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Quatre consonnes et trois voyelles

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Le spring break au Chili se passait très bien. J’avais retrouvé bon nombre de mes amis, je retrouvais mes repères, et j’avais vite craqué devant les supplications de ma meilleure amie. Abby voulait que je rentre, elle avait besoin de moi… Et puis, il y avait Priam… J’étais faible, trop faible, et j’avais discuté avec Joelyn pour lui annoncer que je voulais rentrer. Voilà, j’étais officiellement une Harvardienne à nouveau. Je venais d’ailleurs d’avoir le mail de confirmation du doyen. Assise à une des tables du restaurant de l’hôtel, attendant River, Abby et quelques amies quincy, lorsque mon regard lâcha mon smartphone que je m’apprêtais distraitement dans ma poche, ce fut mon cœur qui manqua un battement : mes yeux venaient de croiser une silhouette familière. Raphael. Ici. Dans cet hôtel. Dans ce restaurant. Ca ne pouvait vouloir dire qu’une seule chose : qu’il serait également de retour sur le campus. Je déglutis difficilement. Je devrais me planquer sous la table, tourner la tête, l’ignorer et faire comme si je ne l’avais pas vu, après tout il n’avait pas donné de nouvelles, il avait passé le summer camp à trainer avec une autre… Mais non, je ne fis rien. Je restais pétrifiée, assise comme une andouille toute seule à ma table. Mon téléphone s’échappa de mes doigts et alla s’exploser sur le carrelage du sol, mais même ça, ça ne me fit pas ciller ou détourner le regard du sien.
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Le Chili est tout bonnement un pays magnifique. je ne regrette pas d'avoir décidé d'y aller, et franchement ça me changeait les idées. Je ne cesse de penser à mon ex, mais faut que j'arrive à l'oublier. D'ailleurs pour le Spring Break, ma bague de fiançailles est autour de mon cou. Je ne pourrais jamais m'en séparer, c'est tout simplement impossible. C'était la femme de ma vie, la mère de mon fils. Fils qui est chez mes parents pour ces deux semaines de Spring Break. Je sortais de ma chambre, quand un appel de ma mère arrive sur mon portable. Je décroche alors, et elle m'appelait pour me donner des nouvelles de Mateo et me le passer. Il ne dit pas grand chose encore à part "papa", mais bon il est encore petit et ça viendra petit à petit. Je marchais dans les couloirs, tout en étant au téléphone avec ma mère, jusqu'à arriver dans le restaurant de l'hôtel et là mon regard se pose automatiquement sur Judith. Alors là je suis totalement surpris. Je détourne alors le regard, avant qu'elle ne puisse me voir, pour terminer ma conversation avec ma mère. Au moment où je raccroche, j'entends un boum venant de moi. Je me retourne et je regarde Judith. Son portable vient de tomber sur le carrelage. Dois-je aller la voir ? Sûrement oui. Alors je m'avance doucement vers elle. " Salut Judith, t'es de retour... " Elle était partie au bal de promo et je n'avais pris aucune de ses nouvelles.
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J’étais pétrifiée, figée sur place à quelques mètres de lui. Et très vite, il m’apparut qu’il était bien trop tard pour me cacher. Oh mon dieu, il approche. Voilà la seule pensée qui martelait mon esprit lorsque le garçon bougea dans ma direction. Raphael White s’approchait de moi, il était toujours aussi diablement beau aussi, ça c’était l’autre pensée, bien étouffée par ma colère. Et c’est avec un naturel désarmant qu’il me salua, faisant remarquer que j’étais de retour. Je retrouvais le contrôle de mes gestes et me penchai rapidement pour attraper mon téléphone au sol, nerveusement, avant de me mettre debout pour me planter devant lui avec un petit air agacé. « Je suis de retour oui… Mais ça tu le saurais si tu avais pris le temps de me contacter ces derniers mois. » J’avais le droit d’être piquante comme ça ? Alors que c’était moi qui était partie en premier lieu ? Je m’en fichais au final si c’était justifié ou pas. J’étais vexée qu’il m’ait oublié si vite, point final. Je me rassis à ma place, portable en main, vérifiant que ce dernier fonctionnait toujours, fixant l’appareil des yeux en espérant que cela allait le faire fuir. « Je ne te retiens pas, j’allais dîner avec des copines là… » Sauf que là, mon téléphone sonna : je venais de recevoir un sms des filles qui m’informaient qu’elles annulaient finalement pour notre dîner, qu’elles avaient un empêchement… J’affichais une mine déçue. Et mon excuse pour chasser Raph était désormais irrecevable.
