Oh hello delicious sunshine ✖ Méline

Cette soif de contrôle, je connaissais, j’en étais victime depuis ma tendre enfance. Livré à lui-même et fils d’un politicien, il faut croire que j’avais hérité de ces gênes à propos du fait de contrôler le monde. J’avais cette soif de pouvoir, que tout ce qui se passe autour de moi se déroule sans pépins et de la façon dont je l’aurais décidé. Chacun voulait contrôler à son tour et nos caractères forts ne voulaient pas lâcher la bride. On était constamment comme deux prédateurs Alpha à se battre pour un territoire et aucun de nous s’écrasaient. Nos engueulades hantaient nos vies, on se déchirait mais c’était un bien qui faisait mal, quelque chose qui faisait office d’attraction entre nos deux esprits et nos deux corps, comme une drogue que l’on ne pouvait s’empêcher de reprendre. « Bien, offre-moi un verre alors. » Je m’étais posé contre sa porte, la surplombant de plus d’une tête, posant mon regard tendre sur sa douce personne. Son visage et son odeur étaient toujours aussi attirant, difficile de résister et je savais pertinemment que l’un des deux allait bientôt craquer, je prenais donc un risque d’entrer, mais à quoi bon… une drogue je vous dis. Je la laissais alors passer devant moi et entrais, fermant ensuite la porte derrière moi. Je scrutais alors son habitation, l’air de rien, cherchant les détails d’un éventuel petit ami.

Je lui forcerais pas la main. Je ne l'obligerais pas à passer le pas de cette porte et je n'allais certainement pas le supplier. S'il voulait passer la porte, il le pouvait. Dans le cas contraire, tant pis pour lui. J'étais pas du genre à tenter de retenir les gens. C'était peut être pour ça que notre relation avait vraiment coulé au final. Parce qu'il était partit et que j'avais laissé faire. A aucun moment je n'avais tenté de changer pour sauver ce que je pouvais. Je ne l'avais pas retenu. Je l'avais laissé fuir loin de moi convaincu que de toute façon, on était bien trop nocif l'un pour l'autre. « Bien, offre-moi un verre alors. » Le sourire de la victoire. Bien sûr qu'il ne pouvait pas résister tout comme je ne l'aurais probablement pas fait si les rôles avaient été inversés. La porte ouverte, je le laissais entrer posant les clefs sur le meuble d'entrée prenant alors la direction de la cuisine. J'sortais les verres les remplissant chacun d'un liquide brunâtre glissant quelques glaçons dans le mien. Et un whisky pour monsieur que je disais lui faisant signe. On serait bien sur le canapé que planté dans le séjour à s'regarder dans le blanc des yeux.

J’entrais dans son appartement, l’air de rien. Est-ce que tout cela était innocent ? Je ne crois pas, non pas le moins du monde… « Il y a des choses qui ne se perdent pas… » J’attrapais le verre et le tendais devant elle pour qu’elle trinque. Je venais tout juste de prendre place dans son canapé, admirant d’un simple coup d’œil sa décoration, agressive et pourtant raffinée, un peu comme elle en fait. Je portais alors mon verre à mes lèvres tout en me mettant dans une position plus confortable, ramenant une jambe sur le canapé pour me tourner vers elle. Je venais alors poser mon bras sur la partie repose-tête. « Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps Méline… » Je passais alors mes doigts sur son visage fin, plantant mon regard dans le sien. Ma voix se faisait presque nostalgique, elle m’avait terriblement manqué. J’aurais pu lui sauter dessus, plaquer mes lèvres contre les siennes. Je n’allais pas me cacher, j’en mourrais d’envie, mais avant toutes choses, je préférais parler de ce qu’elle avait pu faire, ce qu’elle avait pu devenir, sans moi, peut-être afin de me torturer un peu d’avoir vécu sans elle. J’étais toujours dans cette optique de torture et de dévaste en ce qui la concernait et visiblement, ce n’était pas prêt de changer.


