HAYVER forever and ever

Le Chili, un autre pays, une autre histoire, un commencement? Voilà comment j'accueillais ce voyage. Ici, il y avait tout les ingrédients pour être heureuse. Le dépaysement, le soleil, du temps devant moi et aucunes ombres au tableau. Sans oublier le plus important à mes yeux, il était de la partie. Je comptais bien passer du temps avec lui. Je ne savais pas si le jeune homme m'avait entre temps pardonné pour ce mensonge éhonté. Moi, je comptais profiter de cet endroit pour lui prouver que je pouvais tout réparer. Oui j'y croyais. A moi, à lui, en nous. Haym' et moi étions invincibles, le temps et la vie ne viendrait pas à bout de nous. J'avais passé ma première partie de la journée avec Nevada au Spa. J'étais relaxée et la tension du voyage s'était envolée. Je n'avais pas voulu le prévenir, préférant lui laisser la surprise de ma venue jusqu'à sa porte. Est-ce que je lui laissais vraiment le choix? Oui et non, je ne savais pas s'il serait dans sa chambre et s'il n'avait pas déjà prévu quelque chose de son coté. Posant mon front sur la porte et prenant une grande inspiration, je tapais trois coups bref sur la porte. Hay'm c'est River. T'es là? Je l'espérais vraiment car j'avais très envie de voir le jeune brun. Nous avions été séparés tellement longtemps que maintenant, je ne pouvais m'imaginer profiter de ce voyage sans le partager avec lui.

Le Chili et sa chaleur étouffante. Je haïssais le chaud, je préférais largement la fraîcheur qui surplombait Harvard en ce moment. Pourquoi j’avais accepté d’aller au Spring Break sachant que chaque année c’était une immondice de merde toujours plus haut que l’année précédente ? J’avais terminé dans le coma, je m’étais fait passer pour un fou, j’avais sauvé une amie de la noyade avant qu’elle ne me claque devant tout un groupe de touristes et j’en passe. Bref ce qui devait être synonyme de vacances pour étudiant était synonyme de torture. J’étais dans ma chambre d’hôtel, quasiment collé au ventilateur sous ma moustiquaire. Le Chili c’était pas mal, mais un tas de bêtes grouillaient dans ce pays, oh ce n’était pas pour me déranger mais étant donné que ma peau était très sensible, sentir quelque chose me grouiller dessus ce n’était pas l’idéal. Je m’allongeais alors sur mon lit, les premières journées des Spring Break c’était souvent la découverte et l’acclimatation au pays, je me contentais alors de rester dans ma chambre en attendant, préférant les activités de fin de semaine. Soudain, j’ouvrais les yeux, quelqu’un toquait et cette personne était en fait River, je reconnaîtrais cette voix parmi mille. « Ouais, entre c’est ouvert. » Alors que j’entais la poignée tourner et la porte s’ouvrir. Je sautais de mon lit en une fraction de seconde et attrapais ma chemise que j’enfilais à toute vitesse, essayant de la mettre correctement. Je détestais être torse nu devant quiconque, surtout devant River à vrai dire.

Sa voix résonne de l'autre coté de la porte qu'il me dit ouverte, d'emblée j'en tourne la poignée et entre à la volée. Je le vois alors sauter de son lit, torse nu, tentant de rapidement se couvrir à mon regard un peu surpris. Lui faisant face,, vivement je me retourne pour lui offrir mon dos, le rose aux joues. T'aurais pu me dire que t'étais pas prêt... Alors ça y est je peux me retourner t'es visible là? Non pas qu'avant il ne l'était pas, des tas de gars se baladent torses nus en vacances. Sauf que là ce n'est pas un gars c'est Haytam, qu'on est pas à la plage mais, dans sa chambre. Je sautille sur place impatiente avant de me retourner avant même qu'il ne me dise de le faire. J'ai l'air quelque peu survoltée quand j'arrive près de lui, posant mes fesses abruptement sur son lit. J'ai une énorme nouvelle à t'annoncer. Tu va être PAPA!!! lâchais-je d'un seul coup comme une bombe au milieu de la pièce. Non rassurez-vous Haytam et moi n'avons pas couché ensemble et je ne suis pas enceinte. Je sors alors de la poche de mon short un joli cliché instantané. Dessus il y a moi avec un ravissant petit singe du Chili, une bien jolie photo que je lui tends. Surprise!!! Je l'ai appelé TamTam comme son papa. Ouais t'es son papa officiel sur le papier. Il devait être sauvé et il va intégrer un zoo où on s'occupera bien de lui. lançais-je au jeune homme lui apprenant que nous avions adopté cet animal pour qu'il soit parrainé par des étudiants étrangers. Mes yeux étaient posés sur le visage ahuri de mon ami à qui j'avais du faire subitement une bien étrange frayeur.

