HAYVER forever and ever

Je boudinais quelque peu, j'aurai aimé qu'il puisse profiter de cette journée découverte à cheval mais, aujourd'hui rien n'allait se passer comme je l'aurai pensé. Le tremblement avait commencé, le cheval s'était emballé. Le pauvre était effrayé. Il s'était mit à courser sans que je ne puisse le stopper. J'avais à peine eu le temps de penser à mon compagnon en criant son nom. Et j'avais immédiatement été entrainée sur un bon kilomètre foulé. Tentant alors de tirer sur les rennes pour tenter de brider l'animal dans sa folle cavalcade. Apeurée, et incapable de résister, je n'avais même pas calculé que mon ami ai pu à ma poursuite se lancer. L'animal s'était alors stoppé, avait cabré et m'avait éjectée. Comme une vulgaire poupée de chiffon sur le sol je me suis étalée. Je ne sais pas si je vis trente-six chandelles, si mon souffle se coupa sous le choc. Ma vue se troubla et puis je ne vis plus que du noir. Comment pourrais-t'-on savoir que l'on a perdu connaissance? Si bien que je ne sentis pas Haytam arriver près de moi, que je ne l'entendis pas prononcer mon nom la première fois. J'étais sans réaction et incapable de le savoir. Aucune idée de si ça dura quelques secondes, quelques longues minutes ou un peu plus. J'ai cru percevoir une voix au lointain. Peu à peu le soleil vint darder mes yeux qui s'ouvrirent lentement, tentant de s'adapter. Il était penché au-dessus de moi, son doux visage marqué par des traits inquiets. Haym' qu'est-ce qui s'est passé... suis-je faiblement venue murmurer. Désorientée, je tentais quelque peu de me relever. Je ne pu au final qu'un petit peu me redresser, regardant abasourdie le jeune homme. Et puis d'un coup, la terre se remit encore une fois à trembler. L'animal non loin de nous reprit de furie, se remit à hennir, à se cabrer, ses sabots à marteler le sol. Il fallait qu'on s'éloigne de cette bête affolée qui pourrait nous blesser.

Je n’avais pas calculé ce qu’il s’était en train de se passer, je m’étais mis à courir de plus belle après cet animal fou, perdant de temps en temps l’équilibre à cause de ces secousses interminables. J’en avais étudié des choses et pourtant je ne m’étais pas attardé plus que ça a ces phénomènes, je savais juste ce que l’on nous apprenait à la télé, qu’il fallait être prudent et que lorsqu’une secousse s’était terminée, il fallait s’attendre à en avoir d’autres dans la foulée. Mais ce foutu tremblement de Terre n’était pas dans mes pensées à présent, non pour l’instant je ne pensais qu’à me forcer à aller de plus en plus vite jusqu’à ce que mes jambes soient en feux dans le but unique de rejoindre River qui galopait à vitesse grand V sur ce foutu canasson. Heureusement pour moi, le cheval s’arrêtait dans la minute qui suivait, malheureusement pour elle, il se cabrait et l’éjectait également dans cette minute. Je réussissais à grappiller la distance qui nous séparait et me jetais quasiment sur le sol pour constater son état. J’observais son corps en détail, visiblement elle n’avait aucune plaie ouverte, il n’y avait aucun saignement au niveau de sa tête, le choc l’avait juste perturbée et avait coupé son souffle. « Respire, tranquillement… » J’étais plus qu’inquiet, des flashs d’anciens moments de ma vie où j’avais cru perdre des proches envahissaient alors soudainement mes pensées, je devais me concentrer sur elle et sur rien d’autre. Je fermais un instant les yeux et sentais de nouvelles secousses. Mon regard se dirigeait alors vers le cheval qui reprenait sa course folle. Tant pis pour la bête, je devais m’occuper d’elle. « Accroche-toi. » Je passais mes mains sous son corps frêle puis me relevais avec elle. Je me mettais alors en marche rapide vers le ranch tout en espérant pouvoir s’y abriter.

