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Retour des vieux démons ♥ PRIALYA

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Retour des vieux démons
— Prialya ❤

Quand j'avais envoyé ce message à Priape suite au sms de Matthéo, jamais je n'avais cru qu'il me répondrait de la sorte. Je savais qu'il ne sauterait pas de joie mais de là à avoir cette réaction... Non. J'avais été complètement refroidie alors que depuis notre arrivée tout était parfait entre nous. Matthéo allait il encore foutre le bordel dans notre couple ? Je n'étais pas prête à laisser faire cela, sauf que je n'étais pas prête non plus à le sortir de ma vie maintenant que mon amour pour Priape m'aveuglait et contrôlait complètement ma vie. J'avais pris le parti d'étouffer une possible jalousie, de ne la faire sortir que lorsqu'il y avait vraiment lieu qu'elle s'exprime alors le reste du temps j'étais plutôt cool et peu étouffante. Du coup, j'avais été un peu surprise de sa réponse. Je n'avais rien dit sur le fait qu'il vive avec Andrea, je ne l'avais pas empêché de revoir Brynn, Elia et Calypso sont les marraines de notre fille... Je sais pas mais quand même, je ne pense pas être la fille la plus jalouse, enfermante et mauvaise de la planète. Après ses sms, un peu énervée, j'étais sortie, espérant qu'il rentre et ne me trouve pas là, comme pour le punir, pour me venger, pour lui montrer que ça ne me plaisait pas qu'il fasse ça, mais après quelques minutes, surement une quinzaine, j'étais revenue bien décidée à être plus intelligente et ne pas laisser ce tout petit grain de sable enrailler la machine. J'avais donc attendu, prenant un livre et m'installant sur la terrasse du bungalow. S'il rentrait tard, j'espérai au moins qu'il allait me prévenir. Les pages passèrent les unes après les autres et le soleil se coucha. Je soupirai doucement, je commençai sérieusement à avoir faim. Sans nouvelle de Priape même après mon sms de "réconciliation" je pris la direction du restaurant de l'hôtel pour me remplir l'estomac. Seule ou accompagnée je m'en fichais. Je me servis et m'installais à une table. C'est tout de même bizarre d'être face à une chaise vide pour la première fois depuis notre arrivée ici.

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Le sujet Matthéo. Le point de discorde. Si j’avais fini par passer noël avec le mather, si ça allait mieux avec ce dernier, si cette deuxième chance avec Talya se passait bien, ça restait néanmoins un thème délicat. Déjà, parce que j’avais pardonné ce qu’ils avaient fait, mais pas oublié pour autant. Ensuite parce que je savais aussi qu’ils s’étaient embrassés en Ukraine, en janvier, il n’y avait donc pas si longtemps de cela. Et enfin, parce que je savais que Talya voyait d’un mauvais œil la relation entre son meilleur ami et Leevy. Et ça, c’était étrange quand même, ça ressemblait un peu trop à de la jalousie à mon goût… Bref, voilà donc pourquoi, quand elle m’annonça qu’elle comptait passer le week-end sur l’île de Pâques avec le brun, j’avais pris la mouche, pêtant mon petit câble par messages interposés. Finalement, elle m’envoya un ultime sms plus apaisé, une sorte de drapeau blanc qui aurait du m’adoucir surement… Et pourtant, je restais, trainant à la piscine avec Ariel et quelques amis, refusant d’expliquer ma mauvaise humeur. Je savais que ma meilleure amie et ma petite amie essayaient d’enterrer la hache de guerre, je ne voulais pas donner du grain à moudre à la quincy en racontant comment je venais de me prendre le bec avec la blonde. Bref, après avoir bien fait mon chonchon, je finis par quitter le petit groupe pour rentrer au bungalow. C’était l’heure de dîner. L’endroit était désert. L’idée qu’elle soit allée rejoindre Matthéo dans sa chambre effleura un instant mon esprit… Parano. Et c’est tendu et de mauvaise humeur que je me rendis au restaurant de l’hôtel. Mon regard parcourut la salle et trouva rapidement la silhouette de la demoiselle, seule… Je m’approchais alors, me plantant devant elle, sans m’asseoir, l’accostant simplement sur un ton un peu trop agressif : « T’attends Silver pour un tête à tête ? » Ravaler ma fierté et aller l’embrasser aurait surement été une option plus sage que de m’enfermer dans ma jalousie, mais voilà, quand j’étais en mode jaloux maladif, il m’était compliqué de penser raisonnablement…
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— Prialya ❤

