Diane - Soin noctune

Pedro était retombé sur Diane après s'être levé pour lui montrer qu'il pouvait le faire et donc que sa jambe n'était pas cassé. Cependant, il est vrai que la douleur qu'il avait reçu lorsque le cheval lui était tombé sur la jambe se trouvait être encore palpable. D'ailleurs, si on regardait sa jambe on pouvait voir que celle-ci tremblait. Lorsque Diane lui parlait de tout ce qu'il devait faire une fois rentrer si cela n'allait pas mieux lui faisait peur. L'argent ? Il n'en avait pas tant que cela. Il avait coupé les ponts avec sa famille. Et bien que sa mère pourrait l'aider, il ne voulait pas lui demander quoi que ce soit. Même s'il tenait à elle pour tout ce qu'elle avait fait pour lui.

- J'accepte ton aide Diane. Je te remercie.

Pedro transpirait toujours, mais il ne voulait pas embêter non plus Diane. D'ailleurs, Diane lui demandait autre chose et il la regardait. Rester avec elle ? Pedro aurait volontier dit oui, mais il sentait qu'il la dérangeait. D'autant qu'il se sentait vraiment gêné. Pedro lui répondit calmement, mais il tremblait toujours autant au niveau de la jambe " Je préfère rester là. Je ne veux pas te déranger." Pedro ne voulait pas qu'il y est des sous-entendus ou des rumeurs qui puisse la déranger.

17 mars 2016, le soir.

Diane n'aimait pas voir les gens qu'elle aimait souffrir de la sorte, surtout quand elle ne pouvait pas faire grand chose pour les soulager. Peu après l'avoir récupéré dans ses bras, elle baissa son regard vers sa jambe et posa sa main sur sa cuisse, constatant qu'il tremblait, certainement à cause de la douleur. En relevant son visage vers lui, elle put voir une nuance d'inquiétude dans son regard.

-Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur ?

Elle caressa doucement sa joue pour le rassurer, elle ne comptait pas le laisser tomber en tout cas. Elle le regarda cependant bizarrement lorsqu'il lui répondit.

-Pas question que je te laisse tout seul, et pas question que je passe la nuit dans cette pièce, il risque d'y avoir du passage. Allez, viens avec moi, tu pourras t'allonger et te mettre à l'aise. Et je vais bien m'occuper de toi. Viens.

Sans même attendre son avis, elle se mit à côté de lui, lui attrapa le bras et le passa autour de son cou, passant pour sa part un bras dans son dos et se collant contre lui.

-N'hésite pas à t'appuyer sur moi. Ne force pas sur ta jambe surtout.

- Non.. Pas inquiet, mais je préfère ne pas avoir recours à un medecin..

En fait si, il était inquiet, mais pas pour la même raison qu'elle devait le penser. Lui était inquiet par rapport à sa famille qui pourrait s'en doute déja avoir lancé des recherches pour le retrouver. IL n'était pas sûr et il ne pourrait pas le savoir de toute manière. Cependant, il est clair qu'il fera de son mieux pour ne pas qu'ils le retrouvent. Quand au médecin, s'il pouvait l'éviter et ne rien devoir payer, dans ce cas il n'hésiterait pas. UNe chance déjà qu'il s'était donné à fond pour avoir une bourse à Harvard.

Diane lui parlait ensuite et refusait de le laisser seul. Bon, au moins il lui avait dit qu'il aurait préféré ne pas y aller. Maintenant, il ne pourrait pas grand-chose si on lançait des rumeurs ou autre. Diane le soutenait par ses épaules et bien qu'elle lui demandait de se reposer sur elle, il refusait. Quitte à devoir se déplacer, il préférait essayer de lui même. Et ce, même si on lui avait dit de ne pas le faire. Commençant à marcher en transpirant, il boîtait. Ce n'était pas facile pour lui, mais il devait garder son soutien sur Diane. Pedro faisait cependant en sorte de s'y soutenir le moins possible afin qu'elle n'est pas trop de poids à supporter.

- Je... Je te remercie Diane. Pedro la regardait en lui disant cela et lui faisait la bise sur la joue avant de continuer de marcher.

17 mars 2016, le soir.