Je la voyais entrer alors que je sautais de mon lit pour attraper mon tee-shirt, merde trop tard. Je grognais intérieurement tout en l’enfilant et je passais une main dans mes cheveux tout ébouriffés par mes gestes rapides. « Euh ouais, désolé j’ai pas fait attention… » Car ouais, dans ma bulle, j’avais complètement oublié que mon corps était meurtri, qu’il était loin d’être beau à voir avec toutes ces cicatrices. Je me contentais de me racler la gorge puis je venais prendre place comme quelques secondes auparavant, sur mon lit en compagnie de mon amie blonde. « Euh… quoi ? » Une moue sur mon visage, j’arquais mes deux sourcils. Papa ? Mais comment… ? Bref dans mon cerveau ça ne faisait que d’un tour, j’étais en mode ‘WTF ?'comment j’allais pouvoir devenir père alors que je n’avais jamais… enfin vous voyez quoi. Même si je savais que c’était impossible, j’étais tout de même soulagé lorsqu’elle me montrait la photo. Je soufflais alors longuement en examinant le cliché. « Il a tes yeux. » Je décidais de partir dans son délire, après tout elle était en train de planer à 100 milles là non ? J’entrouvrais mes lèvres alors qu’elle m’expliquait le pourquoi du comment, elle venait de donner mon nom à un singe, et j’étais son parrain ? Okay j’ignorais que l’on pouvait parrainer un singe mais pourquoi pas… Bref j’avais loupé quelques épisodes. J’essayais de redescendre doucement sur Terre et River devrait en faire de même. « Euh… bah… okay. » C’est tout ce que je pouvais dire, je haussais les épaules et faisais des gestes avec mes mains pour acquiescer.

Au son de sa voix, je me retournais quelque peu, le voilà qui s'excusait. Les marques qu'il portait était loin de m'avoir échappées mais, ne comptez pas sur moi pour les faire remarquer. Elles étaient loin de m'effrayer ou de me dégouter. Et même si cela me démangeait d'en savoir plus, je n'allais pas le questionner. Ce qui m'avait gênée n'était pas ça mais bien le simple fait de le voir à demi habillé. Non, je ne suis pas prude mais, c'est Haytam c'est pas n'importe qui. Non mais, y a pas de mal hein. Maintenant qu'il avait enfilé quelque chose je pouvais aller me poser près de lui. Et là je lui ai lâché ma connerie. Merci Nevada pour ce bizutage, je n'avais rien trouvé de mieux que d'adopter un bébé singe enfin le parrainer pour en faire la surprise à mon ami. Un petit singe, TamTam à toi et moi quoi. Hann je suis pas enceinte, pour ça il faudrait que... Heu bon oublie ça. Qu'est-ce que je venais de dire enfin qu'est-ce que j'avais failli dire. A croire qu'en sa présence mon cerveau cesse de fonctionner à l'endroit. Là il me sort qu'il a mes yeux, je me mets à inspecter la photo de long en large. Ah ben je te remercie de dire que j'ai un regard de Ouistiti. dis-je en faisant une petite moue. Je me relevais alors de son lit et lui faisait face. Il n'avait pas beaucoup de répondant, moi qui pensait le faire rire avec cette idiotie c'était pas gagné. Est-ce qu'il m'en voulait encore? J'espérais vraiment que non parce que je comptais sur ce voyage pour qu'on se rapproche un peu et qu'on reforme notre duo ou, je sais pas mais tout plutôt que d'être encore loin de lui. Nous devions allez rejoindre le groupe pour faire du cheval dans un parc national. Allez viens dit, je suis super pressée de monter à cheval pas toi? Ben après tout j'en avais jamais fais de ma vie donc. J'agrippais alors les mains qu'il agitait devant lui pour le tirer à moi.