HJ : T'es belle

Et maintenant ? On parlait de tout, de rien. De la pluie et du beau temps réprimant les pulsions. Peut être bien. Mais c'était une question de temps. Je le connaissais, il me connaissait, on ne tiendrait pas bien longtemps comme ça. Lui, moi, on finirait par craquer. Parce que l'alchimie elle était encore palpable malgré tout ce temps. Le jeu vicieux où l'on cherchait à se séduire, à s'agripper, à se déchirer.« Il y a des choses qui ne se perdent pas… » Trinquons alors. Assise sur le canapé, je le regardais avec cet air aguicheur qu'il ne connaissait que trop bien. « Qu’est-ce que tu as fait pendant tout ce temps Méline… » Tellement de chose si tu savais. J'voulais parler mais les sons ne sortaient pas. Bloqué par la sensation de sa main sur ma peau. Je fermais les yeux une fraction de seconde me remémorant chaque seconde avec lui, chaque touché. Oh Loukas, arrête d'avoir cet effet. Puis je le regardais à nouveau, le sondant du regard. Je t'ai détesté la plupart du temps.. Vrai. Pour être partie, pour m'avoir laissé. Jouer à la forte, ça me connaissais mais Loukas, il avait laissé des traces de son passage. Malgré toi. J'me suis noyée à New York, j'avais besoin de changer d'air et.. Je suis ici. Y avait pas besoin d'en savoir plus. Et il était bien placé pour savoir que les secrets, c'est ce que je gardais le plus. Et toi alors ?

HJ : et que dire de toi

« Ça nous fait un point en commun dans ce cas. » Je n’étais pas un menteur… enfin si mais pas avec elle, pas à ce sujet. Bien sûr, j’étais un menteur, je faisais espérer les filles tout ne leur mettant des rêves d’eau fraîche et de romance uniquement par mon côté gentleman, les virant après une nuit d’ébats. Mais avec Méline c’était différent et puis elle me connaissait tellement bien qu’elle décelait les mensonges. J’effleurais encore sa peau douce, j’avais l’impression d’être encore à New York, dans ma bulle avec elle. Souvent lors de soirées, en boîte ou autres, je me déconnectais parfois en sa compagnie. La musique, les lumières, les gens et les odeurs étouffantes, je me foutais de tout ça tant que j’avais son regard accroché au mien et ses lèvres attachées aux miennes. « Nouvelle vie ? » Je demandais par-là si elle continuait toujours ses activités nocturnes, disons que ça m’aiderait sûrement à succomber, beaucoup plus facilement d’ailleurs. Je l’avais laissé car elle avait préféré se mettre à nu devant tout le bas monde de New York plutôt que de se faire aider de ma personne, j’espérais que ce n’était plus le cas, peut être parce que j’aimerais être à nouveau dans sa vie, d’une façon ou d’une autre. « J’ai été à l’armée, j’ai failli crevé. Mon père s’est fait arrêter, il a tout perdu. J’ai tout récupéré et me voilà ici. » C’était un résumé plus que bref, mais j’avais aussi mes secrets, non ?


HJ : Arrête avec tes belles signatures, tu me rends jaloux

« Ça nous fait un point en commun dans ce cas. » Sauf que contrairement à moi, j'estimais qu'il n'en avait pas le droit. Il était celui qui avait mit un terme à notre relation, qui était partit. Qui m'avait laissé. Dans quel monde pouvait-il me détester quand il était celui ayant choisit de mettre un terme à tout. Tu m'as quitté Loukas. T'as décidé tout seul que notre histoire ne valait plus rien. C'était tes choix, pas les miens. J'avais toutes les raisons du monde de le détester, lui n'en avait juste pas le droit. « Nouvelle vie ? » Oh, bien sûr que je savais de quoi il parlait. J'en étais parfaitement consciente puisque c'était ce même sujet qui nous avait détruit. Peut être. Mais j'étais toujours vague, c'était comme ça que je marchais. Jamais de réponse claire et concise. Et honnêtement, est ce que ça le regardait ? « J’ai été à l’armée, j’ai failli crevé. Mon père s’est fait arrêter, il a tout perdu. J’ai tout récupéré et me voilà ici. » Oh. Désolée de l'entendre. D'entendre tout ça. C'était probablement pas facile pour toi. Je me mordais la lèvre inférieure, l'air pensif pendant quelques instants. Et puis j'approchais doucement de lui ma main courant lentement le long de son avant bras. Tu me manques des fois. Pour ne pas dire tout le temps. Pour ne pas montrer l'impact. Mais il me manquait ouais et là, j'avais besoin qu'il le sache.