Oui j'avais du mal a reprendre mon souffle, a respirer, je me sentais oppressée, l'impression d'étouffer. Il me semblait que mon palpitant s'était mit à battre à tout rompre dans ma cage thoracique. Mes yeux s'étaient rouverts sur le visage de mon compagnon que je dévisageais quelque peu incrédule, ne comprenant pas très bien ce qui était en train de se passer. Je me sentis soulevée de terre. Je passais machinalement mes bras autour de son cou. Le sol semblait s'être remis à trembler avant qu'il ne décide de nous faire bouger. J'étais paniquée oui, c'était ça j'étais en proie à une crise de panique foudroyante. Nous allions mourir ici au Chili, sans revoir nos amis, nos familles... Nous n'allions pas rentrer à Harvard, je ne serais jamais chirurgienne, jamais je n'aiderais mon prochain. Jamais je n'aurais mes propres enfants à moi. Mon dieu c'est horrible pourquoi je pense à tout ça??? Je sers un peu plus fort mes bras autour d'Haytam mon regard vient alors se perdre dans le sien. Et c'est là qu'un flot de paroles s'est mit à se débiter plus vite que ne va ma pensée. Haym', Haym' pardonne-moi. Je ne voulais pas te blesser. Il faut que je te dise, je, je... Je m'arrête une seconde pendant qu'il nous ramène vers le ranch. Je ne voulais pas t'éviter mais... J'avais peur que tu ne comprennes que je t'aime. Haytam je t'aime, je suis tombée amoureuse de toi. Mords-toi la langue River, tu devrais te taire qu'est-ce qui t'arrive soudainement. Ma tête me lançait, tout tournait. Je n'avais plus la moindre idée de l'endroit où j'étais il n'y avait que son visage auquel je me raccrochais. Tout était confus là-haut, dans ma tête, tout se mélangeait. La peur, l'angoisse, la vérité. Oui la vérité qui venait d'éclater sans doute au plus mauvais moment qui soit.

Je ne pensais à rien d’autre qu’à mettre River en sécurité au détriment de ma vie. Pourquoi ? Parce que plus rien ne m’étonnait. J’étais passé entre les mailles du filet de la grande faucheuse à plusieurs reprises, ma vie était si chaotique que personne ne voulait m’approcher et en même temps normal était donné que j’avais la guigne, tout ce que je touchais ou approchais se transformait en malchance, entre guillemets. La douce blonde dans mes bras, je tentais d’accélérer le pas vers le ranch afin de nous mettre à l’abri, encore une chance que le sport que j’avais pratiqué durant ces quelques longs mois suite à la mort de mon père avait quelque peu transformé mon corps frêle en un corps un peu plus potable. Bon River n’était vraiment pas lourd mais je n’avais, enfin avant, je n’avais pas vraiment de muscles non plus. Concentré sur notre destination, je m’arrêtais un instant alors qu’elle tentait de me parler, avec tout le vacarme et les bruits aux alentours je ne comprenais pas. Était-elle en train de me dire ce qu’elle avait tenté de me cacher ? Mes yeux écarquillés, je sentais mon souffle se couper, c’était comme si les artères de mon cœur allaient se rompre et déverser un large flot de sang à travers mon corps. « Quoi mais… ? » J’étais interrompu par un arbre qui semblait subir le sort de ce séisme, je secouais légèrement la tête pour reprendre ma course, plus que motivé à atteindre notre but, ce n’est vraiment pas le moment de s’arrêter Haytam… J’arrivais une longue minute après et les gens du ranch nous appelaient tout en nous suggérant d’entrer. Une fois à l’intérieur je déposais River et lui conseillais de ne pas bouger. « Tu vas bien, tu n’as pas mal au crâne ? »

J'avais l'impression d'être dans un rêve, un bon, un mauvais, la réalité se mélangeait. Comme si soudainement un monde de chaos nous envahissait. Ma tête tambourinait pourtant j'avais conscience de sa présence, de notre échappée belle vers je ne sais où. Je me tenais fermement à lui pour ne pas tomber, le déséquilibrer. Je ne lui rendais pas la tâche facile, enfin là je venais de tout compliquer. J'étais désorientée. Ce ne fut que quand j'entendis ce quoi? Que je réalisais ce que je venais de lui balancer au plus mauvais moment qui soit. Alors j'ai cru que mon palpitant s'était arrêté, que je devenais sourde, que les sons n'étaient plus que des bourdonnements. Je sentais tout tanguer et pourtant il ne m'a pas lâchée. Tout le long il a tenu bon. Soudainement plus de brise sur nos visage, je me sentis déposée sur quoi? Je ne sais pas. Je regardais autour de moi de façon aléatoire avant de reporter mon regard sur son visage. Un peu si. Mais je... ça va je crois. Je portais ma main à l'arrière de ma tête, frottant légèrement. Je pense que j'avais une belle bosse sous la masse de mes cheveux. Mes prunelles bleues avaient quitté on visage tellement j'étais gênée. Qu'est-ce qui m'avait prit de lui sortir tout ça de but en blanc. Nous étions encore vivants. Non? Tout me semblait soudainement trop complexe à comprendre. Je me mordis la lèvre sans réellement m'en rendre compte. Anxieuse, voilà j'étais anxieuse, à l'ouest. Et si je ne l'avais pas forcé à venir se promener, qu'en serait-il, serions nous plus à l'abri, sans doute que je n'aurais rien dit d'aussi stupide. Qu'allait-il penser maintenant, que j'étais tombé sur la tête oui techniquement c'est le cas... Que je me moquais de lui? Non jamais, je ne ferais ça, bien que sa confiance en moi aie été étiolée par mon dernier mensonge, mon coup d'éclat. Oh je suis rentrée mais, j'avais peur de te voir, bien joué vraiment. On ne peut mieux faire. Idiote va! Désolée, en ce moment j'ai l'impression d'avoir de bien mauvaise idées. finis-je par murmurer.