« Hum oui d’accord… » Ce n’est pas que je ne voulais pas imaginer River en petite tenue avec un homme mais… si en fait, je voulais tout m’imaginer à son sujet sauf ce genre de scène, enfin pas tout non plus… Voilà que mon cerveau s’embrouillait à nouveau tout seul. Je me contentais de fermer les yeux et secouer discrètement la tête pour chasser ce bordel de ma caboche avant de passer la main dans mes cheveux l’air de rien. Me voilà donc être l’heureux propriétaire d’un singe, et moi qui pensais que ma vie n’était pas trépidante… « Bah quoi, c’est mignon, c’est toi qui l’as dit. » Je regardais alors la photo puis la prenais et la mettais à côté du visage de River pour comparer, gardant mon sérieux le plus possible, oui oui,, il y avait bien une ressemblance. Je lâchais un rire avant de lui redonner la photo, comment avait-elle eu l’idée de faire une chose pareille ? La Quincy House avait visiblement des délires très étranges, surtout ces temps-ci… « Euh non, pas vraiment, à vrai dire je pensais plutôt… rester ici. » Je faisais une légère moue tout en passant à nouveau une main dans mes cheveux, oh oui j’étais gêné et pourquoi ? Parce que ces terribles bêtes me faisaient pas peur, mais presque. Soyons réalistes, il n’y avait pas pire que tape cul que ce genre de bête et j’avais encore envie de m’asseoir durant le Spring Break. Je me levais tout de même parce que je savais que River n’allait pas me lâcher. En observant son visage, je discernais une pointe d’hésitation, est-ce qu’elle pensait que c’était à cause d’elle que je ne voulais pas y aller ? « Tu crois que je pourrais juste… venir et te regarder faire deux trois tours, et attendre ton retour ? »

Mieux valait sauter très vite ce chapitre qui nous gênait l'un comme l'autre. Je n'étais pas prête d'être une vraie maman avant très longtemps. Depuis la mort de Matt" je n'avais eu personne. Je n'avais jamais été une fille frivole. Judith ma colocataire Quincy le savait très bien, j'attendais l'amour, le vrai, le bon. Pas le prince charmant car je sais qu'il n'existe pas. C'était d'ailleurs pour cela que la jeune rousse me parlait constamment du club de chasteté. Qu'elle m'y avait emmenée. Mes pensées s'échappèrent pour se reporter sur le jeune brun qui s'amusait à repérer mon visage à coté de la photo. Mignon. Il est peut-être mignon mais, c'est pas très sexy comme comparaison. Je chassais ma petite moue pour saisir les mains de mon compagnon, l'attirant debout. Bien déterminée à l'emmener hors de cette chambre. Non mais, pas question on va pas rester dans cette... Chambre. Qu'est-ce qu'on aurait bien pu y faire, regarder la télévision pendant des heures? Non pas moyens, nous devions sortir d'ici. Il n'avait pas l'air franchement emballé, je ne savais pas si c'était le fait d'être avec moi, ou simplement d'aller faire de l'équitation. Je lui tends une nouvelle moue dont j'ai le secret. Il est passé où l'homme qui m'a raconté avoir sauté un jour en parachute accompagné d'une de ses amies complètement barge? C'est juste un cheval? Bon d'accord, je te forcerai pas à monter dessus mais, la réserve doit valoir le détour, tu peux pas manquer ça et j'ai pas envie d'y aller seule. J'aurai pu plier, lui faire plaisir mais, on était au Chili pour voir un petit bout de pays non? Je lui laissais à peine le temps de répondre que nous voilà embarqués dans le bus avec notre groupe. On arriva une bonne grosse heure plus tard. Une fois débarqué notre guide nous mena dans une espèce de ranch.

Le club de chasteté, je connaissais. Je n’avais jamais sauté le pas en compagnie d’une fille. Certains élèves d'Harvard me pensaient gay, d’autres pensaient juste que j’étais trop bizarre pour qu’une fille veuille bien de moi. Tout ce que je savais, c’est que je n’aimais définitivement pas les hommes. Judith, une amie qui avait décidé de refaire surface dans ma vie également, avait tenté à plusieurs reprises de me faire rentrer dans son club mais comment dire que… j’avais pris ça comme une trahison, légèrement, et que j’avais tout de suite refusé alors qu’elle m’avait fait un faux plan pour que j’assiste à l’une de ces réunions. Disons que je n’aimais pas crier que j’étais puceau sous tous les toits, j’avais assez d’emmerdes qui m’apportaient des railleries comme ça, pas besoin d’en rajouter une couche… J’arquais les sourcils, qu’est-ce qu’elle avait cette chambre, elle était très bien. J’étouffais déjà sans mon tee-shirt et juste en dessous du ventilateur, je me voyais mal survivre à la chaleur étouffante du Chili en plein cagnard et à devoir me battre avec une bête affreuse en plus de ça. Je me contentais alors de hausser les épaules tout en faisant une moue, oh non je préférais largement ce plan-là mais je tentais de faire un effort afin de lui faire plaisir. J’accepterai mais uniquement sous contrainte de quelques conditions. « Tu sais que j’ai failli mourir ce jour-là… une fois de plus. Non, ce que je veux dire c’est que le parachute ça va encore mais je n’ai vraiment pas confiance dans les chevaux… » Et puis ça fait mal au cul, tout simplement. Je me pinçais alors les lèvres en soufflant, je ne pouvais pas résister à sa demande ni à sa moue de gamine, je la détestais quand elle faisait ça. « Okay je viens, mais mes pieds restent sur la terre ferme. » Une heure plus tard je me retrouvais dans le ranch à éviter le plus possible les bêtes sur quatre pattes avec des sabots. Alors que River avait un large sourire pendant qu’elle caressait les bêtes, je l’observais tout en la saluant de la main, de loin.