HJ : tu devrais plutôt être jaloux de ma classe

« Je ne suis pas d’accord, tu m’as laissé te quitter, tu m’as même forcé là mais. Si tu y avais mis un peu du tien on serait peut-être… Laisse tomber. » Je serrais alors mes mâchoires tout en détournant le regard, je sentais la colère monter en moi, comme lors de nombreuses disputes passées. C’était ça son don, elle avait le don de me fasciner, de me garder auprès d’elle mais plus encore, elle avait ce don de me faire sortir de mes gons rien qu’en l’espace d’un instant, ce qui a toujours été quelque chose de difficile. Avec elle je partais au quart de tour, je bouillonnais intérieurement comme à cet instant. Ses regards vers le ciel, ses mimiques de princesses, je les adorais autant que je les détestais. « C’est la vie. » Je me contentais de souffler alors que ma main avait quitté son visage, mon regard également. Je ne faisais que regarder devant moi, mon verre à la main. Je tentais de penser à autre chose, d’apaiser cette vague de rage que je sentais naître. Bordel Méline était mon double, la femme avec qui j’aurais pu ou même la femme avec qui j’aurais dû construire quelque chose. Elle ne répondait pas à ma question, je savais pertinemment pourquoi, voilà pourquoi j’avais perdu toute ma délicatesse et mon intérêt pour elle à ce moment précis. Je regardais droit devant, sentant ses doigts délicats sur mon avant-bras, à quoi est-ce qu’elle jouait ? Me reprocher notre passé, m’attirer à nouveau dans ses filets ? Je n’avais jamais été autant coincé par une fille, j’avais l’impression d’être un chien au bout de sa laisse, j’étais un homme dépendant de cette femme, c’était terrible. Je me contentais alors de détourner le regard vers elle, explorant ses traits tout en laissant un blanc s’installer. « Tu m’as toujours manqué. »

Peut être qu'elle n'aurait pas du le lui dire. Peut être que ce n'était rien d'autre que remuer le couteau dans la plaie et que partant de ce fait là, ça leurs ferait plus de mal que de bien. Mais elle était douée pour ce qui était de torturer les gens Méline. Encore plus quand elle pouvait se torturer elle même. Alors elle disait les mots minimisant légèrement la chose alors qu'au fond, le manque de Loukas était constant. Il ne l'avait jamais quitté comme pour lui rappeler à chaque fois qu'il était le seul qu'elle avait réellement aimé. « Je ne suis pas d’accord, tu m’as laissé te quitter, tu m’as même forcé là mais. Si tu y avais mis un peu du tien on serait peut-être… Laisse tomber. » Elle était pas d'accord la brune, elle était pas d'accord avec tout ça. Jamais elle ne l'aurait forcé à partir, elle tenait bien trop à lui pour ça. Il était partit ne supportant pas ses choix, ne supportant pas l'indépendance qu'elle voulait avoir. Il n'avait pas su faire la barrière entre l'amour qu'elle lui portait et le job qu'elle devait faire. Pourtant, elle avait juste cherché à survivre quand ses parents lui avaient coupé les vivres. Et si maintenant tout était rentré dans l'ordre, si maintenant elle n'avait plus besoin de se dénuder aux yeux des autres, ça ne changeait pas le fait qu'elle avait perdu Loukas dans tout ça. Laisser tomber c'est ton truc. qu'elle répliquait. Laisser tomber la conversation tout comme il l'avait laissé tomber elle. « C’est la vie. » Y avait le froid glacial qui s'était installé entre eux et pourtant, la brune, elle faisait des efforts. Elle laissait courir ses doigts le long de l'avant bras de son ancien amour continuant à le fixer avec la même intensité qu'autrefois. « Tu m’as toujours manqué. » Et malgré elle, elle souriait. C'était peut être idiot, ça n'avançait à rien. Puis surtout, ça n'enlevait pas le côté destructeur qu'ils avaient l'un envers l'autre mais l'entendre dire ça, ça lui faisait du bien. Tu seras toujours mon unique amour. Le premier, sûrement le dernier. Parce qu'elle avait jamais aimé à la même intensité qu'elle avait pu aimer Loukas. Elle avait jamais aimé tout court derrière lui. Il lui avait tout donné, tout reprit, elle l'avait déteste comme personne mais par dessus ça, elle l'avait aimé. Et sûrement qu'au fond, elle l'aimait encore.