« Bien, il va quand même falloir que tu passes des examens… » Je passais une de mes mains sur son front pour dégager quelques mèches de cheveux blonds. Mon regard se perdait sur son visage devenu légèrement livide depuis sa chute. Dans ma tête ne cessaient de passer et repasser les paroles qu’elle avait pu dire alors que j’étais en plein dans ma course folle. J’avalais ma salive avec difficulté en la voyant distante tout d’un coup. Je devais savoir à quoi rimait tout ce petit manège, pourquoi ça et surtout pourquoi maintenant ? Mais à vrai dire, ce n’était pas vraiment le bon moment, nous avions d’autres préoccupations… « Je t’avais prévenu pour ces foutus canassons… ! » Je lâchais un léger rire afin de détendre l’atmosphère comme je le pouvais. J’étais vraiment inquiet pour elle, tellement que j’en oubliais presque les tremblements qui revenaient de plus belle. Je fermais un instant les yeux, il fallait que je le demande, maintenant, je ne supportais plus que mes lèvres me brûlent. « River est-ce que tu… » Soudain je me faisais interrompre par le propriétaire du ranch qui me demandait de l’aide pour aller chercher je ne sais quoi, à vrai dire je n’avais pas vraiment tout compris mais qu’importe. Une moue s’installait sur mon visage, ‘est-ce que tu pensais vraiment ce que tu disais ?’ car ça changerait énormément de choses entre toi et moi. Je soupirais avant d’adresser un léger sourire à River, je ne voulais pas l’abandonner mais on me demandait ailleurs. « Repose-toi, je reviens vite. » Je déposais un baiser sur son front puis je me levais pour aller aider le propriétaire en question.

Assise sur ce qui ressemblait à un canapé, ma tête reposait sur un coussin. J'avouais que ça faisait du bien. Depuis la chute et les secousses j'avais l'impression d'être une poupée de chiffon. Je n'étais pas certaine de tenir debout sur mes jambes si d'aventure, je cherchais à me lever. Je venais de fermer les yeux comme pour reprendre mes esprits qui étaient encore tout chamboulés. Je sens ses doigts effleurer mon front, ce contact me ferait presque frisonner mais, est tellement réconfortant. J'ouvre les yeux et acquiesce d'un signe de tête. Oui je le sais, il a raison, il vaut mieux vérifier. Comme on dit souvent les cordonniers sont les plus mal chaussés et les futurs médecins sont les plus récalcitrants à se faire soigner. Dés qu'on pourra y aller... Et la terre se remit encore une fois à trembler, quand cela allait-il enfin cesser? Pourtant malgré le stress mes yeux rieurs se perdent dans les siens. J'avoue sur ce coup tu as eu raison. Mes mains se crispent alors sur le bras du fauteuil. Les secousses allaient-elles s'amplifier encore. Mes prunelles repartirent dans les siennes, est-ce que quoi? Faisait-il allusion à ce que je venais de lui dire? Je n'étais pas sûre que dans la cohue il m'avait entendue ou comprise. Je devins cramoisie enfin je pense, je sentais mes joues chauffer sous l'effet de la gène. C'était stupide pourquoi je lui avais lâché ça juste à ce moment-là? Parce qu'il y avait une infime chance que je ne puisse plus jamais le lui dire... Je savais que j'allais devoir m'expliquer. Mais, pour le moment nous étions interrompu alors mes lèvres se fermèrent. D'accord je pense pouvoir aller nulle part de toute façon. Il déposa un baiser sur mon front, et je me sentis fondre. Je réalisais que je ne m'étais pas trompée, sur cette crainte que j'avais eu loin de lui. Je n'avais pas éprouvé ça souvent et là encore c'était différent. Il me quittait à peine que j'entrouvris à nouveau les lèvres. Haym!! Je... Oui. Fais attention. Je le laissais vaquer à ses occupations.

