depuis qu'il est arrivé dans ce bungalow. Je ne sais plus quoi lui dire, sans doute l'effet de surprise, bien meilleur que celui que je ressens à noël en déchirant ce maudit papier cadeau. Je dévie son regard, m'évadant dans les paysages voisins un instant, l'esprit ailleurs, occupé à réfléchir. Le cerveau sur pause, je demeure comme mort, un cadavre. Ses mots s'agitent en moi et d'une étincelle me ramènent à la vie. Toujours figé, je racle la gorge pour enfin laisser s'échapper quelques mots, enfin... un mot. « Ronan... » Mon cœur palpite, accélère, frappe avec engouement mes cages thoraciques, cherchant avec férocité à les briser. Un animal hostile qui naturellement cherche à se libérer d'un piège à loup, voulant simplement la liberté d'aimer et d'apprécier ce qui l'entoure. Je me mord les lèvres et poses mes mains sur ses joues, le forçant ainsi à me faire face, à ne pas pouvoir éviter le dialogue. Non cette fois, qu'il morde ou non à l'hameçon, je le tiens et ne compte plus le lâcher. « T'es excusé. » Je caresse sa joue avec tendresse, laissant le silence parler de lui-même avant de lui couper parole sans gêne. « Je tiens à toi plus que n'importe qui sur cette pauvre Terre. Tu m'es indispensable, même si parfois on se prend la tête, comme à l'instant, j'ai besoin de toi. » Mes mains glissent à son cou et se laissent pianoter sa peau avec douceur. « Je ne veux pas m'arrêter là avec toi Ronan. Tu sais, je ne te demande pas d'être l'homme idéal, l'homme parfait. Pour moi, tu es déjà parfait, je t'aime pour ce que tu es, pour tes qualités comme tes défauts. Oui tu as des défauts, désolé de te l'apprendre. » Un rire niais s’extirpe de mes lèvres. « Je ne te demande pas ça, non. Je te demande juste d'être mon homme, à moi, d'être mien. C'est donnant, donnant. De mon côté, je te promet d'être tien et de faire mon possible pour t'épanouir à moi seul. » Je lui lâche mon plus beau sourire, dents exhibées puis reprend avec mon éternelle modestie, point commun au beau brun qui me surplombe. « De toutes façons, je suis mieux que tous tes plans là... » Je ris bêtement puis reprend un air sérieux. « Tu as sans doute rarement entendu ces mots avec autant de sincérité mais... je t'aime. J'en suis sûr, c'est une évidence, je t'aime Ronan. Quand je t'embrasse, quand tes lèvres sont collées aux miennes, j'ai l'impression d'être ailleurs, un endroit meilleur coupé de tout. D'ailleurs... » Je m'arrête dans mon propre discours pour lier mes lèvres aux siennes. Mes mains se logent derrière sa tête, voulant empêcher une énième séparation pendant que nos langues s'entremêlent avec vivacité. Je m'arrête un instant, sans pour autant réellement écarter ma tête, partageant ainsi ma respiration avec la sienne. « T'es à moi à présent, rien qu'à moi.  » Puis replonge dans un long baiser langoureux, laissant nos corps se déchaîner au rythme de l'amour l'un contre l'autre.

Il ne semblait se fâcher, au contraire il semblait heureux de ce que je voulais lui annoncer. Je dois dire que j'étais assez soulagé. Je pensais sérieusement qu'il allait me rembarrer et je ne lui en aurait pas tenu rigueur. J'avais quelque peu cherché ce qui m'arrivait. J'étais heureux. J'étais soulagé également, un poids s'enlevait de mes épaules. Ma boule au ventre avait disparue. Il ne m'abandonnait pas. J'espérais juste que ça ne serait pas le cas plus tard. Ses caresses me procuraient des frissons sur ma peau nue. Ses paroles me touchaient. J'en avais eu des belles paroles, des paroles douces aussi mais jusqu'à présent ça ne m'avait fait ni chaud ni froid. Mais les paroles de Soren. Je me sentais spécial, bon oui je l'étais mais l'entendre de sa bouche c'était encore mieux. Dans un sens il n'avait pas tord, il était mieux que tous mes plans foireux, je le savais très bien. Soren était différent et il l'avait toujours été c'est pour ça que je l'appréciais plus que les autres. J'avais fais le bon choix en le choisissant. Je ne sais pas j'avais cette impression que... Enfin je savais que j'avais fais le bon choix. Peut-Être qu'avec lui j'allais pouvoir devenir quelqu'un de bien, je ne savais comment expliquer mais j'avais ce sentiment qu'entre Soren et moi ça allait marcher. Toutes les autres fois j'avais tout fais foirer mais là en entendant ses paroles je le savais. Il allait devenir quelqu'un de très important dans ma vie et ça me faisait un peu peur. « Tu as sans doute rarement entendu ces mots avec autant de sincérité mais... je t'aime. J'en suis sûr, c'est une évidence, je t'aime Ronan. Quand je t'embrasse, quand tes lèvres sont collées aux miennes, j'ai l'impression d'être ailleurs, un endroit meilleur coupé de tout. D'ailleurs... » Je restais cloué sur place. Es-ce que j'avais bien entendu ? Il m'aimait ? Je ne savais pas quoi dire. J'ouvrais et refermais la bouche plusieurs fois hébété. Je prenais peur soudain. personnes ne m'avait jamais dis ça, personne je ne... Je restais sans voix. « Je... » Je ne savais pas quoi dire. C'était tellement nouveau pour moi, jamais au grand jamais je n'avais éprouvé de sentiments de ma vie alors là je dois bien avouer que j'étais pris de cours. Je pensais à prendre mes jambes à mon coup mais... Je le laissais m'embrasser, beaucoup trop choqué pour faire quoi que ce soit. Son baiser était langoureux et sauvage. J'avais tellement envie de lui en cet instant. Ça commençait légèrement à dériver et je dois dire que je me sentais mal d'un coup. Je savais qu'il m'aimait et... Normalement je ne me souciais pas de ça, d'ailleurs je l'aurais certainement baiser à la seconde où il posé ses lèvres sur les miennes mais là... Je le repoussais doucement. Je ne sais pas pourquoi je faisais ça mais je sentais que je devais le faire. C'était sérieux et je le réalisais. Je ne pensais pas un seul instant qu'il m'aimait « Je crois qu'on devrait prendre notre temps. » -dis-je un peu gêné.