Je n’avais pas été d’accord avec ses choix, enfin avant si, nous avions les mêmes goûts, si bien que je la supportais dans chacun de ses faits et gestes, elle avait toujours mon appui. Mais lorsqu’un qu’un mec que je fréquentais en soirée était venu me dire qu’il avait vu ma nana se trémousser le popotin devant toute une flopée de balourds assoiffés de chair et de corps, je n’avais pas pu assumer. Sur le coup j’avais compris son besoin d’indépendance, son envie de se faire ses propres vivres, mais le fait de devoir danser à moitié nue devant tout un tas de mecs alors que j’étais probablement un des mecs les plus célèbres de New York, pas question. J’aurais préféré qu’elle fasse autre chose, même de plus dégradant pour la condition féminine, tout mais pas ça et ça elle ne l’avait jamais compris. Je ne pouvais pas supporter de la voir en petite tenue se bouger devant tout New York. J’avais prétexté que je ne pouvais pas la voir ainsi à cause de ma réputation mais au fond c’était la jalousie qui guidait tout ceci, plus le fait qu’elle ne veuille pas de mon aide pour la sortir de la merde. « Quand il n’y a pas de point de chute, il faut se résigner. » Je l’avais tanné des heures et des heures pour qu’elle arrête ses conneries, j’avais fini par croire qu’elle aimait ça, se déhancher devant des soiffards et recevoir des billets dans ses petites tenues. Je ne pouvais que sourire en l’entendant me proclamer son ancien amour. Qu’est-ce que je pouvais répondre, c’était la seule et unique relation stable que j’avais eu au cours de ma vie. « Tu seras sûrement la seule. » Et c’était vrai car je n’étais pas du genre à confier l’organe qui me servait de cœur, un cœur de pierre. Non j’étais un mec volage, qui ne se prenait pas la tête, le genre de mec qui ne s’était même pas mis en relation officielle avec la mère de sa fille, même pour sauver les apparences parce qu’au fond je m’en battais les couilles.

Il y avait des relations qui laissaient des marques. Comme celle que Loukas avait laissé sur elle. Et c'était peut être pour ça que les sentiments ne s'étaient pas entièrement dissipés même avec le temps. Sûrement. Au fond, elle avait même pas cherché à les faire disparaître. Inconsciemment, elle avait pensé que ce n'était qu'une question de temps. Qu'un beau matin, elle se réveillerait sans plus aucune pensée pour lui. Ce jour là n'était juste pas encore arrivé. Et peut être qu'elle avait peur que le retour fracassant de ce premier amour dans sa vie ne bousille tout ses plans. Et si elle retombait réellement dans ses bras la brune ? Elle savait à quel point elle pouvait être faible face à lui, incapable de lui résister la plupart du temps. « Quand il n’y a pas de point de chute, il faut se résigner. » Oh, elle ne le savait que trop bien qu'il agissait de cette manière. Il s'était résigné sur leurs avenir et ça avait signé la fin de leurs histoire. Tu m'as laissé tomber. Elle préférait le voir comme ça parce que c'était ce qu'elle avait ressentit. L'abandon de la personne qu'elle aurait toujours pensé avoir. Il était partit, c'était une désertion de sa part. « Tu seras sûrement la seule. » Et sans qu'elle ne le contrôle, son coeur s'était mit à battre un peu plus vite. Elle le regardait avec ses grandes prunelle chocolat cherchant un sens à ses mots. Voulait-il dire par là qu'il ne voulait plus tomber amoureux ? Ou alors qu'il souhaitait qu'elle soit la seule à avoir la clé de son coeur ? Trop de question, pas assez de réponse. Comme à chaque fois avec eux. C'était douloureux au fond et finalement, elle rompait les dernières distances entre eux faisant glisser ses doigts sur les joues du Winthrop. Je compte toujours ? qu'elle murmurait. Est ce qu'elle comptait toujours pour lui ?