Diane ignorait donc la véritable raison de l'inquiétude de son ami. Cependant la réponse qu'il lui donna lui suffisait. Elle comprenait, après tout, qu'il puisse avoir peur de devoir aller chez un médecin suite à cet accident, mais elle gardait bon espoir que sa situation s'arrange d'ici leur retour à Harvard. Quoi qu'il en soit, si elle avait réellement su la cause de son air soucieux, à savoir le prix des éventuels soins, elle aurait pu le rassurer en lui disant que, puisqu'elle la connaissait bien, l'ostéopathe ne lui ferait peut-être rien payer. Et puis si vraiment il ne pouvait pas, alors elle pourrait parfaitement lui donner de l'argent pour qu'il puisse se rétablir. En attendant la jeune femme comptait bien emmener son ami dans sa chambre où il pourrait se mettre à l'aise. Et tant pis pour les rumeurs ! Dans certaines conditions, elle en oubliait parfaitement sa personne et ne pensait qu'à ceux qui avaient besoin d'elle, comme c'était le cas de Pedro à ce moment là. Elle avançait doucement avec lui, le voyait boîter et se rendit vite compte qu'il ne prenait pas assez appui sur lui. Pour le forcer à le faire, elle n'eut d'autre choix que de le rapprocher d'elle davantage.

-Evite de forcer comme tu le fais. Là tu pourrais risquer de vraiment te faire du mal et devoir passer la case hôpital. Ne crois pas que je suis une petite chose fragile, je fais du sport depuis des années, je suis plus costaud qu'on ne peut le croire à première vue. Et puis tu n'es pas bien gros toi !

Sur ces paroles, elle le chatouilla légèrement sur le côté avant qu'il ne l'embrasse sur la joue. Elle lui fit un large sourire puis lui rendit sa tendre attention en posant sa tête contre son épaule ; elle était trop petite pour pouvoir atteindre sa joue sans se mettre sur la pointe des pieds, ce que sa cheville ne lui permettait pas. Il quittait maintenant la salle, elle ne tarda donc pas à le faire entrer dans sa chambre et refermer la porte derrière eux.

Pedro écoutait Diane et cela le faisait sourire au point de ne plus trop pensée à la douleur qu'il avait à la jambe bien qu'il avait encore mal. Loin de lui l'idée de pensée qu'elle est faible. Au contraire, il est pour le fait de ne sous-estimer ni les hommes ni les femmes sur ce qu'ils sont capables de faire. Pedro gardait simplement une légère retenue. Hélas, elle s'était rapprochée afin de le soutenir davantage. Pedro n'y faisait rien et la laissait faire.

Bien qu'il n'aimait pas la dépendance qu'il pourrait avoir, il ne pouvait rien y faire actuellement et acceptait son aide. Pedro la regardait en continuant de boîter en marchant jusqu'à atteindre sa chambre. Lorsqu'elle ouvrit la porte, il entrait et lui parla une fois celle-ci fermer derrière eux. "Je m'excuse, c'est juste que j'ai du mal à être... Dépendant de quelqu'un". Pedro lui avait déjà parlé de son passé et Diane était bien plus qu'une simple amie pour lui. De ce fait, il essayait de se détendre, mais il ne valait mieux pas pour le moment. Surtout avec sa jambe. Mais voyant une chaise non loin, il s'y asseyait et ôtait son haut qui se collait à sa peau. Il avait tant transpirer qu'il valait mieux l'enlever afin de ne pas attraper froid

Pedro torse nu:

- M... Merci Diane. Tu m'es précieuse.

Ce qu'il disait était vrai. Elle était quelqu'un de précieux pour lui.

17 mars 2016, le soir.

Diane se doutait bien que, malgré son insistance, il tenterait de forcer sur sa jambe et de ne pas s'en remettre complètement à elle, c'était une réaction classique qu'elle avait déjà connue par le passé. Cela pouvait s'expliquer, selon Diane, dans le cas de Pedro par deux choses principales : soit il ne voulait pas abuser de sa gentillesse, soit il avait peur de lui faire du mal. Elle ne pensait pas qu'il s'agissait de ce qu'il allait ensuite lui révéler. Quoi qu'il en soit, elle était parvenue à ses fins pour le ramener jusqu'à sa chambre.

-Tu sais, des fois, il faut savoir s'abandonner entre les mains des autres, aussi bien physiquement comme tu viens de le faire, que psychologiquement. Tu sais depuis le premier jour que tu peux compter sur moi. A mes yeux, si tu es "dépendant" de moi, c'est une preuve de confiance, alors je n'en serais que plus heureuse. Et puis sache que j'aime prendre soin des gens que j'aime...