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J'ai coupé court ma conversation avec ma mère en voyant Judith un peu plus loin assise à une table. Je ne pensais pas qu'elle serait là. Je pensais qu'elle était toujours au Pérou. Mais non elle est là, au Chili, au Spring Break. Est ce que je devrais aller la voir ? Sûrement oui. En faite, des fois, je me demande comment notre relation aurait pu évoluer si elle n'était pas partie avec le bal de promo. Peut être que je serais resté à Harvard, que je ne serais pas retourné à Yale, près de mon ex. Et peut être que j'aurais moins souffert, non ? J'en ai aucune idée et je ne le saurais jamais. Bref, je décide de la saluer, espérant que ces retrouvailles se passent bien. " Je sais j'aurais du te contacter, mais j'ai cru que t'allais rester pour toujours au Pérou. " Après tout, jamais je n'aurais cru la revoir. Et puis j'ai quitté Harvard après le SUmmer Camp pour pouvoir revoir mon ex et me remettre avec elle. Je ne me vois pas lui dire ça maintenant. " Oh je devrais te laisser alors. " Bon clairement, elle me pousse dehors, à partir. Je ne m'y attendais pas à celle là. C'est elle qui est partie et qui tout avoué le soir du bal de promo, et j'ai l'impression qu'elle m'en veut de ne pas l'avoir recontacter. " Je suis content de te revoir Judith. " Bon, j'allais devoir la laisser avec ses copines. " Je vais te laisser avec tes copines alors... "
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J’avais l’air tellement cruche là, à perdre mes moyens, à lâcher mon téléphone juste parce que je croisais son regard… L’effet Raphael quoi. Je perdais mes moyens, mais les retrouvais finalement un peu lorsqu’il m’adressa finalement la parole. Je lui reprochai son silence radio, chose à quoi il me répondit qu’il pensait que c’était pour toujours que j’avais posé mes valises au Pérou. « J’aurais peut être du… » bougonnai-je avant d’expliquer : « Ma grand mère, mes études, mes amis… J’ai trop d’attaches à Cambridge, je vais revenir… »  Je lui demandais pas d’abord ce qu’il en était pour lui, préférant essayer de le chasser, de l’éloigner de cette table où normalement, mes amies devaient me rejoindre… Sauf qu’un regard à mon téléphone que j’avais récupéré m’indiqua que ces dernières avaient un empêchement… Il était déjà en train de s’éloigner après avoir soufflé qu’il était content de me revoir, remarque qui me fit me mordre un instant la lèvre nerveusement… Parce qu’au fond de moi, je savais que j’étais un peu contente de le recroiser aussi. « Attends Raph… » finis-je par lâcher avant qu’il ne s’en aille. « Je.. Elles ont annulé en fait… Tu peux rester un instant si tu veux. » fis-je en désignant l’une des chaises libres autour de la table avant de demander, parce que quand même ça me démangeait trop de savoir : « T’étais parti aussi non ? Joey t’a vu cet été mais plus après la rentrée… » Ok, là j’étais clairement en train de me trahir, de dévoiler que j’avais questionné ma sœur sur lui…
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Je pensais vraiment que Judith était partie pour de bon, sinon j'aurais peut être repris contact avec elle. Mais après j'étais repartie à Yale, donc ça n'aurait servis à rien. Même si elle revenait, moi je n'étais plus à Harvard. Donc c'est compliqué. Mais au finale, elle est revenue, et c'est plutôt cool, non ? " C'est cool si tu reviens pour de bon. " Je lui souris. Mais finalement, je devais partir pour pouvoir la laisser passer sa journée avec des amies, comme elle me l'avait dit. Bon tant pis, j'aurais aimer discuter un peu plus avec elle, mais tant pis. J'allais tourner les talons, quand elle me dit que finalement ses copines viennent d'annuler, alors un petit sourire apparaît sur mon visage. Oui je suis plutôt content, au moins, je peux passer du temps avec la jeune femme. Et puis elle est toujours aussi belle. " Oui bien sûr, je n'avais rien de prévu. " Je range mon portable dans mon poche. Normalement ma mère ne va pas me rappeler. C'est bon je lui ai parlé. Mateo va bien, et il leur fait pas trop de misère. Tant mieux. Donc comme ça, elle est au courant que je suis moi aussi partis d'Harvard. " Oui je suis partis à la fin du Summer Camp. Mateo me manquait, je l'avais pas assez souvent. Donc j'ai fais mon premier semestre à Yale et je voyais mon fils tous les jours. " Et maintenant il est sous ma garde entièrement.
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J’étais vexée mais pourquoi au final ? C’était moi qui étais partie après le bal, après ce baiser, comme effrayée par les possibilités qui s’offraient alors à nous… Pour le coup, notre deuxième chance avait foiré par ma faute. Mais j’étais quand même fâchée, d’avoir appris qu’ensuite son été, il n’avait passé à s’amuser, entre autre avec une fille en particuliers dont m’avait parlé Joey… C’était stupide, j’avais perdu le droit d’être jalouse lorsque j’avais quitté Cambridge et pourtant... J’essayais de ne pas me laisser troubler par son sourire, craquant et charmant comme toujours. Je ne comptais plus me laisser prendre au jeu. C’était clair que je ne comptais pas pour Raphael. Le premier bal et sa fin à l’arrière de sa voiture aurait du me suffire. Notre deuxième bal et le fait qu’il m’oublie si vite n’était que la preuve de son désintérêt pour moi. Je voulais donc le chasser de là, je le voulais et en même temps, impossible de résister, surtout que mes copines avaient annulé alors je le retins avec moi. « Assieds toi si tu veux. » fis-je en l’écoutant ensuite me répondre concernant son départ d’Harvard qu’il était parti pour Yales, pour voir son fils tous les jours. « Oh comment va Mateo ? T’as des photos ? Il doit avoir tellement changé… » Les enfants ça me rendait toujours gaga, et pour le coup j’avais vraiment envie de revoir la bouille du petit de Raph.
