C'était une confrontation que vous auriez dû avoir depuis longtemps, mais l'occasion ne s'était pas vraiment présentée. Ça semblait si loin le temps où vous étiez amis toi et elle, et pourtant ce n'était que deux petites années en arrière, tu étais tout juste majeur à l'époque. Tu avais préféré te sauver toi, et tu ne pensais pas vraiment qu'on pouvait t'en vouloir pour ce choix assez évidement, surtout lorsque tu te souvenais que vous n'étiez pas dans la même ville ni même le même pays – tu faisais déjà tes études à Harvard et aider quelqu'un qui devenait addict à arrêter de prendre de la merde par un simple téléphone portable vous reliant, c'était pratiquement impossible.
« On dirait un pauvre cliché d'une ado de série télévisée. » Tu constatais dans un rire, alors qu'elle parlait du fait qu'elle s'était éclatée à l'époque. Argument typique de la droguée en pleine rébellion face à la raison, et qui tente de minimiser ses actes illégaux par la force de l'amusement. C’était plutôt pathétique, surtout si elle avait un réel besoin d'excès pour arriver à
s'éclater comme elle le disait. Tu haussais finalement les épaules, et t'irais dans son sens, si ça lui faisait plaisir.
« C'est génial alors, si tu t'es tant éclatée que ça. Mais tu peux comprendre qu'il y a un moment donné où quand la personne en face de moi n'a plus de conversation autre que la drogue, ça devient vite ennuyeux non ? » Tu demandais innocemment. C'était comme ces jeunes adolescentes qui se mettaient d'un coup à faire de l'équitation et qui à toutes les récréations finissaient par ne parler que de ça, et vas y que j'ai monté Tornado, et vas y que j'ai nettoyé la robe de Princesse – le genre de personne dont on s'éloignait tous à un moment donné car elles n'avaient plus qu'une passion d'un coup, qui excluait tous ses anciens amis. Tu continuais néanmoins.
« Pourquoi j'aurais été heureux de te voir te détruire et de ne rien pouvoir faire où j'étais ? Tu voulais quoi, que je t’applaudisse ? Que je te félicite ? Tu devais vraiment mal me connaître si tu croyais ne serait-ce qu'une seconde que ça m'aurait fait plaisir – parce que t'allais pas mieux Athena. Alors t'as grandi, si ça te fait plaisir de te voiler la face et de le croire. Mais comprend que moi je suis resté le même sur certains points, et qu'il était hors de question que tu m'embarques avec toi. » Puis ton regard se fit plus dur, pas sur sa première question, mais sur la condescendance qu'elle osait exprimer en parlant de Monaco et de
ses gens. Tu faisais un pas vers elle, menaçant, et ton menton se relevait un peu alors que tu baissais tes yeux pour la toiser, un sourire mauvais prenant place sur tes lèvres.
« Oh, ne commence pas à dénigrer mon peuple comme ça. Tu t'amusais bien quand tu passais tes étés là-bas, hm ? Depuis quand être propre sur soit est devenu une tare déjà ? Ce qui est censé être bien en Amérique, c'est que les gens prennent ceux qui réussissent en exemple pour devenir encore plus ambitieux, plutôt que de leur cracher dessus de ne pas avoir le courage de se bouger le cul pour faire mieux. Mais apparemment, ça se passe pas comme ça chez toi, c'est sur que c'est plus facile de jalouser et de descendre toute une principauté qui va bien. » Il fallait pas te chercher quand on commençait à dénigrer Monaco, qu'elle te dénigre toi, si elle le voulait, mais les monégasques l'avaient très bien accueils, dans tes souvenirs. Putain d’ingrate. Tu haussais ensuite une nouvelle fois tes épaules, détendant ton visage en faisant un petit pas en arrière, regardant autour de vous.
« Je suis étudiant à Harvard depuis 2010, pourquoi je n'aurais pas le droit d'être là ? » Tu lui faisais remarquer.
- Spoiler:
je me suis laissée emportée, désolé pour la longueur.