JARANA Breath me, i am small

Breath me, i am small  × ft. JAROD & SANAA

Le Spring Break… ce n’était pas un événement auquel j’avais prévu de m’inscrire à vrai dire ; non au départ j’avais d’autres plans, à savoir rester à Harvard pour me reposer quelque peu, me recentrer sur ma vie, pendant que la plupart des étudiants seraient au Chili pour faire la fête. Mais comment dire… C’était sans compter l’attachement de Leanne à me faire venir à cet événement. Elle m’avait entre guillemets forcé à venir, oui je n’avais pas eu mon mot à dire. Voulant lui faire plaisir, j’avais accepté sans dire un mot, de toute manière lorsque j’étais entouré des filles de la famille, je ne pouvais pas en placer une. En y repensant, peut-être que ces courtes vacances allaient me faire du bien… et puis après tout je n’avais jamais réellement pris de vacances. Sanaa m’avait donné rendez-vous on ne sait où et j’avais accepté. J’ignorais ce qu’elle désirait faire, à vrai dire je n’étais pas vraiment dans mon assiette, le voyage m’avait légèrement rendu… malade. Pour me foutre à travers un feu il n’y avait pas de soucis mais disons que l’avion et le bus ce n’était pas mon fort. L’année dernière déjà, j’avais été malade pour mon voyage humanitaire en Afrique, j’aurais dû retenir la leçon. Sac à dos sur le dos, je déambulais pour rejoindre le lieu de rendez-vous. Je prenais mon temps pour ne pas succomber aux vertiges. La chaleur ne me dérangeait pas mais j’aurais payé cher pour pouvoir me rafraichir ne serait-ce que le visage. Je me sentais moite et je détestais ça. J’arrivais près d’une blonde que je connaissais bien au bout d’un long quart d’heure de marche. « Tu as bien choisi ton jour pour me faire cavaler. » Je lui adressais tout de même un sourire, j’étais terriblement heureux de la voir.

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« Mais tu me connais parfaitement, n’est-ce pas ? » Je n’étais pas en retard puisque connaissant Sanaa, elle avait dû me convoquer auprès d’elle bien avant que le groupe parte pour les chutes, mais qu’importe ce n’était jamais suffisante pour la reine des glaces, mais qu’importe, j’étais le premier à apprécier la ponctualité. Je passais une main dans mes cheveux humides et l’accueillais dans ma bulle afin qu’elle puisse déposer un baiser sur mes joues. Je ne l’évitais pas, bien sûr que non, à vrai dire j’étais plutôt content de passer du temps avec elle, loin de moi l’idée de rester dans ma chambre, c’est juste que je n’étais pas au top de ma forme. « Ouais j’en sais trop rien, l’avion m’a foutu en vrac, j’ai du mal à m’en remettre. » Balancez-moi au bout d’une échelle prête à chavirer ou un toit prêt à s’effondre et je garderais par-dessus tout mon sang-froid mais dans un avion je n’étais sûr de rien, j’avais l’impression d’être Bambi sur sa pauvre couche de glace. Je n’étais pas au top de ma forme, bien au contraire, épris de vertiges, j’avais constamment soif et le besoin de m’hydrater chaque parcelle de mon corps. Je grognais alors que je constatais qu’il fallait que je monte dans le bus, les transports en commun, je n’en pouvais plus. En ce moment, je préférais partir bien plus tôt et aller au boulot ou à Harvard à pied qu’en transport en commun, on va dire que je devenais plus frileux de ce genre de chose. « Alors, t’as pris ton joli maillot ? » Je m’asseyais alors en sa compagnie et soufflais longuement en posant ma tête sur l’appuie-tête.