Je suis en train de manger, seule. Quand Priape arrive je me dis que c'est peut être la fin de ma solitude, que je vais pouvoir partager mon dîner et discuter avec quelqu'un. Mais non. Son visage est fermé, froid et son ton est légèrement sec et cassant. Ca n'annonce rien de bon. Mais je décide de ne pas rentrer dans son jeu, je ne veux pas lui répondre sur la même lancée, je ne peux cependant pas me permettre de ne pas lui lancer une petite pique. « Je mange seule en attendant que tu me fasses la liste des personnes que je peux fréquenter et avec qui je peux dîner sans que cela ne déclenche la troisième guerre mondiale. » Mes lèvres aspirent un peu d'eau dans mon verre que j'ai porte à ma bouche et je me reconcentre sur mon assiette bien décidée à la terminer et à ne pas le laisser me couper l'appétit. « Comme tu ne m'honores plus de ta présence pour les repas... » Enfin quand même, s'il continue avec sa jalousie de merde je vais me retrouver seule et isolée et ce n'est pas ce que je veux, je l'aime, mais ne pas fréquenter mes amis ce n'est pas moi. Il va falloir qu'on ait une sérieuse discussion à ce sujet, à plein de sujets d'ailleurs, tous ceux qui peuvent le déranger ou qui peuvent me déranger, sauf que je suis tellement contente de l'avoir retrouvé et je suis tellement pas prise de tête qu'au final le seul point négatif c'est qu'on ne se voit pas assez à cause de nos obligations mais ça je suis autant responsable que lui. Bref, je relève les yeux vers lui, des yeux vides d'expression, pas de colère face à ses propos, pas de joie de le voir et pourtant c'est un peu des deux qui se mélangent en moi. Mais je suis indifférente, c'est ce qui fait le plus mal en général.

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Je m’étais donc planté devant elle, ma mauvaise humeur transpirant dans chacun de mes mots et dans mon attitude. Talya resta calme, se contentant de me répondre avec sarcasme qu’elle restait seule, qu’elle attendait la liste des gens qu’elle pouvait fréquenter ou non puisque moi de mon côté je ne répondais pas présent pour dîner avec elle. Elle releva finalement les yeux vers moi, je m’attendais à un regard assassin mais il n’y avait pas d’éclairs dans ses prunelles. C’était presque pire. Mauvais signe en tout cas. « J’étais à la piscine je te l’ai dit… » J’avais fait traîner volontairement les choses après son sms pour organiser le séjour sur l’île de Pâques ? Oui j’avoue, je l’avais fait exprès… Si j’avais pu dormir dans la piscine je l’aurais fait, mais Ariel aurait trouvé ça louche et comme ma meilleure amie me connaissait trop, elle aurait fini par me tirer les vers du nez et à coup sûr, elle n’aurait pas été l’avocate de la défense de Talya. Si c’était pour entendre des –je te l’avais dit, quitte la- j’allais finir encore plus remonté contre ma petite amie… « Tu peux rayer Silver de la liste déjà. » Elle avait refuser de faire une croix sur leur amitié l’an dernier quand je lui avais demandé, aujourd’hui ne serait pas différent, alors je me repris : « Pour le moment je suis pas prêt à ce que vous vous retrouviez comme avant… » Elle allait rester stoïque ou s’enflammer un peu, parce que cette discussion commençait franchement à ressembler à l’ultimatum de l’année dernière et ce n’était franchement pas bon. Pourtant, je n’avais clairement plus le même lien ni avec elle, ni avec le mather… Mais paranoïa oblige, j’étais pour l’heure fermé à toute discussion.
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— Prialya ❤