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Je suis content de pouvoir la revoir. J'étais triste qu'elle parte, mais je n'ai pas cherché à la recontacter, parce que je la pensais partie pour de bon, ça n'aurait servis à rien, parce que je ne pense pas que je serais partis vivre au Pérou. Mais maintenant qu'elle est revenue, je suis plutôt content et peut être qu'on allait pouvoir redevenir amis, voir un peu plus, sait-on jamais. Mais bon pour le moment, j'essaye encore et seulement de me remettre de la mort de mon ex. Je baisse mon regard vers mon collier, qui est sous mon tee shirt, du coup, elle ne peut pas voir ma bague de fiançailles. Je vais devoir lui en parler de toute façon. Bref, je m'installe alors face à la jeune femme, alors que je lui parle de Mateo. Je souris alors qu'elle prend des nouvelles de mon fils. " Il a bien grandit. Il a un peu plus d'un an maintenant, et est en pleine forme. Quand on sera de retour à Cambridge, tu pourras venir le voir. Regarde. " Je sors mon portable de ma poche pour pouvoir lui montrer une photo de Mateo, voir plusieurs même. " J'ai changé d'appartement, j'ai pris quelque chose de plus grand, maintenant que je l'ai tout le temps. " Forcément, la discussion sur mon ex allait venir, et j'allais devoir lui avouer que je me suis remis en couple avec elle et qu'elle est morte d'un grave accident de voiture.
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La conversation s’orienta rapidement sur son petit garçon. « Oh la bouille il est tellement adorable… » Comme son père. Trop mignon ce petit. Je regardais les clichés sur l’écran de son téléphone avec un regard attendri et conquis. Il m’invita d’ailleurs à venir le voir dès notre retour. « Tu sais que l’offre de babysitting tiens toujours maintenant que je suis de retour. » proposai-je alors. Judith Thompson, fâchée, vexée, je voulais oublier Raph et me voilà déjà en train de fondre devant les photos de son petit garçon. Enfin, je me proposais juste comme babysitter après tout. Raphael me raconta alors qu’il avait changé d’appartement, qu’il avait pris un plus grand. Sauf qu’une question me brûla alors les lèvres : si il avait passé son premier semestre à Yales, qu’est-ce qui l’avait fait revenir à Harvard pour le second. Je fronçais les sourcils, pensant bien sûr à son ex, la mère de son fils, celle avec qui ça avait toujours eu l’air un peu compliqué. Je ne devrais pas probablement, et pourtant je demandai : « Pourquoi t’es pas resté à Yales Raph ? Pourquoi t’es revenu ? » Moi clairement, j’allais rentrer pour Abby, pour ma grand mère, mes amis, mes proches… Un peu parce que Priam me manquait aussi. Mais Raph lui, il l’avait dit lui même : Yales c’était plus pratique pour avoir Mateo en continu avec lui…
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Je lui montrais tout fièrement les photos de mon fils, qui a grandit depuis la dernière fois où elle l'avait vu. Il a un peu plus d'un an. Ca grandit beaucoup trop vite. Je n'ai pas envie de le voir grandir, mais au moins il fait ses nuits. Plus besoin de me réveiller des tonnes de fois dans la nuit. " Je penserais à toi alors. " J'avais déjà un babysitteuse dans mon portable. J'en paie une toute la journée pour tous les jours, mais si des fois Judith est libre, elle pourrait me le garder, parce que j'ai bien vu que quand elle l'a rencontré, elle était tout gaga devant lui. Qui ne le serait pas. Il me ressemble comme deux gouttes d'eau, c'est normal. Finalement elle me questionne sur mon retour à Harvard. Je me mords la lèvre inférieure en la regardant. Je pense que la meilleure chose à faire c'est de lui dire la vérité, non ? " Je pouvais pas rester à Yales plus longtemps. " Ce n'est pas vraiment une réponse, je sais. Mais faut que je commence tout depuis le début. " Quand je suis rentré, j'ai revu mon ex et on s'est remit ensemble. " C'est bizarre de lui avouer tout cela, alors que notre relation aurait pu évolué si elle n'était pas partie. Je sors alors mon collier de sous mon tee shirt et elle peut maintenant voir la bague. " On s'est même fiancé en octobre... Mais juste après Noël, elle a eu un grave accident de voiture... Elle a succombé à ses blessures... " D'où mon retour ici.
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