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Je ne préférais pas répondre à Sanaa à ce sujet. Est-ce qu’elle me connaissait vraiment ? J’aurais tendance à dire oui. Entièrement ? Peut-être pas, de toute manière moi aussi j’avais mes parts d’ombres et moi non plus je ne me connaissais pas entièrement. Par exemple, ce qui s’était passé récemment en compagnie de Jamie, la sœur jumelle de Joanne que j’avais rencontrée par hasard dans un café, ça ce n’était pas du tout moi. J’étais devenu violent, colérique et j’avais presque hurlé sur elle, à quel moment j’avais pu devenir ainsi ? Si aigri et bouffé par la rage et la douleur ? Jamais je n’aurais osé hausser la voix sur une femme auparavant, jamais je n’aurais balancé la moindre chose à travers une salle. Cette situation me hantait tellement que je m’en bouffais les lèvres à longueur de journée, j’avais l’impression d’être un simple clampin s’engouffrant peu à peu dans l’enfer de Dante. Une fois installé, je regardais son doux visage qui avait le don de me rassurer quelque peu, je me disais alors que je pouvais bien endurer ça, un peu de bus, pour pouvoir passer une après-midi avec elle. « Euh… à vrai dire j’en sais rien, j’ai peut-être dit une connerie, on va dire que tu ne m’en veux pas parce que je ne suis pas dans mon état normal hein. » Est-ce qu’on pouvait se baigner dans les chutes ? D’un coup je me trouvais très con d’avoir balancé un truc sans en être sûr.

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Je me contentais de sourire alors qu’elle se contentait de me rassurer, comme à son habitude. J’ignorais ce que je pouvais faire sans elle, pas grand-chose sans doute. J’attrapais alors sa main et entrelaçais mes doigts aux siens puis je portais sa main douce à mes lèvres pour pouvoir y déposer un tendre baiser. Je rabaissais alors nos mains toujours entrelacées et je fermais les yeux en espérant aller mieux en arrivant. Finalement Morphée avait dû avoir pitié de moi vu que c’était la douce blonde qui me tirait de ses bras. Je descendais alors du bus en compagnie de Sanaa et attrapais mon sac que j’enfilais sur mes épaules. Je commençais alors à marcher en sa compagnie, laissant le groupe nous distancer. « Tous des dopés sans doute ! » Je me mettais à rire, j’avais une très bonne condition physique mais quelque chose n’allait pas, ouais j’avais comme un mauvais pressentiment qui n’allait pas tarder à se réaliser, malheureusement. Je me figeais alors que mon amie constatait en même temps moi qu’il y avait un problème. « C’est pas bon… pas bon du tout. Éloignes-toi des rochers, vite. » Je regardais en arrière, trop tard, le bus était trop loin de nous. Je savais que quelque chose se tramait et quelque chose de mauvais appelé tremblement de Terre, c’était fréquent en Chili. J’attrapais Sanaa et l’amenais vers moi. Heureusement que nous n’avions pas atteint les masses rocheuses des chutes, ça aurait pu être encore plus dangereux. Je fixais un moment le sol qui se mettait de plus en plus à trembler avant de relever la tête vers la direction où le groupe avait continué son chemin,

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Sentir le sol trembler, savoir que les hauteurs pouvaient s’effondrer, c’était un peu mon lot, je ne dirais pas quotidien étant donné que les tremblements de terre ne se déroulaient pas tous les quatre matins, mais disons que j’étais habitué à ce genre de situation. Je fixais un moment mes jambes que je voyais trembler, je tentais de garder l’équilibre, je connaissais bien cette situation, elle était semblable aux nombreuse que j’avais pu vivre comme marcher sur un plancher instable, prêt à se briser sous mon poids après avoir vécu un incendie. Je relevais alors la tête pour attirer Sanaa vers moi, que faire ? J’étais pompier, je devais assumer, comme j’avais dû assumer lors des autres catastrophes naturelles que j’avais pu vivre comme des inondations, ou même des catastrophes humaines comme secourir des victimes après une attaque terroriste. Je devais réfléchir vite et bien pour ne pas mettre la vie de mon amie en jeu. « Effectivement, et ça ne fait que commencer. » Je ne pouvais pas lui mentir, tout simplement parce qu’elle était loin d’être idiote et puis parce qu’elle savait discerner les moments où je lui cachais des choses. J’observais alors le chemin que le groupe avait emprunté quelques minutes plus tôt, entre deux immensités rocheuses. Je me tournais alors vers Sanaa et posais mes mains sur ses deux bras. « Écoute-moi bien, il va falloir que tu ailles rejoindre le bus d’accord ? Il faut que tu préviennes le chauffeur de se rapprocher le plus possible de notre endroit et éventuellement d’appeler des secours. Moi je vais tenter de rejoindre les autres pour voir s’il y a des blessés car malheureusement il risque d’y avoir d’autres secousses. Surtout tu t’éloignes le plus possible des rochers, des arbres et des ravins, la terre pourrait se rompre sous tes pieds ou quelque chose pourrait tomber et t’assommer, c’est compris ? »