« Si c'est pour dire des conneries pareilles, tu peux me laisser manger seule s'il te plait ? » Je relève les yeux vers lui, si dans ma voix il n'y a pas de colère, en revanche, dans mes yeux, on peut la lire cette colère. Là il m'agace. Je ne sais pas à quoi il joue, ni même ce qu'il veut arriver à faire mais ça m'énerve. Alors qu'il parte, qu'il retourne faire un saut dans la piscine et qu'elle soit bien froide que ça lui remette les idées en place parce que la chaleur a trop dû lui taper sur la tête actuellement. Les deux derniers mots qu'il a prononcé ne m'ont pas plus. Comme avant. Ca veut tout dire. Il ne me fait pas confiance, il n'a pas confiance en ce que je lui ai dit. Matthéo et moi ça ne sera jamais comme avant. Les barrières sont là maintenant et dans ma tête c'est très clair. Mes sentiments pour Priape sont tellement présents, tellement forts, tellement puissants qu'il n'y a de place pour personne d'autre. Il ne croit pas en ça ? Et bien qu'il revienne le jour où il y croira, en attendant je n'ai pas envie de me battre avec lui tous les jours pour ce genre de connerie. Cependant je ne peux m'empêcher de bougonner en soupirant et secouant la tête de gauche à droite : « Comme avant... Mais bien sûr... » Il faudrait déjà qu'on puisse se retrouver tout court, passer un peu de temps ensemble lui et moi pour que ça soit comme avant, et déjà ça, ce n'est pas le cas. C'est tellement logique... Bref, je suis énervée, il a réussi, mais je ne veux pas lui montrer plus, cependant je suis capable d'écourter mon repas s'il reste planté là devant moi avec cette attitude provocatrice. Mais je le vois rester là, en face de moi et je ne peux m'empêcher d'appuyer sur le fait que sa compagnie aussi désagréable soit elle actuellement, n'est pas souhaitée à cette table : « Qu'est ce que tu n'as pas compris dans : laisse moi de finir diner seule ? » La petite Talya gentille et mignonne qui laisse tout passer n'est pas partie bien loin, elle n'a pas disparu, mais elle tente tout de même de ne pas devenir la parfaite jeune femme aveuglée par l'amour qui dit amen à tout... Et depuis qu'on est de retour ensemble c'est un peu ça parce que forcément je veux vraiment qu'il me pardonne et je ne veux qu'il doute d'aucune de mes attentions, mais être laxiste et détendue n'est pas forcément la solution à adopter, lui montrer que je suis sûre de mes choix et assumer mes amitiés, c'est beaucoup mieux, selon moi.

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Cette conversation on l’avait déjà eu, en long en large et en travers. L’ultimatum l’an passé, encore cette année, lorsqu’on était à deux doigts de se retrouver et qu’elle m’avait avoué ses baisers avec lui, Matthéo était là, toujours, partout, comme un spectre au dessus de nos têtes, prêt à venir nous hanter, à semer le trouble entre nous malgré mon mieux avec lui, malgré la nouvelle chance qu’on s’accordait Talya et moi… C’est avec lassitude qu’elle me souffla de la laisser seul avant de bougonner un –comme avant- en reprenant mes mots. Je l’observais un instant, sentant bien que son calme avait cédé la place à l’énervement. C’était ce que j’avais cherché à provoquer non ? Et pourtant je me sentais pas mieux, maintenant j’étais énervé ET elle l’était également. Super, on était bien avancé. Et en plus, avec mon côté tétouin habituel, je n’avais bougé d’un pouce, restant planté devant elle. Elle me répéta alors avec agacement de la laisser seule, mais esprit de contradiction, j’attrapai la chaise libre face à la sienne, la fis glisser pour venir m’y asseoir en répondant : « J’ai bien compris, j’ai très bien compris. Mais je ne laisserais pas ma place. » Ma place à cette table, ma place de petit ami aussi, il fallait comprendre ma phrase à double sens. Et j’annonçai ensuite, avec une très grande maturité digne d’un gosse de maternelle : « Si tu vas avec l’île de Pâques avec Matthéo, j’y vais avec Leevy. »
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— Prialya ❤