Elle le regarda par la suite s'asseoir sur la chaise et retirer son haut. Les circonstances n'étaient pas idéales mais elle put constater une nouvelle fois qu'il était vraiment bien fait de sa personne. Si il ne trouvait pas rapidement la compagne que lui demandait son grand-père, qui plus est avec le caractère en or qu'il avait, ce serait bien qu'il était difficile ou que les filles avaient les yeux bouchés ! Elle alla immédiatement chercher une serviette qu'elle mit sur ses épaules.

-Toi aussi tu es très précieux à mes yeux. Même si on ne se connait que depuis peu de temps, j'ai déjà l'impression que tu es entré dans ma vie depuis des lustres.

Elle lui fit un joli sourire et l'embrassa sur la joue.

-Tu veux peut-être prendre une douche pour te délasser ?

Pedro était maintenant torse nu et il entendait Diane lui parler encore et encore. Il buvait ses paroles comme s'il s'hydratait avec de l'eau. Cela coulait de source et il ne le niait pas. Cependant, il ne nia pas non plus le fait qu'il avait toujours autant mal à la jambe, mais étant donné qu'il se reposait, celle-ci lui faisait moins mal que lorsqu'il s'appuyait dessus. Ce qui n'est pas plus mal. Néanmoins, cela allait être problématique s'il voulait faire quelque chose seul et qu'il devait prendre appui sur sa jambe douloureuse. Or, il se trouvait que Diane lui proposait d'aller se doucher. Ce qui était problématique, mais il est vrai qu'il avait tant transpiré qu'une douche lui ferait du bien.

- J'accepte.

Pedro se levait et prenait appui sur les meubles pour ne pas s'appuyer sur sa jambe et il sautait petit à petit, mais ce n'était pas simple. Il faillit trébucher plusieurs fois. Cependant, il réussit à atteindre la salle de bains de la chambre. Il fallait en revanche qu'il se repose un peu avant de bouger. Il ne se doutait pas un seul instant que le simple fait de marcher aussi peu l'épuiserait autant. En y réfléchissant un peu, Pedro avait utilisé beaucoup d'énergie pour revenir, mais bien plus pour supporter la douleur.

Rien d'étonnant à ce qu'il soit épuisé actuellement. Un peu plus reposé, il essaya d'aller s'asseoir sur le tabouret pour retirer son bas, mais il trébucha et par réflexe, Pedro fait un pas en avant avec sa jambe douloureuse.et une cuisante douleur se faisait ressentir " ..Pu..réeee!!" Il ne criait pas, mais presque. Il se laissait aller au sol et se tenait la jambe qui tremblait " Je ne vais pas m'en sortir."

17 mars 2016, le soir.

Lorsque Pedro accepta la proposition de Diane, celle-ci eut un petit sourire. Il pourrait, après s'être douché, pleinement se reposer et elle pourrait s'occuper de lui comme elle lui avait promis. Elle le pensait cependant capable de se débrouiller tout seul, d'autant que la douche n'avait pas de marche puisqu'elle était de style italien. Elle s'était levée en même temps que lui afin de l'accompagner jusqu'à la salle de bain où elle avait fini par le quitter, certaine qu'il ne risquait plus rien. Elle profita de ces instants pour fouiller dans ses affaires afin de récupérer un gel et un calmant pour sa tête. Après cela, elle retourna s'asseoir sur le fauteuil, attendant qu'il soit de retour. Elle entendit cependant un bruit de chute suivi d'une plainte de la part de son ami. Sans chercher à savoir, elle se leva immédiatement et le rejoignit dans la salle de bain. Voyant qu'il était tombé, elle s'agenouilla à ses côtés.

-Pedro. Ca va ? Je vais t'aider, viens.

Pedro ne s'était pas loupé ne s'était pas loupé en se rattrapant. Il s'était vraiment fait mal à la jambe pour le coup. Il se tenait même la jambe au niveau du biceps. C'était là qu'il avait surtout mal. Bien sur, il avait mal aussi à côté du tibia. IL se plaignait encore, mais intérieurement cette fois. Pedro avait suffisamment attiré l'attention comme ca. Il essayait de contrôlé la douleur en soufflant de différentes manières, mais rien n'y fait.

Diane arrivait alors dans la salle de bains et Pedro la regardait avec un visage tordu de douleur. Elle s'était mise à genou et elle souhaitait l'aider. Pedro ne savait pas ce qu'il ferait sans elle ce soir. Non seulement elle l'hébergeait dans sa chambre, mais elle l'aidait. Jamais on n'aurait fait cela pour lui par générosité en Australie. Par perte de gain ? Oui, ils l'auraient fait et aurait appelé les meilleurs médecins, mais à par ça ? Non, il ne leverait pas le petit doigt.

17 mars 2016, le soir.