« Bien. » Qu’est-ce que je pouvais dire d’autre ? Je m’inquiétais terriblement pour elle, je donnerais ma vie pour cette fille et je m’en voudrais terriblement d’être passé à côté de quelque chose qui pourrait lui coûter la vie, comme un traumatisme par exemple. « Il faut toujours me faire confiance ! » Je lâchais un léger rire alors que le sol tremblait encore sous mes pieds. J’en avais vécu des choses, le destin m’en avait fait bouffer, mais un séisme, jamais. Il fallait bien une première, et pour un mec qui avait la guigne pour moi, ce n’était pas étonnant. Je devais maintenant me détacher d’elle, car on avait besoin de moi. Qui pouvait bien avoir besoin de moi ? Un mec maladroit que l’on fuyait sans cesse parce qu’on le trouvait trop étrange ? Qu’importe, ici les gens ne me connaissaient pas et on avait visiblement besoin de bras. Je déposais un baiser sur son front et partais, à regret, vaquer à mes occupations. « Promis. » Je venais de me retourner vers elle, lui adressant un léger sourire. Une fois à l’extérieur, le propriétaire du ranch me demandait plusieurs tâches comme fermer les boxes encore ouverts, bien vérifier que les chevaux étaient en sécurité et j’en passe. Je n’étais pas serein, tout simplement parce que je n’aimais pas ces bêtes mais également parce que la Terre n’arrêtait pas de gronder, encore et encore. Environ un quart d’heure après, ça se calmait et avec les quelques hommes du ranch, on avait pu réunir les chevaux. Je revenais alors près de mon amie, toujours autant inquiet.

J'avais laissé le jeune homme partir pour donner un coup de main au propriétaire d'un ranch. Après tout, il ne pouvait rien faire de plus pour moi, pour le moment. Je n'avais rien de cassé, pas de blessure ouverte. Bon Haytam était plus dans la médecine légale mais, avant ça il avait du étudier l'anatomie humaine tout comme moi. Il voulait devenir un virtuose du scalpel pour découvrir pourquoi et de quoi mourraient les gens alors que moi je voulais les sauver. Beaucoup trouverait son choix étrange mais, pas moi. Quand nous ne pouvions expliquer ce serait à lui de pouvoir donner un sens, faire parler le corps pour rendre à la famille les circonstances qui causait leur perte. Je fermais les yeux le laissant s'éloigner, je n'en revenais pas encore des mots que je lui avais prononcé et que j'aurai du lui dire en toute intimité. C'est alors que j'ai senti monter la nausée. Ce n'était pas clairement bon signe et ma somnolence encore moins. Je décidais de me lever pour ne pas m'endormir. Maladroitement, je me dirigeais vers les toilettes.  Mieux valait prévenir que guérir. J'étais allée me pencher au-dessus de l'évier pour passer un peu d'eau fraîche sur mon visage. Aussi bien que quand le jeune brun, fut de retour il ne me trouva pas dans le canapé.  Je pris mon portable, ne voulant pas l'inquiéter et lui sonner mais, ce dernier ne captait absolument rien. Merde. lâchais-je en voulant rebrousser chemin. Mais, dame nature ne l'entendait pas de cette oreille. La terre se remit à trembler. Je fus secouée et déstabilisée tombant alors sur le sol. Le miroir au-dessus de l'évier en fit de même se brisant sur le sol juste à mes cotés. Un éclat du voler vers moi car je sentis une douleur vive à la base du cou. J'apposais ma main et senti quelque chose d'humide, un peu de sang. Je me relevai alors quittant les toilettes, je venais tout juste d'en franchir la porte, lorsque je croisais Haytam passant devant.

Alors que je revenais presque en courant et surtout en priant pour qu’il n’y ait pas de nouvelles secousses, je m’inquiétais toujours plus pour River. Cette chute n’était pas banale et je maugréais tout en maudissant ce foutu canasson, une chance pour moi que les gens m’entourant ne comprenaient pas forcément ce que j’étais en train de dire ou ils allaient me prendre pour un fou… Quoi que c’était déjà sûrement le cas. J’entrais donc à nouveau dans le ranch et là mon corps se stoppait net, en une fraction de seconde. River n’était plus là, elle n’était plus sur le canapé alors que le monde autour d’elle semblait ne pas avoir remarqué sa présence. Je me rapprochais alors de quelques personnes tout en essayant de leur demander où mon amie blonde avait pu partir, en vain, personne n’était en capacité de me répondre. Je fronçais alors les sourcils et décidais alors de chercher à travers toutes les pièces de ce foutu ranch si elle n’était pas dans le coin. D’un coup, la Terre se remettait à trembler. Je m’appuyais alors sur le mur, soufflant longuement, pliant quelque peu les genoux pour absorber les chocs puis une fois le sol à nouveau stable, je reprenais ma course. Un bruit m’avait interpellé, du verre se brisant contre le sol. La main presque sur la poignée de la salle de bain, j’étais devancée par mon amie qui venait à l’instant d’ouvrir la porte. « River est-ce que… ? » Mes yeux s’écarquillaient alors que mon regard venait se poser sur le sang qui dégoulinait sur son coup. « Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Je tentais de regarder derrière elle, la prenant dans mes bras et je constatais le verre brisé au sol.