Je lui demande de me laisser seule s'il n'est pas capable de faire preuve d'un peu plus de maturité et qu'est ce qu'il fait ? Il s'enfonce dans ses délires et s'installe en face de moi en prenant une chaise et en y déposant ses fesses pour montrer qu'il est là et qu'il ne va pas bouger. Je lève les yeux au ciel, je dépose ma fourchette sur le bord de mon assiette et prends le temps de boire un peu d'eau avant de m'essuyer délicatement la bouche avec ma serviette. Je tente de tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler et de sortir une connerie aussi grosse que la sienne, c'est plutôt facile en fait parce que je ne sais pas du tout quoi répondre à de telles gamineries. Finalement, je sais. Je recule légèrement ma chaise de la table et lorgne mon assiette encore à moitié pleine, du gaspillage, je le sais mais en même temps je n'ai plus faim avec sa tête en face de moi, une tête de con pour une fois, une tête de mule, bordel si moi j'apprends de mes erreurs, lui ça n'a pas l'air d'être le cas. « Si toi tu ne laisses pas ta place, moi je laisse la mienne à cette table... » Je précise bien à cette table. Si sa phrase a un double sens, je n'ai pas envie qu'il comprenne les choses de travers. « Pour toute la partie jalousie, rabachage et tout aussi. » Oui qu'il le sache quand même que ça me gonfle. « Je te remercie de m'avoir coupé l'appétit ça va surement m'aider à perdre le kilo que j'ai dû prendre depuis notre arrivée à me laisser aller à être un peu trop heureuse pour que ça continue comme ça tout le long ! » Cette fois je me lève de ma chaise et je commence à me diriger vers l'entrée du restaurant pour en sortir et regagner ma chambre, enfin notre chambre, il va falloir que je trouve un moyen de bloquer la porte si je veux être seule comme il en a aussi la clé. Avant d'être très éloignée, je n'oublie cependant pas de lui dire : « Vas y avec Leevy ou je ne sais qui, je m'en fous, si t'as rien à te reprocher je ne vois pas de quoi j'ai à être jalouse. » Leevy c'était une petite histoire de drague du passé non ? Et ce tatouage sur son bras c'était une erreur non ? Alors à quoi bon répondre à sa provocation ?

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Je ne savais pas trop à quoi m’attendre comme réaction, je n’avais clairement pas pris le temps de réfléchir, laissant toute ma jalousie maladive s’exprimer… Il fallait croire que c’était plus simple d’affirmer à tous les détracteurs de notre couple que je lui faisais confiance que de mettre mes belles paroles en pratique. Parce que oui, à Ariel ou Andy, j’affirmais qu’avec Talya tout allait bien, lorsqu’elles me faisaient remarquer que la demoiselle risquait de me décevoir à nouveau, mais derrière cette façade de confiance et de sérénité, j’étais complètement angoissé à l’idée de voir l’histoire se répéter. Et je savais que ce n’était pas avec l’attitude que j’adoptais en ce moment que ça allait s’améliorer. En tout cas, ma petite amie ne s’enfonça pas dans le conflit, prenant toujours avec un certain calme mes gamineries, elle poussa sa chaise et se leva en annonçant qu’elle s’en allait, me remerciant avec sarcasme de lui avoir couper l’appétit. Elle ne partit pas sans me dire que si je voulais y aller avec Leevy, ou avec n’importe quelle autre fille, ça lui était égal puisque comme je n’avais rien à me reprocher elle ne serait pas jalouse. Je la regardais s’éloigner avec l’envie de la retenir, envie compensée par ma colère… Ce ne fut qu’après quelques minutes assis là, seul comme un con, que le pincement au cœur l’emporta sur l’énervement entrainé par ma jalousie. Me retrouver ainsi à table devant les restes de son repas interrompu, ça me fit réaliser qu’une fois encore, je venais de jeter un froid entre nous, à cause de ma possessivité et mon manque de confiance maladifs… Je soupirai un instant, interpellai un serveur pour lui demander d’emballer les restes de son dîner, et emportai finalement les petites boîtes qu’il me tendit, quittant le restaurant pour suivre les pas de la demoiselle. Je toquai pas pour rejoindre notre chambre, je sortis ma clé et poussai la porte, posant mon petit doggy bag sur une des tables de la pièce avant de m’approcher de ma petite amie prudemment : « Je crois que je vais me faire faire un T shirt avec écrit –JE SUIS DESOLE- dessus… » soufflai-je avec un petit air penaud, conscient que depuis le début de notre deuxième chance, j’étais un peu abonné à ces trois mots.
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Avoir la même dispute, répéter les mêmes mots, subir les mêmes conséquences : un éloignement, un froid, des doutes. Voilà où cette conversation nous menait alors à quoi bon la poursuivre ? J'avais pris la sage décision de me lever et de quitter la table puisque lui ne voulait pas le faire. D'une je n'avais aucune envie qu'on s'embourbe dans cette situation qui n'était qu'un nouveau bis de tout le reste, de deux je n'avais aucune envie que le ton monte entre nous au milieu du restaurant et qu'on se donne en public. Si je me fiche bien de ce que les gens peuvent dire sur moi, j'en ai eu quand même assez pendant presque toute une année de subir les moqueries des uns ou des autres, les jugements de certains et les fourberies de CS, je ne veux pas donner du bois pour chauffer la cheminée des cancans de mes voisins de table. Une fois ma chambre regagnée, je file à la salle de bain me planta devant la glace et me demandant un moment si j'ai la tête de la meuf infidèle, de la femme blasée par son couple à qui on ne peut pas faire confiance, de la fille qui répète ses erreurs sans jamais rien en tirer. La réponse est non et pourtant je dois être la seule à voir cela chez moi et la personne qui m'a laissé rentrer à la dunster house plutôt que de m'envoyer à la mather house où l'infidélité est surement monnaie courante a dû aussi le desceller. Enfin bref. Je reste seule quelques minutes j'ouvre la baie vitrée donnant sur l'extérieur et je m'installe au balcon tentant de trouver quelque chose pour captiver mon regard et occuper mon esprit. C'est compliqué. Priape arrive dans la chambre, je me retourne et son visage a changé, il est désolé, encore une fois. Comme toujours après ce genre de comportement en fait, voilà encore l'histoire qui se répète. « Tu sais que ça sert à rien d'être désolé à chaque fois ? Que si les choses ne changent pas, ben tu vas être éternellement désolé et que je vais être éternellement agacée par ce comportement ? » A quoi ça sert de vivre des choses, de passer des étapes si on apprend rien, si on en tire aucune leçon sérieusement ? « Si tu m'enfermes dans un cocon et que tu me coupes de mes amis, on va aller droit dans le mur Priape... Si tu n'apprends pas à me faire confiance pour de vrai aussi... » Il veut avoir confiance en moi, mais entre vouloir et avoir il y a une différence.