Il me rappela qu'il avait bien failli en mourir encore une fois. J'avais un peu tendance à oublier que la vie aurait pu le prendre plus d'une fois. Je trouvais tout simplement qu'avec nos vies pas très roses, Haytam oubliait aussi souvent que c'était maintenant qu'il fallait la vivre. On ne sait jamais ce qui nous tombera dessus par la suite. Je soufflais alors, je le trouvais toujours bien trop défaitiste. Depuis mon retour, j'avais pris la décision d'aller de l'avant, de ne plus vivre dans le passé. Et pour être franche c'était avec lui que j'avais décidé d'avancer. Encore fallait-il le faire réaliser au jeune homme. Lui faire comprendre qu'il avait besoin de ça lui aussi. Je pense pas que les chevaux ont une vendetta contre toi, tu sais... Mais, qu'importe au moins il avait décidé de m'accompagner et déjà ça c'était très bien pour moi. Je voulais passer un moment avec lui effacer de sa mémoire le fait qu'il ai pu penser que je le repoussais de ma vie. Ce qui était loin d'être le cas, moi qui voulait tout simplement faire partie de la sienne. Arrivée dans ce fameux parc national, j'étais déjà en train de choisir le cheval que je monterai. C'était réellement dommage qu'il ne veuille pas s'en approcher. Le programme était de visiter le parc à dos de destriers et je ne voulais pas le laisser là sur place à m'attendre pendant une heure ou deux. J'avais dans l'idée d'aller près de lui et lui demander de monter derrière moi. J'étais certaine qu'il ne me refuserait pas ce petit plaisir. Enfin, je crois. Mais, avant que je n'ai eu le temps de faire faire demi-tour à ma monture, celle-ci se mit à trembler et à me secouer. Je fronçais les sourcils portant mon regard sur Haytam resté près des barrières en bois. Lui aussi semblait tanguer, qu'est-ce qui se passait? Haytam!?? criais-je alors d'une voix aiguë. Puis soudainement le cheval hennit et se cabra sur ses deux pattes arrière avant de partir à fond de balle comme un boulet de canon. Je tentais vainement de tirer sur les rennes pour le faire se stopper, tentant de garder mon équilibre sur la selle. Il devait avoir parcouru un petit kilomètre quand il se rua à nouveau en arrière, se stoppant net et je me sentis valser en arrière, mon dos fut le premier à toucher le sol alors que ma tête partait en arrière. Le choc fut sourd et bref, alors que je fermais les yeux.

« On ne sait jamais, il faut toujours se méfier de tout et de tout le monde ! » Je croisais les bras contre mon poitrail alors que je la voyais monter sur cet immense truc qui lui servait maintenant de moyen de locomotion. Je m’autorisais un rapide coup d’œil sur les autres personnes venues monter elles aussi et sur le paysage qui s’offraient à eux. D’un coup, je fronçais les sourcils, sentant comme une énorme vibration sous mes pieds, quelque chose n’allait pas et ça ne présageait rien de bon… Je reposais alors mon regard sur la blonde qui criait mon prénom. « River, est-ce que… ? RIVER ! » Je regardais sa furie de poney traverser à travers la carrière qui s’étendait devant nous. Je me mettais alors à courir à pleine vitesse, essayant d’atteindre le maximum de mes capacités pour rejoindre River qui tentait d’arrêter le cheval, en vain. Je croyais que j’allais cracher mes poumons, mais qu’importe, je m’en foutais, mon but était de la rejoindre. Je manquais de me casser la gueule à plusieurs reprises parce que le sol sous les jambes ne cessait de trembler, j’avais dû me rattraper à plusieurs reprises en posant mes mains sur le sol pour ne pas basculer. Mon cœur s’arrêtait alors soudainement alors que je voyais River basculer en arrière et s’effondrer sur le sol pendant que le canasson partait à vive allure, bon débarras. Je décuplais encore plus mes efforts pour la rejoindre puis arrivé à son niveau je dérapais et me posais près d’elle. J’examinais son corps d’un regard avisé. « River ça va ? Surtout, ne bouge pas d’accord ? »