Solitude fluette, voyageuse du temps, qui d'une main chaleureuse se voue à ma rencontre. Son corps pourtant vêtu d'une âme et de toute sa conscience semble vouloir me résister ou cesser de me désirer. Le temps, il résonne dans ma tête, il fait des ricochets d'une idée à l'autre puis coule subitement et s'enfonce dans un liquide dont je ne perçois le fond, quand bien même je m'efforce et plisse les yeux. Mon souffle freine en pleine course, il est difficile de s'arrêter après un tel départ, plus mémorable que bien des événements passés de ma vie. Le plus surprenant reste cette vibration qui traverse l'air, qui est la source de tout ce processus qui s'engendre dans ma tête à ce même instant. Ronan, prendre le temps. Il est évidence que les deux ne vont pas de pair, qu'ils ne sont pas associables et pourtant, c'est bien lui qui tient ce discours. Je me retiens de pouffer de rire tant la situation me semble comique, cet homme est devenu humoriste d'une seconde à l'autre, en un clignement de cils. Je laisse mes bras s'enrouler à sa taille, harnais de sécurité fait de chair et d'amour. « Je veux gaspiller mon temps à vivre le tiens, alors oui, nous prendrons le temps qu'il nous faut, autant pour toi que pour moi. » Je me contente de regarder ses lèvres qui m'inspirent des scènes aux saveurs de la sensualité avant de le tirer de mes bras, le laissant s'écrouler corps à corps contre moi, sa tête logée contre ma joue gauche à contre-sens. « Excuses moi d'avoir été aussi agressif avec toi tout à l'heure. Tu ne le mérites pas, tu ne le mérites aucunement. Depuis hier, tu te comportes comme un ange avec moi et je me suis lamentablement braqué sur mes attentes personnelles au point de m'en aveugler et de ne pas remarquer tous ces efforts. J'espère que tu ne m'en veux pas. » Je frotte son dos, passionné par sa peau et sa douceur. Plus je le découvre, plus je le désire. « Bon, même si on prend notre temps, j'ai quand même le droit de continuer à goûter tes lèvres ? » J'espère bien que la réponse est positive, décider le contraire n'a aucun véritable intérêt, si ce n'est que m'attrister, gourmand comme je suis.

Je ne sais pas pourquoi soudainement dans la tendresse. Je n'avais jamais été comme ça de ma vie. Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Je devenais guimauve. Néanmoins ça ne me dérangeait pas plus que ça, enfin du moins pour l'instant. Je ne sais pas, j'y prenais gout. C'était nouveau. Peut-être qu'inconsciemment Soren m'avait toujours plut. Cependant je n'étais pas encore habitué aux Je t'aime. Non ça c'était trop. Définitivement trop. Les relations amoureuses ce n'était pas pour moi en général mais je tenais à faire un effort. Ca m'avait coupé net. Ça me faisait un peu peur. Je ne voulais pas blesser Soren, il méritait mieux que ça. J'avais peur de le trahir, c'est tout ce que je voulais éviter. Il me tira un petit peu pour que nos corps soient plus proches. J'avais ma tête contre sa joue et je dois dire que j'étais bien comme ça. « Je le méritais. T'as raison dans un sens, je suis habitué à ce qu'on me donne tout ce que je veux depuis que je suis né. J'y ai pris gouts. Faut dire que personne n'a jamais trop essayé de changer ça donc je reste tel que je suis. Un connard. » J'assumais complètement ce statut, je savais comment on m'appelait et je l'assumais entièrement. « On peut continuer de manger le petit déjeuner que tu nous a préparé si tu veux ? » J'avais faim mais je ne voulais pas non plus briser ce moment avec Soren. On était bien là tous les deux comme ça et pour la première fois j'appréciais ce genre de moments, c'était rare chez moi. Non rectification ce n'était jamais arrivé. « Tu peux gouter tout ce que tu veux. » -dis-je en riant. « Hum même si j'ai très envie de toi, il est préférable de te laisser abuser de mes lèvres pour aujourd'hui. » -dis-je avec un sourire suggestif.