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« Je le sais oui… » Que ça ne servait à rien ces excuses. D’où la référence au T shirt… Parce que quand on s’était engueulés dans le restau ukrainien déjà elle m’avait exprimé son agacement à me voir m’énerver puis m’excuser ensuite comme ça. Et bis repetita, nous y voilà encore. La même scène, deux mois plus tard. « Je veux que ça change aussi, je veux te faire confiance. » C’était pas que de belles paroles cette assurance affichée auprès de mes amis, Nemo, Ariel ou Andy. C’était véritablement ce que je voulais. Mais parfois, vouloir ne suffisait pas, il fallait aussi que je m’en donne davantage les moyens. « J’ai confiance en toi… Mais pas en eux… » Eux au pluriel, parce que clairement, il n’y avait pas que Matthéo. La savoir avec Joa, avec Maxime, avec Raphael (a), ça allait me rendre tout aussi dingue je le pressentais. Mais bon Matthéo, ça restait quand même le pire, et au vue de notre histoire cela se comprenait. J’avais un gros problèmes de jalousie et de possessivité, je m’en rendais un peu compte, là après cette énième prise de bec. « J’aime l’idée de t’avoir rien que pour moi, mais je t’enfermerais pas dans un cocon non. J’ai pas envie de devenir un dingue étouffant que tu finiras par quitter. » Je ne voulais pas la perdre, alors il allait falloir que je fasse un gros travail sur moi. Et comme premier pas, je lâchai : « Va sur l’île de Pâque avec lui. Fais le. » J’allais crever d’angoisse pendant ce temps là, j’allais me faire mille films, en grand paranoïaque. « Mais tu sais qu’il est amoureux de toi Talya ? Que qu’importe ce que tu lui diras, il continuera à t’aimer un peu ? Toujours ? » Je savais de quoi je parlais, j’étais atteint de la même maladie. J’étais probablement le mieux placé pour comprendre Silver sur ce point : être amoureux de Talya Blackburn, ça me connaissait…
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